Le métier de sociologue : préalables épistémologiques

Il m'est difficile de faire une critique de cet ouvrage tant il est un manuel spécifique, spécialisé ; j'entends par là qu'il s'adresse à des étudiants, des professeurs, des chercheurs, autrement dit à des non-profanes de la discipline sociologique. Mais, paradoxalement, il n'y a rien de bien nouveau dans cet ouvrage pour toute personne qui s'est déjà un peu frottée à cette discipline.

Pour faire de la sociologie, si je puis parler ainsi, il faut écarter ses « pré-notions » (si chères à Durkheim – d'ailleurs, on voit à quel point Bourdieu, auteur d'une part de ce livre est un « disciple » de ce dernier), c'est-à-dire appréhender un objet de recherche en effaçant ses jugements de valeur, ses conceptions, ses schèmes de pensées, etc. Seulement, cela est bien compliqué puisque nous sommes des produits de schèmes, eux-mêmes produits par la société dans laquelle nous vivons.

Ainsi, à travers cet ouvrage, nous pouvons comprendre que même en faisant attention aux techniques de recueil d'informations, il y aura toujours des erreurs. Toutefois, il faut analyser ses erreurs et les comprendre, pour faire de la sociologie, ou pour plutôt, rendre à la sociologie son rang de discipline scientifique. En effet, une grande part de cette ouvrage tant à démontrer en quoi la sociologie est ou n'est pas une science, en comparaison avec les sciences de la nature par exemple ; et quelles sont les méthodes épistémologiques correctes pour une discipline telle que la sociologie.

Sinon, je trouve que le livre se répète à de nombreuses reprises même si cela est fait avec différents auteurs de différents courants et siècles ; en somme, un ouvrage à lire mais en faisant des sélections sur ses propres centres d'intérêt.

bon