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La mise en scène de la vie quotidi... tome 1 sur 2

Alain Accardo (Traducteur)
EAN : 9782707300140
256 pages
Editions de Minuit (01/04/1973)
4.17/5   66 notes
Résumé :
Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides, combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l’acharnement le plus vif, telle est la matière première qui constitue l’objet, inhabituel, de La Présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre l’attention la plus min... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La manipulation des apparences s'apprend dès l'âge de raison et participe à personnalité, à la politesse, à la séduction, à la diplomatie, à la littérature, en bref à la comédie humaine. Goffman pousse très loin la métaphore théâtrale en sociologie, définissant l'acteur, le rôle, la scène, la façade, la coulisse, etc. Ces analogies justifient-elle que ce livre soit un classique de l'école de Chicago, et peut-on comprendre la société à partir des représentations quotidiennes comme à partir de la solidarité, de la division du travail, du don et du contre-don, ou de la gestion de la violence chez les sociologues français (Bourgeois, Durkheim, Mauss, Girard et les autres) ? Possible, mais on apprend autant sur les interactions relationnelles dans La recherche du temps perdu ou dans La vie mode d'emploi.

À vrai dire il faut lire attentivement le titre (« la vie quotidienne »), la préface « J'ai voulu faire de cet ouvrage une sorte de guide proposant une perspective sociologique à partir de laquelle l'on puisse étudier la vie sociale, et plus précisément le type de vie sociale qui s'organise dans les limites physiques d'un immeuble ou d'un établissement » (p 9), ou encore l'introduction pour comprendre le système de Goffman : « Lorsqu'un individu est mis en présence d'autres personnes, celles-ci cherchent à obtenir des informations à ce sujet ou bien mobilisent les informations dont elles disposent déjà » (p 11). « En résumé, on peut donc supposer que toute personne placée en présence des autres a de multiples raisons d'essayer de contrôler l'impression qu'ils reçoivent de la situation » (p 23). Il s'agit donc d'une approche présentielle, à courte portée, combinant la prestance et l'attitude physique, le niveau de langage et l'intonation, les expressions non verbales, en quelque sorte une sociologie miniature, presque de salon. La quatrième de couverture parle d'ailleurs des « miettes de la vie sociale ».

Dans le corps du livre, peu de raisonnement, plutôt un foisonnement d'exemples qui portent sur les petits conflits, les malentendus, les malaises. Des exemples souvent étranges pour le lecteur du 21e siècle, expliquant que les femmes et les noirs — plus généralement les subalternes — se font plus bêtes que la réalité pour mettre à l'aise leur partenaire masculin/blanc ou leur supérieur hiérarchique. Rien de quantitatif. Des références au travail de terrain de l'auteur dans l'hôtel d'une île des Shetlands (!) et dans des asiles psychiatriques dignes du Vol au-dessus du nid d'un coucou. Un travail de terrain qui aurait pu inclure le poker, dont Goffman était un expert.

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Ce n'est pas mon premier ouvrage de Goffman, mais celui-ci m'a un peu troublé. En effet, cet essai sur l'analyse des relations sociales n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Je m'attendais à ce que l'auteur nous donne des pistes d'analyse sur les relations sociales du quotidien ; malheureusement, il ne fait que nous exposer/expliquer sa métaphore théâtrale sur les individus sociaux qui deviennent des acteurs montant sur scène devant un public. Alors certes, certains éléments sont intéressants comme le "moi intime" et le "moi social" ou encore l'idée des façades sociale et personnelle, mais dans l'ensemble l'ouvrage n'est pas très instructif...
Dommage, mais à lire pour ceux qui recherchent des pistes de réflexions sur les individus qui se produisent/interviennent devant d'autres agents sociaux.
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Il s'agit du tome 1 qui traite de la présentation de soi.
Ce bon vieux livre un peu dense certes, démystifie de façon plaisante quelques illusions idéalistes sur l'authenticité et la sincérité, être soi, jouer un rôle, se mettre en scène, à son meilleur avantage possible évidemment.
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Rien à redire sur cette oeuvre magistrale. Bien qu'on puisse reprocher à Goffman de ne pas prendre suffisamment en compte la subjectivité individuelle, son oeuvre est d'une richesse incroyable en ce qui concerne l'individu dans le groupe, le groupe face à un autre groupe et la société de manière générale. Je suis surpris que Goffman ne soit pas plus étudié que ça en psychologie car ce texte est un outil à penser la clinique contemporaine.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est probablement pas par un pur hasard historique que le mot personne, dans son sens premier, signifie un masque. C'est plutôt la reconnaissance du fait que tout le monde, toujours et partout, joue un rôle, plus ou moins consciemment. (...) C'est dans ces rôles que nous nous connaissons les uns les autres, et que nous connaissons nous-mêmes.
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...nous ne gouvernons notre vie, nous ne prenons nos décisions, nous n'atteignons nos buts dans la vie quotidienne ni au moyen de calculs statistiques, ni par des méthodes scientifiques. Nous vivons sur des hypothèses. Je suis, par exemple, votre invité, vous ne savez pas, vous ne pouvez pas poser de façon scientifique que je n'ai pas l'intention de voler votre argent ou vos petites cuillers. Mais par hypothèse, je n'en ai pas l'intention et vous me traitez en invité.
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La société est fondée sur le principe selon lequel toute personne possédant certaines caractéristiques sociales est moralement en droit d’attendre de ses partenaires qu’ils l’estiment et la traitent de façon correspondante. A ce principe s’en rattache un second : si quelqu’un prétend, implicitement ou explicitement, posséder certaines caractéristiques sociales, on exige de lui qu’il soit réellement ce qu’il prétend être.
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Il y a, évidement un prix à payer pour avoir le privilège de donner une représentation sur son propre terrain. Si cela permet de donner sur soi-même une information très spectaculaire, en revanche cela ôte la possibilité de cacher les renseignements que donne le décor par lui-même. Dans ces conditions il faut s’attendre à ce que, dans certains cas, un acteur cherchant à imposer un rôle donné, soit obligé de renoncer à son propre décor et au contrôle qu’il en a, afin d’éviter une représentation qui serait peu flatteuse pour lui 
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Il s'agit du tome 1 qui traite de la présentation de soi.
Ce bon vieux livre un peu dense certes, démystifie de façon plaisante quelques illusions idéalistes sur l'authenticité et la sincérité, être soi, jouer un rôle, se mettre en scène, à son meilleur avantage possible évidemment.
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Video de Erving Goffman (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erving Goffman
Conférence Comment se conduire dans les lieux publics de Erving Goffman par Daniel Cefai En France ce que Wolfgang Lepenies appelle la troisième culture ces sciences sociales coincées entre le littéraire et le scientifique est paradoxalement assez peu reconnue la culture générale semble en effet trop souvent pouvoir s'en dispenser C'est un paradoxe dans la mesure où la France est avec Comte Tocqueville et Durkheim notamment l'un des berceaux de ce pan considérable de la pensée Sise entre les rues Emile Durkheim et Raymond Aron la Bibliothèque Nationale de France a décidé de lancer un cycle dédié aux grands livres qui dessinent une bibliothèque idéale des sciences sociales Il s'agit d'inviter à lire et relire quelques-uns de ces grands ouvrages en compagnie d'un chercheur contemporain manière de replacer ces livres dans l'histoire des idées mais aussi et surtout de souligner leur pertinence contemporaine les usages qui peuvent en être faits Cycle proposé par Sylvain Bourmeau Par Daniel Cefai sociologue directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
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