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Penelope Green tome 1 sur 4
EAN : 9782203035430
311 pages
Casterman (14/09/2011)
4.07/5   155 notes
Résumé :
Londres, années 1880. James Alec Green, surnommé JAG ou le jaguar, journaliste au Early Morning News, meurt après être tombé dans les eaux glacées de la Tamise au cours de l’une de ses enquêtes. Mais au préalable, il a fait le nécessaire pour que sa fille unique Penelope, 17 ans, puisse vivre seule en toute indépendance et sans souci financier. Il lui a aussi légué la passion du journalisme, dont la jeune fille rêve de faire à son tour son métier.

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Que lire après Penelope Green, tome 1 : La chanson des enfants perdus Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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Béatrice Bottet, auteur de la série du "Grimoire au rubis", entame une nouvelle série mettant en scène Penelope Green, 17 ans, vivant à Londres dans les années 1880, récemment orpheline à la suite du décès de son père et bien décidée à suivre les pas de ce dernier en devant journaliste au Early Morning News : "Le Early Morning News était un journal qui tenait une place fort honorable parmi ses confrères, c'était entendu. Pour n'importe quel journaliste, c'était un honneur d'y voir ses articles publiés, surtout ses articles d'investigation.".
Pour sa première enquête, Penelope a d'ailleurs décidé de reprendre un dossier qui préoccupait son père : l'affaire du 21 Foxglove Court émaillée d'une complainte, la chanson des enfants perdus, clé de ce roman.

Béatrice Bottet avait déjà démontré avec le "Grimoire au rubis" une aisance à créer des histoires se greffant sur l'Histoire au sens large peuplées de personnages aussi divers que variés et tous très attachants.
Avec Penelope Green, il en va de même et c'est non seulement avec facilité mais également avec plaisir que le lecteur découvre cette héroïne, s'y attache et suit ses aventures trépidantes dans le Londres de la fin du 19ème siècle.
Bien qu'elle s'en défende, Penelope est féministe avant l'heure en souhaitant exercer un métier d'homme, en voulant vivre libre, selon ses choix et indépendante, repoussant soupirants et demandes en mariage : "Elle ne serait jamais une femme rangée. Elle serait journaliste.".
Il faut bien reconnaître qu'elle peut se le permettre, son père l'ayant laissé à l'abri du besoin, et puis il s'agit d'une héroïne de roman, quelques digressions par rapport à la réalité sont donc permises.
Certes, l'enquête est facilitée par un nombre de suspects restreints, je n'ai donc pas eu de réelle surprise à l'annonce du coupable à la fin du livre, ayant déjà ma petite idée depuis un moment.
Il n'en reste pas moins que ce premier tome des aventures de Penelope est écrit dans un style fluide et agréable à lire, que l'histoire est bien construite et se suit avec plaisir, d'autant plus que Béatrice Bottet s'est attachée à retranscrire le plus fidèlement possible les différents quartiers de Londres à cette époque et qu'elle y promène son lecteur d'une main experte.
Les deux personnages principaux, Penelope et Cyprien, sont aussi attachants l'un que l'autre bien qu'ils aient des caractères opposés.
Ce duo et cette amitié fonctionnent bien, quoi qu'il apparaisse que cette amitié pourrait bien se transformer en un autre sentiment d'ici les prochaines aventures de Penelope à travers le monde.
Ce livre est plutôt destiné à un jeune public mais je trouve qu'il peut se lire à tout âge, d'autant que l'auteur n'épargne pas à son héroïne quelques passages difficiles et de cruauté à son égard.

La nouvelle série de Béatrice Bottet se révèle aussi bien écrite que celle du "Grimoire au rubis", avec les mêmes ingrédients qui ont fait son succès : des aventures sur une trame historique, des personnages attachants, une intrigue captivante, quelques pincées d'humour, le tout saupoudré de suspens dans les quartiers populaires de Londres en cette fin de 19ème siècle.
"La chanson des enfants perdus" est un livre rafraîchissant qui se lit avec plaisir et qui propulse Penelope Green dans la liste des héroïnes dont le lecteur a envie de suivre les aventures.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Londres, décembre dans les années 1880,

James Alec green meurt d'une pneumonie à cinquante ans, laissant sa fille Penelope toute seule, mais pas démunie ; journaliste-enquêteur au Early Morning News, il n'était pas sans fortune. Prévoyant, il a émancipé Penelope et l'a désignée héritière de ses biens.
Juste avant le décès, lorsque tous deux faisaient le tri dans les papiers, Penelope avait été surprise de voir la réaction de son père qui, à la vue d'un dossier, s'était emporté et avait jeté les documents dans le feu de la cheminée.
Quelques mois après, Penelope n'a pas oublié ce dossier lourd de nombreuses années d'investigation. Alors que les jeunes filles de son âge rêvent de prétendants, de noces et d'enfants, digne fille d'un enquêteur, elle s'imagine journaliste et se retrouve dans un fiacre à donner une adresse au cocher… 21, Foxglove Court. C'est le seul indice qu'elle a retenu…
Foxglove Court est dans un quartier de l'East End, c'est plus que misérable, c'est un purgatoire. Courageusement, malgré les regards vicieux et les quolibets qui l'accueillent, elle arpente les rues noires et se retrouve face à des musiciens. Leur mélodie est poignante, elle provoque sur Penelope plus que de l'admiration, elle l'envoûte… Son intrusion ne plaît pas. Molestée, elle est secourue par le vieil accordéoniste paralysé qui, pour maîtriser les antagonismes, clame aux autres sa protection envers la jeune demoiselle. Inquisiteur, il questionne Penelope… Que veut-elle ?

Le même jour, le Nicanon, navire de marchandises revenant de Chine, rentre au port. Cyprien Bonnaventure débarque le temps de l'escale et trouve un hébergement chez des drapiers peu sympathiques. Jeune français, marin aventurier d'une vingtaine d'années, possédant une petite fortune en pépite d'or, il est confiant en l'avenir et sa bonne étoile.

Le lendemain, sur les ordres de son maître Herbert Cox, l'accordéoniste, le Serin, un jeune musicien de la troupe, accompagne Penelope au 21. le lieu est sinistre, comme hanté, noir, aucune lumière ne filtre un rai. La petite voisine raconte que depuis près d'un an, plus personne n'ose s'aventurer ici. Jack, un joueur de mandoline, s'était fait égorger. L'affaire avait suscité seulement quelques lignes dans les journaux et avait été oubliée des services de police. Avant de partir, Penelope jette un dernier regard sur les lieux du crime… et trouve un bijou, un médaillon fantaisie serti de verroteries.
C'est chez son nouvel ami le professeur Cox, qu'elle reçoit des confidences sur le drame et sur l'habitation qui était louée à des gentlemen, et c'est chez elle qu'elle se documente sur l'étrange médaillon représentant trois têtes de femmes nommées les Erinyes, les déesses infernales de la vengeance.
Annotant tous les points de son début d'enquête, présentant toutes les interrogations qui la tarabustent, Penelope pense à son père… Pourquoi cette histoire le tourmentait ?

Penelope et Cyprien vont se croiser. Cyprien va devenir le garde du corps de Penelope. L'affaire va s'enflammer. Une sorte de marionnettiste machiavélique joue depuis des années avec les consciences… il est l'ogre qui prend les enfants la nuit et qui les perd.

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Ce premier tome m'a convaincue de lire les autres de la série. Déjà séduite par l'auteur Béatrice Bottet, avec « Rose-Aimée », j'ai retrouvé l'intelligence de sa plume, sa minutie à peindre le tableau d'une époque et, comme un fil conducteur d'un roman à un autre, la musique. L'action du roman commence un 9 avril. L'enquête se suit au jour le jour jusqu'à son dénouement le 17 avril.
Passionnante et tragique, l'histoire nous emmène dans les quartiers oubliés du Londres victorien où Penelope, jeune fille qui refuse les conventions, fait ses premières armes de journaliste. Peut-être encore trop jeune pour se ranger dans la catégorie des suffragettes, elle n'aspire pour le moment qu'à sa liberté sans corset et aux héroïques équipées. Formée par son père, elle est une personne capable, de bonne volonté et curieuse de la vie. Même si parfois sa perspicacité laisse à désirer, elle peut se montrer subtile et ingénieuse. Aidée de Cyprien, elle se montre plus téméraire.
Autre figure de la série, Cyprien Bonnaventure… Jeune homme charmeur, aimable, souriant, il est le hardi chevalier de sa dame. D'une nature heureuse, il prend la vie comme elle lui vient, sans chercher de complication et d'entrave.
Tous deux forment un beau duo de justiciers ; jeunes, braves, déterminés, entreprenants.
L'intrigue est bien malheureuse. Si on soupçonne dès le début le meurtrier, on ne peut se douter du mobile, du canevas qui s'est ourdi et de la conclusion cruelle et meurtrière. La thématique est encore cette division du monde, les nantis et les pauvres, et la partialité de la justice.

Une très bonne série à lire… qui me rappelle ma copine Enola Holmes.
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Un réel coup de coeur pour ce premier tome, il réunit une grande maîtrise dans la complexité de l'histoire et de ses personnages avec un travail soigné autour de l'ère victorienne et de son vocabulaire.

Mon enthousiasme n'a cessé d'augmenter au fil des pages. L'histoire est loin d'être simple, elle se complexifie d'indices en indices. Ces derniers sont d'ailleurs bien distillés, car à peine dès qu'un nouvel indice pointe son nez, on se retrouve avec des foules de questions aux lèvres. Il est même difficile de trouver le fin mot de toute cette affaire. L'intrigue est bien ficelée et on se laisse très facilement prendre dans l'enquête menée par miss Green. le dénouement est très inattendu, je ne m'y serais jamais attendue à une telle fin. le coupable, la vérité, ce changement m'a laissée bouche bée, l'auteure a su mener son histoire d'une main de maître, car elle m'a bien eu !

Les protagonistes sont bien travaillés, ils ont tous leurs passés, leurs personnalités, des hauts et des bas, ils ne sont ni tout noirs, ni tout blancs ; ça fait extrêmement plaisir et cela rend la lecture d'autant plus agréable et prenante. Cyprien est un jeune marin français qui m'a énormément amusée, il est très sympathique et attachant. Les enfants dont s'occupe Cox ne sont pas aussi présents que je l'aurais souhaité, mais je pense comprendre pourquoi après lecture, néanmoins, je les trouve attachants à leur manière, surtout Maeve.

Chaque personnage est bien pensé, mais Penny, notre journaliste en devenir, l'est plus que les autres, elle apprend à vivre seule, à se rendre dans l'East End, à fouiner pour découvrir la vérité... Toutefois, je reconnais, elle n'est pas aussi logique et forte que je l'espérais. Elle est très cultivée, volontaire et sympathique, on entre vite dans ses pensées, mais je lui trouve un manque flagrant de bon sens. Quand je regarde une autre héroïne Enola Holmes (protagoniste de Nancy Springer), Penny n'a pas eu l'idée de se déguiser pour mieux passer dans l'East End, un quartier très mal famé de Londres. Enola, elle le sait d'emblée, c'est une évidence et pourtant Enola n'est pas londonienne. Malgré ces petits couacs, la lecture est agréable.

La relation entre Penny et Cyprien est touchante, leur amitié est sincère et se renforce au gré de leurs aventures. Les scènes entre Penny, Wilfrid (son prétendant) et la mère de ce dernier sont juste à éclater de rire, l'hilarité est au rendez-vous. J'aime l'évolution de Penny au fur et à mesure qu'avance l'enquête.

Le style de l'auteure est soignée. le phrasé de l'époque, le vocabulaire concernant les objets, les expressions ou les vêtements est respecté sur toute la ligne, les lieux londoniens sont présents. On est totalement immergés en pleine ère victorienne et les bas-fonds de Londres sont très impressionnants dans leur réalisme. J'aime ce travail soutenu dont a fait preuve l'auteur pour crédibiliser son univers, le tout avec fluidité et simplicité dans la compréhension. C'est un vrai régal à lire.

En conclusion, j'ai été très impressionnée par ce premier tome relatant l'affaire de Foxglove court menée par miss Green. le texte est travaillé et l'ère victorienne est respectée, c'est un réel voyage dans le temps. Notre héroïne est déterminée à faire toute la lumière malgré les embûches, les indices sont bien distillés dans une enquête menée avec brio. Les personnages sont attachants et l'histoire prenante, je conseille ce livre !
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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Dans ce livre, nous suivons Pénélope Green, une jeune fille de bonne famille qui vient tout juste de perdre son père et qui se retrouve un peu seule au monde, orpheline. Elle décide de se prendre en main après quelques mois de deuil et de suivre les traces de son paternel, qui était journaliste pour un journal prestigieux. Pour sa première enquête, elle reprend un dossier que son père a brûlé sur son lit de mort et dont elle n'a aperçu qu'une adresse qui va la conduire dans les quartiers malfamés de Londres...

Publié aux Editions Carterman, La chanson des enfants perdus est le premier tome de la nouvelle série de Béatrice Bottet : Pénélope Green. Ecrit dans un genre plutôt d'aventure, ce roman d'un peu plus de 300 pages nous entraîne dans une société anglaise de 1880 où devenir journaliste pour une femme de son rang est absolument scandaleux ! (pour une femme tout court je crois !)

Nous y suivons Pénélope Green qui sort tout juste du deuil de son père. C'est une jeune fille au caractère bien trempé, féministe jusqu'au bout des ongles (mais vu l'époque et les remarques incessantes qu'elle doit essuyer de la part d'une gente masculine bien machiste, il y a de quoi !) et un peu du genre "Je fais ce que je veux !" Si on peut la décrire comme étant courageuse, dire qu'elle n'a pas froid au yeux... je dirais surtout d'elle qu'elle assez intrépide et plutôt imprudente. On se rend rapidement compte que même si elle transgresse dans son milieu, elle a quand même vécu dans un monde de richesse où tout allait bien (ou mieux que dans les quartiers malfamés de Londres) et qu'elle ne connait absolument rien au "monde" qu'elle va découvrir. Intrépidité et imprudence qui côtoient une naïveté qui va bien lui jouer des tours ! Elle se méfie pourtant assez mais pas comme il faut, accordant sa confiance peut-être un peu trop rapidement avec certains personnages (avec raison ?). C'est aussi une jeune femme qui aime se faire obéir !
Bref, une héroïne bien comme il faut malgré quelques fois où l'envie de la rappeler à l'ordre nous saisit !

Le petit défaut de ce bouquin bien plus qu'agréable, à la limite du coup de coeur quand même !, est une trame assez facile à deviner (peut-être que le côté "young" est majeur dans ce livre...) mais qui est rattrapée par une écriture fluide et qui nous entraîne très rapidement, retranscrivant émotions avec parfois trop de précision (ce qui nous horrifie), justesse et simplicité. Malgré cette trame rapide à deviner qui gâche les coups de théâtres, nous avons là une très belle aventure, avec n'empêche quelques faits notamment impossible à deviner et un roman assez... horrifiant par certains abords, par certains personnages. La fin est tout simplement... Wahou ! et c'est vraiment cette impression qui reste à la fin du livre. Les cinquante dernières pages se dévorent quand bien même on avait déjà deviné... On ne s'attend pas à ça, à ces évènements, à ce dénouement, à cette horreur (ce n'est pourtant pas un roman d'horreur mais j'en suis ressortie avec cette impression : "horrifiée" ! )

Autant vous dire que je ne m'attendais absolument pas à ça et que j'en suis plus que ravie ! J'ai lu le livre d'une traite : les pages se tournent très rapidement, l'aventure est vraiment prenante (même quand on pense avoir deviné ! (et qu'on a raison !)) et c'est avec plaisir que j'attends le prochain tome !
J'omets de parler des personnages secondaires avec intention car ce sont justement ces personnages que j'ai jugé intéressants, horrifiants notamment ceux venant des quartiers malfamés, (ce qui traduit bien une différence de condition !)

Que peut-on conclure de ce petit livre ?

C'est vraiment un livre différent ce qu'on pourrait s'attendre ! Il a vraiment su me surprendre malgré une trame assez simple à deviner, par l'évolution des personnages, par les émotions auxquels je ne m'attendais pas ! L'écriture de l'auteure nous saisit et nous entraîne ! L'héroïne est attachante, bien qu'on n'aimerait parfois la rappeler à l'ordre ! Un roman que peut-être certain décriront comme trop jeunesse, mais qui a su me séduire et qui n'est pas passé loin du coup de coeur ! J'attends la suite avec impatience ! (suite qui malgré la fin de l'aventure dans ce tome, aura tout de même une certaine continuité avec celui !)

Je le recommande à tous, dès 13/14 ans, pour une lecture agréable et simple ! Je ne le recommande pas forcément aux personnes amateurs de grande enquête, mais aux autres : Pénélope Green saura vous séduire ! (je pense !)
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Jeune femme courageuse et indépendante dans le Londres victorien, Pénélope va affronter bien des dangers pour mener sa première enquête..

"Londres, années 1880, James Alec Green, surnommé JAG ou le jaguar, journaliste au Early Morning news, meurt après être tombé dans les eaux glacées de la Tamise au cours de l'une de ses enquêtes. Mais au préalable il a fait le nécéssaire pour que sa fille unique, Pénélope, 17 ans, puisse vivre seule en toute indépendance et sans souci financier. Il lui a aussi légué la passion du journalisme. Afin de faire ses preuves, Pénélope choisit d'enquêter sur un dossier mystérieux qui semblait beaucoup préoccuper son père: l'affaire du 21 Foxglove Court"

Elles commencent à être nombreuses les héroïnes de ce type, jeunes filles dégourdies, féministes avant l'heure, aventurières et farouches, qui vont bousculer un peu la morale bourgeoise victorienne pour vivre leur vie, résoudre des mystères, tout en développant leur personnalité et leur part de féminité. de Sally Lockart à Enola Holmes, en passant par les héroïnes de "The Agency" et bien d'autres, on aime à les accompagner dans leurs aventures, et Pénélope -appellez la Penny- ne déroge pas à la règle...

Béatrice Bottet est maître dans l'art de la description et de l'ambiance historique, aucun souci côté réalisme donc, et le frisson est ici assuré dans les ruelles sombres et glauques des faubourgs malfamés de Londres! Les personnages sont délicieux; caricaturaux lorsqu'il s'agit de prétendants pâlots et guindés de la haute bourgeoisie, émouvants tels les fameux enfants perdus, absolument fascinants comme ce méchant qui se faisait d'abord passer pour un bienfaiteur et qui berne même notre héroïne...Bien sûr Pénélope va trouver un allié -et plus parce qu'affinités- en la charmante personne d'un marin français.

Bien que l'issue sentimentale soit sans surprise et que l'on devine qui est le coupable machiavélique bien avant l'héroïne, l'intrigue reste efficace et prenante; comme l'est la chanson des enfants perdus, et l'on tient à suivre l'aventure dramatique jusqu'au bout. Ce qui en fait un roman accessible aux plus jeunes (mes zélèves le tentent dès la sixième pour certains et s'en sortent avec plaisir) et plaisant pour tous. Avec une fin qui ouvre la porte aux aventures suivantes, déjà parues:

Le tome 2: "L'Affaire Bluewaters" se passe à New York, le 3 "L'Eventail de Madame Li", nous emmène en Asie!! A suivre pour voyager en bonne compagnie!!
Lien : http://petitesmadeleines.hau..
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critiques presse (1)
LeFigaro
14 octobre 2011
L'auteur dépeint avec beaucoup de fraîcheur les tribulations d'une apprentie reporter qui cherche à s'émanciper d'une condition féminine dictée d'avance dans cette Europe de la fin du XIX e siècle. Pour les tomes qui suivront, l'auteur a prévu de faire voyager son héroïne dans d'autres villes. Un gage d'avenir pour ce Phileas Fogg en jupon.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Où pouvait bien se trouver Foxglove Court ? Les rues misérables se ressemblaient toutes, maisons minables aux murs de briques noircies, rues étroites et défoncées pleines de fange, d’ordures, de flaques malodorantes. Çà et là, à des coins de venelles, des boutiques sombres et miteuses dont on se demandait avec effarement quelles pauvres merveilles elles pouvaient abriter. Ici ou là, des enseignes à trois boules désignaient des échoppes de prêteurs sur gages, alternant avec des pubs qui s’efforçaient d’attirer l’œil : appuis de fenêtres colorés, quinquets allumés, bien que fuligineux, enseignes dont certaines avaient même une touche de doré. S’en échappaient des bruits, des odeurs, des gens étranges, sûrement de sac et de corde. On y braillait des chansons et on y poussait des cris, voilà tout ce que Penelope pouvait en juger en jetant un coup d’œil furtif vers les fenêtres obscurcies. Elle fit des détours prudents en passant devant ces pubs qui pouvaient s’ouvrir sur n’importe quel marin en goguette, n’importe quelle prostituée imbibée de gin, n’importe quel ouvrier des manufactures venu claquer là un bien piètre salaire. La lie de la société. Un monde dont elle n’ignorait évidemment pas qu’il existât, mais auquel elle n’avait jamais eu à se frotter.

Les livres et les journaux décrivaient abondamment l’indigence des bas quartiers, les œuvres de bienfaisance alertaient l’opinion tout en essayant de faire pression sur le gouvernement pour que cesse le scandale de la misère et de l’horreur quotidienne. Penelope avait lu certaines choses sur ces sujets. Jamais elle ne se serait imaginé que la réalité correspondait à cela, ces rues infâmes, ces maisons lépreuses, ces pavés gluants, ces cris vulgaires, cette odeur infecte qui planait avec insistance. Depuis qu’elle avait quitté l’orchestre de rue, la réalité la rattrapait et elle en avait le cœur soulevé de dégoût et l’âme prise de compassion pour les malheureux qui vivaient ici.
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— Ma petite demoiselle, dit l’homme quand elle se fut calmée, sachez que vous avez été fort imprudente de vous aventurer par ici. Il y a beaucoup de gens pauvres et honnêtes dans l’East End, mais il y a aussi de sacrés malfaiteurs, des tireurs de couteaux, des proxénètes qui vous auraient mise dans leur cheptel, des mégères qui auraient très bien su vous défigurer…

— Oh… fit Penny en plongeant le visage dans ses mains.

— Personne ne vous fera de mal, maintenant. Je me flatte d’avoir une certaine influence ici. Mais il ne faut pas trop tirer sur la ficelle. Nous allons vous raccompagner.

— Mais… fit Penny.

— Ah oui. C’est vrai. Vous cherchiez Foxglove Court, fit le paralytique en ordonnant d’un geste à ses porteurs de se mettre en route. Et pourquoi donc, je vous prie ? Je peux peut-être vous aider.

— C’est pour… pour une… J’ai une enquête en route. Je… je suis journaliste… bredouilla-t-elle.

— Journaliste ? Comme c’est intéressant ! apprécia l’accordéoniste. Et vous comptez enquêter à Foxglove Court ?

— C’est cela. Vous… pouvez m’y conduire ?

— Non mademoiselle. Quand j’ai parlé de vous accompagner, c’était à la station de fiacres.

Penny soupira de soulagement. Au fond, elle préférait cela. Elle ramassa son chapeau, refit rapidement son chignon et emboîta le pas aux porteurs de l’infirme.

— Mais si vous voulez vraiment continuer à enquêter, revenez demain, vers midi. À la petite place où vous nous avez vus tout à l’heure. Quelqu’un vous mènera. Ensuite, miss, vous serez gentille de revenir me parler un peu. Je ne marche pas, voyez-vous. C’est le monde qui vient à moi et j’en suis curieux. Une journaliste, pensez donc ! Je ne vais pas laisser passer l’aubaine !

— Av… av… avec plaisir, balbutia-t-elle, glacée et reconnaissante à la fois.
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— Moi, dit le type, du haut de son siège, avec un agaçant air supérieur, j’irai pas plus loin.

— On avait dit jusqu’à Foxglove Court, fit Penelope, aussi glaciale qu’elle le put. Et je vous rappelle que j’ai payé d’avance.

Elle ne dédaignait pas, quand les circonstances l’exigeaient, d’arborer ce petit air autoritaire et pincé des filles de la bonne société, et elle s’y prenait à merveille.

— M’est complètement égal, dit le cocher. Moi j’avance pas plus loin. D’ailleurs lui non plus y veut pas, fit-il en désignant du menton son pauvre diable de cheval qui n’en demandait pas tant. Z’avez qu’à lui en parler. C’est pas pour lui, ces quartiers-là, le fiacre passera jamais. Trop petites rues, trop étroites.

— Et trop mal famées surtout, c’est ça ?

Car Penelope s’était bien rendu compte qu’on approchait d’un quartier douteux. À sa décharge, elle n’avait aucune idée de l’endroit où se trouvait Foxglove Court quand elle avait donné l’adresse au cocher.

— Et sauf votre respect, miss, à me mêler de c’ qui m’ regarde p’t’ ête pas, j’ vois pas trop ce que vous pourriez y faire, à Foxglove Court.

« Des affaires à moi, pensa-t-elle in petto, et ça ne vous regarde sûrement pas, en effet… »

— J’ vais pas plus loin, répéta le cocher tandis qu’elle se recroquevillait au fond de la banquette en exigeant qu’il continue.

En vain.

Il quitta son siège et ouvrit la portière avec une courbette.

Elle descendit de mauvaise grâce alors qu’il la plantait sur les pavés et remontait placidement à sa place. Le fiacre s’éloigna vers des quartiers plus civilisés.
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Elle posa les dossiers sur ses genoux et en lut les titres à voix haute. Son père lui fit faire des piles, mentionnant à quel service ou à quel collègue elle devrait les transmettre.

À la fin ne resta plus qu’un document qui portait pour titre : 21 Foxglove Court.

— Et celui-là, pour finir, annonça-t-elle en ouvrant la chemise cartonnée.

— Ne regarde pas ! fit alors James Alec Green dans un sursaut inattendu. Donne-moi cela.

Il saisit le dossier, mais des papiers divers glissèrent à terre, quelques photographies, des coupures de journaux, des lettres.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Penelope, intriguée, en ramassant le tas.

— Rien qui t’intéresse, répondit Green en remettant bien vite dans la chemise les papiers qu’elle lui tendit, comme s’il voulait les dissimuler. Aide-moi à me lever.

— Mais, papa, ce n’est pas raisonnable.

— Fais ce que je te dis !

Il tenait fermement le dossier Foxglove Court à la main et il se dirigea vers la cheminée. Là, d’un geste brusque, il jeta le tout au feu. Les flammes lancèrent de grandes lueurs jaunes et bientôt, sous le regard à la fois ébahi et consterné de Penelope, il ne resta plus que des cendres impalpables.
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- Chère Penelope, amorça-t-il en lui saisissant les mains. Je redoute que votre récent deuil ne soit trop difficile à supporter. La solitude, n'est-ce pas...

- Oh. Vous êtes venu me distraire.

- Vous tenir compagnie tout au plus, miss Green, enchaîna Mrs Hillier. Et dispenser les nécessaires conseils à la jeune fille que vous êtes. Tout d'abord, comment vous sentez-vous ?

- Au mieux, autant que cela soit possible trois mois à peine après la mort du dernier membre de ma famille.

- Vous ne portez pas le deuil, remarqua Mrs Hillier d'un air pincé.

- Je ne le porte PLUS, répondit Penelope, vexée de cette réplique perfide. Mon père lui-même m'a supplié de ne pas m'y contraindre. Je lui ai désobéi les deux premiers mois. Et maintenant, pour satisfaire ses dernières volontés, je reprends mes vêtements ordinaires.

- C'est inhabituel, susurra Mrs Hillier. Et un peu choquant, à vrai dire. Les convenances voudraient que vous respectiez au moins une année de deuil.

- Père me l'a interdit.

- Je vois, je vois...

Le fils interrompit cette réflexion maternelle qui se voulait compréhensive mais signifiait bien autre chose.
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