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EAN : 9782922145915
399 pages
Editions Alire (01/09/2005)
4.3/5   15 notes
Résumé :

J'ai vécu trop d'existence pour une seule humaine, alors parfois les images se confondent. Cependant, jamais je n'oublierai mon premier darztl... Sur une planète extrêmement chaude et tout ensablée, les darztls, une race de gros lézards, ont érigé une civilisation complexe. Pour eux, cette terre s'appelle Sielxth. Un jour, un vaisseau-colonie en provenance de la Terre se pose en catastrophe sur cette planète. Consta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
UNE auteurE de SF (et "accessoirement" docteure en littérature québécoise) qui mérite bien quelques majuscules ! D'autres avant moi ont reconnu sont talent et lui ont attribué pour ce roman (e.a.) le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois, ainsi que le prix Boréal, en 2005.
Alors pourquoi (si je considère le nombre de lecteurs sur Babelio) ce livre, qui ouvre aux horizons universels comme aux réflexions bien terrestres, est passé quasi inaperçu en France ?

Sielxth est une planète inhospitalière, aride, faite de déserts sableux et rocailleux sur laquelle la température diurne avoisine les 50C. Peuplée d'une race intelligente en parfaite osmose avec son environnement : les darztls, qui ressemblent à de grands et costauds lézards (2 mètres pour les mâles, 2m50 pour les femelles). Des êtres estimant aussi bien la solitude que la vie en communauté, pas forcément paisibles, mais n'ayant jamais été obligés de guerroyer.

À cause d'une avarie, un vaisseau transportant des humains en route pour coloniser "Mars II", doit se poser en catastrophe sur Sielxth. Si les darztls avancent alors la main pour aider les humains à repartir, ces derniers s'emparent du bras entier, décident de s'installer et de terraformer. Par conséquent les darztls s'énervent, posent un ultimatum... que les fiers humains préfèrent ignorer.
Trop différents pour se comprendre, les conflits vont se succéder jusqu'à l'inévitable : l'asservissement total d'un des deux peuples...

Dans cet impressionnant roman, au langage d'un naturel réjouissant, chaque chapitre peut se lire comme une nouvelle. Et chaque nouvelle, mettant en scène des protagonistes distincts -darztls et humains- nous précipite un certain nombre d'années dans le futur d'une société qui, en 100 ans, aura changé de tout en tout.

Si Sylvie Berard parle surtout du choc de cultures, de l'altérité, le rapport à l'autre, l'intolérance, le racisme, elle aborde également la sexualité (humaine et darztl), la science génétique (...j'ai des réserves quant à la faisabilité d'un tel projet !) et dans le dernier chapitre elle analyse finement l'impact psychologique (néfaste et durable) de l'hilotisme.
Or, si les uns comme les autres sont capables de la même grandeur d'âme, ni darztls, ni humains ont le beau rôle quand il s'agit d'avilir un être dans le but de se sentir vainqueur... les imbécilités des uns enchérissant sur celles des autres sur une terre qui ne sera probablement jamais "nôtre" !

(4,5/5)
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Le vaisseau mère des humains se pose sur Mars II. D'abord pour effectuer une réparation, ils s'y installent peu à peu et entreprennent la terraformation de cette planète chaude aux paysages désertiques.

Mais la planète est déjà habitée. Par les darztls, de grands lézards, bien adaptés à la chaleur. Ils n'ont pas de technologie avancée comme les humains, mais ils n'en sont pas moins dotés d'une grande intelligence et forment une société évoluée.

Le contact entre des espèces ne sera pas facile et le conflit génèrera des atrocités, des combats sans merci, des otages réduits à l'esclavage et des tortures cruelles. Comment se sont-ils enfoncés dans cet engrenage de haine et comment pourront-ils en sortir ?

Un livre qui présente trois moments de la vie sur Mars II, avec beaucoup de péripéties, mais aussi une fine analyse psychologique et sociologique, une univers débordant d' imagination, mais un monde tout à fait cohérent.

Une bien belle découverte, un livre qui figurerait bien sur une liste de S-F et qui mériterait bien plus de lecteurs sur Babelio…
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Sur une planète désertique inhospitalière, une espèce locale (les darztls, sortes de reptiles) a développé une civilisation complexe. Quand des humains atterrissent en catastrophe et s'installent peu à peu, la curiosité mutuelle débouche finalement sur une guerre sans merci entre les deux espèces qui tente chacune d'asservir ou d'éradiquer l'autre. L'histoire, qui se déroule sur environ soixante ans, est composée de plusieurs nouvelles, chacune centrée sur un (ou plusieurs) personnage(s) différent(s). Chacune d'elles raconte, dans un contexte général de plus en plus difficile et dans un contexte particulier chaque fois différent, le développement d'une relation (plus ou moins) bienveillante entre un·e humain·e et un·e darztl. Une relation dépourvue de toute mièvrerie, souvent vouée à une issue tragique et qui pose chaque fois la question fondamentale : comment redonner sa dignité à un être asservi par des années de torture et d'esclavage?

Pour autant, l'ensemble n'est jamais répétitif. En premier lieu grâce au contexte général qui change entre chaque nouvelle, en second lieu grâce à la forme que Sylvie Bérard parvient à renouveler chaque fois, sans jamais donner l'impression d'effectuer un exercice de style. Petite subtilité : la langue des darztls a la particularité de très peu utiliser les 1e et 2e personnes grammaticales. Cela se reflète dans la narration où chaque personnage humain utilise le « je » et chaque personnage darztl le « il/elle ». La seule exception a lieu dans la dernière nouvelle qui met en scène, dans un lieu utopique ou darztls et humain·es se côtoient librement, une humaine qui a vécu l'entièreté de sa vie comme esclave dans un milieu darztl et parle uniquement leur langue, ainsi qu'un darztl un peu… particulier. On retrouve aussi, au détour de certaines nouvelles, une réflexion sur le genre, thématique centrale chez Sylvie Bérard.

J'ai personnellement préféré La Saga d'Illyge, que j'ai trouvé plus immersif avec une plume plus travaillée, mais Terre des autres n'en est pas moins une excellente lecture qui confirme mon opinion de Sylvie Bérard : cette autrice est absolument géniale et je regrette qu'elle ne soit pas plus connue. Ce roman-ci est plus facile d'accès que La Saga d'Illyge et j'en recommanderais la lecture en premier, à condition d'avoir le coeur bien accroché : les thèmes abordés sont très durs (guerre, esclavage et torture) et leur traitement n'est pas édulcoré. La structure en nouvelles permet toutefois d'étaler la lecture.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Rapport de Sielxthblootrd Lmasklz, envoyé spécial auprès des humains

Les humains sont des animaux, ils n'ont aucune dignité. Ils vivent, parqués les uns sur les autres, dans des boîtes infectes qu'ils osent appeler « maisons ». Ils se collent les uns aux autres, ils se déplacent en troupeaux, ils n'ont aucune minute a eux, comme si être seul leur faisait peur.
[........]
Les humains sont des parasites. Ils vivent aux crochets des autres espèces. Lorsqu'ils ont débarqué sur cette planète, les darztls les ont aidés du mieux qu'ils le pouvaient. Ils leur ont indiqué où ils seraient plus au frais. En effet, ils supportent si mal la chaleur qu'on dirait une espèce troglodyte, faite pour vivre dans les caves plutôt qu'à la lumière. Les habitants de ce pays leur ont indiqué où se trouvaient les points d'eau dans le désert du Nord. Ces créatures ont besoin de tellement d'eau, il n'est pas étonnant qu'ils suintent tant de ce liquide nauséabond lorsqu'ils ont chaud.
[...]
Les humains sont pareils à la vermine. Ils envahissent tout, ils s'étendent dans le Remldarztl, ils grignotent peu à peu ce monde.
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Un animal à découvert dans le désert, aussi minuscule soit-il, est toujours une créature en sursis, se plaisent à répéter les darztls des deux continents. Il est vrai que dans l'immensité de pierre et de sable, on n'a pas grand chance de s'échapper une fois qu'on a été repéré. C'est en pensant a sa proie qu'elle se répétait cette loi implacable de son monde aride. Elle avait oublié que cela pouvait aussi s'appliquer à elle...
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Tout le monde savait que j'étais anormal, que j'avais été mutilé par ma mère qui, en voulant me sauver, m'avait handicapé pour la vie. Pas besoin de me faire un dessin, j'étais assez grand maintenant. Je savais pourquoi j'entendais tous ces froissements, ces bruits humides la nuit, j'avais vu des hommes et des jeunes garçons caresser leur sexe dans la pénombre, même Anaelle avait paru trouver du plaisir à me laisser explorer à tâtons ses chairs humides. Cependant, moi, lorsque je mettais ma main entre mes jambes, je ne touchais qu'une peau neutre et vaguement sensible, portant pour toujours la trace des dents de ma mère.
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The wars they will
be fought again
The holy dove
be caught again
bought and sold
and bought again
the dove is never free

(Léonard Cohen, Anthem) p. 009
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Les darztls sont une espèce très peu grégaire, ce n’est pas comme les softs ! Les gens aiment bien faire des allers-retours entre la vie solitaire et la vie solidaire.

(Alire, p.88)
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Videos de Sylvie Bérard (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvie Bérard
À croire que j’aime les failles À louer les tremblements Érigés en plein ou en creux
La route n’est droite dans aucun sens Ses accotements abîmes De souffles coupés Ses pentes vertiges renversés
Des accidents M’échouent sur le chemin qui mène J’aimerais vous dire je m’y retrouverai la prochaine fois Ou non
Jamais exactement là où elle devrait être, jamais attendue telle quelle, jamais tout à fait comme il faut. Ni d’eux, ni d’elles, ni d’iels, la voix poétique investit l’univers de la faille, cette imperfection qui devient ici un espace où repenser les possibles. Les trois suites poétiques du recueil À croire que j'aime les failles sont tour à tour transgressives, agrammaticales, joyeusement de guingois, et questionnent le matériau, celui avec lequel on forge une langue, celui contre lequel s’érodent les souvenirs.
Dans cette performance virtuelle, réalisée dans le cadre du programme #CanadaEnPrestation, Sylvie Bérard fait la lecture d'extraits les plus festifs de son recueil À croire que j'aime les failles. Cette lecture-performance a été diffusée sur Facebook le 8 mai 2020.
+ Lire la suite
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