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EAN : 9791033914969
432 pages
Harper Collins (03/01/2024)
3.47/5   39 notes
Résumé :
New York, 2014. Alex a tout quitté pour faire le djihad. Ce départ brutal, son grand-père Ali ne l'accepte pas. Alors, pour le ramener à lui, il est prêt à lui livrer son histoire - et son plus terrible secret.

Le Caire, 1954. Engagé sur le tournage du film Les Dix Commandements du légendaire Cecil B. DeMille, le jeune Ali s'imagine déjà un avenir radieux à Hollywood. Mais, lorsqu'il renverse contre son gré un cheikh très respecté, le climat déjà tend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Pour une fois, je vais commencer par le gros bémol, à savoir le cadre narratif qui propulse le récit. Peter Blauner a imaginé un grand-père échangeant de longs mails avec son petit-fils, étudiant américain qui s'est radicalisé et est parti faire le djihad en 2014 aux côtés de Daesh en Syrie. le grand-père lui raconte ce qu'il a tu pendant cinquante ans, depuis son immigration aux Etats-Unis, se sentant obligé de déterrer ses secrets pour éviter à son petit-fils de commettre les mêmes erreurs qu'il a commis au même âge.

J'ai trouvé ce procédé très artificiel car il est difficilement crédible de se dire qu'un jeune aussi idéologiquement embrigadé, pourrait répondre régulièrement à son papy depuis les terrains d'entraînement djihadistes alors que l'encadrement interdit formellement d'échanger avec la famille et exige une allégeance totale nécessitant de couper les ponts avec l'ancienne vie. de ce fait, je me suis nettement moins intéressée au personnage du petit-fils, trop scolairement écrit pour cocher des petites cases, alors que celui du grand-père, beaucoup plus authentique, est absolument passionnant.

Ali commence son récit en 1954, lorsqu'il vivait en Egypte et rêvait de devenir cinéaste. le tournage des Dix Commandements lui donne l'opportunité de devenir l'assistant chauffeur de Cecil B.DeMille. Il se voit déjà à Hollywood sous le nom d'al Harrison avant d'être emporté involontairement dans un flot d'événements qui vont faire dévier son rêve américain.

Peter Blauner trouve l'équilibre parfait pour proposer un récit empli d'un puissant souffle romanesque. Il y a tout dans son roman : aventures, suspense, amour, complots, espionnage, trahisons,frissons, violence, tout en questionnant sur les liens familiaux et les racines. Et il y a une reconstitution historique formidable de l'Egypte en plein bouleversement dans les années 1950. En 1954, le pays bouillonne : il a subi deux coups d'Etat, l'un chassant le roi Farouk, l'autre installant au pouvoir Gamal Abdul Nasser qui devient la cible des Frères musulmans. le tout dans une période de tensions avec Israël ( la première guerre israélo-arabe est encore dans les mémoires ) ainsi que les Britanniques avec la nationalisation en préparation du canal de Suez.

Avec un tel poids de l'Histoire, on aurait pu crainte de vrais lourdeurs démonstratives, mais Peter Blauner parvient à tout faire comprendre une fluidité très maitrisée : les événements historiques servent totalement le récit fictionnel, au point qu'on a presque l'impression qu'Ali a réellement existé tant ses tragédies sont rendues vivantes.

C'est vraiment un magnifique personnage de jeune homme jouet des événements, devenu un grand-père inoubliable ( dans la même lignée que celui de la Petite-fille, de Bernard Schlink ) qui pour essayer de sauver son petit-fils refuse de lui faire la morale et lui offre une histoire sincère faite de chair, de larmes, et de rêves perdus.

A ce stade, le roman serait déjà pas mal du tout, mais il y a une cerise sur le gâteau : le drôlissime récit de l'épique tournage des Dix Commandements, entre un Cecil B.DeMille capricieux et tyrannique et un Charlton Heston très star américaine, on se régale dans les coulisses de scènes mythiques comme la sortie d'Egypte ou le miracle de la mer Rouge.

Du très très très romanesque qui m'a totalement embarquée malgré les bémols initiaux et une fin pas archi crédible ... mais en littérature, tout est possible, surtout dans ce double conte initiatique de passage à l'âge adulte.



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Adieu mes frères !
Le 9 juin 2014, Alex annonce, par courriel, à sa famille qu'il part en Syrie rejoindre les jihadistes. Son père est banquier à la Chase, son grand-père était pompiste et roulait en Cadillac. Mais, « Après la chute des tours, les gamins m'appelaient Oussama et me disaient de retourner dans mon désert ». Alex devient Abu Sorour, le « père de l'allégresse ».

Ali, le papi,entre en contact avec son petit fils, par courriel, pour lui raconter sa destinée, depuis sa naissance en Egypte, 85 ans plus tôt, sous le règne du Roi Farouk (1936-1952) et la colonisation britannique (1882-1954). Sa jeunesse est marquée par le tournage du film « Les dix commandements » en 1955 auquel il contribue en étant le chauffeur de Cecil B. DeMille, un job durant lequel il renverse, mortellement, un cheikh religieux, avant de fuir.

Mais les « frères musulmans » l'ont identifié, en font leur marionnette, et le manipulent lors de projets d'attentats contre Nasser. Arrêté par les services de sécurité, incarcéré, torturé par un médecin (ancien officier nazi exfiltré en 1945), Ali devient borgne et est condamné à une longue réclusion aux cotés de militants communistes, intégristes islamistes et intellectuels juifs.

Amnistié le 8 juin 1971, après la mort de Nasser, Ali épouse une franco-égyptienne admirable, se réfugie en France puis émigre aux USA pour rejoindre le paradis hollywoodien qui a bercé son adolescence.

Au fil des courriels, Abou Sorour avoue à Ali des bribes de sa vie clandestine : ses talents d'informaticien l'ont promu responsable agit-prop de son groupe terroriste, il développe un jeu d'Arcade (excellent outil de recrutement) et diffuse sur les réseaux sociaux des vidéos de propagande et des prêches terroristes. En récompense, ses chefs lui offrent une épouse (adolescente azérie de 14 ans kidnappée lors d'un raid). Pour valider son admission, le « père de l'allégresse » réussit avec succès la torture puis l'exécution d'un juif.

Ali parviendra-t-il à ramener à la raison, ou à la maison, son petit fils ? That is the question …

Lu dans le cadre d'une opération Masse Critique, dont je remercie Babelio et Harper Collins, ce livre est intéressant et traduit subtilement les humours américains et anglais, mais, contrairement à Stephen King, je doute qu'il me « rappelle pourquoi je suis tombé amoureux de la littérature » car l'intrigue souffre de longueurs qui ralentissent le tournage du film et donc le fil narratif durant les 20 premiers chapitres, puis torture le lecteur avec une description complaisante des supplices endurés dans les prisons égyptiennes et un indéniable sadisme dans le meurtre de « l'espion juif » et les tortures jihadistes qui achèvent les 10 derniers chapitres.

Enfin et surtout, le roman appose deux soliloques : celui d'Ali et celui de Abou Sorour. Deux monologues ne font pas un dialogue dont l'art n'est pas de parler, mais d'écouter, et, à aucun moment Ali n'écoute son petit fils, alors que celui ci, remué par ce qu'il vit et voit, entend puis écoute la confession de son papi. Cette absence de communication se retrouve dans la relation d'Alex avec ses parents et sa fratrie … l'ado préférant son poisson rouge à ses soeurs … Une enfance sans père, est une enfance sans repère ; une enfance sans grand-père est un enfance sans racines.

En conclusion, la chute de Farouk, l'indépendance égyptienne (après 2000 ans de soumission) et la conquête du pouvoir par Nasser m'ont passionné davantage que le long tournage du péplum biblique. Peter Blauner survole trop superficiellement les raisons qui poussent Alex à devenir Abu Sorour, et c'est d'autant plus préjudiciable que la radicalisation menace la civilisation comme le rappellent les massacres commis par le Hamas le 7 octobre.

PS : A mon modeste avis, "Je voudrais exister" analyse plus finement la radicalisation :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Afin de tourner des scènes de son dernier film, Les dix commandements, Cecil B. DeMille s'est déplacé en Égypte avec une équipe considérable et a engagé des milliers de figurants. Auparavant il avait négocié sa venue avec le roi Farouk. Mais celui-ci, après la défaite de son pays contre le jeune État d'Israël et les rancoeurs de l'occupation britannique, a été obligé d'abdiquer. Son remplaçant, le général Mohammed Neguid, un homme proche des frères musulmans, a été renversé à son tour par un autre militaire, Nasser, devenant de ce fait la cible de ces mêmes frères musulmans. Un climat explosif qui pousse Ali, un jeune égyptien engagé sur le tournage du film, à choisir son camp malgré lui. C'est en tous cas ce qu'il raconte des années plus tard à son petit-fils, pour le dissuader de persévérer dans sa radicalisation...

Pour son contexte historique maîtrisé, pour l'histoire de la démesure de Cecil B. DeMille, pour les échanges entre le grand-père et son petit-fils, un roman à la fois historique et romanesque que j'ai trouvé captivant dans ce qu'il nous donne à voir de l'ambition humaine et des multiples remous d'un pays magnifique.
Merci à Babelio et aux Éditions Harper Collins Noir.
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Heureux destinataire de cette Masse critique privilégiée (merci à Babelio et aux éditions Harper Collins), je me suis demandé ce qui me valait cet honneur. le nom de Peter Blauner me disait quelque chose... et après une recherche babeliote (rusé l'animal... hum...) je me rends compte que j'ai découvert l'auteur il y a 8 ans.

Mes critiques étaient plus sommaires à l'époque (j'entends "douce époque" dans le fond, c'est pénible...) mais j'en ai suffisamment dit pour apprécier le talent de l'auteur pour aborder des sujets sensibles (le terrorisme à l'époque... Monsieur a semble-t-il certaines marottes qui perdurent avec le temps...) avec pas mal de sensibilité et un sens certain de l'objectivité. Et je concluais en comparant son style efficace à Stephen King... Visionnaire que je suis (cette fois-ci, c'est "Ça va les chevilles ?", ça suffit, je vais sévir, hein), je vois sur la couverture de ce tout récent opus une recommandation de lecture pleine de louange du Maître de l'horreur.

Ce genre de phrases exploitables commercialement me remplissent souvent plus de crainte que de confiance car le King est plutôt productif dans ce domaine et on se demande parfois à quoi on la doit : amitié personnelle, proximité éditoriale ou réelle recommandation (oui je suis d'un naturel méfiant, on vit une drôle d'époque, vous savez...).

Après ma première lecture réussie, j'avance tout de même assez détendu... et l'expérience fut là encore plutôt agréable. le contexte historique du récit principal est très intéressant, l'Egypte de l'arrivée au pouvoir de Nasser qui sert de terreau à la fondation des Frères musulmans, comment ne pas s'y intéresser quand on vit à notre époque. le contexte dans le contexte est plutôt amusant également, le tournage de la superproduction des Dix Commandements, juste après les conflits avec Israël, il est vrai que tout semble combiné pour donner un récit palpitant. le style est toujours efficace et on ne s'ennuie pas... enfin, pas trop.

Parce qu'il y a quand même quelques écueils qui freinent l'avancée du lecteur. En tout premier lieu sans doute, une trop grande ambition de l'auteur. C'est apparemment un roman auquel il travaille depuis vingt ans (si on fait confiance au quatrième de couverture... ce qui n'est pas toujours mon cas...) et on sent donc qu'il y a mis plein d'idées, peut-être un peu trop. Vouloir lier ce récit historique avec le départ du petit-fils du héros pour le Jihad est plutôt une bonne idée... mais compliquée à faire vivre tout au long du récit. On sent que le récit historique est vraiment le coeur puisque l'époque actuelle et parfois oubliée et les liens entre les deux un peu artificiels. L'intention est louable mais difficilement tenable.

Ensuite l'idée de révéler comment tout va finir presque dès le début pour le grand-père permet d'installer un suspense du comment cela va arriver... mais force un peu l'auteur à diluer le suspense en ralentissant le rythme du récit. La majeure partie du livre ne recouvre que quelques semaines, celles du tournage du film, afin de jouer avec ce suspense... mais cela nous prive je trouve d'un récit plus ample qui aurait pu aborder plus complètement le contexte historique.

On en arrive au final au genre du livre. Il est classé polar historique, mais j'ai presque du mal à vraiment discerner ce qui en fait un polar et pas un roman historique, à part ce suspense installé un peu artificiellement. Même s'il reste classé dans les "mauvais genres" et qu'il ne permet toujours pas d'accéder aux hautes sphères de la littérature et des grandes cercles littéraires, le polar a un grand avantage : il se vend bien et a un lectorat fidèle et gourmand. Je trouve pour ma part que l'histoire aurait gagné à ne pas se limiter à un angle majoritairement "suspense", même si c'est aussi le genre de l'auteur, en tout cas si je le rapproche de ma précédente lecture.

Une lecture intéressante donc, mais qui ne parvient pas à atteindre tous les objectifs que semblent lui avoir fixé son auteur, comme un enfant qui aurait du mal à réaliser tous les rêves que ses parents ont préparé pour lui (non, je ne parle pas de moi, encore et toujours... quoique...)

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En 2014 et 2015, Alex, jeune Américain est frappé par cette vague d'idéalisation de la religion musulmane.
Il s'engage pour le djihad.
Son grand-père Ali , un Égyptien émigré aux États-unis, établit une correspondance par courriel avec son petit-fils.
Il va lui raconter sa propre souffrance d'avoir dû supporter le joug de l'extrémisme des Frères musulmans.
Ali, jeune Égyptien pauvre était attiré par le cinéma. Il avait réussi à se faire engager comme chauffeur du célèbre Cecil B. de Mille sur le tournage des Dix Commandements. Il avait même réussi à écrire un article sur un film.
Sa vie a pris une autre tournure pour finalement arriver à s'exiler.
Arrivera-t-il à convaincre son petit-fils devenu Abou Sorour ?
Ce ne sera que par le récit et l'écho que celui-ci aura auprès d'Alex alors car la communication manque. Elle n'existait déjà pas dans la famille entre Alex et ses parents.
Alex est remué par le récit en tout cas et par le chemin qu'il a emprunté. Il dévoile quelques pans de sa vie clandestine.
Dommage que le récit du grand-père prenne tant de place bien qu'il soit très intéressant au point de vue de l'Histoire de l'Egypte depuis son indépendance et Nasser au pouvoir.
Le livre m'a rappelé un autre que j'avais beaucoup apprécié : l'autobiographie de Jehane Sadate, épouse du président assassiné. Elle témoignait de la montée des Frères Musulmans dans un beau récit "Une femme d'Égypte".
Le titre "Adieu mes frères" peut nous conduire sur une voie optimiste si on lit bien entre les lignes, mais...
La note de fin indique au lecteur qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction. L'auteur se donne donc les droits à l'imagination.
Le fond historique et politique de l'Égypte au temps de Nasser m'a semblé fort réelle.
Le langage utilisé par l'auteur est agréable à lire avec une écriture très accessible, grâce aussi à la qualité de la traduction.
La présentation sous formes d'échanges de mails sort du récit habituel.
Une lecture fluide et intéressante pour moi sur un sujet qui en a intéressé plus d'un au moment de la fuite de ces jeunes vers l'Orient.

Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour m'avoir permis de découvrir Peter Blauner et son roman d'échange entre deux générations.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Moins d’une semaine auparavant, j'aurais été émerveillé et captivé par tout ce qui avait été fabriqué au nom du puissant Cecil B. DeMille. À présent j’enrageais. Comment osaient-ils ? Je comprenais enfin pourquoi le professeur et les autres s’étaient retournés contre ces étrangers. Les Américains avaient dépensé des millions de dollars pour créer cette extravagante illusion, alors que juste à côté les villageois étaient affamés. Ils s'apprêtaient à gagner des millions avec leur chimère, tandis qu'ils payaient des salaires de misère aux Egyptiens qui transpiraient, peinaient, trimaient pour les aider dans cette tâche, au risque de se faire estropier ou défigurer, voire de mourir. Mon salaire était passé de vingt dollars la journée à cinq, pour deux fois plus de travail. D’autres gagnaient encore moins et se faisaient éjecter des chars en mouvement.

Soudain je me mis à tout détester chez ces kouffar, depuis l’odeur de leurs hamburgers en train de griller sous la tente jusqu’à leur façon de donner des surnoms à tout le monde. (« Comment va, Ali Baba ? ») Je me dis que j’aurais de toute façon fini par m’opposer à eux, même sans les cruelles leçons du Sinaï. En suivant Chérif qui escaladait une série d'échelles derrière la façade, je fus pris de nausée. Et pas seulement à cause de la peur du vide que je m’étais découverte dans le Sinaï. Je me dégoûtais d'avoir honteusemen singé ces étrangers pendant si longtemps, sans remarquer qu il se fichaient de moi de façon éhontée dans mon dos.
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Une silhouette métallique scintillante émergea d'entre les portes et la foule se divisa devant elle, la montrant du doigt en criant. Il s'agissait à nouveau de Yul Brynner. Mais, au lieu du col cheminée noir que je l'avais vu porter au night-club, il arborait un casque de guerre turquoise et des bracelets d'ivoire autour de ses biceps bien huilés. On aurait dit une pièce de musée revenu à la vie avec son armure de poitrine dorée, sa ceinture dorée, ses sandales dorées et son pagne blanc à l'instar de Ramsès II.Un char royal aux roues également dorées et à l’intérieur recouvert de peau de léopard s'arrêta à son niveau et un officier de la cavalerie en costume d'époque fouettant un magnifique cheval de bataille arabe à la robe immaculée. Yul grimpa dans le char et fit le V de la victoire. Je me demandai s'il s'agissait là d'un geste pharaonique retrouvé sur les hiéroglyphes après des recherches approfondies pour le rôle, auquel il essayait de redonner vie. Mais un assistant de production arriva alors en courant avec une cigarette et l'alluma afin que le pharaon puisse en griller une avant de se lancer à la poursuite des fugitifs hébreux.
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Dans la hiérarchie de la prison, les communistes arrivaient même après les Juifs et les membres de l'Ikhwan. Un groupe d'entre eux, snobé par le reste de la population, était rassemblé dans un coin de la cour, et il leur était interdit de participer au match de foot. Non seulement on les avait sauvagement tabassés comme nous autres, mais on leur avait ensuite rasé les sourcils pour les dégrader et les déshumaniser. L’ironie cruelle de l’affaire, c'est que quelques années après seulement Nasser deviendrait un allié de l'Union soviétique, mais alors il serait trop tard pour ces hommes-là.
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Vous êtes-vous toujours appelé Garfield ?

Le général le dévisagea plus attentivement.

— Le département d'État n’a pas pu nous fournir votre certificat de naissance. Et votre passeport ne date que de 1952.

Parce que je suis né en Allemagne, répondit Raymond.

Et mon nom était Gorfein au départ. Je l’ai changé, comme beaucoup de personnes dans l’industrie cinématographique. Kirk Douglas s'appelait Issur Danielovitch Demsky. Paul Muni était un Weisenfreund au depart. Quant à Jean Harlow...

- Ce ne sont pas nos pratiques, le coupa Amer. Les gens sont ce qu’ils disent être. Et s'ils changent d'idendté nous aimons en connaître la raison. En particulier avant de les laisser entrer dans notre pays.
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Avant la révolution, deux ans plus tôt, seul Farouk était autorisé à posséder une voiture rouge. De cette façon, la police savait toujours que c'était lui qui fonçait imprudemment aux carrefours pour aller rendre visite à une de ses cinquante maîtresses. Mais à l'été 1952 le peuple avait finalement décidé qu'il en avait assez de ses manières corrompues et dépensières. On en avait marre de l'occupation britannique, qui durait depuis la construction du canal de Suez. On souffrait et on était encore piqués au vif par la défaite de notre armée mal équipée face à nos nouveaux ennemis mortels en Israël. Alors, après avoir conspiré des mois en secret, les Officiers libres de notre armée avaient organisé un coup d'Etat et le monarque séducteur avait pris le large sur son yacht dans le crépuscule méditerranéen.
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