Jean-Yves Bouchaud a une belle écriture qui emporte le lecteur et le tient en haleine sur les pas de ses personnages. J'en avais fait l'expérience avec son roman
L'héritage du négrier. Et je l'ai vécu encore avec les mémoires d'un paysan vendéen. Cette fois, c'est le coeur serré et bien souvent des larmes coulant sur mes joues que j'ai parcouru pratiquement d'une traite Les
mémoires de guerre d'un paysan vendéen. Ce roman historique est à lire par tous ceux qui s'intéressent à cette sombre période de l'histoire française, une histoire dont je n'aurais jamais entendu parler si ma famille n'avait été sensible au destin vendéen et si le hasard de la vie ne m'avait menée dans les Mauges. Lisez ces mémoires guerre. Vous comprendrez pourquoi personne ne tire de feu d'artifice le 14 juillet dans un vaste territoire sud Loire allant
De Nantes à Angers et à La Roche-sur-Yon. Vous comprendrez pourquoi il n'y a que très peu de vieilles maisons de pierre dans cette contrée et pourquoi les églises sont des bâtisses du 19eme siècle. C'est que le territoire a été mis à feu et à sang par les colonnes infernales. Pourquoi la République n'a-t-elle jamais demandé pardon pour les atrocités commises ? Quelle justification peut-elle trouver à des massacres d'enfants (plus de 70 enfants assassinés dans le village à côté de celui où je vis) ? Mais
Jean-Yves Bouchaud n'encense pas pour autant les vendéens. Il couche sur le papier leurs états d'âmes, les raisons qui les ont poussés à prendre les armes, ce que représentait cette armée de paysans. Ils refusaient que leurs enfants aillent se battre pour des causes qui ne les regardaient pas. Ils étaient pieux et voulaient poursuivre leur culte comme ils l'avaient toujours fait. La République est mise face à ses contradictions, et l'âme humaine aussi.
Jean-Yves Bouchaud donne vie aux nombreuses plaques en memoire des personnes assassinées qui émaillent notre campagne. Plus jamais ça. Il n'y a pas besoin de prendre des exemples à l'autre bout du monde. Cela s'est passé chez nous.