La spécialité du théâtre du "Grand-Guignol" est le spectacle coupé dans lequel alternent des drames, où l'horreur se dispute avec l'angoisse, et des comédies drôles en un ou deux actes brefs.
Initialement intitulée pour la scène "Gott mit uns !", cette pièce n'a pas besoin des habiles artifices de mise en scène et d'éclairage utilisés habituellement sur les planches du théâtre du rire et de l'horreur. Grâce à l'intérêt psychologique du sujet et à sa qualité littéraire, elle conserve à la lecture son caractère et son atmosphère si particuliers.
Le récit évoque un épisode de la grande guerre, en Champagne, au mois de mai 1918.
Dans un abri souterrain, Caussade, un capitaine français et Hermann, un soldat allemand se trouvent, soudain, en présence.
Chacun peut se rendre maître de la vie de l'autre. le français peut faire fusiller l'allemand mais celui-ci sait où est probablement cachée une bombe qui devait faire sauter l'état-major censé se trouver à cet endroit.
Une négociation s'engage or il se trouve que les deux hommes sont professeurs de philosophie....
L'épilogue possède une variante qui fut créée pour corser l'effet dramatique sur la scène du "Grand-Guignol".
"la lumière dans le tombeau" est un tableau saisissant de la vie des tranchées, un drame psychologique rehaussé d'un soupçon de philosophie.
A la suite de sa première représentation,
Maurice Rostand dans "le Soir" écrit : Vous écouterez avec une attention émue le grand drame de
René Berton. C'est une pièce forte, puissante, d'une émouvante réalité, qui ne fait appel qu'à la vérité pour inspirer la terreur et qui maudit, une fois de plus, la guerre".