L'Iranienne

Téhéran de nos jours. Avocate iranienne et maman d'un jeune enfant atteint de la myopathie, Shirine a fait de sa vie un combat quotidien. Mère courage, elle lutte contre la maladie de son fils dont l'état s'étiole lentement. Avocate engagée, elle se bat contre l'oppression du régime totalitaire iranien, et le fanatisme religieux qui gangrenne la société iranienne. Malgré l'opposition de Shapour son mari, directeur du programme nucléaire iranien, Shirine défend les causes perdues au risque de mettre sa liberté et sa vie en danger. Elle lutte devant les tribunaux pour les homosexuels condamnés à la pendaison, les fillettes esclaves abusées par des hommes sans scrupules et les écrivains contestataires censurés et assignés à résidence.Cette combattante à la volonté de fer, ne baisse jamais les bras, et trouve du réconfort dans les moments de doute auprès de ses parents et d'Anouch une journaliste française basée en Iran.



MON AVIS : Ce premier roman est tout simplement bouleversant. Je n'avais pas remarqué "L'Iranienne" lors de sa sortie, et c'est presque par hasard — mais le hasard existe-t-il lorsqu'il s'agit de livres ?- que j'ai découvert, le très tentant quatrième de couverture. Si je n'avais pas lu ce roman, j'aurais manqué une magnifique rencontre. Parce que "L'Iranienne" n'est pas un livre parmi tant d'autres. C'est une rencontre avec une femme, un pays et un peuple. Maurice Bigio, en observateur attentif du Proche-Orient, brosse à travers l'histoire de Shirine l'Iran d'aujourd'hui. L'Iran, ce pays moderne, exportateur de pétrole, mais dont la constitution est basée sur la Charia. Ce pays dans lequel l'homosexualité et l'adultère sont considérés comme des crimes passibles de la peine de mort, mais dans lequel il est aussi possible de marier de très jeunes filles de manière temporaire (pour quelques heures) afin que les hommes puissent assouvir leurs besoins sexuels, parce qu'un homme qui a assouvi ses désirs ne risque pas de contester. Ce pays dans lequel les droits des femmes, et des droits en général sont bafoués en permanence par des Mollahs qui ont la main mise sur le pouvoir et l'économie. Mais l'Iran c'est aussi le pays qui a vu naître des femmes et des hommes comme Shirine qui refusent de laisser le fanatisme religieux décider de leur avenir et de celui de leurs enfants, qui refusent de courber l'échine et de baisser les yeux, des hommes et des femmes qui gardent espoir. C'est de tout cela que parle ce magnifique livre. Je crois, j'en suis même sûre, que ce livre fera partie des livres qui comptent dans ma vie de lectrice, une très belle découverte.
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La lecture de « L'Iranienne » est prenante. Une histoire très émouvante dont la crédibilité est assurée par la sobriété du style. L'auteur a su ainsi éviter le risque d'un pathos outrancier. le récit ne laisse pas de temps mort. On pourrait bien le lire d'une traite. Les rapports complexes entre ces personnages de cultures différentes sont très intéressants sans trop d'explicitations qui nuiraient au rythme de l'histoire. Bref, c'est très réussi. Et, quand on pense que cette fiction est, en toile de fond, le reflet de la réalité politique de l'Iran, ça fait froid dans le dos.

Dominique Pipon
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