Découverte au hasard de sa maison bruxelloise, cette autobiographie devait initialement m'aider à comprendre pourquoi il avait atterri dans cette sombre ruelle bruxelloise. Dépassant de loin mes attentes - on y apprend que Bruxelles fut d'abord un "point de chute" et un lieu de travail - elle m'a entraîné dans les méandres d'une personnalité foisonnante, sensible, informée, passionnée, courageuse et honnête, qui montre que la créativité n'a pas attendu mai 68. S'il n'y avait qu'une chose lui reprocher, ce serait sans doute précisément le mélange des styles, qui peut lasser et détourner de ses fortes créations. Une chose est sûre cependant: on supposait qu'il savait chorégraphier et danser; on voit qu'il sait aussi écrire.
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Comme tout le monde. On a des désirs, des enthousiasmes, des déconvenues. Des histoires qui durent. Des histoires qui ne durent pas. On cherche quelque chose à faire et on veut le faire le mieux possible. Comme un artisan. Parce que le talent... Le talent, le génie, c'est petit, c'est assez limité. Le génie ! Aujourd'hui, la mode est à ça. Tout est génial, tout devrait l'être. Mais les gens du Moyen-Age, et aussi les sculpteurs égyptiens, les miniaturistes persans, les peintres sur soie de la Chine et du Japon, je suis sûr qu'ils pensaient tout autre chose, et Dante aussi, et Michel-Ange.
Son corps devenait la musique. Dire d'un danseur qu'il est musical est l'un des plus beaux compliments qu'on puisse faire. C'est quand le danseur avale la musique, nous empêche de l'écouter avec les oreilles pour nous la faire entendre avec ses gestes, gestes nourris de musique, gestes qui jouent pour la musique le rôle d'interprète et la rendent visible et traduite, c'est-à-dire compréhensible. Il y a de l'alchimie là-dedans.
Il vaut mieux ne pas être l'ancien combattant de sa propre vie : il vaut mieux en être le romancier.
Le Béjart Ballet Lausanne. // "Mozart-Tango" à L' Auditorium Maurice Ravel (Lyon). // Dans ce ballet trouvent mêlés deux de ses chorégraphies - M pour B et Sept Tangos-. La première a été créée par Béjart pour commémorer le 60ème anniversaire du roi Baudouin, sur une musique de Mozart.
La seconde est extraite de Notre Faust, qui a débuté en 1975 à Bruxelles. Dans cette occasion les tangos offraient un contraste vibrant musical avec la "Messe dans Si" de Bach, comme opposition entre le sacré et le profane, alors que maintenant ils(elles) se relaient avec la musique de Mozart.
Les tangos, interprétés toujours par des hommes, sont insérés dans des carrés(tableaux) classiques, et le fort contraste met en relief les propres qualités des deux genres. D'un côté les femmes (délicatesse, élégance) et par l'autre les hommes (vigueur, force), dansent une chorégraphie pleine de violence mesurée et de sensualité. Katarzyna Gdaniec, marquise de l'époque de Louis XV, fait face à un Kevin Haigen sorti d'une cabane de Buenos Aires...
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