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3,14

sur 384 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:

"La mort est une image fractale: on plonge dans une figure mathématique qui se démultiplie à l'infini."

Si la perspective de l'immortalité vous branche, Frédéric Beigbeder se fera votre guide dans cette quête incroyable, et Une vie sans fin, prend soudain des airs de vérités stupéfiantes. Derrière une peur atroce de son extinction, il explore toutes les options dont la science dispose pour enrayer un phénomène irrévocable, avec une tendresse touchante. Un homme revenu de ses frasques, effrayé, plus sage, amoureux et père aimant, qui veut tenir une promesse utopiste faite à sa fille: celle de ne pas mourir…S'ouvre ainsi des voyages de par le monde, et des rencontres totalement incroyables: Une expédition aux frontières du réel…

« La mort est un truc de paresseux, il n'y a que les fatalistes pour la croire inéluctable. »

Ce que je retiendrais de cette lecture, c'est la folle avancée de la science et mes éclats de rires. J'ai adoré l'humour de cet homme, et c'était un sacré baume en voyant les vertigineuses possibilités aux limites très floues de la morale, qui dépassent carrément la science-fiction. L'auteur nous ouvre un espace très privé des chercheurs, où le transhumanisme s'invite à la table, où leurs projets deviennent fous presque insensés, il met la lumière sur leurs travaux en cours et les futures possibilités pour la santé…Les recherches sur l'ADN, les études de pointes des gènes et du sang, les essais de greffes et des implants: toutes ses expériences donne quelque peu le tournis, surtout que l'on sait qu'elles ne sont pas toutes légales à l'heure d'aujourd'hui, mais seront bel et bien le futur de demain…Une virée très enrichissante, mais avec l'impertinence de ce Monsieur Beidbeder en prime, cela donne un cocktail explosif détonnant pour encore plus de plaisir de lecture!

"Aurais-je perdu le goût du vide?"

Pour une première découverte de cet auteur, c'est une belle surprise! J'ai eu mon compte d'émotions fortes entre rires, douceur, et frissons. Flirtant étrangement entre fiction et science-fiction, cette lecture lève le voile sur une infinité de possibilités futures pour troubler la fatalité de la mort, et c'est fascinant! Souhaitons à cet homme, un poil névrosé mais terriblement touchant, le succès d'Une vie sans fin

"Depuis que chaque être humain est un média, tout le monde veut exercer cette domination sur son prochain. Partout."

Meilleurs moments du livre:

-La théorie pertinente sur le Selfisme. Frédéric Beigbeder m'a bluffée par tant de perspicacité sur ce phénomène de société actuel, qu'il illustre d'exemples et d'arguments avec une grande intelligence.
-Les listes glissées dans l'intrigue qui viennent rajouter une touche de fraîcheur décalée.


Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10
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Très partagée sur cette lecture. le début m'a vraiment emballée : rythme, pertinence des réflexions (la théorie du selfisme façon Beigbeder vaut son pesant de likes), humour… enfin, je me voyais déjà brandir une foultitude d'étoiles à grand renfort de compliments dithyrambiques, et puis…

Et puis, je me suis lassée.

Lassée de ces visites et déplacements incessants de cliniques en professeurs, de la mise en scène de sa vie, de ce côté people et un peu bobo, qui m'a semblé souvent présent pour contrebalancer un discours qu'il craignait peut-être un peu trop sérieux.

Et pourtant, le sujet est intéressant et on ne peut pas reprocher à Frédéric Beigbeder de n'avoir pas su le développer. Il colle tout à fait aux questionnements que chacun peut avoir face au rendez-vous avec la mort qui semble forcément plus proche à 50 balais qu'à 20 printemps, aux enjeux de la science (et de la finance) face aux balbutiements du transhumanisme. Enfin, balbutiements… Certaines options et recherches, éthiquement condamnées et légalement interdites chez nous, se développent ailleurs et risquent bien de changer la donne de nos sociétés dans quelques décennies.

"Tel était le rêve des biotechnogénéticiens : composer une espèce, comme un musicien compose une symphonie".

Le fossé entre les 10 % les plus friqués de la planète qui pourront avoir accès aux bienfaits de ces découvertes et les 90 % des autres (vous et moi) n'a pas fini de se creuser… bon, ça, ce n'est qu'un avis personnel.

"Il fallu rapidement créer de nouveaux collèges pour les « sur-enfants » dont les notations n'étaient pas mesurables avec les moyens d'évaluation ordinaires.
(…)
La suite n'était pas compliquée à prévoir : le génocide des sous-hommes par les machines biologiques était indispensable pour régler le problème de la surpopulation et du réchauffement climatique".

En conclusion, donc, si vous adorez Beigbeder, peut-être le trouverez vous plus sérieux (c'est qu'il arrive quand même à grandir, le bougre), mais cela ne vous empêchera pas de le suivre avec plaisir dans sa recherche du Graal (la vie éternelle) ; et si comme moi, vous n'êtes pas forcément fan du Monsieur, sans pour autant le détester, vous passerez malgré tout de bons moments à la lecture de ce livre et si son côté « moi-je » ne vous dérange pas, ce sera peut-être un sans faute.

Mais dans tous les cas, vous rirez beaucoup ! Et n'est-ce pas un atout précieux face à la perspective d'une vie sans fin ?
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Livre lut entre mes années Grizzly de Doug Peacock et si c'est un homme de Primo Levi. C'est dire si je me suis retrouvé dans des registres de préoccupations aux antipodes. Mais même si cela a rendu le livre un peu futile par moments, ça ne lui a en rien retiré ses qualités en faisant office de "pause récréative".

Notre Narrateur bling-bling, animateur télé déganté, entame sa crise de la cinquantaine, il se sent diminué et commence à compter les années théoriques qui le séparent du trépas. Il lui en reste peu en définitive. Il se met donc en quête d'une solution pour acquérir la vie éternelle. Pour cela, il prend une année Sabbatique et rencontre tous les plus grands spécialistes du milieu médical, accompagné de sa fille de 10 ans qui a des prédispositions intellectuelles précoces (normal c'est sa fille). Cette petite qui tombe amoureuse de son robot multimédias sert aussi à faire le lien entre les hommes et la technologie de plus en plus présente dans notre quotidien et dont on ne peu presque plus se passer sans être pris pour un homme des cavernes.

Ainsi, la réalité et la fiction se mélangent dans un texte agréable à lire, avec beaucoup d'humour ce qui ne le rend pas prétentieux (ce que je craignais avant la lecture), et très documenté. Car il s'avère que l'auteur à réellement fait un travail pour rassembler des recherches qui ne sont pas dénuées d'intérêt (qu'on soit d'accord avec ou pas), car elles apportent une crédibilité à l'ouvrage et laissent entrevoir la possibilité d'un futur possible à deux vitesses. En effet, Frédéric Beigbeder nous projette dans un monde dominé par ceux qui pourront accéder à une vie étendue (les riches) cela nécessitant l'asservissement du reste de la population (misère c'est toujours sur les pauvres gens que tu t'acharnes...) dont vous pourrez découvrir le procédé dans le livre.

L'auteur est comme souvent toujours très présent dans son oeuvre, occupant le personnage principal mais il le fait avec talent mêlant encore une fois la fiction et s'inspirant de sa vie personnelle.

Après avoir Windows on the world et un Roman Français, je n'ai pas été déçu par ce dernier livre bien écrit.
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Il y a quelques années, j'avais croisé Frédéric Beigbeder lors d'un salon. Il m'avait alors dédicacé un de ses livres « 99 francs » qui depuis traîne dans ma PAL. Je n'ai jamais trouvé le temps de le lire et pourtant cet auteur me tente. En effet, à chacune de ses apparitions télévisuelles, le personnage me plait. Je voulais donc vérifier si ses écrits étaient du même acabit.

« Une vie sans fin » est une autofiction. Pensant avoir dépassé la fleur de l'âge, Frédéric Beigbeder se met en quête de solutions pour éviter l'inévitable. Il place son récit à une période récente de sa vie personnelle dans laquelle il a parcouru le monde afin d'emmagasiner des informations sur les moyens d'améliorer sa fin de vie. Entouré de sa famille, qui le soutient plus ou moins dans son aventure, il va rencontrer tous les spécialistes médicaux susceptibles de répondre à ses ambitions. Il nous entraîne aux quatre coins du monde où il va faire des rencontres enrichissantes et aussi vivre des scènes assez cocasses.

Mais sous ses airs de livre scientifique, cette histoire parle surtout du temps qui passe et de la peur de la mort. Comme l'auteur sent qu'il se rapproche de cette échéance, il va s'obstiner à contourner l'obstacle. Après avoir bien profité de sa jeunesse, il accuse le coup et devient nostalgique. Il a perdu son insouciance et la prise de conscience est d'autant plus dure.

J'ai passé un bon moment avec ce récit. Bien documenté, il m'a permis d'apprendre une multitude de choses sur la médecine de demain. La plume de Frédéric Beigbeder est très agréable, incisive par moments et surtout bourrée d'humour. Ses démonstrations techniques sont des fois un peu longues, alambiquées et on perd un peu le fil, mais son impertinence rattrape le lecteur avec des bons mots. Finalement, le livre est exactement comme je pensais, à l'image de son auteur : arrogant, érudit, au point d'en être parfois chiant, talentueux, insolent et drôle…c'est pour ça qu'on l'aime !
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Qu'est-ce que je me suis amusée à lire le dernier livre de Beigbeder ! J'ai trouvé qu'il illustrait parfaitement les fameuses phrases de Woody Allen : « Tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais véritablement décontracté. », ou « Je n'ai pas peur de la mort mais quand elle se présentera, j'aimerais autant être absent. »
Le personnage principal, Frédéric, est animateur du « chemical show » sur Youtube où il s'agit, après avoir demandé aux invités de piocher au hasard un cacheton dans un récipient (Ritaline, Methadone, Captagon, Xanax...), de s'engueuler, de gerber, de baver etc, etc... en public, évidemment.
Un peu fatigué de tout cela, un jour, notre animateur vedette prend conscience qu'il a atteint la cinquantaine et cet amer constat l'angoisse terriblement. Lui qui était plutôt fêtard, couche-tard, consommateur de produits illicites à gogo se rend compte qu'il a vieilli : « Jusqu'à 50 ans, on court dans la foule. Passé cet âge, on est un peu moins pressé d'avancer. Autour de soi l'on distingue moins de monde, et devant, un précipice béant. Ma vie s'est amenuisée. Je sens bien que mon cerveau est plus jeune que mon corps. Je me fais battre au tennis 6-2 par mon neveu âgé de douze ans. Romy sait changer les cartouches de mon imprimante ; j'en suis incapable. Je mets trois jours à récupérer après une soirée tequila. J'ai atteint l'âge où on a peur de se droguer : on sniffe des « pointes » à la place des « poutres » d'antan. On a tout le temps l'air coincé parce qu'on se retient de faire un AVC du visage. On boit des verres de jus de pomme avec des glaçons pour faire croire que c'est du whisky. On ne se retourne plus sur les filles dans la rue car on craint d'attraper un torticolis. Dès qu'on veut surfer sur la mer, on chope une double otite. Chaque nuit, on se réveille une ou deux fois pour aller uriner. C'est aussi cela les joies de la cinquantaine : si on m'avait dit qu'un jour j'attacherais ma ceinture de sécurité à l'arrière des taxis ! »
Dur est aussi de constater que les potes du même âge avec qui il faisait la teuf ont vieilli eux aussi : il les reconnaît à peine : « Ma génération est passée en un clin d'oeil de l'inconséquence à la paranoïa. J'ai l'impression que le changement a eu lieu en une nuit : soudain tous mes potes destroy des années 80 ne jurent plus que par la nourriture bio, le quinoa, le véganisme et les randonnées à vélo. »
Effrayant, non ?
52 ans… On bascule…
Et quand on n'a même pas l'aide de Dieu, il faut l'avouer, c'est plus dur de penser à la mort : « J'appartiens à la première génération humaine élevée sans patriotisme, ni orgueil familial, ni racines profondes, ni appartenance locale, ni croyance particulière... »
Donc, il ne reste qu'une solution : prendre son courage à deux mains et réfléchir.
Calculons, si vous le voulez bien. (Les jeunes, arrêtez de rire, vous y passerez vous aussi!) L'espérance de vie en France est de 78 ans, il reste donc à Frédéric (qui a fait le calcul comme un grand) « vingt-six ans, soit 9490 jours à vivre. » « Il faudrait m'inventer un calendrier de l'avent avec 9490 fenêtres à ouvrir. »
C'est bien de garder un peu d'humour mais je ne suis pas sûre que cette précision mathématique aide à vivre…
N'empêche que notre animateur vedette a pris une décision : il ne mourra pas (lui et sa famille… les autres, il s'en fout…) « Soyons clair : je ne déteste pas la mort ; je déteste ma mort. » OK, on a bien compris. Alors, clairement, que fait-on face à cette hécatombe car les chiffres sont là : « ...59 millions de morts par an. 1,9 décès par seconde. 158857 morts par jour. Depuis le début de ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont mortes dans le monde – davantage si vous lisez lentement… L'humanité est décimée dans l'indifférence générale. Nous tolérons ce génocide quotidien comme s'il s'agissait d'un processus normal. Moi, la mort me scandalise. Avant j'y pensais une fois par jour. Depuis que j'ai cinquante ans, j'y pense toutes les minutes. »
Et c'est là que notre Frédéric (vous verrez, on finit par bien le connaître!) décide de trouver LA solution : il prend ses cliques et ses claques et s'organise un petit tour du monde des spécialistes chargés de nous rendre (quasi) immortels et là, messieurs-dames, franchement, c'est très drôle (et en même temps, d'après ce que j'ai compris très sérieux, super documenté et tout et tout). Vous ne comprendrez pas forcément dans le détail toutes les explications sur le génome, les cellules iPS, la thérapie génique par CRISPR pour allongement des télomètres et régénérescence des mitochondries, le séquençage de l'ADN , les cellules souches etc, etc mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave ! On a l'impression d'être en pleine science-fiction mais je crois que c'est juste la réalité.
Bon, on commence par une visite chez le docteur Frédéric Saldmann (Le meilleur médicament, c'est vous… 550000 exemplaires vendus - vous en possédez bien un exemplaire, allez, avouez…), hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. Fred s'offre un check-up complet (vous aurez même une reproduction de son scanner coronaire… ah, les auteurs actuels se mettent à nu !) assorti de quelques conseils : prenez note. (J'avoue qu'après cette lecture, mon caddie s'est subitement métamorphosé - ça durera le temps que ça durera mais grâce à ce bouquin, ma vie se verra-t-elle prolongée de quelques années, qui sait ? Merci Fred !) Au programme, des antioxydants : radis, raisins secs, quinoa, clémentines, pamplemousse, ail, amande, citron, carottes, tomates, brocolis, fenouil, poireaux, courgettes, aubergines. Avec ça, je vous fais gagner 10 ans au moins !
Après ce qui est à notre portée (quoique…), on s'envole vers : Genève, professeur Stylianos Antonarakis (séquençage du génome humain) : « Là est la grande nouveauté : avec la génétique, on n'attendra plus d'être malade pour se soigner. le génome est le Minority Report de votre corps. », puis on redécolle direction l'hôpital hébraïque de Jérusalem pour un RV avec le docteur Yosi Buganim : lui, son truc, ce sont les cellules souches embryonnaires. Tant qu'on est là-bas, autant essayer de se convertir : au choix trois religions, vous devriez trouver chaussure à votre âme. On refait les valises pour l'Autriche cette fois: clinique Viva Mayr, Maria Wörth - meilleur centre de détox AU MONDE -  je vous le dis tout de suite, financièrement, je ne pense pas que ce soit pour nous, enfin, pour moi en tout cas ! Des détails ? Détox digestive (on ne mange que des légumes), purge par ingestion de sel d'Epsom (selles fulgurantes précise l'auteur - merci de prévenir…), lavements du côlon, massages lymphatiques, stimulation électromusculaire, séance de respiration d'oxygène, thérapies nasales aux huiles essentielles etc, etc.
Bon, après ça, on n'est pas immortel mais ça rallonge un peu, paraît-il. (Tiens, je verrais bien le gars Woody Allen jouer ce rôle de névrosé frénétique, pas vous? Mais bon, c'est peut-être pas le moment, il a peut-être d'autres soucis !)
Allez, je vous laisse découvrir tout seul l'East River Lab de NY, le Wyss Institute de la Longwood Medical Area à Harvard, le Harvard Medical School de Boston, le Health Nucleus de San Diego en Californie. Là, comme vous l'aurez remarqué, je fais moins mon intéressante parce que point de vue explications, ça se corse… j'ai pas tout compris… Mais bon, vous voici armé pour vivre aussi longtemps que le rat-taupe nu, la baleine boréale et le singe capucin (qui vivent bien plus longtemps que leurs congénères, allez savoir pourquoi!)
Et puis, si rire permet de vivre plus longtemps, alors, la lecture de ce livre devrait vous allonger de quelques années la durée de votre existence : encore une fois, j'ai trouvé ce roman très drôle, j'ai appris (et oublié - Alzheimer?) plein de choses. Et puis ce Beigbeder (dont je n'avais rien lu), eh bien je l'ai trouvé fort sympathique - est-ce l'âge qui nous rapproche ? (comme m'avait dit un surveillant de mon collège que j'avais invité à me tutoyer : « Je ne peux pas, c'est générationnel… allez, prends-toi ça dans la tronche) - et même très touchant (le Fred). On dira ce qu'on voudra, je me suis bien amusée… par contre, depuis, les repas brocolis / blanc de poulet (sans sauce) font nettement moins rire les enfants...

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C'est dans une drôle d'aventure que s'est lancé Frédéric Beigbeder. Venant de passer la cinquantaine, père d'une petite Romy, il décide d'explorer toutes les possibilités d'éviter l'inéluctable : la mort.
Au départ, je n'avais pas très envie de lire cet auteur célèbre pour sa vie très agitée, vie dont il ne fait d'ailleurs pas mystère tout au long du livre. Son statut d'animateur vedette de la télévision ne plaidait pas non plus en sa faveur. Heureusement, ses récentes chroniques hebdomadaires sur ma radio favorite, France Inter, avaient fait remonter sa côte… Alors, je me suis plongé dans Une vie sans fin.
Dès le début, j'ai été séduit par le style très direct, la franchise du propos et toutes les anecdotes qui jalonnent le récit. Malgré tout, j'ai trouvé l'ensemble un peu long surtout durant la cure du côté de Klagenfurt puis lors des entretiens avec les pontes médicaux des États-Unis.
Frédéric Beigbeder a vraiment rencontré ces personnages et il faut lui rendre hommage pour cette vulgarisation qui effraie tout de même.
Il y a aussi Pepper, le robot, qui nous montre concrètement ce qui peut arriver aujourd'hui, des évolutions que l'être humain maîtrise à peine mais qui sont bel et bien lancées.
Une vie sans fin est un livre intéressant, passionnant parfois, amusant aussi et finalement très instructif.

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Le mythe de l'immortalité remis à l'honneur par un authentique narcissique, F.Beigbeder . Ayant découvert le bonheur, et surtout celui d'être un vrai père, l'animateur de télé et écrivain transforme une enquête journalistique en roman, et ma foi, c'est assez bien réussi, le tout étant de ne pas quitter l'image que donne de lui ce noceur reconverti au bon air du pays basque.
Et pour ne pas mourir, voilà notre homme, sa fille aînée sous le bras qui va bourlinguer d'une clinique suisse, à la recherche d'un généticien en Israel ( de très belles pages), en Autriche, c'est le laser qui va revivifier son sang, et puis Harvard, le séquençage du génome, le plus farfelu, du moins pour le moment, la fabrication d'organes par imprimante 3D.Et j'en passe.
En tous cas toutes ces expériences en cours ou à venir sont vertigineuses, et pour certaines donnent froid dans le dos.
C'est un ouvrage de vulgarisation de haut niveau tout de même, façonné en roman.
Le transhumanisme est en marche pour le meilleur ou pour le pire, F Beigbeder, prêt à tout pour vivre éternellement au début de son épopée en conclut : »la mort est triste mais la non-mort est pire.
Comment ne pas penser dans un autre registre certes, aux »Intermittences de la mort » de José Saramago
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Ah il me tentait sacrément bien ce nouveau roman de Frédéric Beigbeder. Puis en même temps ça tombe très bien car ça fait des années que je veux lire un Beigbeder… Me voilà dépucelé de FB ! Et là je débarque sur babelio et… oh mon dieu la note ! Je ne comprends vraiment pas, j'ai adoré ce bouquin… Pourquoi ?

Déjà le sujet : le transhumanisme. Sujet tout de même passionnant car c'est clairement l'avenir (le présent) de l'humanité. Allez voir la dernière partie du Musée de l'Homme, c'est assez démonstratif. C'est d'actualité, de mode mais c'est aussi effrayant et pourtant, c'est vers quoi tend l'évolution humaine. Quitte à sortir de l'état de nature, autant partir vers l'inorganique !

Du coup, le roman à la fois inventé et réel est passionnant. Bah oui, au lieu d'avoir un truc chiant d'interview scientifique maladroitement vulgarisé, on se retrouve avec un roman amusant autour de son propre personnage imaginaire. On oscille entre enquête et évolution ahurissante du personnage avec une fin aux petits oignons, poétique sur les bords ! Les passages dans les différents hôpitaux et laboratoires sont passionnants et l'humour fait passer tranquillement le tout.

J'ai ainsi adoré le style d'écriture. Un style maitrisé mais un peu fou sur les bords. Un style très libéré de tout code avec un vocabulaire bien dosé comme il faut. Non vraiment cela me donne envie de lire d'autre FB !

Bref pour résumer, un bon moment passé. Peut être qu'en en lisant plus, je dirais que ce livre et bien en deçà de ça bibliographie mais à l'instant T, je conseille ce livre de science non-fiction.
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Dans un premier temps, je dois remercier Audiolib pour ce nouveau partenariat.

Lorsque je pense à Beigbeder, me viens généralement en mémoire la trilogie de Marc Marronier, avec ce trentenaire de tout les excès.

Mais avec ce dernier opus, Frédéric Beigbeder n'est plus ce jeune homme de 30 ans, mais un cinquantenaire, qui à peur de la mort, ce glissement des 30 à 50 est expliqué par l'auteur avec ces quelques mots :

“Ma génération est passée en un clin d'oeil de l'inconséquence à la paranoïa. J'ai l'impression que le changement a eu lieu en une nuit. Soudain, tous mes potes destroy des années 80 ne jurent plus que par la nourriture bio, le quinoa, le véganisme et les randonnées à vélo. Une sorte de GGBG (Gigantesque Gueule de Bois Générationnelle) s'est emparée de nous. Plus mes amis étaient foncedés dans les toilettes du baron il y a vingt ans plus ils me donnent des leçons d'hygiène de vie et de santé aujourd'hui. C'est d'autant plus surréaliste que je ne l'ai pas vu venir! J'étais peut-être dans un trou noir avec mes divorces et mes émissions de télé, je croyais qu'il était encore cool de se droguer avec des escort girls, je n'avais pas vu le monde changer autour de moi. Des mecs qui terminaient dans le caniveau à huit heures du mat sont devenus des ayatollahs des légumineuses, et mes anciens dealers, des apôtres de la marche en montagne chaussés de croquenots North Face. Tout d'un coup, si tu allumes une cigarette, tu es un assassin suicidaire; si tu commandes une caïpirovska, un déchet puant. T'as pas lu Sylvain Tesson? Pauvre de toi. C'est leur passé qu'ils engueulent. Même Sylvain a failli crever à force de grimper bourré sur les toits. Arrêtez d'en faire un moine écologiste ! Tesson est comme moi : un alcoolique russophile qui a peur de crever.”

À 30 ans, il avait une obsession pour vivre intensément, a 50, il est obsédé par la mort
“Moi la mort me scandalise. Avant j'y pensais une fois par jour. Depuis que j'ai cinquante ans, j'y pense toutes les minutes.”

Ce nouveau Beigbeder est bien loin de me déplaire, sans être son meilleur, il finit par me toucher. Et tout comme lui, en beaucoup plus jeune, je suis moi même Papa et comme le dit l'auteur “Père est un job dont on n'a pas le droit de démissionner”

Tout comme le roman de Nicolas Reydos au mur”, Beigbeder n'a plus 30 ans et nous avons l'impression que les auteurs font leur rédemption.

Moi non plus je n'ai plus 30 ans (10 de plus pour les curieux), à 20 ans, j'aimais lire les pérégrinations barrées de Beigbeder et Rey, aujourd'hui moi aussi, j'ai change, je suis devenu papa et comme eux, sans leurs excès passé, je me suis également calmé et posé.

Comme vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle écoute, même si je suis conscient que ce n'est pas forcement le meilleur de l'auteur.
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Dans cet opus, le narrateur s'est éloigné de l'image du trentenaire célibataire et égoïste ; il est devenu un riche animateur de télé-réalité, patriarche d'une tribu moderne aux allures de famille nombreuse recomposée et futuriste : sa jeune et jolie femme médecin biologiste, ses deux filles Romy et bébé Lou, demi-soeurs, et enfin le petit dernier : Pepper le robot nippon, personnage farfelu et hilarant ayant tout à fait sa place dans la fratrie.

Un jour, la question de sa fille Romy produit chez lui un électrochoc. Est-ce que les papas meurent ? Ah ça non, il n'avait pas vu les choses sous cet angle.
Hors de question de mourir. Frédéric a loupé la tendance vegane, le sans-gluten et les cours de pilates ? Peu lui chaut, il va devenir immortel.
Il part alors à la conquête de la fontaine de jouvence idéale, entraînant sa tribu à Jérusalem, Genève, Autriche, New York… Il donne la réplique aux grands pontes de la biologie cellulaire, écoute les discours des transhumanistes, se rend dans un institut de détox haute gamme et mâche des légumes. Puis des lasers renouvellent son sang : sans limites, il veut tout savoir et tout tenter. Il nous entraîne alors dans des chapitres pointus et documentés sur le sujet des cellules souches et cellules T, des télomères et des mitochondries. Dans sa quête d'une vie sans fin, Frédéric n'a pas peur de perdre ses proches, il sait qu'il aura l'éternité pour les reconquérir.

Recherche-t-il vraiment l'immortalité ou veut-il juste désobéir à la mort ?



Mon avis:

Retrouver la démesure de l'auteur, son auto-dérision et ses déclarations enflammées sur les femmes : le plaisir demeure intact! Frédéric Beigbeder n'a pas vraiment changé et on s'en réjouit. Achetez du Beigbeder vous aurez du Beigbeder.
La nouveauté était ailleurs : lire des dialogues dont l'interlocutrice principale est sa fille de dix ans ou des grands scientifiques, ça c'était nouveau et réussi car sujets à écueils. Caler sa prose au rythme des séquences ADN et nous assaillir de données biologiques, c'était très nouveau aussi, un peu moins pour moi, car le sujet passionnant du transhumanisme, ces hommes qui paient pour ne pas mourir, je l'avais découvert il y a quelques mois avec « L'invention des corps » merveilleux roman de Pierre Ducrozet, (qui n'est autre que le dernier Prix de Flore de F.B, tout se recoupe).

Je pense qu'il y aura deux grands types d'avis pour « Une vie sans fin » : Ceux qui aiment le personnage et l'auto-centrisme de l'auteur préfèreront peut-être la première moitié du roman que la deuxième qui risque de les perdre dans les méandres de la génétique. Et puis il y aura ceux qui s'agacent des interventions de l'auteur qu'ils jugent intempestives (que pour ma part je recherche avidemment) et qui se régaleront de s'enrichir intellectuellement car l'auteur a poussé le sujet scientifique très loin.

Personnellement, j'aime ses égarements philosophiques humoristiques et allusions sexuelles décalées qui jalonnent le roman et permettent de le rendre digeste. J'aime à la fois le masque qu'il porte et l'image de vieux dandy qu'il entretient, tout ce qu'il veut bien nous donner de lui en somme.

Ce roman est une ode décalée à la vie saine et à la paternité, qui donne envie de visiter Jérusalem, de s'acheter un robot connecté et de boire du jus de citron au réveil !
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