La ville des ânes

Ange et Philippe se rencontrent à l'âge où il fait bon jouer au foot dans la cour intérieure de l'immeuble de banlieue parisienne dans lequel leurs familles de provinciaux et eux emménagent. Ils partagent leurs jeux et, bien que prenant des chemins différents le temps de leurs études, restent liés parce cette amitié fraternelle qu'ils transforment en partie de Monopoly grandeur nature. Tandis qu'Ange devient incontournable dans le secteur de la promotion immobilière à Asnieres, Philippe, autrement appelé Maître, en fait le meilleur client de son étude notariale.
L'histoire pourrait s'arrêter là, être belle et de nature à permettre l'évocation de souvenirs potaches lors des dîners entre amis.
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Sauf qu'un mauvais jeu de mots met permet d'annoncer qu'Ange en a fait le saut puisqu'il est retrouvé mort au pied de sa dernière construction. Rien ne pouvait laisser imaginer qu'il était suicidaire. Au contraire, de trop nombreux ennemis semblent avoir un intérêt à le voir disparaître de la sorte. Et la partie de devenir un Monopoly où tous les coups semblent permis.
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Ce roman de Pierre Berville écorche un milieu social et professionnel particulier et très bien dépeint, aux protagonistes campés dans des tempéraments marqués mais nuancés des qualités et des défauts, somme toute, parfaitement humains.
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Dans ce roman qui a plus attrait avec le roman social noir qu'avec le policier, Pierre Berville dresse le portrait au vitriol d'une génération de cols blancs gangrenée par l'ambition au détriment d'autres valeurs. C'est satirique et très bien mené. J'ai particulièrement apprécié les digressions sur les dessous des affaires immobilières.
Un roman prometteur qui se lit bien et dont je n'ai qu'à regretter une approche du physique et de la psychologie féminine un peu dépassée.

Merci Emilie @chignon_et_lunettes pour avoir mis ce roman sur mon chemin. C'était sans nul doute une lecture originale pour démarrer l'année ! Et merci Pierre @pierre_berville_auteur pour votre confiance 🥰

Un chaleureux merci à Pierre pour l'envoi de son livre.
Pierre Berville situe l'histoire de ce roman noir, social et intimiste dans la ville d'Anières. Dès le prologue avec l'histoire de la ville, je découvre sa plume. Il utilise un vocabulaire élaboré et ressuscite les mots et parfois un langage usité. Il nous emmène dans cette histoire nous prenant à témoin en se mettant dans la vie d'un petit notaire appelé Maître et ami presque frère d'Ange. Ange est un promoteur immobilier qui du haut de sa tour fait le grand saut et se retrouve façon crêpe sur le parvis, qui a poussé Ange ?
Ici chaque personnage est campé, à sa réalité et son rôle à jouer. le notaire avec sa vie actuelle, son enfance avec Ange, Ange sa vie de promoteur et son passé, Alice la femme d'Ange appelée Ice, les deux huluberlus chargés de mission et une jeune fille aux cheveux roses. Tous ces personnages sont bien sûr reliés par le destin funeste d'Ange. Ils permettent à Pierre de laisser libre cours à son imaginaire tant et si bien que cela forme une famille attachante. Il excelle dans le fait de décortiquer leur vie, les travers de chacun, qui a tué et pourquoi cela paraît presque secondaire. Pierre est amoureux de sa ville, amoureux des mots, la normalité étant très relative il nous propose un roman noir satyrique avec une pointe d'humour servi par une écriture ciselée, précieuse et précise. Une histoire comme il est dit dans la préface qu'il est vain de résumer aussi découvrez vite cette histoire car je crois qu'il va y avoir une suite….

J'ai rencontré Pierre Berville à la Journée du Livre d'Asnières sur Seine en novembre dernier. Attiré par ce titre insolite et un poil provocateur au vu de la réputation de l'animal, je me suis penché sur cet ouvrage.

La ville des ânes, étymologiquement parlant c'est Asnières, lieu où se situaient des élevages asins au Moyen-Age. Et Pierre Berville s'amuse, et nous amuse nous autres Asniérois, à situer son histoire dans nos rues et nos "institutions" locales. le cimetière des chiens (premier au monde), le château (haut lieu de festivités du XVIII° et XIX° siècle), les bords de Seine (chers aux impressionnistes et à Vincent van Gogh)...

Mais de quoi est-il question dans ce polar (ou plutôt roman noir) sans enquête et délicieusement immoral ? Un promoteur immobilier d'envergure nationale tombe du haut d'une de ses tours en construction des bords de Seine. Présents sur les lieux, deux demi-sel pas très futés, une ombre mystérieuse et pas très loin une épouse qui se verrait bien veuve... Ajoutez à cela un notaire ami d'enfance du promoteur... Quand on fait des affaires connaître un notaire c'est bien pratique... Et le petit monde local de célébrités, de politiciens et de flics. Savoureuses allusions à certains démêlés judiciaires de nos politiques locaux, langage qui flirte avec Audiard et personnages qui n'auraient pas détonné dans un San Antonio, je me suis bien amusé à les retrouver à quelques centaines de mètres de chez moi. Jusque dans le cimetière au bout de la rue...

Un richissime promoteur, une veuve joyeuse, des truands, un comte désargenté et un refuge animalier. Tout cela pas très loin de la Manufacture Louis Vuitton (entre autres) et des nombreux projets immobiliers qui transforment notre ville depuis quelques années... Vaste programme ! La fin est apocalyptique et poignante avant que d'être touchante et joyeusement immorale. Pierre Berville s'est bien amusé et le tout-Asnières en prend pour son grade depuis l'atmosphère tranquillement bourgeoise du centre ville jusqu'aux quartiers nord plus... remuants. Alors, ce saut de l'Ange est-il un meurtre ? un complot ? un suicide ? Et le notaire-narrateur un officier public scrupuleux ? Et la veuve sexy, une harpie avide ou une écervelée frivole ?

Les uns, Asniérois, vont frissonner de plaisir à retrouver notre ville avec ses célébrités (vous pourriez être étonnés), ses lieux emblématiques, assaisonnée au vinaigre. Les autres y verront un roman noir cynique parsemé de projets immobiliers éco-responsables... et dispendieux... où la morale est sauve. Ou pas. 😉
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce joyeux polar chapeauté dans une convaincante Préface de Yann Moix. Il s'en passe des choses dans la ville des ânes, c'est à dire Asnières (dont le nom rappelle qu'elle abritait autrefois un important haras de ces gentils cadichons) : un promoteur immobilier pas trop recommandable fait le grand saut du haut de sa dernière oeuvre. Qui l'a poussé se demande son notaire et néanmoins ami ? Sa fille cachée ? Sa ravissante épouse mangeuse d'hommes ? Deux benêts aux ordres d'un petit caïd intello ? Tous ces protagonistes entrent en scène sous la plume drôle, légère, et surtout efficace de Pierre Berville, où se niche parfois une satire douce-amère de l'impitoyable marché de l'immobilier.

Ce livre est passionnant, l'histoire, les personnages et .... l'écriture ! Une tension particulière nous capte, elle habite les deux principaux personnages du livre. Nous les suivons dans la ville d'Asnières, en banlieue parisienne, le cadre du "roman noir" où l'auteur se plait à nous raconter plusieurs anecdotes locales. Une très belle découverte !