L'anti-héros des manuels d'éducation qui brasse avec un humour acide tous les profils de parents que vous avez pu rencontrer. Impossible de lire un chapitre sans avoir un visage ou une anecdote en tête. N'étant même pas encore parent et ne me projetant pas spécialement dans ce rôle, je me suis pourtant reconnu à certains endroits. *Rire franc décroissant peu à peu jusqu'à se transformer en figure maussade*
Malgré le ton léger de l'ouvrage, les autrices tapent systématiquement juste et soulignent par l'absurde et l'hyperbole les impacts profonds que peuvent avoir certains comportements parentaux, parfois perçus comme anodins, sur le développement d'un enfant. Certes, il s'agit surtout ici de se moquer sans réellement expliquer. Mais en mettant le doigt là où ça fait mal, ce livre peut donner à réfléchir sur ce qu'on a vécu comme sur ce qu'on projette.
Si vous levez instinctivement les yeux au ciel dès que vous entendez « Ça va, mes parents faisaient comme ça et regarde, j'suis pas traumatisé ! », ce livre est fait pour vous ! Et si vous avez pour habitude de prononcer cette phrase, ce livre est fait pour vous !
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Vous pensiez que ce jour n'arriverait jamais : les enfants sont grands, ils ont quitté la maison (hormis quelques Tanguy). [...] Si vos enfants vous reprochent un vieux truc, n'avouez jamais votre responsabilité. Feignez la sagesse, regrettez un incident qui n'a rien à voir et qui ne leur à pas fait vraiment de mal. S'ils insistent, dites que vous ne voyez pas de quoi ils parlent. Pour les achever, renvoyez la critique : s'ils n'avaient pas été aussi désobéissants, aussi bornés, aussi bêtes, vous n'auriez pas été obligé d'agir comme vous l'avez fait.
Tout enfant a besoin d'une dose durable de traumatisme afin de mener une vie d'adulte digne d'une thérapie.
Alors que la majorité - si ce n'est la totalité - des parents se contentent de traumatiser leurs enfants par mégarde, le simple fait que vous soyez en train de lire ce livre prouve que vous aimez vos enfants au point de vouloir en faire des êtres inadaptés, certes, mais géniaux. Loin de reproduire bêtement le traumatisme hérité de vos propres parents, vous savez qu'à chaque génération doit correspondre un saut qualitatif.
La critique permanente est l'outil le plus précieux du parent dictateur. Un enfant qui doute de lui est plus facile à gérer que celui qui a pris confiance grâce à des félicitations et à sa découverte personnelle du monde.
Il est plus enclin à penser (à juste titre) que sans vous il ne survivrait pas.
Les étapes du narcissisme parental :
1. In utero : Avoir un bébé est d'abord affaire de cadeaux -des jouets, des mignons petits chaussons- et de prénom : choisissez un prénom extravagant (spécial bonus pour une orthographe non usuelle) ou, carrément, donnez-lui le vôtre.
À mesure que l'enfant grandit, prenez l'habitude de lui mentir, ce qui lui apprendra qu'il ne faut pas croire les gens.