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Benoit Bernier (Autre)
EAN : 9782737384233
256 pages
Editions Ouest-France (05/11/2020)
4/5   16 notes
Résumé :
Une série de morts violentes s'abat sur Nantes. Des inconnus sont attachés aux voies ferrées sans aucune chance de survie. Pas d'indice, pas d'empreinte... Et surtout aucune disparition signalée... Qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait pour subir une mort si atroce ? Et qui peut être assez pervers pour infliger un tel supplice ? Livius Carmin, journaliste de faits divers dans un hebdo, subit une pression infernale de son patron pour qu'il déniche un scoop.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je poursuis mon exploration des auteurs de romans noirs et/ou policiers du Grand Ouest avec le sacrifice des oubliés de Benoît Bernier. Amateurs de métaphores et d'humour au long cours, vous ne serez pas déçus par le style de l'auteur, coloré, imagé et caustique. Une dose de Léo Malet, un zeste de Pierre Magnan, un doigt de Fred Vargas, et vous aurez le cocktail qu'affectionne Bernier pour servir les aventures de son héros avec un ton décalé.
Livius Carmin, journaliste de faits divers travaillant pour le Nantais est à l'affût d'un scoop qui lui permettrait de regagner l'estime de son patron. Il flaire une affaire exceptionnelle lorsque plusieurs personnes, déposées ligotées sur des voies ferrées, sont écrasées par le train. Ces crimes mystérieux ne livrent aucun indice aux enquêteurs. Livius compte cependant sur son ami, le lieutenant de police David Durieux, pour obtenir quelques informations, mais il se trouve bientôt dans la posture de l'informateur quand des lettres anonymes lui sont adressées.
La ville de Nantes sert de décor à cette variation sur le thème du corbeau. Voici un polar de facture classique, porté par l'humour brindezingue de son auteur et une vraie tendresse pour ses personnages.
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Ballade dans un parc. 

Zoomez.

Des tables et des auteurs qui se livrent.

Zoomez.

Une table avec un train électrique. 

Intriguée.

Un auteur et son scénario à coucher sur les voies.

Ouvrez à la première page et plongez dans cette scène miniature.

Bienvenue dans le monde de Livius Carmin, journaliste. Bienvenue dans ma ville, Nantes plus vraie que nature. Bienvenue dans une histoire où les trains vous emportent dans votre denier voyage.


Abandonnez le cliché du journaliste aux doigts jaunis par le tabac, et aux lunettes minimalistes. Livius bosse pour le Nantais, et honore tous les points cardinaux de la Cité des Ducs en baskets collector, armé d'un "sourire charmeur qui donnerait l'impression que la nature l'a doté de quarante-six dents". Irrésistible, l'esprit aussi vif que la répartie,  fut-elle intérieure parfois ! Mais quand une affaire aussi importante que celle d'un triple homicide, utilisant les voies de chemin de fer pour guillotine, place ses cartes sur la table nantaise, Livius saute sur sa monture (une bonne vieille AX, sur laquelle je passai mon permis de conduire il y a si longtemps ^^) et file au devant des dangers. Il ne sait pas encore à quel point il va se retrouver impliqué dans l'affaire. 


"Dès que j'avais eu vent de cette affaire je m'étais rencardé auprès de David sur zone, plutôt bien placé chez les bleus. C'est pas avec le planton que tu vas loin au niveau infos. Mais mon indic n'avait rien pu m'apporter. Ça pateaugeait dur chez les poulets. Pas d'empreintes, de l'ADN non fiché, une scène de crime aussi aseptisée qu'un bordel ne l'est pas. Et personne pour se pointer signaler la moindre disparition. du coup, rien pour la presse. Des miettes que même un pigeon boulimique aurait refusées. de toute façon, je ne sortais rien tant qu' on n'avait pas deux ou trois signaler infos crédibles. Pas envie de passer pour un baltringue aver pour faire vendre, etc. Vu les photos que mon scoop miteux. Déjà que de bosser au Nantais, ça faisait pas rêver grand monde... Il s'agit pas du New-Yorker local non plus. Mais quand on avait du lourd, on avait notre petit succès, surtout sur les faits divers. Ça excite la ménagère et le charbonneux, les faits divers, ça plaît aux ados boutonneux en crise identitaire qui kiffent encore le Club des cinq... Donc, pour éviter de passer pour des branques, fallait du fait, pas du fantasme. Certains de mes confrères ne s'étaient pas privés d'évoquer l'affaire en une, à grand renfort d'hypothèses d'interviews de voisins de la scène de crime, le genre de type qui ne sait rien mais qui dira tout, d'analyses foireuses sur la courbe des rails, la vitesse du train, la température exté rieure... Une théorie avait même jailli d'on ne sait où, comme quoi il n'y avait jamais eu de cadavre, qu'on nous mentait, que c'était une vache morte, que c'était pour occuper les masses, les articles sans fond se succédant, les lecteurs, par lassitude, ne s'étaient pas passionnés pour cette affaire."


L'enquête est fournie de rebondissements badins, au détour des rues nantaises et des boutiques que j'aime moi-même fréquenter : les bars éternels du centre-ville, les quartiers où règnent les soeurs aquatiques - Loire, Sèvre et Erdre - les boutiques du passage Pommeraye, dont la Bourse aux timbres (où jai dépensé des fortunes, ado). 


Puis le ton s'épaissit comme sait le faire le ciel de cette ville. le lecteur ne peut plus alors échapper à l'inéluctable : la révélation finale qui vous laissera un goût amer, et un espoir.


Dézoomez.

Descendez du train de la petite table.

Soufflez.

Decouvrez sans plus tarder cet auteur qui, comme les meilleurs prestidigitateurs, ne tremble pas face à la révélation de son tour final. Car il sait mieux que quiconque que vous avez déjà pris votre billet pour le prochain voyage.


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Premier roman de Benoît Bernier, infirmier en psychiatrie de son autre état. Et premier roman noir très convaincant. D'abord par l'intrigue ou devrais-je dire par les intrigues mêlées qui m'ont tenu, m'ont fait envisager l'implication de pas mal de monde -le roman ne mettant pas en scène une foultitude de personnes, forcément un moment on a la bonne réponse, mais sans le savoir et surtout sans connaître les mobiles.

Ensuite, par les intervenants, Livius en tête, sympathique, un rien glandeur, bosseur dès qu'il flaire la bonne histoire mais pas prêt à tout pour écrire le scoop du siècle. Bien entouré par un grand père qui lui donne de bons conseils, par son ami flic David chacun profitant de l'amitié de l'autre sans arrière pensée, juste parce qu'ils sont amis. Pas mal aussi de personnages secondaires bien campés qui donnent de l'épaisseur à Livius et au bouquin.

Et enfin, c'est l'écriture, le ton de l'auteur qui enlève le tout. Humour, ironie, sarcasmes, second degré, tout cela dans une langue moderne et vive, parfois argotique, qui m'a ravi. En outre, Benoît Bernier fait intervenir un corbeau qui, dans ses missives, use d'un langage tout autre, châtié voire désuet et un poil ampoulé, qui prouve d'abord qu'il sait écrire et ensuite que son écriture colle bien à ses personnages qu'on visualise ainsi davantage. Aucun ennui, 250 pages avalées sans s'en rendre compte.

Format -et prix- poche pour la collection Empreintes de Ouest-France qui est, avec entre autre le sacrifice des oubliés -le titre est déjà formidable-, sur les bons rails (c'était trop tentant).
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Bouquin vraiment sympa, à l'humour décalé, sans être trash; les personnages sont bien pensés, originaux, avec leurs qualités propres; le héros est attachant, on s'imagine bien l'avoir comme ami, se marrer.
L'intrigue est bien ficelée, on entre tranquillement dans l'histoire puis on ne peut plus la quitter jusqu'au bouquet final, insoupçonnable à mon avis.
J'ai ressenti diverses émotions à la lecture de ce livre, et ça fait du bien de se laisser traverser ainsi.
Je comprends que Benoît Bernier ait gagné le Prix du polar Ouest-France vu son histoire, ses persos, son humour et ses descriptions de la ville de Nantes.
Auteur à suivre!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dès que j'avais eu vent de cette affaire je m'étais rencardé auprès de David sur zone, plutôt bien placé chez les bleus. C'est pas avec le planton que tu vas loin au niveau infos. Mais mon indic n'avait rien pu m'apporter. Ça pateaugeait dur chez les poulets. Pas d'empreintes, de l'ADN non fiché, une scène de crime aussi aseptisée qu'un bordel ne l'est pas. Et personne pour se pointer signaler la moindre disparition. Du coup, rien pour la presse. Des miettes que même un pigeon boulimique aurait refusées. De toute façon, je ne sortais rien tant qu' on n'avait pas deux ou trois signaler infos crédibles. Pas envie de passer pour un baltringue aver pour faire vendre, etc. Vu les photos que mon scoop miteux. Déjà que de bosser au Nantais, ça faisait pas rêver grand monde... Il s'agit pas du New-Yorker local non plus. Mais quand on avait du lourd, on avait notre petit succès, surtout sur les faits divers. Ça excite la ménagère et le charbonneux, les faits divers, ça plaît aux ados boutonneux en crise identitaire qui kiffent encore le Club des cinq... Donc, pour éviter de passer pour des branques, fallait du fait, pas du fantasme. Certains de mes confrères ne s'étaient pas privés d'évoquer l'affaire en une, à grand renfort d'hypothèses d'interviews de voisins de la scène de crime, le genre de type qui ne sait rien mais qui dira tout, d'analyses foireuses sur la courbe des rails, la vitesse du train, la température exté rieure... Une théorie avait même jailli d'on ne sait où, comme quoi il n'y avait jamais eu de cadavre, qu'on nous mentait, que c'était une vache morte, que c'était pour occuper les masses, les articles sans fond se succédant, les lecteurs, par lassitude, ne s'étaient pas passionnés pour cette affaire.
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Nous filons au Waldeck, juste en face du commissariat, un rade à l’ancienne, formica, baby-foot, tabac froid, anisette, Orangina décoloré et distributeur de cacahuètes… On s’y sent bien, toujours les mêmes piliers au comptoir, de la moustache grise ramasse-miettes, de la charentaise, de la bedaine, du cholestérol au mètre carré, du pif en forme de fraise bien piqueté, genre Cyrano de Bergerac, mais cabernet sauvignon, pas Rostand. Ça tise arc-en-ciel, jaune, rouge, blanc, etc. Pas besoin de montre, tu regardes ce que boivent les vieux solides, tu sais quelle heure il est : blanc, avant 11 heures, jaune ensuite, jusqu’à 14, puis rouge tranquille jusqu’à 18, retour du jaune puis du rouge jusqu’à extinction des feux. L’horloge interne de ces gars-là, c’est au niveau atomique que ça se passe, variation d’une seconde sur plusieurs milliards d’années.
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La maison de retraite est une bâtisse tout en longueur, sur deux niveaux, dans un parc arboré où les anciens peuvent traîner dans la journée, fumer des clopes et des joints, boire des bières et draguer dans les buissons. Ou pas. C’est plutôt ce à quoi ressemblerait une maison de retraite pour ados.
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L'aluette est un jeu de cartes assez technique où, quand tu as fini de distribuer, une fois que chacun a classé son jeu, démarre une phase de communication silencieuse faite de grimaces, de clins d'œil, de mouvements de bouche, de sourcils, de doigts qui permettent d'indiquer à ton partenaire quelles sont tes cartes tout en jetant un œil aux signes des adversaires. Chaque carte a un signe qui lui correspond. Un début de partie oscille entre un résumé de film en langage des signes et une séance de rééducation post AVC en neurologie.
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Mon article est sorti hier, riche, détaillé, j'oserais dire abouti tellement j'y ai mis de moi-même, différence avec un article de narration insipide, écriture alimentaire comme j'ai pu en faire par le passé, je l'avoue. J'ai passé deux jours enfermé, à rédiger pesant chaque mot, chaque tournure, affinant les descriptions des différents acteurs de cette tragédie humaine, leur caractère, leurs mimiques, leurs particularités... les manifestations de leurs émotions. Leur donner vie, pour que tous comprennent Comprendre la douleur, la colère, la haine, la détresse, le vide, la résignation, la démence, le machiavélisme, la manipulation. Comprendre l'oubli.
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