AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 148 notes
5
9 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Il faut sortir de sa bulle, plus que jamais, à l'heure des confinements mentaux et de l'atomisation identitaire. C'est un principe élémentaire d'hygiène intellectuelle, un geste barrière contre les biais de confirmation et la polarisation qui contamine les consciences. Sortir de chez soi, c'est sortir de soi. En s'éloignant de ses bases, on se rapproche de l'universel.
Faute d'horizon, la myopie guette. L'expérience physique du déplacement, elle, offre une vision panoramique. Elle contraint à exercer son empathie et prodigue des enseignements salvateurs. On comprend que, vu de près, le monde n'est pas aussi moche qu'il en a l'air. Que l'inconnu n'est pas l'ennemi. »

Cette déclaration d'intention, en forme de justification, est placée en préambule aux nombreux « papiers » pour divers journaux et revues ici rassemblés. Effectivement le bilan carbone de Julien Blanc-Gras ne doit pas être brillant mais on lui pardonne volontiers ce péché devenu mortel car sa nouvelle contribution à la littérature du voyage est vraiment réussie.

Le ton général est léger. La palette des lieux visités est sidérante : pas un continent n'est laissé de côté. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Parfois l'objet de l'article est de décrire les impressions d'un touriste lambda face aux décalages sociétaux, aux particularités locales. A plusieurs reprises, c'est d'une aventure très sportive qu'il s'agit (parapente au Népal, notamment), sorte de trek en Indonésie, au milieu des varans…). Enfin ce recueil propose aussi des reportages un peu plus étoffés sur des sujets divers : industrie du cinéma au Nigeria (j'ignorais jusqu'alors que l'Afrique a son Hollywood nigérian : Nollywood), sommet de Davos.

Le style de Julien Blanc-Gras est vraiment plaisant et efficace. L'humour et l'ironie n'en sont pas absents. Il n'a rien à envier aux auteurs anglo-saxons qui boxent dans la même catégorie. J'ai apprécié cette lecture, d'autant plus que je suis terriblement casanier, sans la moindre intention d'aller voir ailleurs si j'y suis…
Commenter  J’apprécie          370
Avant, Julien Blanc-Gras voyageait. A ses frais d'abord, quand il était jeune et baroudeur. Puis pour des journaux et revues. Il en a donc fait son métier : 'écrivain-voyageur'.
.
Depuis le Covid, les confinements, la restriction des déplacements hors frontière, il voyage moins.
Le fait d'être papa d'un petit garçon (cf. In Utero et Comme à la guerre) y est peut-être pour quelque chose aussi ? Est-il également touché par le flygskam, cette honte de prendre l'avion, en tant qu'écolo et citoyen engagé ? Et tant pis si madame travaille pour Canal, on a tous nos petites contradictions entre convictions socio-éco-politiques et mode de vie perso...
.
Pour continuer à écrire, et vendre des livres pour faire bouillir la marmite, il racle les fonds de tiroir de ses souvenirs.
Le résultat : ce recueil.
Il est allé partout, aux X coins du monde (pas 4, la terre n'est pas plate), et raconte des anecdotes. Les chapitres sont très inégaux, certains trop longs, d'autres très brefs (il a promis des 'cartes postales'), plus ou moins intéressants, parfois à peine plus personnalisés qu'un article de Wikipedia. Heureusement qu'il peut parler de ses cuites, ça alimente un livre.
Et qu'il garde ce talent pour approcher les gens, les écouter, et nous raconter leurs singularités avec finesse, sensibilité et humour.
.
Avis mitigé, cette fois, avec cet auteur.
J'ai préféré 'Paradis avant liquidation', 'Briser la glace', 'In utero'...
Commenter  J’apprécie          363
Un recueil d'articles parus dans différentes revues, écrits par le plus drôle de nos auteurs voyageurs, itinérants, globe trotters, comme on voudra... C'est du Tesson, du Cédric Gras, l'humour en plus. A l'écart du tourisme de masse (qu'il a aussi testé, pour s'en échapper fissa), Lisez JBG !
Commenter  J’apprécie          360
Une sacrée bonne affaire !
Quand on pense au prix d'un tour du monde et aux économies que Julien Blanc-Gras et moi allons vous faire réaliser on se dit que vous êtes bien chanceux.
On part ici pour de petites tranches de vie au Nigeria, en Indonésie au fond fond des Etats-Unis, à Sydney, en Afrique du Sud... C'est court, incisif, drôle, parfois profond parfois moins, mais toujours intéressant et savoureux.
le livre est étonnamment homogène bien que résultant d'une addition de morceaux écrits et publiés dans telle ou telle revue. Une jolie introduction gentiment réactionnaire, une belle conclusion à Gap, sa ville. Et entre les deux un voyage percutant, joyeux, pas forcément politiquement correct. Insolent.
J'ai trouvé que Julien Blanc-Gras a vraiment sa petite musique à lui. En exagérant on pourrait dire que l'on est plus proche de Paul Morand que du magazine Géo. En effet, il n'a pas le côté culturel d'un Paulo Rumiz ou d'un Bill Bryson, pas le côté romantique tourmenté autocentré et génial d'un Nicolas Bouvier...
Une chose est sûre et cela vous montrera l'intérêt que j'ai pris à ce livre, il est fort possible qu'un jour je me retrouve à Sydney ou à l'île de Gorée grâce à lui. Ce n'est pas rien !
Commenter  J’apprécie          160
Julien Blanc-Gras est un grand voyageur. Voyager avec lui n'est pas faire du tourisme. Et lire ce livre n'est pas se plonger dans le guide vert de Michelin, même s'il vous trimbale sur quatre continents, bien au contraire. Ce qui intéresse l'auteur, ce n'est ici ni les monuments, ni les paysages, mais les hommes. Ainsi au cap Horn de sinistre réputation, nous n'aurons pas droit à une énième description du paysage venté, mais à une rencontre avec le seul humain résidant à l'année en ce lieu.
Cet « écrivain-voyageur » nous livre ici une trentaine de cartes postales, expédiées du monde entier, dont les pays les plus exotiques tels que le Swaziland où l'on assiste avec lui à la danse des mille vierges et Davos où l'on fraie avec les autoproclamés « grands de notre monde ».
C'est dit avec talent, avec humour et une auto-dérision décapante.
Un régal !
Commenter  J’apprécie          160
Globe-trotter insatiable, l'auteur Julien Blanc Gras, auteur notamment du fameux "Touriste" nous a toujours séduit par son regard plein d'humour et de décalage que l'auteur posait sur ses différents voyages,

À mi-chemin entre le « touriste professionnel » et le « reporter à temps partiel », Julien Blanc-Gras se revendique « envoyé un peu spécial » dans son nouveau recueil de chroniques parues chez Stock .

Armé de son détachement salutaire et de son humour indéfectible, il nous embarque une fois encore dans un nouveau tour du monde, avec la curiosité et la joie de la découverte pour seules repères.

Racontant une trentaine de pays différents, l'auteur nous livre comme à son habitude une analyse fine de ces destinations

Il prend bien soin de raconter les galères et les instants de grâce, les cités tentaculaires et les petits paradis perdus au milieu de tout .

Sur une montagne sacrée du Népal ou perdu en pleine île déserte d'Indonésie, au fin fond du Kansas, ou dans le nouveau Hollywood qu'est Lagos, capitale du Nigeria, Julien Blanc-Gras rend compte de notre époque avec un souci de raconter cela de façon toujours drôle et plein d'images qui font du bien surtout en période de limitations des distances.

Son allant nous réjouit et ses expériences cocasses de de voyageur globetrotteur nous fait jubiler !

Un récit passionnant qui prend bien soin d'éviter clichés et faux semblants et , nous donne envie d'en savoir plus sur ces pays méconnus.

Un pari remporté haut la main.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          160
« Le voyager me semble un exercice profitable » écrivait Montaigne en son temps. Troquant le cheval de Michel pour l'avion, Julien Blanc-Gras défend plaisamment la même idée dans son "Envoyé un peu spécial" et j'ai été plutôt emballé par cet éloge du voyage, mais malheureusement pas sur toute sa longueur. Avec une subjectivité tout assumée (d'où le « un peu » du titre), l'écrivain journaliste nous livre ses récits touristiques de vacances, ses reportages journalistiques en mission, le tout agrémenté de réflexions personnelles, drôles ou décalées sur ses expériences vécues. Lire ses carnets de voyage revient à accomplir une sorte de tour du monde sans quitter son fauteuil en recevant une trentaine de cartes postales écrites depuis des contrées éloignées. Les premières, celles envoyées depuis les Amériques, l'Océanie ou l'Asie ont largement ma préférence. J'ai adoré le récit du stage de survie dans une île sauvage d'Indonésie où pour faire fuir les varans, notre reporter bien inspiré chante des chansons d'Eddy Mitchell. Il aurait « très bien pu dégainer du Florent Pagny mais [il] avai[t] peur que la charge, trop violente, ne dérègle l'ensemble de l'écosystème de l'île ». Hilarant (de la mer de Chine). J'ai aimé également le récit dans lequel il survole en parapente le Machapuchare, montagne demeure de Shiva selon la tradition hindouiste. Il n'est pas permis de la gravir ou de l'escalader, mais rien n'interdit de la survoler et c'est l'occasion pour notre intrépide voyageur de faire un cours d'aérologie plein de lyrisme. Et malgré l'altitude, son récit se fait à hauteur d'homme et avec beaucoup de tendresse. Il y a aussi des pages remarquables sur l'Inde ou l'Iran. Et puis, à environ mi-parcours, j'ai senti une forme de lassitude me gagner et la suite des récits m'a moins transporté. Est-ce dû à l'effet de répétition (« Je vous écris de… »), à la paresse du lecteur ou du voyageur, au contenu plus grave ou sérieux de certaines cartes postales africaines ou européennes ? Toujours est-il que j'ai été moins emballé par la deuxième partie du voyage. Au niveau de l'écriture et à défaut d'être distinguée ou relevée, la plume de Julien Blanc-Gras est simple et efficace, alerte et enlevée, en un mot journalistique. Ce dernier possède l'art de la formule inattendue et bien sentie. C'est un écrivain dont je recommande la lecture même si, et je le regrette, il déclare admirer Sylvain Tesson que je n'aime guère plutôt que Jean Rolin que j'adore.
Commenter  J’apprécie          60
Journaliste et surtout voyageur, Julien Blanc-Gras nous offre dans cet ouvrage une trentaine d'instantanés, comme des cartes postales, qui sont autant de moments saisis sur le vif lors de ses pérégrinations sur les cinq continents. L'auteur excelle pour raconter des situations décalées, avec humour et causticité.
Au fil des pages, plus on prend conscience de la diversité du monde, plus on se rend compte qu'il est difficile d'échapper à la grille de lecture avec laquelle nous avons été formaté. Julien Blanc-Gras n'y échappe pas. Il appartient à une époque, un milieu culturel que reflète sa pensée et son regard. Cette grille de lecture ne se superpose pas tout à fait avec celle du lecteur que je suis, et probablement avec aucune autre. Alors la causticité, qui donne une tonalité hilarante au livre, peut devenir un peu agaçante; il n'a donc rien compris, quelle mauvaise foi... Cet agacement est sans doute le prix à payer pour notre liberté de penser, celle de l'auteur et celle du lecteur. En attendant, cet Envoyé un peu spécial nous donne l'occasion d'un tour du monde en quelques heures, tout en restant bien installé dans son fauteuil.
Commenter  J’apprécie          50
Sans doute le meilleur de Julien Blanc-Gras, ce livre raconte ses pérégrinations dans une trentaine de pays qu'il a visités à sa manière, qui n'est pas exactement celle du Club Med. Son attirance pour les quartiers sombres, voire louches, lui fait rencontrer des personnages un peu hors norme (voir Bobby l'Australien).
Voici ce qu'il écrit en étant au bar de la Trump Tower : "Quelques étages au-dessus de moi, une vieille créature orange se comportant comme un enfant dirige le monde à coups de tweets depuis un penthouse moche." Ca nous repose tellement des discours politiquement corrects !!!
C'est un régal, en arrivant à la dernière page on est partagé entre la satisfaction d'avoir lu un bon livre et la frustration de le voir terminé.
Commenter  J’apprécie          54
Dans Envoyé un peu spécial, il faut retenir le un peu. À la réflexion, on peut même remplacer le "un peu" par un "très".

Julien Blanc-Gras est de fait un envoyé Très spécial. Il écrit entre autres pour A/R magazine. L'essentiel des chroniques rassemblées dans cet ouvrage en sont d'ailleurs issues. On ignore s'il les a remaniées ou pas : telles, drôles, décalées, légères et toujours prises sur le vif, elles nous vont très bien.

On n'est ni dans Le Routard, ni dans Géo, encore moins dans les carnets de voyages de Vuitton ou d'AO Barnabooth, non plus que chez Frachon ou Haski. On est chez ce type, qui se situe quelque part entre un Phileas Fogg revu par Hergé et un Passepartout revu par Sattouf, chez ce gars loufoque et talentueux, qui a l'art de nous dépayser, de nous faire rire et (aussi) réfléchir.

Partout dans le monde, Julien Blanc-Gras a l'art de relever en quelques traits ce qui ne va pas dans ce qui va, ce qui change dans ce qui ne change pas, ce qui ne fonctionne pas dans ce qui est censé fonctionner - ou le contraire. C'est cocasse, loufoque et tendre - et plutôt bon pour l'empreinte carbone...


Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (340) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..