Livre savoureux et de bon jugement.
Je pense qu'Olivier Bellamy évite le dictionnaire pour initiés. Ce florilège de petits textes sur les grands pianistes passé, présent, futur est bien enlevé.
En fait c'est toujours la même trame qui se rejoue dans tous les tons et tous les modes, dans ces vies d'artistes :
Premier trait commun de ces pianistes, ils naissent véritablement avec le don, chaque histoire révèle une incroyable précocité, une incroyable facilité. Bien sûr le don est travaillé parfois avec fanatisme, mais au départ c'est comme déjà là.
Deuxième constante, de vivre cette vie vouée au piano… Ils ont tous un petit grain! C'est souvent drôle et émouvant.
Ces deux caractéristiques donnent une quantité de récits et d'anecdotes remarquables.
Deux petits exemples :
A onze ans, Yves Nat joue les deux livres du clavecin bien tempéré de Bach : 96 pièces dont 48 fugues d'une complexité conceptuelle et pianistique immense!
Glenn Gould, l'inénarrable pianiste canadien, arrive pour son premier enregistrement au studio Columbia : « C'était une étouffante journée de juin, mais Gould arrive affublé de manteau, casquette, écharpe et gants. En plus de ses partitions, il portait une pile de serviettes, deux grandes bouteilles d'eau, cinq petits flacons de comprimés et sa chaise très spéciale!»
On ne peut pas s'empêcher de penser que c'est la belle vie, être doué et pouvoir laisser libre cours à sa folie, trop bien! On voit pourtant, que derrière cela, presque tous ont mis leurs vies en enjeu pour atteindre une perfection quasi métaphysique et communiquer magiquement d'esprit à esprit.
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De A comme Accord à Z comme Zut, en passant par J comme Jazz, le piano se décline suivant les 26 lettres de l'alphabet dans un dictionnaire amoureux, publié chez Plon.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Sigmund Freud reçoit un jour la visite d’un homme très déprimé. «Je suis en Autriche pour deux jours seulement. Pouvez-vous me guérir?» Le père de la psychanalyse lui répond qu’il ne peut pas faire de miracles. Comme son visiteur lui paraît sympathique, il lui conseille d’aller voir Grock, le célèbre clown «français» (en fait suisse) qui est de passage à Vienne. Peut-être parviendra-t-il au moins à le dérider. L’homme soupire, au bord des larmes : «Mais c’est moi, Grock!» L’anecdote est authentique.
VLEEL 293 Rencontre littéraire avec Éditions Fugue, Olivier Bellamy, Caroline Bouffault, J.P Ancèle