À croire que j’aime les failles
À louer les tremblements
Érigés en plein ou en creux
La route n’est droite dans aucun sens
Ses accotements abîmes
De souffles coupés
Ses pentes vertiges renversés
Des accidents
M’échouent sur le chemin qui mène
J’aimerais vous dire je m’y retrouverai la prochaine fois
Ou non
Jamais exactement là où elle devrait être, jamais attendue telle quelle, jamais tout à fait comme il faut. Ni d’eux, ni d’elles, ni d’iels, la voix poétique investit l’univers de la faille, cette imperfection qui devient ici un espace où repenser les possibles. Les trois suites poétiques du recueil À croire que j'aime les failles sont tour à tour transgressives, agrammaticales, joyeusement de guingois, et questionnent le matériau, celui avec lequel on forge une langue, celui contre lequel s’érodent les souvenirs.
Dans cette performance virtuelle, réalisée dans le cadre du programme #CanadaEnPrestation, Sylvie Bérard fait la lecture d'extraits les plus festifs de son recueil À croire que j'aime les failles. Cette lecture-performance a été diffusée sur Facebook le 8 mai 2020.