Cela fait très exactement deux ans que je n'ai pas lus de romans de cette autrice. La saga Barthélemy et Ysabellis comportent six tomes, j'en ai quatre en tout, et la saga n'est plus éditée de nos jours. Bref, il est peu de chance que je parvienne à lire un jour le tout dernier tome de cette série.
Nous sommes en pleine période de Carème, et en 1363, cela n'est pas anodin. Pâques approche, la promesse d'un festin à venir après ne pas avoir mangé à sa faim pendant quarante jours. Enfin, s'il est possible de manger à sa faim. Les temps sont souvent durs, et le lecteur découvrira au fil du récit qu'il peut l'être encore plus quand les seigneurs se querellent pour un oui pour un non, faisant peser le poids de leur querelle sur les paysans, dont ils n'ont pas grand chose à faire.
Les paysans et les paysannes, sur lesquelles un poids plus lourd encore pèse. Etre une jeune fille, une femme, c'est avant tout savoir garder des secrets, mais aussi, parfois, transmettre ses secrets à d'autres femmes qui en feront bon usage.
Barthélemy a été nommé sergent de justice par le seigneur de Randon. A ce titre, il a moins de souci que les autres, sa vie dépend moins des récoltes qu'il fait, ou ne parvient pas à faire. Mais il est confronté à des actes effrayants : maître Richard, le notaire de Saint-Clément, a été massacré, aucun autre terme n'est possible. Les villageois ? Ils ne savent rien, ils n'ont rien vu, ou plutôt, ils ne veulent rien à dire à cet étranger, d'autant plus que les villageois ne portaient pas maître Richard dans leur coeur. Très vite, il apparaît que l'on veut empêcher Barthélémy d'enquêter : qui a déjà tué ne craint pas de tuer à nouveau.
Oui, le récit est sombre, d'autant plus que Barthélémy ne peut pas toujours compter sur le soutien du seigneur de Randon, ou du moins, il ne lui fait pas suffisamment confiance - parce qu'il est un seigneur, et que Barthélémy n'en est pas un. Plus que l'intrigue, j'ai aimé cette immersion dans le monde médiéval, loin des clichés.
Une série de romans qui mériteraient d'être mieux connues.
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Nous sommes dans le Gévaudan au milieu du 14ème siècle , un pays où la vie paysanne est rude et les seigneurs attachés à leurs privilèges.
Le Sire de Randon qui a le droit de justice sur ses terres charge le Sergent Barthélémy d'enquêter pour découvrir le meurtrier du Notaire Me Richard qui était chargé de conserver les actes concernant la seigneurie.
Bien qu'il ne sache pas lire et qu'il se heurte à l'hostilité des villageois qui refusent de l'aider, il constate rapidement que de précieux documents ont disparu et que le meurtre est certainement lié au vol.
En même temps un serviteur disparait et sa maitresse trouve la mort dans d'atroces souffrances empoisonnée par une mixture inconnue.
Barthélémy aurait bien eu besoin de son épouse Ysabellis qui connait les plantes et exerce ses talents de guérisseuse pour le bien de tous. Malheureusement, elle est loin et tout occupée avec une jeune patiente qui la contraint à un acte interdit.
Le courageux Barthélémy qui échappe aux attentats visant à lui interdire de poursuivre son enquête, n'en parvient pas moins à mettre à jour une coupable pratique qui nuit depuis bien longtemps à son seigneur.
Bien que n'ayant pas lu le premier tome de la série, je n'ai eu aucun mal à me repérer dans le déroulement de l'intrigue qui présente peu à peu les personnages et suscite un intérêt croissant.
On retrouve les caractéristiques des rudes lozériens de toujours, taiseux et fidèles à leur communauté, prêts à lutter pour leur indépendance .
Le sergent Barthélémy est particulièrement attachant car sa fidélité à son seigneur , ne va pas sans conflits intérieurs et c'est pour lui un long cheminement de s'affirmer et de témoigner de sa valeur.
L'auteur mène son intrigue en faisant frémir son lecteur pour les personnages qu'il apprécie et qui sont comme dans tout bon roman policier, souvent mis en danger.
J'ai moins apprécié le côté "moralisateur" de la fin de l'histoire concernant les conséquences pour Ysabellis de l'acte thérapeutique auquel elle s'est livrée.
Ce livre constitue une honnête lecture de vacances sans prise de tête mais sans non plus l'intérêt puissant qui pourrait donner envie de poursuivre la série.
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Le parchemin de maître Richard... Ou le polar au milieu de la pile à lire... mais qu'il me semble que je l'ai déjà lu... déjà lu mais complètement oublié donc.. bon..
Pitch :
1364 Marcouls en Gévaudan, le carême touche bientôt à sa fin, c'est le temps des semailles, Barthélemy a du pain sur la planche, y a encore du boulot. Alors quand on vient le chercher pour démêler une histoire de crime, ça l'embête un peu. Mais il est aussi, en plus de paysan, sergent de justice et aux ordres du seigneur de Randon, il a pas bien le choix...
Le voilà donc chevauchant en direction de Pradelles, c'est un peu compliqué il n'a pas l'habitude des canassons...
L'affaire n'est pas simple... un notaire assassiné, et un parchemin disparu.. Pour lui qui ne sait pas lire...
Un petit polar historique et moyenâgeux, qui se lit bien, franchement pas désagréable.
Tant sur l'enquête en elle-même, que sur le côté historique et l'ambiance rendue...
Le vocabulaire est adéquate, en plus on nous prévient vite (au premier mot) qu'il y a un glossaire à la fin du livre, et ça c'est bien. Pour autant cela ne nuit jamais à la compréhension globale.
J'ai également apprécié le point de vu de la femme de Barthélemy Ysabellis, une guérisseuse, qui va devoir faire un choix, et comme le dit la quatrième de couverture une situation bin périlleuse pour l'époque, et c'est le cas de le dire !
Non tout ça c'était bien agréable et bien fait, et si un jour ma route croise d'autres romans de Laetitia Bourgeois, ils finiront dans ma pile (qui n'en demande pas tant).
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- Rentre chez toi, je te ferai appeler le moment venu. Garde le cheval. Je ne veux pas te faire envoyer une monture à chaque fois que j'aurai besoin de toi. Et pui, tu t'es habitué à lui mieux que je ne l'espérais. J'ose croire que tu n'en feras pas un cheval de labour. Garde aussi les vêtements. Tu as meilleure allure comme ça,et je veux que mes hommes inspirent le respect.
- Mais...
- Encore un mais ?
- Sire, ce sont des présents royaux...
- Parfaitement. Quelle que soit ta façon, disons... spéciale de mener ton enquête, tu es arrivé au résultat.
- Une enquête ne vaut pas ça.
- Non, c'est vrai. Mais je rétribue toujours les services que l'on me rend.
Elles se tenaient toutes deux sur le chemin qui sépare la vie de la mort. Liées toutes deux par le geste qu’elles allaient accomplir. Nine risquait sa vie et le savait fort bien. […] Ysabellis la risquait aussi. Sa main frémit tandis qu’elle attirait à elle le lourd mortier de buis. Les herbes qu’elle allait broyer, c’était une recette que son maître ne lui avait jamais apprise.
- ... Que lui as-tu laissé espérer ?
- Une peine de pèlerinage
- Moui, c'est bien ce qu'il risque. Tu n'aimes pas pendre les gens, n'est-ce pas ?
- En effet.
- Et pourquoi ?
- La mort vient bien assez vite comme ça...
- Tu es trop sensible.
Malgré la peine de soixante sous pour blasphème, dix livres pour récidive, la langue trouée au fer rouge pour une troisième occurrence, il jura et blasphéma jusqu'à épuisement de salive.
Salon du Livre médiéval de Bayeux - Laetitia Bourgeois .A l'occasion du Salon du Livre médiéval de Bayeux qui s'est déroulé les 6 et 7 juillet 2013, Laetitia Bourgeois vous présente son ouvrage "Les assiégés du mont Anis" aux éditions 10-18. http://www.mollat.com/livres/bourgeois-laetitia-les-assieges-mont-anis-9782264061218.html Notes de Musique : Brigitte Lesne - Qui Loiaument Sert S amie (Motet)