Je n'aime pas me fâcher avec Charlotte mais ce sont pourtant les seuls moments où je réalise à quel point je suis dingue d'elle.Elle a ce genre de beauté qui laisse indifférent quatre-vingt-dix-huit hommes sur cent, mais qui fascine les deux qui restent. Je suis l'un d'eux, et par chance, l'autre ne s'est jamais manifesté.
En y regardant de près, le travail du scénariste n’est pas très éloigné de celui du paranoïaque. Tous deux sont de scientifiques du soupçon, ils passent leur temps à anticiper sur les événements, imaginer le pire, et chercher des drames affreux derrière des détails anodins pour le reste du monde. (p. 145)
… je suis né devant une télévision. Et ce n’est pas une vue de l’esprit, la première image dont je me souvienne n’est pas le sein de ma mère mais une chose brillante et carrée qui m’a irrésistiblement attiré. […] La télé, c’était la découverte du monde en marche sous mes petits yeux ébahis. La télé, c’était le copain avec qui on ne s’engueule jamais, celui qui a toujours une très bonne idée en tête du matin au soir.
(p. 36)
L'impunité n'existe pas. Les salauds finissent toujours par payer.
Le seul vrai combat de tout homme l'oppose à sa propre lâcheté.
J'ai quitté le lit de ma Charlotte quand j'ai vu par la fenêtre quelque chose qui ressemblait au matin.
Nous sommes faits de l'étoffe de nos rêves!
Louis avait cinquante ans depuis peu. Une moustache droite et des sourcils épais lui donnaient un air grave que ses yeux clairs prenaient un malin plaisir à contrarier. Il se leva, déroula d'un coup son long corps noueux et fit craquer ses doigts. Sa voix lustrée gardait quelques chose de triste au fond de la gorge.
Un deuxième enfant...Nous sommes en train de parler d'une vraie vie ! Une décision cruciale, des semaines d'espoir, des mois de gestation, des préparatifs incroyables, un investissement moral et psychologique, il faut tout ça pour créer quelqu'un.
Ce quelqu'un a, en moyenne, pour soixante-quinze ans d'espérance de vie. Et cette vie ne sera sans doute qu'une suite de petites étapes rituelles, bonnes et mauvaises. Pas de mystère lourd à porter, pas d'amour fiévreux et désespéré, pas d'héroïsme universel, pas de péripétie rocambolesque, rien que de la vie, tissée jour après jour.
CA, c'est de la création de personnage. Un seul cri de cet enfant sera plus chargé de réel que toute cette bimbeloterie sans queue ni tête sortie de mon imagination.
Elle sent toujours aussi bon. Comme une odeur naturelle qui se ferait passer pour un parfum.