Ce recueil de poèmes est la preuve que Tahar Ben Jelloun n'est pas qu'un romancier ou un conteur de talent. Il est avant tout un poète qui se présente au monde comme un nouveau né. La structure poétique exprime une condition et simultanément l'aide et nous aide à la comprendre métaphoriquement et à en sortir. Tout le projet littéraire de TBJ se trouve, à mon sens, dans son texte écrit en mai 1971 (page 106 et 107) : « J'écris pour ne plus avoir de visage. J'écris pour dire la différence. La différence qui me rapproche de tous ceux qui ne sont pas moi, de ceux qui composent la foule qui m'obsède et me trahit. Je n'écris pas pour eux mais en et avec eux. Je me jette dans le cortège de l'aliénation. Je me précipite sur l'écran de leur solitude. La parole acérée. » Tout est dit et j'aimerais qu'il continue encore longtemps à nous parler ainsi …
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Lali
16 octobre 2012
Les vers de Tahar 5
Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59 Modifier
L’eau qui passe dans la longue chevelure
habille ce visage
avec la peau des mots
le regard est un chant
et ce corps
un fleuve
qui traverse la ville
fermant les portes
à l’oubli
salué par les oiseaux vivants
jaillis de ma bouche
en poèmes et pétales.
Sur le sein nu d’une jeune fille endormie
le matin s’est lentement posé.
Une caresse, un baiser défendu
à l’insu de la nuit retirant l’étoffe du songe.
Sur l’épaule la blanche écume du jour
souvenir de l’ultime étreinte
brûlure d’un souffle silencieux
corps solitaire que la lumière soumet
nudité fière enlacée par la chaleur
en cet océan de sables secrets.
Point de douceur en cette passion sans témoin
le feu et la langue lèchent les pieds et la roche
le genou légèrement plié donne de l’ombre
au ventre lisse et ardent des sables.
Et moi je veille sur la colline,
la poussière du temps sur les paupières
sur le désir.
Le jour
malgré l’étoile
tient la vague et le vent
dans une même main
sur des murs
où le rire a gravé nos empreintes
nous avançons
pour le piège de la mer
et le bleu du voile
la mariée
court sur l’eau
nue sous l’écume
Il ne m’est que des mots
et ces couleurs du souvenir ardent
pour voiler la blessure
et ouvrir la porte de la forêt qui s’éloigne
comme moi qui apprends
le silence
du miroir ému.
un jour le soleil s’est posé au
cœur de l’amertume
les plaies se sont fermées sur l’envol
d’un oiseau
l’oiseau libéré
devint astre du soupçon
Tahar Ben Jelloun vous présente son ouvrage "Les amants de Casablanca" aux éditions Gallimard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2755520/tahar-ben-jelloun-les-amants-de-casablanca
Note de musique : © mollat
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