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3,53

sur 96 notes
Ce livre n'est pas une énième biographie sur Françoise Sagan en ce sens où il nous fait revivre quelques mois cruciaux de sa vie. Ceux d'avant la parution de Bonjour tristesse et ceux qui suivront immédiatement. Françoise Quoirez qui n'a pas encore dix-huit ans est une jeune fille d'une bonne famille laquelle cède facilement à ses demandes et caprices. Son amie amie Florence Malraux l'encourage à écrire et Françoise passe un été à Paris à coucher sur papier le livre qui changera son destin alors que sa famille profite des vacances. le roman sera déposé dans trois maisons d'édition et au bout d'une dizaine de jours, Julliard la contactera. le succès est immédiat et Françoise devient Françoise Sagan sans s'imaginer que ça y est, le public et le monde de l'édition se sont forgées une opinion à son sujet loin des codes de l'époque.

"Mon livre prend une forme bizarre, entre roman, biographie et autofiction" : Anne Berest qui se sépare du père de sa fille accepte la demande de Denis Westhoff (le fils de Françoise Sagan) d'écrire sur Françoise Sagan. Se basant sur des faits précis elle ajoute une part de fiction mais aussi ses propres questionnements personnels. Elle veut se rapprocher de Sagan pour la faire renaître à travers ce livre. Et elle y parvient en nous faisant découvrir l'admiration de l'auteure pour Colette ou en nous rappelant la condition féminine de cette période le tout à travers des anecdotes.
Et même si ses propres états d'âme ont gâché un peu mon plaisir, il ressort de ce livre une énergie contagieuse, une Françoise Sagan anti-conformiste, généreuse et voulant croquer la vie à pleines dents !
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Portrait d'une jeune femme de 18 ans qui vit peut-être là, sans le savoir, les plus beaux moments de sa vie, dans la légèreté, l'insouciance et l'espérance, qui va être comblée, celle d'être éditée. Sagan 1954 est la recréation de ces quelques mois où la vie de Françoise Quoirez va basculer. Vers la gloire, les honneurs mais aussi plus tard les drames, la jalousie et l'acrimonie des autres. Femme libre, Sagan n'en sera pas moins emprisonnée tout au long de sa vie dans un personnage qu'elle n'était qu'en apparence. Mais Anne Berest s'en tient à cette première moitié de l'année 1954 et ce n'est qu'une sorte de suite d'instantanés d'une biographie (très) partielle et express. L'auteure fait oeuvre aussi de romancière puisqu'elle imagine quand elle ne sait pas, et elle ne s'en cache pas, tout en pratiquant l'autofiction en se mettant en scène dans l'écriture du livre, véritable "work in progress." Ce pourrait être agaçant mais ce ne sont que quelques petites touches, une ombre discrète qui poursuit la lumière jetée sur une héroïne fascinante malgré elle, petit animal pris dans les projecteurs aveuglants de la célébrité. Sagan 1954 peut (doit ?) se lire à toute berzingue, à l'allure à laquelle la romancière de Bonjour tristesse aimait vivre, soit s'étourdir jusqu'à l'ivresse pour ne pas sombrer dans une funeste mélancolie. le style délié et élégant de Berest sied parfaitement au propos. On n'apprendra rien de vraiment neuf sur Sagan mais on s'attachera encore davantage à la femme, écrivain phare d'une époque terne, dans ce qui est aussi, et c'est sans doute l'aspect le plus touchant dans le livre, un bel hommage à l'amitié. Celle, indéfectible, qui la lia à Florence Malraux.
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Depuis sa disparation voici bientôt 10 ans , Françoise Sagan n'a guère quitté les rayons des librairies. En plus de ses oeuvres que son fils réédite, bon nombre de biographies sont venues entretenir le mythe de celle qui a marqué son époque, plus peut être par sa vie romanesque que par ses écrits.
Anne Berest avec "Sagan 1954" apporte une nouvelle contribution au rayon déjà bien fourni des hagiographies. En choisissant un angle un peu différent, celui de la possession au delà du temps de la célèbre auteure sur une jeune femme d'aujourd'hui, le livre échappe aux catégories. Essai ? Autofiction ? Roman ? Biographie ? Un peu tout cela mais aussi une bien jolie évocation.
En replaçant la romancière dans son année 1954, année cruciale, où la jeune Françoise Quoirez va déposer son manuscrit chez trois éditeurs et dont, Julliard, le premier à réagir, va faire d'elle une star de la littérature, Anne Berest circonscrit l'intrigue dans cet entre-deux où se jouent tous les possibles. C'est tout d'abord le portrait d'une époque guindée, où les jeunes filles s'habillaient comme leurs mères mais où les premiers sex-symboles apparaissaient ( Bardot pointait son nez mutin, Marlon Brandon n'avait qu'un tee shirt blanc sous son blouson de cuir ), C'est surtout un vibrant hommage à celle qui, à travers le temps, continue à nourrir l'imaginaire d'une nouvelle génération d'écrivaine, cherchant à travers elle les clés, mais aussi la force, d'écrire pour vivre.
Aux éléments biographiques, Anne Berest s'amuse à inventer,avec beaucoup de respect, des dialogues où des situations que Sagan aurait pu vivre à l'époque mais glisse aussi dans le récit des éléments personnels de sa propre vie. Elle se sépare de son mari, éprouve quelques difficultés à écrire son roman, doute, cherche dans son quotidien des moteurs qui pourraient la faire avancer dans son écriture. Ce n'est peut être pas ce que je préfère dans le livre, car la figure emblématique de Sagan s'impose avec force face à la jeune femme actuelle. Elle a beau lui insuffler forces et signes de connivence, Sagan est tellement romanesque, même à ses débuts, qu'elle affadit tout ce qui l'approche et hélas un peu trop les petites histoires d'Anne Berest, rendant le livre un peu bancal.
Cependant, une belle écriture fluide, presque saganesque, offre une lecture agréable pour tous les amoureux du personnage Sagan et nous replonge avec nostalgie dans cette époque où les premiers bastions de la bien pensance furent allègrement mis à mal par quelques jeunes filles atypiques.

Merci à Babelio et aux éditions Stock de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Je commencerai par remercier Babelio et les éditions Stock de nous avoir envoyé ce livre, lors de sa sortie.
À réception , j'ai beaucoup aimé le bandeau, avec les têtes stylisées des auteures. Ces têtes de femmes vous invitent à faire rapidement leur connaissance, ce que je me suis empressée de faire.
Faut-il rappeler que l'auteure, lorsqu'elle commence à écrire ce livre, se trouve dans une situation sentimentale compliquée et que sa préparation sera vite un baume sur sa souffrance.
Après, ce préalable, nous entrons très vite dans la vie de la jeune Françoise Quoirez, jeune fille bourgeoise, moderne pour son époque, issue d'une famille spécialement tolérante. Elle est adulée par sa famille, qui accepte toutes ses excentricités. Elle a une passion réciproque envers son père qui cède à tous ses caprices.
Françoise Malraux est sa grande amie, celle avec laquelle elle partage tout depuis les années de lycée, sa confidente.
Françoise vient d'écrire son premier livre: Bonjour tristesse et cherche un éditeur.
Le 6 janvier, elle porte son manuscrit chez trois grands éditeurs de l'époque où elle accueillie franchement et où on lui indique que l'attente peut être longue et qu'on lui écrira.
Lorsqu'elle a emballé son manuscrit, son frère lui a conseillé d'indiquer son numéro de téléphone en plus de son identité, chose très inhabituelle pour l'époque où le téléphone n'était pas encore vraiment un mode communication et qui pourtant jouera les utilités.
C'est l'histoire 1954, l'un des plus froids qu'a connu la France, c'est l'appel de l'abbé Pierre. Aussi, après la dépose de ses manuscrits Françoise se presse pour aller à l'hôtel Rochester voir ce qu'elle peut apporter pour aider ces familles en détresse.
Onze jours plus tard, elle est convoquée chez Julliard.
L'entrée de l'auteure, très impliquée, dans la vie de Françoise, apporte une respiration dans ce livre, où tout va tellement vite. Son style d'écriture n'esr pas sans rappeler celui de célèbre aînée.
Pour terminer, j'avoue que je me suis plongée dans cette lecture que j'ai aimée et que j'ai lue sans discontinuité.

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Roman un peu bizarre et frustrant, à mi chemin entre roman historique, biographie, autobiographie et journal, écrit à l'occasion du 60ème anniversaire de la publication de Bonjour Tristesse. Il contient malgré tout quelques bonnes facettes, dans la mesure où vous gardez bien à l'esprit qu'il ne s'agit pas véritablement d'une biographie.
Lien : http://wordsandpeace.com/201..
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L'autofiction produit parfois des ouvrages que je juge excellents. Des livres qui bouleversent, qui amusent, qui font réfléchir tant sur la vie et son étrangeté que sur la forme et le travail de l'écrivain. Ce sont des livres que je prends « plaisir » à lire. Je mets « plaisir » entre guillemets car je songe notamment à Chloé Delaume et la lecture de ses livres est souvent si perturbante, voire dérangeante, que ce terme n'est pas forcément le plus approprié.
Mais dans le cas de Sagan 1954, j'appelle ça se regarder le nombril, tout simplement. Personnellement, je n'ai pas été intéressée par la vie d'Anne Beret : sa séparation par exemple ou ses interrogations sur son travail n'éveillent rien en moi. Il me rappelle le livre Au travail : les écrivains au quotidien de Géraldine Kosiak. Apparemment, écrire sur un autre auteur est un bon prétexte pour parler de soi.
Je ne veux pas sembler trop dure ; peut-être Anne Berest sent réellement un lien avec Sagan, d'où cette volonté d'écrire ce livre (même s'il lui a été suggéré par Denis Westhoff, le fils de Sagan tout de même…), mais je n'ai pas vraiment compris ce lien, ni été touchée par ce qu'elle raconte.

Quant à la vie de Françoise Sagan au cours de cette incroyable année 1954, la description en est plutôt sympathique bien qu'évidemment imaginée et fantasmée. Même si de véritables témoignages recueillis par des biographes de Sagan ou par l'auteure elle-même auprès de ses proches, ce que Sagan a réellement ressenti au moment de déposer ses manuscrits ou pensé en signant ses premiers autographes reste un mystère. Même si la plongée dans le Paris des années 1950 est plaisante et crédible, j'ai été dérangée par le sentiment qu'Anne Berest transposait ses propres émotions à Françoise Sagan. Est-ce un livre sur Sagan ou sur Berest ?

Je n'ai pas apprécié, je ne le conseillerai pas, mais Sagan 1954 m'aura au moins donné l'envie de relire Bonjour tristesse.
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Tout d'abord, je tiens à remercier les Editions Stock et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre à sa sortie.
La lecture en fut très agréable. le texte est aéré mais j'ai regretté que les 185 pages ne soient pas découpées en chapitres.
Ce livre est l'histoire de la sortie d'un premier roman, mais pas n'importe lequel, celui de Françoise Sagan alias Quoirez : Bonjour Tristesse, en 1954. Anne Berest, l'auteure, elle, en est à son troisième livre. Ce livre est aussi l'histoire d'une rencontre virtuelle entre ces deux femmes. Une a 18 ans, elle est à l'aube de cet ouragan que va déclencher la sortie de son premier roman, l'autre en a 34 et se trouve en pleine crise sentimentale.
Anne Berest mêle dans son récit fiction et réalité issue de divers témoignages et lectures. C'est assez déroutant, je dirais même dérangeant.
J'ai eu du mal à croire en l'authenticité des anecdotes concernant ses rencontres avec Jean Echenoz, Pasolini et l'histoire de la voyante, mais bon, pourquoi pas ?
J'ai dévoré tout Sagan mais je n'appréciais pas le personnage dont je ne connaissais que ce que j'en voyais dans les media et personnellement je ne l'aurais jamais imaginée portant des vêtements aux plus démunis après l'appel de l'Abbé Pierre. Ce livre m'a donné envie d'en savoir plus sur elle.
Les différentes étapes de la sortie d'un livre sont également bien identifiées et on se surprend à attendre avec Françoise la réaction des lecteurs.

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Très bonne lecture et donne envie de tout relire Sagan
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A remarquer quand même une grossière erreur page 51 (due à l'imprimeur j'espère!): il est écrit "un aéropage de vieillards" alors que chacun sait qu'il s'agit d'un "AREOPAGE" !!! Ceci dit, ce livre se lit facilement et permet de découvrir Sagan sous un autre jour...
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A la fois journal intime, enquête et roman.


Avant d'ouvrir ce livre, je me suis demandé si je ne ferai pas mieux de relire Sagan dans le texte mais dès les premières pages je fus prise par un style, une écriture, le choix d'un point de vue et l'implication personnelle de l'auteure dans la quête et le récit.

Anne Berest vit une des périodes les plus douloureuses de son existence, elle est séparée du père de sa fille et bien décidée à renoncer à l'amour… C'est alors qu'elle rencontre Denis Westhoff, le fils de Françoise Sagan, qui lui propose de raconter l'histoire de la parution de « Bonjour tristesse » afin que dix ans après la mort de sa mère, on ait une vision plus juste de ce qu'elle a été avant la création du mythe.

L'auteure met alors ses pas dans ceux de Françoise Quoirez qui en cette année 1954 n'est pas encore Françoise Sagan ; où sa vie bascule dans le succès, où commence la légende et le malentendu. Elle retrace son enfance choyée dans un cadre bourgeois : le père est industriel et la mère femme au foyer, ils ont trois enfants ainsi que sa rencontre avec René Julliard et le monde de l'édition.

Lorsqu'Anne Berest dit à Florence Malraux : « - Bah... je n'ai pas envie d'écrire des choses qui soient fausses. » ; l'amie de toute une vie de Sagan lui répond : - Vous savez, Anne, ce qui compte, c'est que vous écriviez des choses qui soient justes. » Et là, on peut dire que le pari est réussi ; en tressant la réalité et les scènes revisitées ou inventées, elle peint de manière à la fois inventive et respectueuse le tableau d'une époque et l'itinéraire d'« un charmant petit monstre » comme l'a écrit Mauriac.

« Sagan 1954 » est illustrée de quelques photos, pleines à la fois de légèreté et de profondeur comme l'est l'ensemble du livre et comme le fut la vie de Françoise Sagan
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