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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un voyage inouï et babacool dans un Mexique coloré et flamboyant, auprès des gringos, tour à tour généreux, désabusés ou seuls avec leurs problèmes.

Le soleil éblouit, la fiesta bat son plein, tous les mexicains que croise notre anti héros au charme indéfinissable, fraîchement sorti d'une déprime, sont des personnages rigolos à la peau veloutée.

Au début du livre, Valentin traverse une période un peu difficile ou il use le parquet de son appartement. Mais au bout d'un moment, il décide de quitter Charlotte sa chienne, pour aller à la conquête du Mexique. C'est une immersion, une vraie rencontre avec les autochtones. L'écriture est humoristique, avec une bonne dose de tendresse.

Au travers de toutes les rencontres décrites, on voit à la fois les aspects négatifs du pays, tels que les passages clandestins vers les Etats-­Unis, la drogue, le chômage, mais aussi les côtés plus réjouissants, tels que les filles, le surréalisme, la musique des Mariachi, les Mayas...

Réflexions sur la politique, le tourisme... on sent souvent le profil de journaliste de Julien Blanc-­Gras qui exprime un avis bien précis sur tout ce qu'il voit. Mais surtout une personne très attachante que j'ai trouvée extrêmement sympathique.

Bref, une lecture qui donne le sourire.
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J'étais tombée sur pas mal de citations de "Gringoland" sur Babelio et ça m'avait interpellé car elles me plaisaient... toutes! Logiquement, je me suis procuré le livre et je ne regrette pas mon achat! Déjà la couverture. Celle de mon livre est différente de celle présentée ici, je l'ai ajoutée mais elle n'apparaît que dans ma bibliothèque. C'est une page au motif "papier craft froissé" avec un dessin de cactus et des dollars éparpillés dessus. Je la trouve beaucoup + en rapport avec le livre que l'autre. Elle retranscrit bien la sensation de voyage et même l'aspect "baroudeur". Adepte des voyages un peu "roots", avec un sac à dos pour tout bagage, ça m'a tout de suite parlé.

Et dès les premières pages, ma bonne impression s'est confirmée. J'ai tout de suite adhéré au style à la fois cru, drôle, réaliste et cynique de l'auteur. de +, sa prose respire la culture, ce qui décuple le plaisir de lecture. J'aurais juste aimé savoir s'il s'agissait à 100% d'une autobiographie ou pas, et je n'ai pas trouvé cette information sur internet. Cela paraît "probable", sans toutefois aucune certitude. du coup j'ai parfois eu du mal à me laisser émerveiller, comme si je me demandais "c'est du lard ou du cochon ton histoire?!" Reste que je me suis reconnue dans son ras-le-bol et sa vision "étouffante" de la société. La seule différence, c'est que lui est passé à l'acte et moi pas: il a tout plaqué et s'est payé un aller simple vers le Mexique. Il faut oser... Pour quelqu'un de plutôt asocial tel qu'il se décrit au début, je trouve qu'il a le contact facile, très facile même! Ca m'a paru un peu louche. Comme par hasard il rencontre également toujours quelqu'un au bon moment, des opportunités s'offrent à lui sur un plateau d'argent et font de son voyage un rêve éveillé plutôt que l'enfer de solitude qu'il aurait pu (dû?) redouter. A trop se poser de questions on finit par passer à côté de sa vie et Julien Blanc-Gras a pris le taureau par les cornes, apparemment bien décidé à VIVRE. Alors, romancé ou pas? Parce que dans ces conditions, dans un monde ou "tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil" moi aussi je veux bien partir demain, toute seule et sans rien dans les poches!

Enfin je dis ça mais son périple m'a vraiment captivé. Je me demande s'il ne s'agirait pas... d'une pointe de jalousie (ouhhhh la vilaine! :$) Dans tous les cas, le coup de tête de Julien Blanc-Gras aura eu le mérite de porter mon attention vers le Mexique, terre mystérieuse s'il en est mais pourtant pas l'endroit que j'aurais choisi de visiter de moi-même. Je m'enrichis donc au fil des pages de précieuses connaissances sur le Mexique, ses us et coutumes. Pour tout vous dire, je ne soupçonnais même pas l'existence d'une jungle au Mexique. C'est dire si j'avais besoin d'un cours de rattrapage!

Le fil du récit suit son cour, au rythme des déplacements du narrateur; nous voilà maintenant aux USA, bien loin de sa face la + reluisante. L'auteur pousse d'ailleurs la réflexion assez loin et nous dresse un constat tristement cohérent: isolationnisme, autodestruction, ignorance tacite... Les USA sont au bord de l'implosion. + qu'un road-trip, j'ai trouvé dans ce "journal de bord" de véritables pensées philosophiques.

Mais voilà; + on avance dans le récit et dans le temps, + on voit le narrateur changer. Il n'est plus le jeune homme épris de liberté du début. Au contraire, il cogite, il théorise et semble parfois même à 2 doigts de virer mégalo, tout rempli de son expérience américaine. A t-il tout simplement déchanté à mesure qu'il a confronté ses rêves à la réalité? Je n'ai pas vraiment aimé celui qu'il semble être devenu. Au début du livre je ressentais de l'admiration pour ce "héros" (réel ou fictif), mais je trouve qu'au moment du bilan, il ne fait pas bon usage de la masse de connaissances et d'expériences qu'il a vécu.

Au début il était dans l'instant, dans l'émotion, le présent, la vie. Il disait lui-même qu'il fallait moins réfléchir et agir +. Et le livre se termine sur (trop) de considérations existentielles, le style a complètement changé ainsi que le fonctionnement psychique du narrateur. Il contredit lui-même ses propos du début; ce voyage semble l'avoir changé d'une drôle de manière et j'avoue que j'ai tourné la dernière page un peu déboussolée. Envolés la fraîcheur et l'enthousiasme, l'énergie phénoménale du début de son voyage. J'ai eu l'impression de tourner sur une boucle temporelle où quoi qu'on fasse, quoi qu'on vive, on finit toujours par revenir à cet état frustrant de questionnements existentiels, au final jamais résolus. Je pense lire d'autres ouvrages du même auteur pour me faire une idée + globale de sa personnalité, car ici il m'a ouvert les yeux sur les merveilles du monde pour ensuite me faire retomber comme un soufflé. Genre: "Viens, suis-moi, le monde est grand, le monde est beau, l'avenir est à nous! (...) ah ben en fait non, le monde est moche et ma petite vie étriquée aussi, et on peut visiblement rien y faire. Au temps pour moi"... Frustrant...
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Fini la télé. La mort du chien a sonné le glas de la vie cathodique de notre héros. On vend tout et on part en Amérique latine voir du pays.
Sur place , le héros se redécouvre à travers rencontres hétéroclites , paysages chargés d'histoire et culture exotiques.
Petit roman intéressant qui, au delà de nous narrer le trip d'un backpacker de Mexico à San Francisco en passant par le Chiapas , dresse un portrait non complaisant des sociétés rencontrées.
L'amérique latine , sa bonne humeur, sa pauvreté et ses indigènes habités par des substances illicites.les USA froid, imbu de leur personne et egocentrique .
Un peu cliché sans doute mais intéressant. le ton est en plus drôle avec des répliques qui clashent bien.
L'auteur voyage beaucoup et écrit sur ses voyages. On le ressent bien dans l'ouvrage. Les guides touristiques en prennent d'ailleurs pour leur grade !
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Dépressif au dernier degré, un homme se cloitre devant sa télévision, limitant ses interactions sociales à celles qui lui sont vitales. Je suppose qu'en 2005, commander ses repas n'était pas aussi démocratisé qu'aujourd'hui, et que faire son actualisation Pôle emploi nécessitait de se déplacer en agence - au lieu de quoi, notre narrateur aurait été encore plus seul qu'il ne l'est : le voilà tout de même qui descend à la grande surface du coin. Bref ; voilà un début de roman tout haenelien, auquel, en tant qu'immense fan de Yannick, je ne peux m'empêcher de superposer le mode de vie de Jean dans Tiens ferme ta couronne. Sauf qu'ici, la consommation audiovisuelle compulsive ne fait pas office de révélation philosophique mais d'abrutissement, et que le chien n'est pas une contrainte ouvrant des péripéties et un ressort comique, mais la dernière once d'affection dans la vie du narrateur, se mouvant à sa mort en élément diégétique déclencheur. Se sauver ne passera pas ici par une métaphysique de l'absolu puisée d'abord dans l'art, mais par une syllepse : pour trouver le sens, et sortir de l'apathie, il faut courir le monde. Valentin vend son sofa et prend le vent - il achète un billet d'avion et nous conte son périple, à la recherche d'une raison de vivre et de lui-même.

Quel livre. C'est en un sens Sur la route 2.0, mais de façon noble, bien loin de la pâle copie ou du remake redondant, et qui prend en compte son époque. Un livre avec un style propre, mais une sympathie - au sens de résonnance comme d'affection - affichée pour la contre-culture, ses héritiers et sa philosophie. Sympathie n'étant pas nécessairement convergence.

J'ai la sensation d'avoir pris l'humanité dans la gueule. Et ressortir sonnée, songeuse et enrichie d'une lecture, ça tombe bien, c'est ce que je demande à la littérature. Voilà une impression qui rend très ironique le point de vue du narrateur sur l'art d'écrire, dans le dernier chapitre. La posture de Valentin ne l'est-elle pas de toute manière un peu au regard de l'existence de Julien ? le voilà devenu écrivain, jouant sur la ligne de l'autofiction et du roman autobiographique. Et un sacré bon écrivain, qu'il se renie ou non ; c'est factuel.

Je suis à la fois réservée et enthousiaste quand j'ouvre un récit de voyage. Il n'y a pas d'intrigue dans ce genre de livres ; c'est la mise en mots d'une initiation. Et si la magie n'opère pas, on peut vite se retrouver à contempler des pages et des pages de descriptions de paysages, de cultures et de gens inconnus que les mots sont incapables d'hypotyposer (j'invente le terme), et s'ennuyer à mourir en passant complètement à côté de ce qu'il y a à comprendre, telle Alice Zeniter accablant Kerouac en réduisant ses chefs d'oeuvres - On the Road en première ligne - à "annoncer le nombre sur le compteur kilométrique". Bon. Les phrases de Julien sont loin de me faire cet effet.

Je suis toujours soufflée par la justesse du regard si éclairé de l'auteur. C'est un fin observateur très très fort pour analyser le comportement humain, doué d'un esprit vif et d'une culture qui lui confèrent une pleine conscience du monde qui nous entoure et une pertinence à souligner, notamment sur les questions de société. Il aurait sans doute fait un excellent anthropologue ou sociologue, s'il avait voulu. Mais non. Il préfère être touriste professionnel. Je dirais vaguement aventurier, même. C'est une trajectoire très intéressante et, de fait, Julien n'hésite pas à jouir de sa liberté de ton. Vous ne verrez pas beaucoup d'oeuvres réellement empruntes de littérarité, pourtant attachées au style oral, et où Anatole France, Descartes, Kipling et Kerouac côtoient Radiohead, les Beatles, Ben Harper et Manu Chao dans une homogénéité assumée et sincère. C'est ce que j'aime profondément avec les intellectuels éloignés des institutions : ils sont souvent dénués de mépris de classe, et sont plus enclins à la sincérité brute. Des gens capables de comprendre que Dylan n'a pas usurpé son prix Nobel, tout en sachant très bien de quoi il est question quand on parle de littérature comme quand on parle de la folk de Dylan. Des gens qui ne font pas du savoir une fin en soi, mais un outil vital à la compréhension du monde et à une existence en plein conscience. le projet est simple : il s'agit de parvenir à être authentiquement heureux. Cela suppose d'abord de comprendre et d'accepter le monde et la réalité. Voilà donc la fonction de cette longue errance du narrateur en Europe et en Amérique : troquer la mélancolie hypocrite et l'apathie du poète romantique pour un pragmatisme honnête et éthique. Regarder le monde, se regarder soi, en face, et accepter ce que l'on voit. Prendre conscience de nos moyens, en partie dérisoires, accepter la part de fatalité de l'existence, et faire au mieux avec. C'est topique, mais c'est joli et c'est bien amené. Et puis c'est important. On peut jouer les septiques sur le style de Julien ; décréter, même si ça me paraît voulu et très conscient, que ce n'est pas assez écrit, qu'en quelques rares endroits il y a des maladresses, que le narrateur a un côté insupportable (au moins, il est très bien caractérisé et assez authentique, c'est une qualité d'écriture essentielle qui a pourtant tendance à être négligée dans les premiers romans). On peut difficilement en revanche lui reprocher de ne pas s'attaquer aux enjeux de notre temps, ou de manquer de justesse. Julien vise toujours juste sur le fond, dont il met au service la forme. Ses fresques de l'humanité sont absolument remarquables. Ici, de façon plus hachée dans Touriste, ou encore sous le mode de la dystopie dans Comment devenir un dieu vivant.

Je terminerai sur un aparté : je suis tellement contente d'être tombée par hasard sur Julien, par l'intermédiaire de Gaspard Royant (songwriter génial, artiste immense), d'ailleurs remercié en clôture du livre. Alors même qu'à l'époque, Gaspard avait l'impressionnant nombre de 0 disque à son actif X). Je me plais à penser que d'autres feront le chemin inverse. Qu'en partant de la prose de Julien, ironique mais qui sait par touche se faire sensible et poétique, drôle, pragmatique, impressionniste, naturaliste, et à la remarquable littérarité, ils arriveront au détour d'une mention, d'une dédicace ou d'une citation à Gaspard, aux vers ironiques autant que sensibles et poétiques, drôles, impressionnistes, naturalistes, et à la remarquable littérarité emprunte de pragmatisme. Gaspard, qui dans l'homogénéité la plus sincère renvoie d'ailleurs aux Beatles, à Jacky Wilson et aux films d'art martiaux japonais autant qu'à la littérature gothique et romantique anglaise. Gaspard, dont la Los "Monkeytown" Angeles ressemble beaucoup à la San Francisco de Julien. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Julien et Gaspard se renvoient assez systématiquement l'ascenseur en toute sincérité. Medium différent, style singulier, mais tonalités proches et idées très similaires : ils regardent clairement dans la même direction.

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Naissance d'un étonnant routard géopolitique, lucide et drôle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/20/note-de-lecture-gringoland-julien-blanc-gras/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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