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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une sacrée bonne affaire !
Quand on pense au prix d'un tour du monde et aux économies que Julien Blanc-Gras et moi allons vous faire réaliser on se dit que vous êtes bien chanceux.
On part ici pour de petites tranches de vie au Nigeria, en Indonésie au fond fond des Etats-Unis, à Sydney, en Afrique du Sud... C'est court, incisif, drôle, parfois profond parfois moins, mais toujours intéressant et savoureux.
le livre est étonnamment homogène bien que résultant d'une addition de morceaux écrits et publiés dans telle ou telle revue. Une jolie introduction gentiment réactionnaire, une belle conclusion à Gap, sa ville. Et entre les deux un voyage percutant, joyeux, pas forcément politiquement correct. Insolent.
J'ai trouvé que Julien Blanc-Gras a vraiment sa petite musique à lui. En exagérant on pourrait dire que l'on est plus proche de Paul Morand que du magazine Géo. En effet, il n'a pas le côté culturel d'un Paulo Rumiz ou d'un Bill Bryson, pas le côté romantique tourmenté autocentré et génial d'un Nicolas Bouvier...
Une chose est sûre et cela vous montrera l'intérêt que j'ai pris à ce livre, il est fort possible qu'un jour je me retrouve à Sydney ou à l'île de Gorée grâce à lui. Ce n'est pas rien !
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Sans doute le meilleur de Julien Blanc-Gras, ce livre raconte ses pérégrinations dans une trentaine de pays qu'il a visités à sa manière, qui n'est pas exactement celle du Club Med. Son attirance pour les quartiers sombres, voire louches, lui fait rencontrer des personnages un peu hors norme (voir Bobby l'Australien).
Voici ce qu'il écrit en étant au bar de la Trump Tower : "Quelques étages au-dessus de moi, une vieille créature orange se comportant comme un enfant dirige le monde à coups de tweets depuis un penthouse moche." Ca nous repose tellement des discours politiquement corrects !!!
C'est un régal, en arrivant à la dernière page on est partagé entre la satisfaction d'avoir lu un bon livre et la frustration de le voir terminé.
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À un moment donné, il faut se l'avouer. Me voilà charmée comme je ne l'avais pas été depuis des années.

Julien, je ne l'ai pas vu venir. Il a débarqué de nulle part suite aux caprices du hasard et aux forces insondables des relations humaines (je connais quelqu'un qui connait Julien).

Julien est journaliste, Julien publie essentiellement de la littérature de voyage. Je crois que je n'ai jamais ouvert un livre de littérature d'un journaliste contemporain avant Monsieur Blanc-Gras (ah si, ça me revient, un livre d'Olivier Guez dans un contexte scolaire ; je n'avais pas aimé). Et je suis une novice de la littérature de voyage, j'ai lu trois fois rien.

Je suis étudiante en lettres, dans une université qu'on ne nommera pas, mais qui malgré (ou en raison de ?) son aura se trouve être frileuse quand il s'agit de littérature actuelle et de genre, et qui tente malheureusement sans le conscientiser tout à fait de nous inculquer la même réticence, à nous, pauvres hères en quête d'élévation intellectuelle. Surtout quand on sort de l'élitisme Gallimardien. Or, Julien publie essentiellement Au diable Vauvert. Et Julien se plaît à emprunter des chemins parallèles au succès critique universitaire, nullement opposés néanmoins. Mais il est la victime du dédain de principe de cette dernière : on l'ignore ostensiblement. Quelle connerie.

Julien a un style accessible, fluide, agréable, divertissant, et pourtant il prouve que telle écriture n'est pas antithétique avec la finesse, la profondeur et la littérarité. le subtile usage de l'antiphrase, de la syllepse, de la métaphore ; la virtuosité des hypotyposes ; la dimension ludique et horizontale appliquée à un traitement par ailleurs assez érudit de l'intertextualité en apportent objectivement, si besoin en était, la preuve. Julien a lu les grands : ceux qui déjà s'affranchissaient du système, comme Thompson, Kerouac et toute la clique ; et ceux qui fondent la littérature patrimoniale, comme Lautréamont, Chateaubriand et autres Le Clézio. Mais ici, nul élitisme ; juste de discrets clins d'oeil, quelques mentions légères mais ciselées, comme autant de déclarations d'amour à ce que peuvent les mots. Pour le dire autrement, Dostoïevski = les Beatles ; j'ai toujours milité pour et c'est agréable de lire un (futur, car l'épithète qui suit ne se donne généralement qu'à titre posthume) grand écrivain pour qui c'est naturel.

Julien est devenu une marotte littéraire, alors qu'apparemment rien ne me destinait à le lire. Avant tout par estime pour lui, mais aussi par jeu, par goût modéré du risque, et par protestation discrète face au snobisme universitaire, je fais d'ailleurs en ce moment d'Envoyé un peu spécial le corpus d'un examen de séminaire. Je m'amuse énormément, bien plus que si j'avais choisi Flaubert, 8 500e itération (Gustave c'est très bien ; mais son statut d'exempla tout puissant, comme pour Marcel, me tape sérieusement sur le système).

Julien est drôle ; il manie l'ironie comme personne, il a beaucoup d'autodérision ; il fait aussi montre d'une didactique rafraîchissante. Julien est également d'une sensibilité rare ; on ne fait jamais, ô grand jamais dans le pathos et la mièvrerie mais, force est de constater que quand les circonstances s'y prêtent, il sait très bien nous attendre au tournant et nous faire voir flou.

Et puis, le format d'Envoyé un peu spécial, cette succession de chapitres courts, impressionnistes, construits autour d'une anecdote signifiante, est vraiment réussi ; Julien en tire tout le potentiel addictif et littéraire avec, là encore, une certaine virtuosité.

À l'issue de cette lecture, comme souvent avec Julien, une soif du monde se réveille. On a envie de prendre son sac à dos et de se tirer, en s'éloignant des routes convenues. J'aime décidément beaucoup cet écrivain.
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J'ai adoré le format "cartes postales" de ce livre. Chaque chapitre se déroule dans un lieu différent, et l'auteur multiplie les anecdotes, en sautant du coq à l'âne.

Même si j'ai un intérêt plus marqué pour les parties sur le Japon et la Corée, j'ai adoré découvrir tous ces endroits.

Ce livre m'a rappelé pourquoi j'aime tant voyager. Pas tant pour visiter des tas de lieux touristiques, mais pour découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles cultures, et surtout, me découvrir moi-même.
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Premier coup de coeur de 2022: 36 cartes postales des 4 coins de la planète par un joyeux voyageur mi-journaliste mi-touriste. Julien Blanc-Gras n'est pas un donneur de leçons ni un lanceur d'alerte. Il voyage, filme, raconte et apporte un point de vue chargé d'humour et d'alcool. Il fait ce qui nous manque à nous, profs d'histoire-géo, de la géographie sensible et immersive. J'ai appris un tas de choses passionnantes sur l'Afrique et fait une mise à jour de mes connaissances (et clichés) à travers sa peinture très pertinente du cinéma nigérian et de ses perspectives économiques et culturelles. J'ai beaucoup appris et beaucoup ri. J'ai désormais envie de visiter... Téhéran. J'vous jure !
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Julien Blanc-Gras voyage, Julien Blanc-Gras écrit... on peut donc raisonnablement le classer dans la catégorie des écrivains-voyageurs.. Encore un...ce n'est pas pour me déplaire... Sauf qu'il est quand même très spécial ce JBG... N'attendez pas qu'il vous raconte de beaux paysages, n'escomptez pas de longues descriptions autocentrées et stéréotypées... bien au contraire, par ce récit, il réhabilite la carte postale en réintroduisant à juste titre, la raison d'être de ce mode épistolaire d'antan : la carte postale dit : "Je pense à vous", les réseaux sociaux véhiculent le "regardez-moi" !
Ah ça, il pense à nous et à notre santé car si on en juge par le temps passé à rire, à la fin de cette lecture, je dois en déduire que je suis en EXCELLENTE SANTE, j'ai même dû rattraper quelques années !
Le parti pris de Julien Blanc-Gras est de raconter le monde par des situations insolites, par des anecdotes, par des rencontres parfois bien arrosées, par l'usage du monde (référence à un autre célèbre écrivain voyageur...), bref, par le détail et surtout par l'ironie et le 2nd degré sans être jamais méchant !!
Ainsi, c'est une 30aine d'instantanés de voyages n'excédant pas 4, 5 pages (à quelques exceptions près) qu'il nous partage, de la Patagonie à la Corée du Nord (oui! il a réussi l'exploit d'aller en Corée du Nord !), du Chili au Texas ... Si c'était simplement drôle ce serait déjà une réussite en soi, mais c'est en plus très bien écrit, une écriture au service de son ironie certes mais qui par moments touche car l'air de rien, il dit beaucoup de choses sur certains pays que nous avons l'habitude de voir sous l'angle de reportages journalistiques bien léchés ou qui à l'inverse peuvent donner des représentations négatives : découvrir l'Iran, par exemple, par la générosité de ses habitant, à 4000m d'altitude sur des skis, ravitaillé en fioles de gniole en loucedé (l'alcool étant passible de la peine de mort) et entouré de couples qui peuvent se dévoiler (dans tous les sens du terme) sans risquer la prison, ne relève pas, il faut le dire, du commun !
A l'inverse, il ne ment pas sur la "marchandise", si un pays n'est pas à la hauteur de sa réputation, il le dit ou trouve un moyen de nous rendre le séjour agréable. Les passages à Valparaiso au Chili ou à Zanzibar sont excellents !
Je ne connaissais pas cet "envoyé UN PEU spécial", je me suis précipité sur ses précédents ouvrages !
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Voici le retour du voyageur prodigue. Conscient d'être à la fois critique et acteur d'un tourisme débordant et d'une mondialisation galopante, il nous envoie ses cartes postales de la planète entière. Décalé, corrosif, mais toujours terriblement humain!
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Une écriture pétillante et franche pour décrire ses voyages, Julien nous amène dans ses péripéties. Il ne porte pas de jugement et reste toujours un témoin neutre, enjoué.
Ce livre est une vraie invitation à l'ouverture d'esprit et nous rappelle que le monde possède tellement de facettes qu'il suffit parfois d'ouvrir les yeux pour le voir ou le lire.
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Toujours un grand plaisir de lire Julien Blanc-Gras, je ne m'en lasse pas ! On retrouve ici le savoureux ton décalé qui faisait le sel de "Paradis (avant liquidation)", "Touriste", "Dans le désert", "Briser la glace"... Vivement le prochain opus !
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