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J'aime beaucoup la couverture de ce roman, représentant le mot Police à l'envers comme vu dans un rétroviseur avec l'ombre d'un avion projetée sur le sol.

Ce roman d'Hugo Boris nous entraine au coeur des interventions des policiers de terrain. Il va nous faire pénétrer dans leur quotidien constitué d'une variété infinie d'interventions, allant de la plus banale à la plus dramatique. Un sujet peu traité en littérature...

Les trois policiers, héros de ce roman, sont appelés pour une mission inhabituelle pour eux : la prise en charge d'un homme originaire du Tadjikistan, frappé de reconduite à la frontière. Les policiers vont devoir le véhiculer du centre de rétention à l'aéroport de Roissy. L'expulsion, un autre thème assez ignoré par la littérature...

Le récit se déroule en une sorte de huis clos dans une voiture de police par une nuit d'été caniculaire.

L'équipe de policiers comprend trois personnes.
Virginie, entrée dans la police par tradition familiale pour "aider les gens et chasser le bandit", qui doit subir un avortement le lendemain.
Aristide son amant, bout-en-train du commissariat, qui réalise que sa vie est vide de sens.
Erik, le chef de bord qui se sent abîmé par le métier au bout de 15 ans, son travail envahit complètement sa vie, il n'arrive plus à compartimenter, il est las "d'une vie où les journées s'émiettent en bouts de missions sans suite".
Ils sont tous à un tournant de leur vie.

Le quatrième personnage présent dans la voiture est le retenu, silencieux et effrayé. Les policiers se rendent rapidement compte que, renvoyer cet homme qui a dénoncé un réseau de traite humaine dans son pays et qui a été torturé, équivaut à le condamner à mort.

Virginie commence alors à douter, à éprouver de l'empathie pour l'homme assis à côté d'elle et à remettre en cause la sale besogne qu'on leur demande d'assurer. Sa prise de conscience va petit à petit contaminer Aristide puis Erik.

Hugo Boris parvient parfaitement à nous installer dans la voiture avec ces quatre personnages.

Ce roman se lit d'une traite et amène le lecteur à se demander ce qu'il aurait fait à leur place. Hugo Boris excelle dans l'analyse des sentiments des policiers, les policiers sont tous les trois très touchants et les passages sur la lassitude d'Erik, le plus âgé et le plus gradé, sonnent très justes.

L'originalité des thèmes abordés, l'écriture efficace d'Hugo Boris font de ce roman une belle réussite.





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Un livre court qui appréhende, d'une plume juste et agréable, le dur métier de policier. Difficulté du terrain, dilemme moral, problèmes personnels...tout est abordé avec une économie de mots, grandement suffisante pour nous faire ressentir toute une palette de sentiments : tristesse, colère, panique, amour...Un texte sans fard et sans clichés !
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Hugo Boris nous plonge dans un huis clos sous haute pression, préparez-vous à entrer dans cette voiture mais à ne pas en sortir indemne...

Nous faisons la connaissance de Virginie, une gardienne de la paix qui doit gérer à la fois une vie personnelle chaotique et une vie professionnelle tendue. Lorsque les deux se mêlent tout se complique et le lecteur apprend très vite qu'elle souhaite avorter d'un enfant qu'elle a eu avec le charmeur de la bande Aristide, ce qui n'est pas pour plaire à ce dernier... C'est ainsi que ces deux êtres et Erik vont devoir mener un homme à la frontière, un voyage synonyme de condamnation à mort...

Tout est fait pour que la tension monte progressivement au fil des pages, c'est le calme avant la tempête. Entre les rancoeurs personnelles, les réflexions existentielles et la morale de chaque protagoniste, il faudra un sang-froid hors norme pour réussir à rester de marbre face aux enjeux des heures décrites dans ce livre. Hugo Boris décrit le quotidien de la police avec une grande force narrative et sans jamais chercher à juger.

C'est une écriture à la fois très distante et pleine d'émotions, même si tout est raconté à la troisième personne on est vraiment intégré à ces péripéties. L'auteur souhaite éviter le cliché et plutôt mettre en avant des êtres complexes, uniques et qui font face à un véritable cas de conscience du fait de cette mission qui sort de leurs prérogatives habituelles.

En définitive, un roman court, intelligent et émouvant !
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Pas très facile à résumer ce livre si l'on veut ménager le suspense, il me faut être succinct et susciter l'envie de le lire, car il le mérite. C'est ma première lecture d'Hugo Boris et je tombe sur ce court roman au rythme rapide, haché, et bien qu'il ne s'y passe quasiment rien en terme d'action sur les 100/120 premières pages, il est passionnant. La tension monte pour le lecteur mais aussi entre les trois flics dans la voiture, le clandestin tadjik restant étonnamment silencieux et impassible. le texte est nerveux, vif, phrases courtes et/ou très ponctuées, vocabulaire simple, langage oral -pas mal de dialogues mais point trop. Il faut dire que la tension est plus que palpable entre Virginie et Aristide : ils ont couché ensemble, elle attend un enfant qu'elle ne veut pas garder, son mari ne sait rien ; lui, Aristide, un type un peu lourd, macho, réalise qu'il a laissé peut-être passer une occasion qui ne se représentera pas forcément : Virginie est une jolie femme, volontaire, courageuse, opiniâtre, une bonne policière, pas tout à fait libre mais presque.

Ces trois flics sont fatigués. Fatigués de ce qu'on leur demande de faire, de ne plus pouvoir couper entre vie privée et vie professionnelle. Fatigués des journées à rallonge. Flic, c'est un boulot qui colle à la peau. "En voiture, avant de démarrer, tant que l'anti-car-jacking ne s'est pas déclenché, il reste sur ses gardes. Même en jean, il est encore en tenue. Même au volant, avec les enfants qui chahutent à l'arrière, il est encore en patrouille. Dans les lieux publics, Pascale lui demande d'arrêter de dévisager les gens. C'est plus fort que lui, au point qu'on lui demande parfois : "On se connaît ?". Dans la rue, il insiste pour qu'elle tienne son sac côté immeuble. Dans les transports, pour qu'elle ne sorte pas son portable. Ils ont pour principe de ne pas se quitter fâchés. Parce qu'un jour, ce n'est peut-être pas lui qui l'appellera. C'est qu'il a épousé son travail d'abord, comme tous les flics du monde." (p.106)

Cette nuit sera celle des grands questionnements, des sentiments contradictoires qui les animent. Comment garder sa dignité en obéissant aveuglément aux ordres ? Quid de sa conscience ? de l'estime de soi ? Jusqu'où obéir ? Comment rester soi-même, ne pas avoir honte de ses actes ? Comment exister tout simplement ? Asomidin Tohirov, le clandestin sera le déclencheur involontaire de ce déferlement de questions. C'est lui, bien involontairement derechef, qui mettra les nerfs des trois flics à vif.

Admirablement mené, ce roman. le style colle aux heurts et aux prises de bec des trois protagonistes, à leurs doutes, leurs questionnements. Il se lit rapidement puisqu'on ne le lâche pas une fois ouvert. Ce n'est pas un polar même si les personnages principaux sont des flics, c'est un roman très fort sur la difficile question qui conclut la quatrième de couverture : "Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu'il va ?"
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Un policier est-il un citoyen comme un autre ? Doit-il appliquer les ordres, faire respecter les lois sans jamais se poser de question, sans jamais que ça conscience ne s'emmêle ? Ils sont 3 flics, chargés de transporter un homme vers l'avion qui va l'expulser de France. Une femme, deux hommes, trois caractères, mais aussi trois cheminements, entre obéissance et rébellion, entre doutes et solitude.
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Gardien de la paix. Un métier aux services de l'autre. Virginie, Erik et Aristide ont accepté une mission qui ne fait pas partie de leurs attributions habituelles : raccompagner un migrant à l'aéroport afin que celui-ci soit raccompagné dans son pays : une reconduite à la frontière. Mais dans l'habitacle où la tension reste palpable, Virginie ouvre l'enveloppe de liaison qu'il faudra remettre à l'aéroport.
de cet acte, les esprits s'échauffent : les interrogations sont nombreuses, et les volontés de chacun sont différentes. Entre ces policiers qui se connaissent bien, des silences entendus, des réflexions de franche camaraderie. Mais à côté d'eux : Asomidin Tohirov, un Tadjik, reconduit dans son pays. Les quelques heures qu'ils passent ensemble vont les transformer.

Dans le climat politique national et international actuel, je n'ai pu qu'être touchée par l'audace d'un tel roman. Hugo Boris nous fait part de l'évolution des personnages dans une ambiance pesante, voire étouffante. On lit, on aimerait aller vite pour connaitre le dénouement, et en même temps, on le redoute.

Avant de parler de l'histoire, j'aborderais ce qui m'a beaucoup frappé dans ce roman : les personnages. Virginie, Erik et Aristide sont Gardiens de la Paix. Virginie est enceinte d'Aristide, mais a programmé une IVG le lendemain de cette mission. Aristide est un homme charismatique, fort, mais qui cache une sensibilité que lui-même ignore. Enfin, Erik est leur supérieur, droit dans ses bottes, respectant les ordres et le rôle de chacun. Ce qui m'a frappé, c'est de retrouver ici non pas des agents, mais des humains, dans la complexité la plus complète de leurs sentiments. Je n'ai pas souvenir d'avoir retrouvé autant d'humanité dans un autre livre abordant des policiers souvent cantonnés à leur rôle d'agent, et c'est une bouffée d'oxygène : présenter ces hommes et femmes non pas par leur travail, mais uniquement par ce qu'ils sont au-delà de cet uniforme. Je me suis attachée à eux rapidement, l'auteur parvenant à toujours mettre en avant des souvenirs, des sensations, des sentiments proches du lecteur.

L'histoire pourrait être tirée de faits réels. Mais je n'ai pas senti d'implication politique dans ce livre. Hugo Boris décrit une réalité, de façon brutale, réaliste. Ce qui est intéressant, c'est de découvrir comment les gardiens de la paix évoluent dans cette histoire, et pas uniquement vis-à-vis de leur responsabilité professionnelle, mais surtout par rapport à leur vie privée, leurs affects. N'étant pas une mission habituelle pour l'équipe, le côté humain est davantage mis en avant.
Au milieu du livre, j'ai trouvé dommage qu'on ne parle que très peu d'Asomidin Tohirov. Mais au final, sa discrétion était plus pesante et appuyait davantage sur la psychologie des autres personnages. Et au final, je comprends ses silences et ses réticences. le monde mériterait d'être meilleur.

L'écriture de Hugo Boris est très agréable, facile d'accès et surtout impossible à lâcher : il parvient, dans un habitacle de voiture à faire émerger autant d'émotions que de réflexions. Un huit clos réussi, mais audacieux : on s'attend à de l'action, des échanges plus musclés. J'ai apprécié qu'il ne s'agisse pas d'un livre purement politique, ce qui aurait rebuté ma lecture. Au contraire, Hugo Boris est resté proche de l'humain, dans son histoire et dans écriture. Un bémol ? J'aurais aimé une introspection aussi approfondie pour Aristide et Erik que l'auteur ne l'a fait pour Virginie.

Chaque lecteur pourra se faire une morale de ce livre. En l'achevant, je me suis demandé si nous devions tout accepter du moment où c'était notre "travail". L'auteur touche une corde sensible.

En bref :
Un livre brut, sans concession sur des événements actuels. Un livre qui fait réfléchir alors que le climat politique international n'est pas au beau fixe...
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Toute la finesse des flics en tenue !
Une patrouille de trois lourdauds vont prendre en charge un étranger pour reconduite à la frontière.
Ils sont bien épais et parlent comme des charretiers.
Mais avec cette mission, Hugo Boris va percer ces carapaces qui ressemblent plus à une armure. Être confrontés à la misère sociale avec des vies personnelles difficiles, les trois flics se protègent pour ne pas sombrer. Ils se voient héros du quotidien, virils et machistes pour les deux hommes.
Mais leur humanité n'est que masquée. Insidieuse, elle revient et les emporte dans la trahison de l'uniforme.
Le récit haletant est dans l'action. J'aurais aimé appuyer sur pause pour mieux sentir le combat intérieur des personnages. Mais il n'est que survolé.
Hugo Boris a préféré s'en tenir aux codes du polar.
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Trois gardiens de la paix font équipe et se retrouvent sur une mission inhabituelle, reconduire un réfugié à la frontière. C'est à partir de cet évènement que l'auteur décrit et suit les pensées des personnages. Notamment les relations qu'ils entretiennent et leurs réactions face à cette injonction hiérarchique. La tension monte progressivement et les certitudes vacillent. Hugo Boris écrit un roman haletant, qu'on ne lâche pas et qui fait réfléchir.
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Coup de poing et coup au coeur

Trois flics sont chargés d'une mission inhabituelle pour eux, escorter jusqu'à Roissy un tadjik qui s'est vu dénier le statut de réfugié. Retour au pays, direction la mort car c'est probablement ce qui l'attend au bout du voyage. Mais c'est bien connu, les flics ça ne pense pas, ça n'a pas d'état d'âme...
Au cours du trajet entre Vincennes et Roissy dans le huis clos de la voiture de police, ce sont quatre histoires personnelles qui vont se télescoper.
Ce court roman n'est pas un polar, c'est un livre qui parle de la police, de la vraie, des hommes et des femmes qui sont là pour servir et protéger et qui sont confrontés à des situations intenables... C'est un roman noir, très noir qui nous met aussi face à nos contradictions (la France, terre d'asile et des droits de l'homme ?), un roman violent, bouleversant et profondément marquant.
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Dans cet ouvrage, Hugo Boris nous plonge dans le quotidien des gardiens de la paix.
Trois flics. Trois vies. Trois histoires.
Une auto. Un huit-clos.
Une escorte. Un réfugié tadjik.
La mort guette...
Que faire ?
Le reconduire ?
Enfreindre les ordres ?
Et nous, qu'aurions-nous fait à leur place ?

Un roman puissant, percutant.
Un récit réaliste.
Émotionnellement bouleversant.
Un roman NÉCESSAIRE à l'heure où l'humanité des forces de l'ordre est (trop) souvent dénigrée.

Chacun(e) a ses failles, ses problèmes personnels.
Il ne faut pas oublier que derrière l'uniforme, se cache un homme, une femme, un être humain à part entière.
Je trouve ça tellement injuste de généraliser et de tou(te)s les mettre dans le même panier...
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