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Thierry Decottignies (Traducteur)
EAN : 9782072997587
288 pages
SCRIBES (02/02/2023)
2.67/5   6 notes
Résumé :
« Il y a dans cette collection une page qui n’est pas blanche – du moins pas entièrement. Elle porte une phrase ; c’est tout, une seule – une seule phrase. Et cette unique phrase contient tout. Tout. »

Petite, elle surprend les conversations énigmatiques de sa grand-mère excentrique. Adolescente, elle a le béguin pour l’un de ses professeurs, elle écrit des nouvelles au dos de ses cahiers d’école. Étudiante précaire, elle travaille à la caisse n°19 d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quelle lecture fastidieuse et pénible. J'aurai été au bout mais vraiment (!) : toutes ces répétitions voulues, et surtout, tous ces paragraphes à n'en plus finir. Pourtant l'idée était séduisante : l'héroïne est une lectrice passionnée qui va jusqu'à mettre des personnages fictifs dans une vie réelle. L'héroïne est aussi une autrice qui invente un héros et une bibliothèque emplie de livres contenant des pages blanches. Dans les deux cas, tout est possible. Notre autrice a une culture impressionnante, mais voilà il s'agit ensuite de la faire partager agréablement. Ce roman méritera sans doute des analyses approfondies tant il est riche. Indigeste mais riche.
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critiques presse (2)
LeMonde
15 mai 2023
Caisse 19 déroule la chaîne vivante qui relie ce que lit la narratrice à ce qu’elle écrit. Ses personnages anciens ont poursuivi leur chemin sans elle ? Qu’à cela ne tienne. Le roman prend acte de ces vies fictives existant en dehors de la conscience qui les a créées.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
20 mars 2023
On plonge dans ce roman comme dans une malle aux trésors. On y trouve une jupe argentée, des paquets de cigarettes aux angles biseautés, des biscuits au gingembre, un vieux Russe et Tarquin Superbus, des phrases brodées d’or, d’écholalies et de noirs souvenirs, mais surtout des livres par centaines, par milliers.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne serai plus longtemps de ce monde.
Je ne serai plus longtemps de ce monde.
C'est quelque chose que j'avais pris l'habitude d'entendre ma grand-mère proférer tandis qu'elle attendait, par exemple, que son eau siffle dans sa bouilloire. Dieu sait que l'infini grondement monotone de l'eau qui se change en vapeur peut tout coup susciter de telles aspirations célestes. Ou peut-être après, assise. Pendant qu'elle remuait le sucre dans son thé et que je rassemblais les miettes du gâteau dans la petite assiettes posée sur mon genou avec la pulpe attentive de mon majeur. Elle l'a dit un jour que nous étions toutes les deux assises en attente du dessert dans le salon de la maison de ma tante près du ruisseau, et ma tante s'est élancée de la cuisine une grande cuillère fumante à la main et a dit avec colère "Maman ! Ne dis pas ce genre de choses devant la petite". Mais ça ne me dérangeait pas le moins du monde. En fait j'aimais bien quand elle disait ça et je l'ai répété plus tard une fois rentrée à la maison, assise sur le bord de mon lit. Je ne serai plus longtemps de ce monde. Je ne serai plus longtemps de ce monde. J'avais déjà l'impression à cette époque de me tenir à l'extérieur du monde et de la regarder ainsi du dehors, et c'est principalement un sentiment de déréliction et d'angoisse que cette impression faisait naître en moi. Assise sur le bord de mon lit à motifs de boutons de rose, répétant le mantra de ma grand-mère, je me sentais cependant noble, mystérieuse et indépendante. Comme si je n'étais guère que de passage en ce monde et j'avais un endroit un million de fois supérieur où retourner. Je ne serai plus longtemps de ce monde. Je ne serai plus longtemps de ce monde.
(pages 47-48)
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Je suis heureuse bien sûr d'avoir continué à vivre, notamment parce que depuis j'ai lu des tas et des tas de livres d'écrivaines comme Fleur Jaegy et Ingeborg Bachmann et Diana Athill et Doris Lessing et Marlen Haushofer et Shirley Jackson et Tove Ditlevsen et Agota Kristof et Muriel Spark et Eudora Welty et Inger Christensen et Anna Kavan et Jane Bowles et Silvina Ocampo et Angela Carter et Leonora Carrington et Tove Jansson et Merce Rodoreda. Il est arrivé un moment je ne sais pas quand exactement où il s'est trouvé que ce stade j'avais lu suffisamment de livres écrits par des hommes. Cela s'est fait tout naturellement - je ne me souviens pas m'être dit que j'en avais assez et que je n'allais plus lire de livres écrits par des hommes pendant un certain temps, je me suis simplement mise à lire de plus en plus de livres écrits par des femmes et cela ne me laissait plus beaucoup de temps pour lire des livres écrits par des hommes. Je consacrais tout mon temps à lire des livres écrits par des femmes et soudain une année entière s'était écoulée et je n'avais lu que des livres écrits par des femmes et une autre année est passée sans que ce soit différent, puis, de temps en temps, très occasionnellement, il y avait quelque chose d'un auteur masculin, L'Institut Benjamenta de Robert Walser, par exemple mais la plupart du temps c'étaient des livres écrits par des femmes que je lisais, et c'est resté comme ça. (pages 159-160)
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Les enseignants n'avaient d'autre choix que de mettre au point quelque procédé pour parer, quand tout partait en vrille, à l'insubordination des élèves et introduire un peu d'ordre, même si celui-ci s'avérait invariablement de courte durée. Le plus souvent leur méthode consistait à crier, et généralement à taper sur la table. Bien sûr, l'enseignant ou l'enseignante à bout de nerfs, se levait pour crier. Et tandis qu'il ou elle s'époumonait, une main à tâtons sur le bureau cherchait pas atavisme quelque chose a lancer. Mais comme ils n'avaient plus le droit de jeter des brosses de tableau ni quoi que ce soit d'autre sur les élèves ils en étaient réduits à frapper de grands coups sur leur bureau avec l'objet dont ils s'étaient saisis, et ils n'y allaient pas de main morte, et cela en soi pouvait être assez cathartique et engendrait souvent un silence soudain, contenu et quelque peu embarrassé, avant coureur d'un répit providentiel.

p. 29.
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Videos de Claire-Louise Bennett (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire-Louise Bennett
En ce début d'année sont parues les traductions de Caisse 19 de Claire-Louise Bennett et Assemblage de Natasha Brown, deux autrices britanniques dont les romans se sont imposés outre-Manche comme des révélations. Il s'agit là de deux livres singuliers, à l'écriture puissante, déployant chacun une grande originalité formelle et narrative. C'est aussi l'acuité de leur regard qui autorise le rapprochement, quant à ce que ces textes disent de l'expérience d'être une femme dans un monde patriarcal – et une femme noire dans le cas d'Assemblage – et quant à la relation de leurs narratrices au monde du travail. Caisse 19 et Assemblage peuvent en outre être lus comme les récits d'une révolution personnelle, laquelle en passe par la littérature.
Claire-Louise Bennett est une écrivaine britannique, elle vit en Irlande depuis une vingtaine d'années. En l'espace de deux livres, L'Étang (trad. Thierry Decottignies, L'Olivier, 2018) et Caisse 19, elle est devenue l'une des figures de proue de la nouvelle littérature outre-Manche, au même titre que Sally Rooney ou Nicole Flattery, entre autres.
Natasha Brown a suivi des études de mathématiques à Cambridge University, puis travaillé une dizaine d'années dans le secteur bancaire. Son premier roman, Assemblage, a été encensé par la critique et les libraires du Royaume-Uni, et traduit dans le monde entier. Elle est considérée comme l'un des grands espoirs des lettres britanniques.
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