La Bible a fait l’objet des plus diverses clefs de lecture, généralement compréhensibles, mais parfois aussi excessivement fantaisistes ; elle a ainsi donné naissance à des interprétations théologiques, allégoriques, métaphoriques, théosophiques, anthroposophiques, ésotérico-initiatiques, psychanalytiques et autres.
Chaque interprète, personne individuelle ou église établie a souvent procédé de manière à trouver dans les textes des confirmations des doctrines et idées auxquelles il adhérait, et sur lesquelles on a quelquefois aussi édifié des structures complètes de pouvoir. Nous pensons aux luttes menées tout au long des siècles, dès les premières décennies de l’ère chrétienne, entre les divers groupes qui se disputaient, et se disputent
encore, le contrôle des consciences et l’administration de la “vérité” doctrinale. Nous pensons ici aux nombreuses “théologies”, d’ailleurs souvent élaborées sur un mode excessivement conflictuel, présentes dans les trois religions qui ont toutes leurs racines dans l’Ancien Testament. Dans le développement des différentes doctrines, les interprètes font fréquemment en sorte que les textes se plient à leurs exigences, et le sens qu’ils leur donnent est ainsi lu à la lumière d’une “vérité” dont l’origine semble parfois être proprement externe aux textes eux-mêmes.
Le simple bon sens veut enfin que pour attribuer ou retirer l’attribut “légendaire”, “mythique”, “allégorique” et autres à certains récits de la Bible, il soit nécessaire d’user de prudence, car une découverte quelconque pourrait à tout moment révéler que ce que Ton croyait être le fruit de l’imagination corresponde au contraire à la réalité.
Toute vérité passe par trois étapes. D’abord, on l’écarte ou la tourne en ridicule, puis on la combat et, pour finir, on l’accepte comme allant tout à fait de soi.
Si toutes les réponses étaient déjà données, le futur serait scellé.