Le livre “
Seuls les enfants changent le monde” de
Jean Birnbaum se penche sur l'enfance et montre comment la naissance d'un enfant remet en question nos certitudes. L'auteur explore cette expérience banale mais peu étudiée par les penseurs : devenir parent. Comment cela affecte-t-il notre relation aux autres et notre vision du monde ?
Sur un plan historique et littéraire, il souligne que peu de philosophes classiques (y compris Rousseau) lui ont accordé une place dans leurs oeuvres. D'autres penseurs plus contemporains, tels qu'
Hannah Arendt,
Georges Bernanos ou
Roland Barthes, ont envisagé l'enfant différemment et lui donnent plus de place.
Comment ces idées ont impacté notre rapport à l'enfant ? Il prend trois cas : les militants de
Lutte Ouvrière qui ne doivent pas avoir d'enfant pour mieux se consacrer à leur cause, les adultes qui ont vécu la Shoah et remettent parfois en cause le fait d'avoir ou non et les partisans du « No Kids » qui regroupent toutes sortes de raisons.
Bien qu'il ne donne pas de réponse tranchée, Birnbaum exprime clairement son parti pris. Ce livre documenté invite à repenser notre rapport à l'enfance et à considérer la solidarité entre l'espoir d'une société meilleure et la promesse de la vie transmise.
En somme, “
Seuls les enfants changent le monde” nous incite à réfléchir sur l'avenir, la fraternité et l'émancipation, en reconnaissant que les générations futures jouent un rôle crucial dans notre destin collectif.
Trois idées que j'ai retenues :
1. L'enfant est un philosophe subversif : l'enfant, depuis sa naissance, remet en question nos certitudes et nos préjugés. Sa simple existence nous invite à réfléchir sur notre rapport aux autres et à notre vision politique du monde.
2. Solidarité entre espoir et promesse de la vie : malgré les débats contemporains sur la procréation et l'écologie, il affirme qu'il n'y a pas d'émancipation sans générations, pas d'avenir sans enfants, et pas de fraternité sans bébés.
3. Exploration des auteurs et expérience personnelle : L'auteur puise dans sa propre expérience en complément de divers auteurs.
Trois limites à prendre en compte:
1. Simplification des expériences parentales : le livre peut sembler généraliser l'expérience de devenir parent. Cependant, chaque parent vit cette expérience de manière unique, et les effets sur le rapport aux autres et la vision politique peuvent varier considérablement.
2. Omission des aspects négatifs de la parentalité : il ne traite peut-être pas suffisamment des défis, des sacrifices et des moments difficiles que la parentalité peut entraîner. La réalité de l'éducation des enfants est complexe et nuancée.
3. Manque de prise en compte des contextes sociaux et économiques : Les inégalités, les politiques familiales et les ressources disponibles ont un impact significatif sur la façon dont les parents perçoivent leur rôle et leur relation aux enfants.