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EAN : 9782246177623
175 pages
Grasset (01/10/2005)
2.85/5   13 notes
Résumé :

Le Sud est de ces rares romans, insolites, incomparables, dont tout donne à penser qu'ils pèsent dans l'histoire de la sensibilité moderne. Le prix Femina l'a couronné, et la nouvelle critique a salué " un langage d'une poésie entièrement nouvelle ". Le Sud raconte l'histoire d'un homme qui, dans un domaine du sud de la France en 1960, essaie d'élever son fils et sa fille comme s'ils vivaient tous les trois en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un père et ses deux enfants, un garçon, une fille : c’est le trio édénique, l’Éden étant ici l’Amérique, mais une Amérique ancienne et chimérique, recréée de toutes pièces dans la Provence des années cinquante. Pour le narrateur et sa sœur aînée, point d’automobile, mais un bogey, façon « Autant en emporte le vent », point d’électricité mais des lampes à pétrole, comme en Virginie, vers 1842, point de radio, point de journaux, et encore moins d’école… Leurs repas sont invariablement rythmés par la voix de ce père tout puissant, qui leur lit récits et témoignages sur cet âge d’or, dont la perte est supposée avoir précipité la civilisation dans le déclin… On s’en doute, ce « paradis » proprement artificiel ressemble par bien des aspects à une prison, et comme dans la Genèse, tout va s’écrouler, par la faute des enfants…
Publié en 1962, « Le Sud » a connu le succès (il a obtenu le prix Fémina), avant de sombrer dans un relatif oubli. Il mérite pourtant d’être redécouvert, d’abord pour son style (splendide) et la puissance poétique de sa langue : une langue ample et imagée, qui ne ressemble à nulle autre, et qui exerce sur le lecteur un pouvoir hypnotique et addictif. C’est tellement vrai qu’à peine le livre fini, je n’ai pas pu me résoudre à le refermer, et l'ai relu d'une traite… Une pépite !
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Le Sud, signé Yves Berger, a reçu le prestigieux prix Femina en 1962. Je ne le lis qu'en 2020. L'aurais-je mieux apprécié à l'époque ? En pleine glorieuses, aurais-je aimé ce côté décalé du père, de Virginie, la fille aînée et du fils ? Je n'en sais rien, je doute. Ce que je sais cependant, c'est que je ne n'ai jamais eu envie de m'identifier aux personnages, ni les soutenir de ma compréhension ou d'une quelconque empathie.
A la sortie de la seconde guerre, les pieds du père, notaire de campagne, habitent la Provence depuis toujours. Mais son coeur et son cerveau demeurent en Virginie, celle de 1840, celle où il vit. Il a transformé son domaine en une virginie rêvée, adulée mais du passé. Il a banni l'automobile, comme le téléphone qu'il refuse d'avoir, et circule en boghei, inlassablement tiré par Indiana, la jument. Ce que le Père refuse, c'est l'avancement du temps, la course de l'horloge comme la modernité. Il impose à sa fille et à ses enfants les lectures au repas qui toutes sont tournées vers le Sud, le passé ou attribuée à un con, qu'il s'appelle Dickens ou le Pape. Son pouvoir est le poids des mots qu'il instille dans le crâne de son fils à défaut d'avoir pu toucher le coeur de sa fille.
Elle, Virginie, est en révolte contre son père, ses chimères et la place que prend son rêve. Elle ne tardera pas à partir à la ville, sous prétexte d'y faire des études.
Et le livre prend corps. le père veut gagner le fils à sa cause, la fille veut en faire un homme et l'arracher à cette racine pivot qu'est le père. le triangle amoureux est installé. le fils aimera d'amour la fille, sa soeur mais aimera aussi le père. La fille tentera d'imposer ses mots au frère mais ce sont les mots du père qui jailliront.
Et le fils ? Pris en otage, il choisira de ne pas sortir de sa bulle. Les mots, maux destructeurs d'envie, auront gagné.
L'écriture de Berger est parfaitement maîtrisée. Un hymne à la construction grammaticale d'une idée, à son élévation jusqu'au partage dans une phrase drue, complexe et pourtant limpide. Un plaidoyer pour la beauté de notre langue française.
Mais, de nos jours, sur le fond, est-il encore imaginable d'imposer à ses enfants un mode de vie de repli ? Une soeur a-t-elle le droit de prendre, et dans la durée, ce rôle de l'amante au principe de faire de son frère un homme ? Un fils peut-il être violé dans son devenir personnel par le poids, la trahison et la torture des mots que lui inflige sa famille ? Seule à la troisième question je répondrai oui, malheureusement !
Le thème du livre est fort, comme le style mais la mise en oeuvre du roman a souffert, selon moi, les affres du temps.

Lien : https://frconstant.com
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Un peu oublié, ce livre est un bon moment de lecture qui nous mène en Provence .
Un père profondément campagnard confond le Luberon et l'Amérique .
Il veut élever ses enfants dans le culte des indiens d'il y a plus d'un siècle: son obsession est d'arrêter le temps, de le figer, hostile, au progrès, au dynamisme de la vie, aux voitures à quoi il préfère son vieux boghey tiré par sa jument Indiana !
Nous cheminons donc avec cet homme, sa fille Virginie et son fils.
Les thèmes abordés sont multiples: difficultés du passage de l'enfance à l'âge d'homme, monde clos et inceste, amour de la terre-mère, mirage de la modernité, de la ville, contemplation du temps perdu.
Une aventure intérieure ,évoquée dans un langage poétique qui amène un certain questionnement chez le lecteur.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je voudrais qu'elle eût entendu, comme moi, ces rumeurs que font les villages le matin, le soir et cette autre rumeur que font, avec les souvenirs de l'enfance, les voix en nous quand nous savons que nous ne les entendrons plus, voix des morts.
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On ne rêve jamais assez.
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Video de Yves Berger (5) Voir plusAjouter une vidéo

Yves Berger
Jacques CHANCEL s'entretient avec Yves BERGER, écrivain et directeur littéraire d'une maison d'édition : son livre : "Le Fou d'Amérique", sa passion pour l'Amérique du Nord du siècle dernier, ses voyages aux Etats-Unis, comment il a écrit ce livre. Enfant, était déjà intimidé par l'Amérique, son premier voyage en 1963, le sentiment d'espace qu'on ressent dans ce pays, le massacre des...
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