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3,55

sur 95 notes
tout d'abord je remercie vivement Masse critique et les éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce roman dont la critique m'a posé quelques problèmes.

Nous sommes en 1954, à Paris. Au petit matin, Cocteau voit passer près de lui deux silhouettes qui ne le reconnaissent pas. Il trouve le garçon amusant avec sa coupe à la Jeanne d'arc « on dirait un page, tout droit sorti d'une enluminure ». Des éclats de rire éclatent et il comprend que le page est une fille. C'est Françoise qui tient par la main son amie Florence Malraux.
C'est par cette scène, sortie de l'imagination de l'auteur que commence le roman. On va découvrir ainsi toute l'histoire du premier roman de Françoise Sagan : « Bonjour tristesse ».
Françoise a dix-sept ans quand elle écrit ce premier roman, en six semaines, pour épater son père ingénieur qu'elle vénère alors que sa mère est plutôt en retrait.
On assiste à toutes ses démarches : le manuscrit qu'elle a tapé à la machine pour que ce soit plus propre, en notant ses coordonnées, sa date de naissance et son numéro de téléphone (peu de gens ont le téléphone à cette époque, elle pense que cela peut être un atout en sa faveur). Puis la présentation aux éditeurs : elle en a choisi trois et va remettre son manuscrit directement à la maison d'édition chaque fois et attend sagement les réponses.
Pour tromper l'ennui de l'attente, son amie Véronique l'emmène chez une voyante ce qui n'est pas anodin ; un an plus tôt Françoise en déjà consulté une qui lui a prédit qu'elle écrirait une grand livre qui traverserait l'Atlantique et c'est pour cela qu'elle a ressorti de ses tiroirs quelques pages qu'elle avait écrites car elle a toujours voulu écrire.
On va suivre Françoise dans ses rencontres avec l'éditeur, le contrat, l'argent qui lui sera versé en liquide, car étant mineure, elle n'a pas de carnet de chèque, le choix du pseudonyme, la parution, etc.etc que je vous laisse découvrir.

Ce que j'en pense :


Anne BEREST nous raconte toute histoire de la publication de « Bonjour tristesse » en 1954 et retrace la vie de Françoise durant cette année-là, en fonction d'une part des biographies et des articles qu'elle a lus et aussi par la rencontre de personnes qui ont compté dans sa vie. Elle nous cite beaucoup de choses qui n'ont pas forcément eu lieu en 1954, donc elle déborde des limites qu'elle s'était fixées mais c'est pour notre plus grand plaisir.


C'est à la demande du fils de Françoise, Denis Nesthoff, que l'auteur va écrire ce livre, car celui-ci voudrait qu'on parle d'elle car cela fera bientôt dix ans qu'elle est morte.
Anne Berest invente la fameuse scène où Françoise Sagan et Florence Malraux croisent le chemin de Cocteau, pour planter le décor. Elle se met dans les pas de Françoise, elle imagine comment est sa chambre à partir d'une photo que lui a donné Denis), les tableaux qui sont accrochés aux murs, les livres, les disques. Ensuite elle reconstitue à partir de toutes les biographies, articles de journaux ce qu'a pu être cette année 1954, jour après jour, semaine après semaine de la naissance du livre au prix littéraire et au succès international. Mais, ce ne sera pas une biographie de plus mais l'histoire d'un livre dont l'auteur fait elle-même partie.
A priori, l'idée est intéressante, mais l'auteure a tendance à en faire trop : elle va voir une voyante pour lui demander si son livre aura du succès, comme l'avait fait Françoise et bien sûr, cette voyante va être extraordinaire, découvrant que le livre traite de Françoise. C'est peut-être vrai mais cela suscite un malaise.
L'auteure tente également un parallèle avec Brigitte Bardot : elles ont été adulées puis détestées toutes les deux égocentriques, mais selon elle, on a pardonné à Brigitte car elle s'est occupée de la cause animale plus tard alors que Françoise ne s'est pas rachetée en somme.
De même, elle fait référence à Colette, à Marguerite Duras (qui a un comportement méprisant envers Françoise lors d'un dîner organisé chez elle). A travers ces femmes qui ont marqué la société, Anne Berest essaie-t-elle de se faire une petite place ?
Comme vous l'aurez compris j'ai aimé ce livre mais !!!!! il y a un mais.
Si son but était de nous faire relire « Bonjour tristesse », elle a réussi, mais je m'attendais à plus puisqu'on parle de roman. Tout ce qui concerne la vie de Françoise est très intéressant et la société de l'époque. 1954 est l'année de la sortie du premier livre d'une toute jeune femme puisqu'elle a à peine dix huit ans, livre qui aura un succès planétaire et sera récompensé par un prix.
Je pensais qu'elle exploiterait plus ce côté-là, car elle me parait bien pâlotte face à Françoise. Pense-t-elle qu'en se coulant ainsi dans le personnage de Sagan que sa vie triste (elle vient de subir une séparation et ne sait plus bien où elle en est) va changer par magie ?
Quoi qu'il en soit, elle m'a donné envie de relire« Bonjour tristesse » encore une fois et surtout lire d'autres biographies d'elle : celle de son fils, Denis Nesthoff, en particulier : « Sagan et fils » et relire aussi « Avec mon meilleur souvenir » et découvrir « Des bleus à l'âme ». Donc, je lui donne un note assez bonne, est-ce Anne qui a cette note ou l'ombre de Sagan ?

Note : 7/10
pour tout savoir: cf. mon blog

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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L'histoire est connue : en janvier 1954 Françoise Quoirez envoie un manuscrit à quelques éditeurs parisiens. Enthousiasmé, Julliard accepté aussitôt de la publier.
Problème : Françoise est mineure et n'a pas demandé l'autorisation de ses parents qui la lui donnent finalement, à condition de publier sous pseudonyme.
Françoise emprunte celui d'un personnage de Proust. Elle s'appellera Sagan et entamera, sitôt la publication de "Bonjour tristesse", une vie d'écriture, de succès et d'excès.

Anne Berest raconte cette année 1954 qui vit la jeune inconnue se transformer en phénomène de foire et Sagan percer sous Quoirez.
Elle le fait en entrelaçant la vie de cette adolescente surdouée avec sa vie à elle, femme de 30 ans en pleine séparation avec le père de sa fille.

Ce procédé, qui consiste pour l'écrivain à briser le tabou de la première personne pour parler de lui à l'occasion de l'écriture de son roman, est utilisé par quelques uns des romanciers français les plus stimulants: Annie Ernaux, Catherine Cusset, Emmanuel Carrère, Laurent Binet ...
Très novateur il y a dix ans, il a perdu de son originalité.
Mais le plus grave est qu'il fonctionne mal entre François Sagan et Anne Berest. On ne comprend pas l'écho que suscite chez cette trentenaire, mère de famille, en pleine crise sentimentale, l'histoire de ce "charmant petit monstre" (l'expression est de Mauriac) passée trop vite de l'enfance à l'âge adulte.
Autant on retrouve avec intérêt l'ambiance, très bien restituée et impeccablement documentée, de ces années 50 (l'atmosphère est la même que dans le film "Yves Saint Laurent"). Autant le livre perd tout intérêt lorsqu'il prend la tangente de l'auto-fiction.
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Aux confins de la biographie et de l'auto fiction, Anne Berest nous propose un très bel hommage à celle que François Mauriac traitait de "charmant petit monstre". Et pour articuler les deux, l'auteur nous fait part de sa démarche d'écriture, intimement mêlée à ses propres états d'âme, et influencée la fusion spirituelle avec l'objet de ce livre : Françoise Sagan. Les recherches documentaires ou les rencontres pour cerner son héroïne ne se limitent pas à restituer simplement les faits : Anne Berest les revit, se les approprie dans une démarche fusionnelle, qui confère au récit un sentiment d'intimité, tout en désacralisant la jeune fille à la réputation sulfureuse, la rendant ainsi plus humaine, à distance du mythe.

L'aspect biographique se limite à l'année 1954, comme le mentionne le titre, c'est à dire l'année de la parution de Bonjour tristesse, il est peu fait allusion au roman même, mais de nombreuses citations, provenant d'autres romans sont utilisés comme des bribes de conversation réelle.

Le procédé est malin car l'on s'attache à la fois aux confidences mêlées des deux femmes, et cela crée une attente, presque un suspens, qui rend la lecture très accrocheuse.

C'est donc une très agréable découverte, dont je remercie babelio et les éditions Stock.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Hiver 1954, vague de grand froid. Tandis que l'Abbé Pierre s'indigne du sort des plus démunis et rallie massivement les Français à sa cause, une jeune fille fait une entrée fracassante dans le monde littéraire. Françoise Sagan, avec un premier roman éblouissant et scandaleux, "Bonjour Tristesse", écrit à dix-huit ans en six semaines. Succès immédiat, durable et planétaire, et tout ce qui l'accompagne : la gloire et ses revers, qui ne la quitteront plus.

Pour relater cet épisode de la vie de Sagan, Anne Berest a pris le parti de mêler biographie romancée et auto-fiction. Lorsqu'elle évoque l'auteur, elle s'imagine à ses côtés, en "présence fantôme", et se répand abondamment sur les doutes qui la traversent à la rédaction de cet ouvrage, elle, trentenaire du XXIe siècle.
Bon, pourquoi pas ? Je n'avais rien contre ce style de narration, a priori.

J'ai rapidement déchanté, trouvant
- les situations et dialogues imaginés simplistes et creux, tant sur la forme que sur le fond
- des tournures maladroites, pompeuses, théâtrales ou étranges*, des propos étonnants et déplacés (notamment sur les épouses du Président René Coty)
- des erreurs surprenantes au vu du CV de l'auteur ('aéropage' pour 'aréopage', entre autres)
- la place que se donne A. Berest excessive
- ses doutes sur son propre travail teintés de fausse modestie - pour rendre plus indulgent le lecteur agacé ?
- l'ensemble artificiel, bancal et dilué, évoquant une espèce de patchwork disharmonieux. "Mon livre prend une forme bizarre, entre roman, biographie et autofiction" déclare l'auteur à Florence Malraux, grande amie de Sagan (p. 74) - "bizarre", à qui le dites vous...

On apprend quand même des anecdotes sur Françoise Sagan, sur son environnement familial, culturel et social, et bien sûr sur le milieu littéraire des années 50. Je retiendrai ces aspects intéressants et m'efforcerai d'oublier le reste.
Cette lecture m'a donné envie de redécouvrir 'Bonjour Tristesse' et de trouver des biographies plus fouillées et moins nombrilistes sur ce personnage mythique. C'est déjà ça.

--- Je remercie Babelio et les éditions Stock.

* exemples :
- l'odeur de l'encre fraîche étrangle le cou de Françoise
- les cheveux noirs et excités
- Julliard se lève de tout son grand buste, comme une cigogne déploie brusquement ses longues ailes noires pour s'envoler sans élan.
- Entre les allées du Jardin du Luxembourg, les chaises esseulées dans le froid, si maigres qu'on dirait des os - des squelettes de chaises.
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Merci à babelio et aux éditions stock pour la découverte de cette nouveauté.
Un livre sur une grande dame.... Pas une biographie supplémentaire, non, non, juste une photo instantanée sur une année particulière dans la vie d'une jeune femme !
Une jeune fille qui n'était qu'une adolescente issue d'un milieu très privilégié et qui se retrouve bousculée par sa transformation en monument littéraire.
Curiosité de constater bien des années plus tard, l'importance et la fascination qu'a exercé ce roman et la révolution qu'il a représenté pour des générations de femmes.
Quel est l'intérêt de revenir sur cet épisode et de s'imaginer une histoire que personne ne pourra ni confirmer ni infirmer ?
J'avais 3 ans quand le roman qui a changé la vie de Françoise est paru.... Je ne l'ai donc découvert que bien des années plus tard.... Adolescente, ce fut un grand choc... . Première lecture avant 1968, dans l'air du temps en ce qui concerne l'évolution des moeurs... Mais pas vraiment de remise en cause politique, critique facile de l'avant garde du prolétariat de l'époque : ce livre ne concerne que les petites bourgeoises qui ne se préoccupent que de leur c...., peut être, mais Sagan n'a jamais souhaité être une égérie du grand soir de la révolution des masses populaires, juste vivre sa vie et profiter d'une sexualité débarrassée de préjugé et assumée...
Est ce vraiment important de revivre cette époque ?
Pour l'auteur certainement car c'est pour elle une façon de se sortir de la déprime qu'elle semble traverser et de s'affirmer comme femme, comme écrivain.
Pour nous c'est séquence nostalgie, et surprise les sentiments ressentis à l'époque de la découverte du livre, restent les mêmes près de cinquante ans après!
Finalement ce livre est une réussite.
Il ne nous reste plus qu'à relire bonjour tristesse pour avoir le plaisir de revivre sa jeunesse, ses espoirs, ses illusions pour nous les grands mères d'aujourd'hui (un vrai petit bonheur).
Et peut être rappeler à nos filles, combien cette lecture est nécessaire comme témoignage d'une époque pas si lointaine que ça pour que personne n'oublie que nous devons toujours rester vigilant et toujours continuer le combat contre les obscurantismes.
Bonjour tristesse.... Un vrai bol d'oxygène !
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Il a déjà été beaucoup écrit sur Françoise Sagan : au cours des dix années qui sont passées depuis sa mort, de nombreuses biographies ont fleuri, retraçant la folle aventure de cette croqueuse de vie. Récemment j'ai par exemple lu la version de son fils, Denis Westhoff, qui a voulu rétablir quelques vérités sur sa mère. Car si beaucoup ont écrit, tous n'ont pas été neutres : et comment l'être face à cette écrivaine tellement hors norme, qui les a d'ailleurs toutes refusées toute sa vie ?

"A seize ans [...] Françoise trouvait déjà que la vie était lente."

C'est pour rééquilibrer encore la balance que Denis Westhoff a demandé à Anne Berest non pas une nouvelle biographie mais l'histoire de cette jeune fille de 18 ans qui, un jour de 1954, a déposé son manuscrit dans les grandes maisons d'édition de l'époque. Ce sera Julliard qui réagira le premier. Non pas la plus prestigieuse mais celle qui a flairé le plus vite ce que pouvait donner cette bombe lâchée auprès du public français.

"Bonjour tristesse.
Amour des corps aimables.
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps." Eluard

60 ans plus tard, en 2014, Sagan est passée au rang de classique. Si toutes ses oeuvres ne sont pas égales, Bonjour tristesse reste la plus étudiée, la plus célébrée, la plus reconnue de toutes. Et également la plus controversée. Car cette jeune fille qui avoue ses sentiments pour son père et se livre à tous les excès fait sensation dans la société des années 1950, mais ce sera aussi un raz-de-marée qui n'épargne aucune classe de la société. Tout le monde se bat pour avoir son exemplaire, tout le monde le lit, même si c'est pour ensuite l'interdire ou le retirer des ventes. Bref il fait scandale et on en parle.

Et au milieu de tout ça, une jeune fille tente de comprendre ce qu'il se passe. Elle voit d'un coup s'ouvrir une carrière possible d'écrivain, et sa vie change. Et cela commence par un mariage, celui de Françoise avec la littérature, qui voit naître ensuite non plus Françoise Quoirez, jeune fille bourgeoise de la bonne société, mais Françoise Sagan, écrivaine reconnue.

C'est donc cette histoire que nous propose Anne Berest, à la manière d'un "journal de l'année qui raconterait la parution de Bonjour tristesse".
Mais si elle nous livre quelques éléments biographiques, ce texte est plus que cela :
"Il ne peut être ni une biographie, ni un journal, ni un roman. Disons que c'est une histoire. Ce serait l'histoire d'une très jeune fille qui écrirait son premier roman. J'y raconterai toutes les étapes de la vie d'un écrivain naissant : l'excitation, la peur, l'attente."

Ce qu'Anne Berest fait très bien, même si certains épisodes, en particulier ceux tirés de sa vie même – travers que ne nous épargnent jamais les écrivains contemporains – sont superflus : l'épisode de la voyante – où celle-ci voit que l'auteur écrit sur Sagan – m'a fait particulièrement rire …

Et même si elle réutilise toutes les biographies écrites auparavant, s'inscrivant dans une longue lignée de biographes historiens, elle le fait d'une manière intelligente, en rajoutant une touche romanesque.

Enfin j'ai particulièrement apprécié les quelques photographies en noir et blanc, qui rajoutent à la richesse du texte, d'autant qu'elles sont expliquées et mises en situation immédiatement après.

En bref un bon texte, qui permet de découvrir Françoise avant Sagan. Une jeune fille qui se rend compte alors, il y a 60 ans, de ce qu'elle veut faire toute sa vie : "Ne jamais cesser d'écrire, toute sa vie."
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Lu avant d'adhérer à Babelio. J'ai repris ce livre aujourd'hui pour expliquer ce qui m' a amené à lire Sagan. J'ai cliqué sur une touche et voilà le livre sur ma liste... J'assume et ose une notice in illo tempore.
C'était il y a huit ans... Je me souviens de l'art consommé avec lequel Anne Berest réussit à parler de Françoise, d'elle-même, d'elles deux.
Une lecture passionnante grâce au talent de l'auteure qui se glisse dans la peau de la jeune prodige. 1954, une année marquante pour Françoise et Anne. Celle-ci a trente ans et perd son amour ; François en a dix-huit et devient célèbre.
Le journal de l'année est vivant, avec ici et là une photo, des anecdotes, l'ambiance de l'époque ( Brigitte Bardot subjugue) et l'empreinte accentuée de Françoise sur Anne. L'écriture tient l'auteure, elle émerge peu à peu de la séparation avec le père de sa fille.
Dans un lettre au fils de Françoise Sagan, elle dit avoir "voulu rendre honneur à sa mère, avec le plus grand irrespect possible".
Elle fait fi en effet de toute complaisance, mais la biographie auto-fictionnée repose sur une solides références. Depuis, Anne Berest a gagné en célébrité, à juste titre.









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Bonjour Françoise.

Comment parler de ce livre...
Comment dire l'emotion. D'abord, le sourire involontaire, irrépressible à la lecture du nom de Sagan, comme le remarque si justement l'auteure.
Le plaisir de la retrouver, même quelques pages.
La trouver plutôt, à 17 ans, libre déjà, garçon raté ou fille manquée, et s'en foutre. Parce qu'aimer c'est mieux, mieux que la littérature. Mieux que la vie.

Bonjour Françoise.

Bonjour à cette femme aussi digne d'être une plume qu'elle avait l'envergure d'une héroïne de roman. On en reprendrait bien une dose, quelques mots rapidement bafouillés, mal articulés, mais ses mots à elle, comme elle les dit si mal. Les écrit si bien.

Bonjour Françoise.

C'est émue que j'ai refermé ce livre. Plus qu'émue, très bien, j'avoue. Je pleure toujours un peu quand c'est beau.
Je me revois découvrir Bonjour tristesse. Me passer en boucle les interviews de cette femme dont le débit me rend parfois ses réponses si pertinentes tout à fait insaisissables. Lire tous ses livres, encore et encore, même ceux que j'aime moins, pour le plaisir d'être bercée à nouveau par cette "petite musique".

Bonjour Anne.
Bonjour et merci.
Pour votre plume merveilleuse, si judicieuse et si émouvante.
Ce fut trop court.
Ce fut parfait. 🙏
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Fais-je partie de ces gens qui, évoqués par Anne Berest, sourient en entendant le nom de Françoise Sagan?
Sans doute...
Etrange. Bien observé.
Des images surgissent : les années 50, les jupes vichy lancées par Brigitte Bardot (née la même année), Saint-Tropez, les voitures de sport, les jetons de casino, la vie nocturne, les amours, une image neuve de liberté féminine, des portraits en noir et blanc, un Paris à la Doisneau, des souvenirs d'interviews et d'un débit de paroles particulier, la cigarette aussi.
Des livres remontent à la mémoire : "Aimez-vous Brahms?", "Château en Suède", etc... sans omettre le célèbre "Bonjour Tristesse" sorti le 15 mars 1954.
Anne Berest choisit cette année de toutes les aventures de l'écriture pour rendre hommage à Françoise née Quoirez devenant Françoise Sagan en littérature.
Anne Berest investit totalement pour des motifs qui lui sont très personnels l'auteure en devenir.
Grâce à un savant mélange de fiction, d'anecdotes, de témoignages, de rêveries, elle nous offre l'année "Sagan".
Des émois du premier livre au choix du nom en passant par l'aventure éditoriale, l'amitié profonde avec Florence Malraux, le milieu familial, l'évocation de rues et de lieux parisiens, elle recrée la genèse de l'écrivain et nous la rend terriblement vivante.
Seules les "coïncidences" et une affiliation trop intense ont recueilli mon scepticisme et ma moue dubitative mais ce livre et ces passages constituent probablement une étape nécessaire dans le cheminement de cette auteure

Françoise Sagan : 1935-2004 - 2014 : dix ans se sont écoulés depuis son départ définitif.

1954 : soixante ans que parut "Bonjour Tristesse" qui demeure LE titre associé à son nom.

Ce livre sensible donne envie de la découvrir ou de la redécouvrir.
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Avant tout, un grand merci à Babelio et à son opération Masse critique qui m'ont permis de découvrir ce livre dès sa sortie!

Autant le dire tout de suite, j'ai passé un très agréable moment avec la lecture de ce Sagan 1954: à la fois autofiction avec un récit écrit à la première personne qui implique l'auteur dans son ouvrage, et épisode biographique racontant quelques mois très marquants et décisifs de la vie de Françoise Sagan, lorsqu'elle fait paraître son premier titre Bonjour tristesse, en 1954, cet ouvrage m'a plu autant par l'écriture de l'auteur que par le fond de son texte.

Il y a quelques années, j'ai lu ce Bonjour tristesse qui avait apparemment (je suis trop jeune pour l'avoir vécu) défrayé la chronique et j'avoue que cela ne m'avait ni éclairée, ni emballée: je n'avais pas compris comment cette petite histoire d'amour, qui ne m'a d'ailleurs laissé que de vagues souvenirs, avait pu être si scandaleuse à sa sortie.
Ici, et cela contribue beaucoup à l'intérêt que j'ai trouvé dans ce récit, l'auteur nous resitue l'"affaire" dans son contexte et m'a fait comprendre de l'intérieur le bouleversement qu'a représenté la sortie de ce titre, à l'époque où il est sorti... J'ai mieux compris cela, j'ai aussi un peu mieux approché le personnage qu'était Françoise Sagan, et ce que fut sa vie par la suite.

Le fait que l'auteur entremêle à son récit ses propres états d'âme et des épisodes de sa propre vie m'a aussi pas mal plu: cela donne, je trouve, une sorte de respiration qui aère un peu la biographie au sens strict, cela donne aussi du recul pour mieux comprendre le décalage entre les deux époques évoquées.

En bref, une lecture agréable et instructive pour moi!
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