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EAN : 9782246834236
280 pages
Grasset (10/05/2023)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Et si derrière la mort de Spinoza se cachait, non une santé fragile, mais un assassinat ?
Quand Baruch Spinoza s'éteint à seulement 44 ans, en 1677, à La Haye, il laisse dernière lui une oeuvre philosophique révolutionnaire mais aussi des énigmes. Qui est cette mystérieuse personne qui lui a rendu visite le jour de sa mort ? Et pourquoi des lettres et des manuscrits inédits ont-ils disparu de son secrétaire ? A qui donc profite le crime de cette mort étrange... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Officiellement, Spinoza est mort à 44 ans de la tuberculose mais... L'auteur envisage que L Histoire ne se soit pas passée comme cela. En 1677,au moment de sa mort, le philosophe comptait beaucoup d'ennemis, qui tous avaient intérêt à le voir disparaître, de préférence avant qu'il ne publie son dernier ouvrage, "l'Éthique", les précédents, notamment son "traité théologico-politique" ayant à leurs yeux déjà fait assez de dégâts. En effet, Spinoza, qui niait l'existence d'un Dieu unique, s'était mis tous les représentants religieux à dos. Sans compter les manipulateurs politiques qui, de connivence avec les religieux, craignaient de voir leur pouvoir s'effondrer si trop d'adeptes se tournaient vers lui.
Double-jeu, espionnage, complot, et peut-être assassinat, ce roman m'a tenue en haleine de bout en bout. Historiquement juste, il m'a permis de découvrir des personnages hauts en couleurs, dans l'Europe agitée du 17ème siècle.
Une formidable lecture, pour laquelle je remercie les éditions Grasset.
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L'histoire de l'Ethique

Le nom de Spinoza a traversé les siècles comme celui d'un grand philosophe même si, personnellement, je ne me suis jamais confrontée à ses écrits, mis à part quelques extraits durant mes cours de philosophie de terminale.

Ce roman, au titre provocateur, utilise les blancs de l'histoire de Spinoza pour tisser des théories et retracer ce qui aurait pu causer une mort précoce du philosophe qui a tant dérangé.

La quatrième de couverture évoque pour parler de ce roman, un thriller philosophique, autant être honnête je ne suis pas complètement d'accord. Pas de cliffangher et d'annonce tonitruante à chaque fin de chapitre mais plutôt une analyse des ennemis du philosophe et de sa pensée, une réflexion sur qui aurait pu vouloir sa mort anticipée et qui aurait eu les moyens de le faire.

Pour autant, attention, ce livre est loin d'être ennuyeux. Mais bien davantage qu'un thriller, il a été l'occasion pour moi de me plonger dans la vie de ce philosophe et surtout, de cette époque.

Car parler de Spinoza revient à parler de Descartes, de Leibniz, des régents des provinces unies de Hollande, de Louis XIV et de Guillaume d'Orange.

C'est une confrontation d'esprits brillants, qui ont essayé de se sortir des carcans de la religion ou au contraire de la défendre en utilisant la raison. Une période où la réflexion et la science ont fait de grands bonds en avant.

Ce qui est frappant, c'est la force de caractère de nombre de ces personnes qui ont affirmé leurs opinions, ont publié des écrits transgressifs au mépris de leur sécurité.

J'ai apprécié en apprendre davantage tout au long de ce récit avec une plume classique mais efficace.

Un livre très intéressant qui m'aura donné envie de découvrir, enfin, l'Ethique.
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Le livre présente deux dimensions.
La première remet en lumière un philosophe prodigieux que tout Homme devrait au moins une fois dans sa vie découvrir. Ayant eu, il y a des années, un véritable coup de foudre pour ce personnage hors du temps, je n'ai pu que lire avec un intérêt soutenu une histoire qui le met en valeur.

Rendez vous compte qu'au 17ième siècle alors que les religions monothéistes étaient omniprésentes, façonnaient les pensées depuis des siècles et vouaient aux gémonies les sceptiques, Benito ou Baruch Spinoza choisit le chemin inhumain de se faire exclure de sa communauté juive pour vivre en homme libre de ses convictions plutôt que de devoir embrasser une religion qui lui aurait permis de se fondre dans la masse. Il écrira un livre majeur de la philosophie "Ethique" qui pousse l'homme a se changer lui même car il est illusoire de vouloir changer la destinée des choses. Ethique devait conduire les hommes à se libérer de tous dogmes pour atteindre la vrai paix, la béatitude. Il fallait apprendre aux hommes d'être ni optimistes ni pessimistes car les choses étaient ce qu'elles étaient. Il luttait contre les superstitions , les croyances d'un Dieu qui juge et ne croyait aucunement à l'immortalité de l'âme. Il vomissait les pasteurs et les prêtres assoiffés de pouvoir qui frayaient avec le pouvoir en manipulant le peuple qui devait avoir peur d'une vie outre tombe semée d'épines pour le pêcheur. Il pensait aussi que la démocratie était le meilleur des régimes.

Cet homme en avance considérable sur son temps ne pouvait que compter une foule d'ennemis. Même en Hollande, un pays d'une extrême tolérance pour l'époque, ses idées sentaient de trop près l'athéisme et cette proximité avec le diable ne pouvait être tolérée.

On en vient à la seconde dimension du livre, le roman autour d'un éventuel assassinat. Il faut avouer que sous cet aspect, je reste sur ma faim car si Jean François Bensahel nous retrace avec érudition le contexte politique et spirituel de l'époque, la trame romanesque est légère et ne nous tient pas en haleine ! On en oublie le roman. J'ai beaucoup apprécié le duel entre Spinoza et Leibniz , un savant contemporain, qui entretenait un amour haine pour le génie de Spinoza. L'échange intellectuel entre les deux génies mériteraient une pièce de théatre.
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🤔 Une lecture mitigée pour plusieurs raisons.

👏 Tout d'abord, je me dois de féliciter l'auteur sur la précision de ses connaissances et la facilité avec laquelle il nous raconte l'histoire de la vie de Spinoza dans une société complexe et plurielle où les religions sont reines. Un véritable bonheur de visiter ou revisiter les grands courants de pensée qui ont marqué notre humanité tout entière. Descartes, Spinoza, Leibniz autant de grands hommes dont l'auteur prend le temps de vulgariser la pensée de manière dynamique et intellectuelle. 📚

🔎 Toutefois, là où le bât blesse, c'est dans la promesse même du roman (que l'on trouve en couverture) qu'on nous définit comme un thriller sous forme d'enquête pour trouver l'assassin de Spinoza. Bien que de nombreuses hypothèses nous soient présentées, ce livre représente plus l'amoncellement de possibilités pour montrer qu'au XVIIe siècle, tout le monde avait plus ou moins une raison d'en vouloir à ce révolutionnaire de la pensée établie qu'est Spinoza. Cependant en aucun cas je n'ai ressenti de suspens tant la part de fiction narrative est faible.

🤨 Je me demande tout simplement si l'auteur n'a pas écrit une superbe thèse sur Spinoza et sa pensée et qu'on lui a conseillé, certainement pour des raisons commerciales, d'en faire un thriller policier tant les parties (très courtes sur le sujet) semblent rajouter à la structure du texte.
Donc une lecture fort intéressante et que je recommande à tous ceux qui veulent en savoir plus Spinoza et le contexte global du XVIIe siècle si intéressant au niveau historique. Par contre pour moi cela reste un essai philosophique de grande qualité et non pas un thriller…
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C'est la vie de Spinoza en roman... Un Juif fréquentant les synagogues et auteur d'une théorie sur Dieu et la Nature, dont nous ferions tous partis. C'est bien écrit! Pertinent! Mais ça reste un genre d'essai philosophique! Spinoza, mort mystérieux! Pour terminer la référence aux Phoenix, ces Juifs de 1590 exilés au Portugal qui avaient eux aussi choisis ce symbole.:)
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le hasard n'existe pas. Il n'y a ni providence, ni miracle, ni paradis, ni enfer, ni immortalité de l'âme. Dieu ne juge évidemment pas.
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Spinoza sentait trop le souffre. Personne n’avait pu le raisonner pour qu’il fasse amende honorable. Un herem d’une violence inouïe s’abattit sur sa personne comme la foudre au mont Sinaï. Excipant de ses opinions horribles et hérétiques, de ses actes monstrueux, ce jugement le vouait aux malédictions éternelles, à l’effacement de son nom dans la suite des jours, et à la solitude la plus absolue puisque personne ne pouvait plus avoir commerce avec lui, ni l’approcher à moins de quatre coudées, ni lire ses oeuvres. Les responsables de la communauté avaient décidé d’en faire un nouveau Caïn. 
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Jésus n'a pas une nature divine, mais il exprime, comme aucun autre, la sagesse éternelle.
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La France lui avait semblé [à Spinoza] aussi grande par l'insouciance que folle par la démesure, ne manifestant pas plus d'intérêt pour le réel qu'un poisson n'en avait pour la terre ferme. (p185, éds Grasset)
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L'humiliation est à l'histoire, ce que le cheval est à la calèche, son moteur. (p.57, éds Grasset)
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