D'une densité rare malgré sa petite taille,
L'Invention de Morel est un livre dont la singularité (pour ne pas dire l'étrangeté) rend ma critique difficile à écrire.
L'écriture est parfaitement maîtrisée, du moins est-ce de cette façon que j'interprète la manière qu'à l'auteur de flouter nos repères (notamment temporels).
Mais cette volonté de nous perdre ne rend pas toujours la lecture aisée, ou même agréable.
Qu'importe, le tout vaut l'effort car au delà de l'histoire, d'une originalité totale (surtout pour l'époque), le roman est d'une portée philosophie très riche (le réel se résume-t-il à ce que l'on ressent ?), source d'un questionnement inépuisable et n'ayant rien à envier à des classiques du genre sortis sur papier ou sur écran quelques 60 ans plus tard (notamment Matrix).
La structure est par ailleurs assez fine : après une immersion progressive dans le fantastique, on obtient une explication très inattendue, qui fait passer le livre dans tout autre chose, et là où d'autres auteurs auraient conclu sur le "twist", Casares traite la réaction de son héros et cristallise la philosophie dans du très humain.
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