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sur 4576 notes
La planète des singes ( apes ) est un petit roman de SF populaire qui gagne à être connu et lu .
Il est superbement bien ficelé . La trame narrative est souvent au bord ou en plein , tragique ou encore au bord du drame plus ou moins spectaculaire .
L'action est très bien amenée et elle est constamment au coeur de ce récit assez court qui trouvera encore le temps malgré tout , de nous parler un peu et utilement , d'amours impossibles .
La manière dont l'histoire globale de cet univers par exemple , est amenée dans ce bref récit exigeant et dans ce récit magistral est hallucinante d'éloquence , simplement de par la force brute et économe , de certaines des images employées .
Je prends la liberté d'en citer une ou deux , une poupée d'apparence humaine , usée par le temps , qui parle et qui est habillée , qui vient inopinément bousculer des certitudes , ou bien encore des milliers de singes anthropoïdes au bas d'une rampe d'atterrissages , qui calment et douche le lecteur , à point nommé .
Si une guenon , pas bête , courageuse , assez sensible à sa manière et femelle primate de son état , aux responsabilités appréciables en recherche ( d'éthologie , zoologie ) parvient à établir le contact avec un homme et à entretenir avec lui une relation privilégiée faite de compréhension mutuelle et d'amour impossible. Un amour avec lui , l'homme , qui est subtilement non déclaré , déclarable ( et presque réciproque ) .
Vous comprendrez alors le caractère encore plus scandaleux de ce texte , avec le parallèle qu'il tisse indirectement mais clairement , avec celui de la négation du droit au mariage , entre des noirs et blancs ( pourtant misérables humains supérieur de leur état ) . Ce qui évoque clairement la ségrégation aux states et l'apartheid en Afrique du Sud , mai qui développe aussi la vision trop idéaliste que l'on pouvait se faire des sociétés créoles , réputés à tort historiquement plus ouvertes .
Des découvertes archéologiques percutantes rendent très vivantes , la remémoration des évènements qui permirent la montée des singes et la mise en place d'une société simiesque assez créoles finalement , plusieurs castes , en fonction des espèces simiesques , qui sont dans cet univers enfermés dans une typologie qui assortie race et aptitudes professionnelles , ça encore c'est une idée qui planait chez d'autres grands anthropoïdes à l'époque où ce roman a paru , à savoir : les hommes , qui ne manquaient pas non plus de préjugés " simiesques "....
Bref , la planète des singes est un petit texte de qualité qui vient certes dénoncer ce monde de singes , imparfait , raciste , à la limite de l'obscurantisme et largement perfectible démocratie , imparfaite .
Tout vient mettre en lumière le fait que notre monde est lui aussi loin d'être le meilleur des mondes possibles .
Un petit bijou de roman populaire , une caractérisation parfaite , de l' action soutenue , des descriptions percutantes avec des moments poignants qui peuvent laisser des traces inoubliables sur les rétines du lecteur , tel que cette épique et époustouflante chasse à l'homme au début du roman , qui est un des sommets tragiques du genre et dont l'éloquence est aussi abrupte que la violence idéologique qu'elle sous-tend , et qui se déploie impitoyablement , intensément et spectaculairement , pendant et aussi bien que après la chasse .
Un roman à découvrir , car souvent , un texte que l'on croit à tort connaître , à cause de tous ces films qui sans véritablement le trahir , viennent , le trahir néanmoins .
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Qui n'a jamais entendu parler de la Planète des Singes ? Beaucoup ont vu des adaptations, un peu moins l'ont lu. Les différences, dit-on (car je ne l'ai pas vu en film), sont assez importantes entre les versions cinématographiques et littéraire. Je ne peux en juger.

Je m'en veux d'en rappeler brièvement le synopsis tant il doit être connu du plus grand nombre, mais sait-on jamais : un groupe de trois terriens, le professeur Antelle, son second et le journaliste Ulysse Mérou qui est notre narrateur abordent une exoplanète. Celle-ci gravite autour de la géante rouge de la constellation d'Orion, Bételgeuse.

Survolant la planète, que les trois terriens baptisent Soror, ils constatent qu'elle semble habitée, receler des villes et que, dans ses parties restées sauvages et boisées, on y trouve des êtres humains en tout point comparables à nous, sauf en ce qui concerne le langage et le mode de vie. Ils sont rigoureusement nus et grognants.

Ulysse Mérou s'en étonne alors qu'il admire une magnifique humaine sororienne au moment précis où, une gigantesque battue à l'homme est organisée. Beaucoup d'hommes indigènes sont tués, de même que le second de l'expédition. D'autres sont capturés, parmi lesquels, Antelle et Mérou.

Le sel de la chose, c'est que les chasseurs en question sont, vous vous en doutez, de grands singes anthopoïdes (gorilles, chimpanzés, orang-outangs). Les hommes capturés vont finir dans des cages et servir à des expérimentations animales… Et je n'en dirai pas davantage.

C'est un livre qui se lit très facilement, très rapidement et sans ennui. le style est sobre et efficace. Voilà, selon moi, les principales qualités de ce roman. Pour le reste, je ne vous cache pas que j'ai été globalement déçue.

J'ai principalement été désappointée par le manque d'imagination tout au long de la narration. La planète Soror, lieu principal de l'action, est une plus-que-jumelle de la Terre car tout y est " comme sur la Terre ". L'auteur s'est juste senti obligé, à un moment, pour faire " exotique ", de parler d'un chameau à trois bosses, ce que j'ai trouvé carrément pathétique d'un point de vue de l'imagination.

Quand on sait le foisonnement, l'inventivité, l'originalité de la nature elle-même, rien que sur la Terre sans aller chercher plus loin, c'en est presque affligeant. Si je puis me permettre, si vous voulez vraiment vous régaler quant à l'imagination et aux bestioles insolites, n'espérez rien de ce roman, allez plutôt directement lire l'essai de Stephen Jay Gould intitulé La Vie est Belle, où il nous présente quelques unes des innombrables solutions évolutives qui ont effectivement existé sur Terre dans les temps anciens et que les grandes extinctions ont fait disparaître à jamais.

Oui, car il est bien là le problème, cela manque cruellement d'originalité et d'inventivité. Finalement, tout le roman se résume à l'interrogation suivante : Et si les hommes étaient des singes et les singes des hommes ? Il ne s'agit, purement et simplement, que d'une inversion des rôles, ayant pour but de nous faire réfléchir sur la cruauté de nos comportements vis-à-vis des singes anthropoïdes (ou des animaux en général) et sur la fragilité de l'édifice qu'est notre civilisation.

Mais sorti de cela, rien de nouveau sous le soleil ni sous Bételgeuse. Moi qui ne lis quasiment jamais de SF mais par contre beaucoup de classiques, je puis vous affirmer que Pierre Boulle n'a fait que reprendre une formule extrêmement ancienne et qu'on peut faire remonter loin, loin, loin dans la littérature française, jusque chez Marivaux qui a produit exactement la même chose avec ses deux pièces La Colonie (où les femmes prenaient la place des hommes et réciproquement) ou L'Île des Esclaves (où les serviteurs prenaient la place des maîtres et réciproquement).

J'ai aussi été très déçue de constater que lorsque les singes prennent le pouvoir, ils essaient de " singer " le comportement et les buts des hommes. C'est d'une part, très hautement improbable, et d'autre part, c'est le décalage des fins et des moyens qui aurait été intéressant à développer, selon moi, pas la reproduction millimétrique de ce qu'on connaît déjà.

De même, comment être convaincue par la transformation subite du professeur Antelle en humain inférieur sitôt mis au contact des humains inférieurs ? Comment être convaincue par le fait que le fils du narrateur et de l'indigène Nova puisse former des mots aussi rapidement avec une mère qui ne parle pas ? Enfin bref, c'est tellement improbable, tellement bancal d'un simple point de vue logique et/ou psychologique que cela m'a empêchée d'être transportée par la narration.

Même chose, comment, à l'ère des voyages interstellaires et des conquêtes spatiales de grande envergure, peut-on imaginer que le protagoniste écrirait ses mémoires sur du papier et l'enfermerait dans une bouteille ?

C'est très surprenant car à plein d'endroits, l'auteur essaie de nous convaincre qu'il s'est abondamment documenté : sur la relativité, sur l'expérimentation animale, etc. et à d'autres, on lit de telles énormités que cela fragilise beaucoup la crédibilité de l'ensemble.

Certains me rétorqueront que le roman, ayant été écrit en 1963 doit souffrir mécaniquement de son " ancienneté ", même si à l'échelle de la littérature, qu'est-ce que c'est que 55 ans ? Eh bien, je réponds que si l'on compare ce livre à d'autres romans de science-fiction beaucoup plus anciens, je pense à Nous Autres de Evgueni Zamiatine (datant de 1920), par exemple, force est de constater qu'ils ont beaucoup mieux vieilli et qu'ils ne sombrent pas dans l'incohérence, malgré leur presque siècle d'âge.

En somme, un livre plutôt bien écrit, pas déplaisant à lire mais qui souffre de beaucoup de lacunes, notamment par le fait qu'il est souvent très prévisible, même par moi qui n'avais jamais vu au préalable aucune adaptation, et notamment lorsqu'il s'agit de " convaincre " le lecteur de l'évidence de son univers. Peu importe, selon moi, qu'un univers fictionnel soit réaliste ou fantaisiste, l'important est qu'il soit convaincant, qu'on soit embarqué dans cet univers et qu'à l'intérieur de celui-ci on ne constate pas de dissonance, ce qui est malheureusement le cas ici. Toutefois, gardez à l'esprit que ceci n'est que l'avis d'une vieille guenon, c'est-à-dire, sur Terre comme partout ailleurs dans la galaxie, pas grand-chose.

P. S. : Je suis très surprise de la couverture de chez Pocket qui ne fait aucunement référence à quoi que ce soit du livre (Les États-Unis ou même La Statue de la Liberté n'est jamais mentionnée dans le texte. Lorsqu'on parle de la Terre, il n'est évoqué que la France et comme ville, que Paris.)
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Pierre Boulle - La Planète des singes - 1963 : Ce petit livre sans prétention mais captivant allait être le cordon détonnant d'une saga qui deviendra une des plus célèbre de l'histoire du cinéma. Même avec beaucoup d'imagination il était difficile de voir dans ce texte pseudo scientifique les prémices des films spectaculaires qui allaient suivre. Pierre Boule imaginait une humanité bestiale et soumise tandis que les singes eux devenaient la race dominante. le voyage spatiale de trois terriens (deux scientifiques et un reporter) tournait mal quand ils atterrissaient sur la planète Bételgeuse ou ils se retrouvaient chassés comme de vulgaires renards par des gorilles et des orangs-outans portant habits humains. Pierre Boule était il un végan avant l'heure ? En substituant au gibier son voisin de palier il démontrait combien pour lui la chasse n'était qu'une vilaine tuerie qui devait autant révolter quand on massacrait comme dans ce livre des hommes et des femmes que dans la vie de tous les jours ou c'était des animaux qui étaient pourchassés et tués. Comble de l'horreur, des singes posaient devant des monceaux de cadavres fiers de leurs trophées morbides (les dénonçait on sur facebook comme on le fait maintenant pour ceux qui exposent leurs victimes à poils ou en fourrure ? ça l'auteur ne le dit pas). Fautes de cerfs, on pouvait supposer que la tête de quelques un de ces homo érectus victimes d'infidélité était accroché chez les chasseurs aux murs des habitations exposant ainsi aux yeux de tous les cornes ou les bois liées a leur cocufiage. Les voyageurs capturés se retrouvaient enfermés avec des humains craintifs et sauvages qui ne possédaient ni conscience ni langage. Bien que ravalé au rang de bête on en restait pas moins un homme et malgré l'angoisse lié à l'enfermement et à l'avenir la concupiscence prenait le dessus sur l'inquiétude devant les corps sculpturaux des jeunes sauvageonnes prises au piège avec eux. le journaliste qui semblait être un cas intéressant était amené dans un laboratoire pour être étudié. A la surprise des savants simiesques, cet humain était doué de parole ce qui remettait en cause beaucoup des croyances scientifiques de ce peuple et engendrait une peur qui mettait sa vie en danger. Si effectivement les singes découvraient que les hommes avait habité leur planète avant eux, aucune trace de la statue de la liberté ne venait corroborer comme dans les films qui suivront que l'action se passait sur terre. Quelques chimpanzés plus sensibles et amicaux que les autres aideront le dernier homme intelligent à s'enfuir dans la navette intergalactique échouée sur la planète avec la femme et l'enfant né de leur accouplement en captivité. Mais n'était ce pas déjà trop tard ? le présent, l'avenir, l'univers lui même n'étaient ils pas déjà colonisés par les singes ?... un doux rêve pour les species
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Tout le monde connait la planète des singes. Comme beaucoup de gens, je connaissais le film (celui de 68 avec Charlton Heston, les autres n'existent pas) mais je n'avais pas lu le livre. Voilà enfin une lacune comblée.

J'ai passé un très bon moment. le roman de Pierre Boulle est un divertissement intelligent, parfaitement mené, qui suscite autant d'émotion que de réflexion. Au cours du récit, de nombreuses thématiques sont abordées. L'auteur s'interroge sur le bienfondé de la propension de l'espèce dominante à s'arroger le droit de disposer des autres espèces selon ses besoins. A ce titre, l'inversion des rôles est un procédé toujours efficace. Pierre Boulle, anti-spéciste avant l'heure ?
Le roman est très fortement marqué par les travaux de Darwin. Il est beaucoup question d'évolution dans le récit. A mon sens, Boulle nous rappelle que nous nous devons de rester humble. L'humain, qui se pense si parfait, si abouti, n'a peut-être pas fini d'évoluer et qui sait d'ici quelques centaines de milliers d'années de quoi l'humain sera fait. L'Homo Sapiens n'est peut-être pas le stade ultime de notre évolution, nous ne sommes peut-être qu'un stade intermédiaire.
Le roman s'interroge sur ce qui ferait la spécificité d'une espèce et la mettrait à part des autres. Est-ce l'intelligence ? Est-ce la capacité d'abstraction ? Les capacités d'apprentissage et de progrès technique ? le langage parlé ? Et qu'est-ce que cet esprit dont parle les singes et dont les hommes seraient dénués ? Ces interrogations m'ont beaucoup fait penser à la controverse de Valladolid.
D'autres réflexions sont encore amenées au cours de ce récit qui s'avère très profond et intellectuellement stimulant.

Toutes ces thématiques sont au coeur d'un récit trépidant, généreux en action. On ne s'ennuie pas une seconde. Les personnages sont bien campés et très attachants. Les sensations et les émotions sont aussi au rendez-vous avec des scènes intenses à divers niveaux : la scène de la chasse, "l'humanisation" de Nova lorsqu'elle devient mère, la relation Ulysse/Zira...

Bref, "la planète des singes" est un excellent roman qui n'a pas vieilli et a un fort impact sur le lecteur. le seul bémol que j'évoquerais c'est que j'ai préféré la fin du film qui en une seule image, forte, chargée émotionnellement, marquait durablement l'imaginaire du spectateur. La fin du livre procure un moindre choc.

Challenge Multi-défis 2017 - 11 (item 69 : un livre dont le personnage principal est un animal)
Challenge 14-68 entre 2 points de bascule - 6 (1963)
Challenge Atout-prix 2016-2017 - 16 (grand prix de la société des gens de lettres pour l'ensemble de son oeuvre)
Challenge ABC 2016-2017 - 16/26
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A chaque fois que sort un nouvel opus de la planète des singes, ma régulière déception m'amène à relire la version originale de Pierre Boulle.

Son récit démarre avec le plus gros manuscrit ayant pu contenir dans une bouteille en verre. Pensez donc ! Un manuscrit de 240 pages écrit à la première personne que trouveront Jinn et Phyllis deux riches oisifs en voyage interplanétaire,  et qui se révéleront,  en fin de livre, bien différents de ceux que l'on pensait.

Pauvre Pierre Boulle !  Son roman est sacrément   éloigné des films qui s'en sont inspirés depuis les années 70.

En 2500, deux scientifiques, un journaliste et ... un chimpanzé partent pour explorer Betelgeuse l'étoile géante.
Autour de cet astre une étoile les attire, c'est la planète Soror.
Une fois débarqué, Ulysse Mérou, le journaliste témoigne dans son manuscrit d'une évolution étonnante pour les hommes et pour les singes.
Celle-ci est inspirée des thèses de Charles Darwin, et inverse parallèlement  les paradigmes puisque l'homme, victime de sa dégénérescence intellectuelle, y a été déchu de sa prééminence.

Ce court et percutant petit roman, très bien écrit, donne ainsi résonance et  profondeur  aux théories évolutionnistes et dénonce aussi indirectement haut et fort  l'expérimentation animale.
Et rien que pour ça, ça me fait une raison supplémentaire de le sortir de la bibliothèque.
Lien : http://justelire.fr/la-plane..
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La planète des singes : comme beaucoup, j'ai vu le film avec Charlton Heston lorsque j'étais enfant. Puis, il y a quelques années, j'ai vu de nouvelles versions, plus moderne.
Jamais je n'avais lu le roman de Pierre Boulle. Ce manquement est réparé.
Au départ, 2 individus retrouvent une "bouteille à la mer" avec à l'intérieur un témoignage d'aventure vécue et racontée par Ulysse.
Ulysse, voyageur intersidéral...
Une nouvelle planète, des habitants, des singes et des humains dont les rôles sont complètement inversés.
Ce livre est un condensé de réflexions plus profondes, sur notre société, sur notre histoire passée et notre devenir, sur notre place en tant qu'humains sur Terre et sur notre responsabilité quant à l'avenir de notre planète.
Certains parallèles sont un peu simplistes, mais il faut parfois creusé un peu pour se rendre compte que l'auteur a peut être voulu nous responsabiliser sur nos actions. L'homme n'est pas forcément supérieur aux autres espèces terriennes !!! Chacun a sa place, et chaque place est importante...
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Vous êtes-vous déjà demandé ce que ressentent les animaux tenus en laisse, parqués dans des conteneurs, chassés, mis en cage et exhibés dans des zoos, observés et soumis à des expériences sondant leurs instincts, leur cerveau ou leur comportement sexuel ? L'un des arguments principaux mobilisés pour justifier ces pratiques met en avant une différence fondamentale entre humains et animaux qui seraient, contrairement à nous, dépourvus de dignité personnelle, de raison, voire de sensibilité. Mais qu'est-ce qui fonderait, précisément, cette démarcation ? Prenez par exemple nos cousins les plus proches, les singes : que leur manque-t-il, à part la parole (et encore…) pour accéder à la suprématie que les humains se sont octroyée sur les autres espèces ? Qu'adviendrait-il alors de nous ?

Ce roman célébrissime nous invite à explorer un tel scénario. En l'an 2500, trois humains explorant l'environnement de la supergéante rouge Bételgeuse découvrent une planète semblable en tout point à la nôtre, à un détail près : les singes y règnent en maîtres, tandis que les hommes sont réduits à la condition de bêtes. Les mésaventures sidérantes de l'explorateur Ulysse Mérou nous font découvrir une société simiesque avec ses normes, ses hiérarchies et même ses sociétés savantes - un monde qui nous tend un miroir sur le mode d'un conte voltairien.

C'est mon aîné qui m'a énergiquement pressée de lire ce roman (oui, c'est de plus en plus souvent le cas, je commence à avoir du mal à suivre le rythme des recommandations enthousiastes des deux fistons !). le récit est effectivement prenant et se dévore jusqu'à un final qui nous a laissés tous les deux abasourdis – chapeau ! Nous avons aussi apprécié l'ironie et l'autodérision du ton, ainsi que la réflexion à laquelle la fable nous invite. Certaines parties ont tout de même mal vieilli, comme la façon dont les explorateurs parlent des « peuplades primitives » de Nouvelle-Guinée et d'Afrique, qui évoque plus le 20ème siècle que l'an 2500 ; la trajectoire du professeur Antelle m'a également laissée un peu perplexe, je ne vois pas comment elle pourrait s'expliquer. Et surtout, j'ai été heurtée par l'invraisemblance avec laquelle la planète Soror ressemble à la Terre : à 300 années-lumière, mêmes villes, mêmes forêts, mêmes commerces, mêmes véhicules, mêmes vêtements, mêmes armes, mêmes pipes et mêmes montres. Avec un peu d'imagination, on aurait pu concevoir une société singulière qui susciterait des parallèles plus subtils avec la nôtre.

Malgré ces bémols, j'ai passé un très bon moment avec La planète des singes. L'occasion aussi de découvrir l'incroyable biographie de Pierre Boulle !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Avalé en trois jours. Et croyez-moi, c'est très rapide pour moi.

J'ai baladé ce bouquin partout en vacances, de la Belgique à la Dordogne, avant de le lire… chez moi. Il méritait bien ça ; il était fatigué. Et enfin ça me permettait de commencer à combler mes immenses lacunes en classiques SF.
Évidemment j'avais en tête les multiples versions cinématographiques tirées du bouquin, et je cherchais en permanence les liens. Finalement, c'est le film avec Charlton Heston qui s'en rapproche le plus je dirais, tout en étant assez différent.

J'ai d'abord été épaté par le niveau scientifique développé par l'auteur, que ce soit sur les véhicules spatiaux à voile solaire ou les effets relativistes du voyage à la « vitesse de la lumière moins epsilon » comme il dit. C'est beau comme du Poul Anderson.
Tout en dévorant les courts chapitres, je tiquais quand même sur le fait que l'auteur développe une pure interversion entre homme et singe, les deux sociétés se ressemblant comme deux gouttes d'eau pour tout alors que trois cent années lumières sont censées les séparer. Je trouvais qu'une telle similarité était peu crédible, et puis je me suis dit que c'était volontaire. Cela permet de mettre en relief certains comportements humains sujets à débat, comme le capitalisme boursier d'avant l'informatique ou l'utilisation d'animaux de laboratoire pour la recherche.
Et puis Pierre Boulle développe sa théorie de l'imitation, qui rapproche (un peu) du film de 1968 (seul truc qui m'a vraiment gêné : ce concept de mémoire collective qui offre pourtant un moment de lecture très captivant). Soit, mais comment expliquer l'évolution si similaire des êtres vivants sur deux planètes si éloignées ?

J'ai senti venir la première révélation de fin et pourtant elle a gardé toute sa force quand je l'ai lue. Quant à la deuxième… malheureusement je la connaissais, l'ayant malencontreusement entendue quelque part et jamais oubliée (alors que j'ai une mémoire de poisson rouge vif).
C'est en discutant du sujet avec une amie qu'elle m'a donné sa propre interprétation (ATTENTION ! ne pas lire si vous n'avez pas lu le roman). .
Même si je considère que l'auteur laisse l'interprétation assez libre, je dois avouer que celle de mon amie élimine de fait mes interrogations mentionnées plus haut.

Quoi qu'il en soit, le plaisir de lecture est réel. N'hésitez pas à vous lancer même si vous avez vu les films.
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C'est durant leurs vacances interplanétaires que Jinn et Phyllis recueillent une bouteille contenant un récit étrange qui pourrait s'avérer comme un appel à l'aide. Ils découvrent alors l'épopée d'une expédition partie de la Terre pour explorer Bételgeuse, menée par trois hommes, le Professeur Antelle, Arthur Levain, un physicien prometteur et enfin Ulysse Mérou, un journaliste auteur du récit. Arrivés sur une planète qui ressemble comme une soeur à la Terre, et qu'ils baptisent Soror, ils découvrent des créatures humaines, dénuées de paroles, entièrement nues, et qui semblent effrayées, difficiles à approcher...Mais très rapidement les trois hommes sont attaqués par les habitants dominants à Soror des singes. Lors de la capture, le professeur disparait et le jeune physicien est assassiné. Seul Ulysse Mérou est ramené et devient captif, enfermé dans une cage. Il reçoit bientôt la visite de plusieurs singes, doués de parole, vêtus avec élégance, faisant preuve d'une intelligence remarquable. La société de Soror est très hiérarchisée, dominée par les gorilles, disciplinés et responsables de l'ordre, les orangs-outans qui s'approprient le savoir et la science et les chimpanzés, organisateurs et particulièrement intelligents...,

La planète des singes, un grand classique du roman d'anticipation, nous entraîne dans un récit qui remet en cause le modèle civilisationnel des humains. Comme le négatif d'une photo, il propose une société où l'homme est considéré comme un animal sans intelligence et ce sont les singes qui dirigent la société et, en appliquant une totale inversion dans le fonctionnement de cette civilisation, c'est une réflexion sur la supériorité de l'homme et un questionnement de cette supériorité de la race humaine sur le règne animal, qui, sur Soror est complètement inversée, l'homme étant utilisé comme rat de laboratoire.
Une découverte intéressante et une vision du monde qui, même si elle date un peu, m'a entraînée dans cette civilisation simienne, grâce à un récit intelligent de Pierre Boulle qui fait réfléchir sur la pseudo supériorité de l'homme sur le monde.
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Jinn et Phylis sont en vacances, ils profitent de ce congé pour voyager dans l'espace. Ils croisent un objet qui s'avère être une bouteille qui flotte dans l'espace, comme un bouteille qu'on envoyait, il y a fort longtemps, à la mer avec un message dedans. Ils vont la récupérer et lire les feuilles qu'elle contient, c'est à dire le récit d'un explorateur qui s'est embarqué en 2500 dans un vaisseau cosmique qui avait pour destination Dételgeuse, ou Alpha d'Orion, comme les appelaient es astronomes. Elle se situe à environ 330 années lumières de la Terre. Il faut deux ans pour y aller.

C'est l'histoire de trois explorateurs qui vont arriver sur cette nouvelle planète. Parmi eu, Ulysse Mérou, journaliste et auteur de ce billet dans cette bouteille, va lui donner un nom « Soror » puisque cette planète ressemble en tout point à la Terre.
Très rapidement, je retrace l'histoire que tout le monde connait : Ulysse fut capturé lors d'une chasse. Mais les chasseurs sont des signes et le gibier, sont les hommes. Après l'histoire est presque identique au film, Ylysse rencontre Zira...

Ce qui est intéressant ce sont les déductions d'Ylysse, surtout quand il explique que ce monde n'est pas divisé en nation, comme sur la Terre qu'il connaît, mais la planète entière est administrée par un conseil de ministres. A coté de ce gouvernement, il y a un parlement composé de trois chambres avec La chambre des Gorilles, celle des Orangs-outans et celle des Chimpanzés. Chacune veille aux intérêts des siens.

-> Les Gorilles : Ils ont gardé le goût de l'autorité et forment encore la classe la plus puissante. Ce sont eux qui administrent les grandes entreprises. Ils peuvent aussi avoir des emplois subalternes nécessitant de la vigueur ou pour rétablir l'ordre quand c'est nécessaire. Si non se sont des chasseurs, ils capturent des bêtes sauvages en particulier des hommes.

-> Les Orangs-outans : Ils sont beaucoup moins nombreux. Ils sont la science officielle. Pompeux, solennels, pédants, dépourvus d'originalité et de sens critique, acharnés à maintenir la tradition, aveugles et sourds à toute nouveauté, doué d'une grande mémoire, ils apprennent énormément de matières par coeur dans des livres. En suite, ils écrivent même des livres où ils répètent ce qu'ils ont lu, ce qui leur attire de la considération. Ils sont méprisé par les Gorilles parce que tous les orangs-outans ont derrière eux un Gorille ou un conseil de Gorilles qui les poussent et les maintiennent à un poste honorifique, s'occupent de leur faire obtenir des décorations dont ils raffolent.

-> Les Chimpanzés : Ils représentent l'élément intellectuel de la planète. Ils écrivent la plus part des livres intéressant dans les domaines les plus divers. Ils paraissent animés par un puissant esprit de recherche. Ils ont un esprit critique. Cet esprit critique, il faut encore souligner, qu'il est principalement axé dans la direction des sciences biologiques et en particulier l'étude du singe, l'homme étant l'instrument dont ils se servent pour ce but.

Soror : Elle est probablement un peu plus ancienne que la Terre, il est clair que les habitants de cette planète sont en retard sur ceux de la Terre. Ils ont l'électricité, des indistries, des automobiles, des avions, mais en ce qui concerne la conquête de l'espace, ils en sont seulement au stade des satellites artificiels.
Bételgeuse (α Orionis) est une étoile variable semi-régulière, une supergéante rouge de la constellation d'Orion, située entre 430 et 640 années-lumière. C'est la 9e plus brillante étoile du ciel. Bien qu'ayant la désignation de « alpha » dans la Désignation de Bayer, elle n'est souvent que la deuxième de la constellation d'Orion, derrière Rigel1. Elle forme l'un des angles du triangle d'hiver avec Sirius et Procyon.
Bételgeuse est une supergéante rouge, l'une des plus grandes étoiles connues. Si Bételgeuse était au centre du système solaire, son rayon s'étendrait entre l'orbite de Mars et celle de Jupiter. Si celle-ci explose en supernova, selon les scientifiques, elle devrait être visible en matinée jusqu'en soirée pendant plusieurs jours. Si celle-ci explose, il faudra au moins 640 ans avant de le savoir. ( Wikipédia)

Quand j'ai abordé ce livre, j'ai été très surprise du début, je ne me souvient pas que dans le premier film on y parle de cette bouteille à la mer. Passé cette phase, j'ai vraiment aimé le récit de Pierre Boulle et ma lecture m'a replongé dans cette série cult des années 70. Au début de cette lecture, je m'étais dit que je ne ferai pas de comparaison avec le film ou la série... mais c'est obligé en fin de compte..
Évidement, j'aime Zira, qui ne l'aimerait pas... mais je suis resté sur les doutes et le pressentiment de Cornelius, il s'interroge... quelque chose le trouble. En effet les premiers souvenirs témoignent d'une civilisation déjà très avancées à peu près semblable à celle qu'ils ont à leur époque. Des documents vieux de dis mille ans apportaient la preuve d'une connaissance générale. Il semblerait que cette civilisation simienne eût fait une apparition miraculeuse, d'un coup, dix mille ans auparavant.

Les doutes de Cornelius seront presque pas mis en lumière, je regrette que dans cette partie de l'histoire l'auteur n'ai pas été plus loin dans la découverte de cette cité que les archéologues ont mis à jour. Une ville ensevelie sous les sables d'un désert dont il ne reste que des ruines. Mais ces ruines détiennent un secret prodigieux. En effet, les Chimpanzés ont des notions approfondies de chimie, de physique et de géologie... Mais on sait toutes et tous que cette ville à bien plus de dix mille ans et qu'il y a eut quelque chose avant cette ère actuelle....

En fait, j'ai adoré les films, la série TV et maintenant ce livre que je n'avais encore jamais lu... je regrette juste qu'il soit si petit, peut-être la faute à la TV qui à beaucoup brodé dessus et qui nous a emporté si loin dans cette histoire fantasque, mais de toute façon je suis fan !!!
Je regrette aussi que sur la couv de certain livres, il y apparaisse la statue de la liberté... alors qu'on en parle pas ici, c'est juste une image venue de la télévision ! Je trouve aussi dérangent que dans mon souvenir il n'y avait pas de voiture ni d'avion... pourquoi les avoir remplacés par des chevaux pour les films et la série TV ?
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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En quelle année Pierre Boulle publie-t-il La Planète des singes ?

1953
1963
1973
1983
1993

10 questions
545 lecteurs ont répondu
Thème : La planète des singes de Pierre BoulleCréer un quiz sur ce livre

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