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Michael Belano (Traducteur)
EAN : 9782364683310
688 pages
Editions du sous-sol (04/02/2021)
4.56/5   8 notes
Résumé :
En 1973, Tom Wolfe inventait l'expression "Nouveau Journalisme' pour désigner ce type de reportage à mi-chemin du récit et du roman. L'auteur de L'Étoffe des héros, lui-même coutumier de cet effacement des frontières entre fiction et non-fiction, théorisait dans l'anthologie réunissant quelques-uns de ces "nouveaux journalistes' (Joan Didion, Norman Mailer, Hunter S. Thompson, Truman Capote, etc.) une écriture qui dans sa forme même se rapprocherait de la littératur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quand j'apprends la parution de ce livre, je me dis aussitôt : il me le faut ! Un reportage sur de grands reporters, quelle bonne idée, il me faut ce livre !
Depuis L'Adversaire d'@Emmanuel Carrère je me suis prise de passion pour "le journalisme littéraire" : avec ensuite @Ivan Jablonka ou @Florence Aubenas... J'adore ces auteurs qui nous content le réel. Or, en parcourant la liste des livres proposés dans la masse critique non-fiction de Babelio de février je découvre avec le Temps du reportage - naïve que je suis - que les Etats-Unis possèdent une longue et riche tradition dans ce genre ! Je coche ce livre parmi beaucoup d'autres, et je le reçois. Cet ouvrage est une traduction proposée par les Editions du sous-sol d'une parution de 2005. Il s'agit d'entretiens avec 19 des plus grands auteurs contemporains américains de "non-fiction", initiés par Robert S.Boyton, directeur du programme de journalisme littérature à New York. 684 pages : du lourd. Trop pour moi ? 19 entretiens !! je vais fléchir, c'est sûr, au bout de quelques-uns...et puis je ne connais que deux écrivains : Jon Krakauer et William Finnegan... Je commence par la préface, très éclairante, qui précise ce l'histoire et l'importance du nouveau journalisme de Tom Wolfe et de ses continuateurs. Une bonne entame. Ensuite je me décide pour une lecture à l'aventure, en commençant par l'auteur de Into the Wild et Everest, Jon Krakauer. Après une brève présentation du parcours de l'écrivain, commence une conversation absolument passionnante, au cours de laquelle il confie toutes les joies et les douleurs de son travail. J'apprends par exemple qu'il doit "accepter d'être le ver dans le fruit" pour accéder aux informations souhaitées, et qu'il veut apporter un éclairage au lecteur "face aux réalités dérangeantes" des situations extrêmes qui l'intéressent particulièrement. Enchantée par cette première lecture, je continue. Et là, surprise : aucune lassitude ! Même si la lecture complète de l'ouvrage me prend du temps - une semaine, nécessaire étant donnée la richesse du contenu - aucun entretien ne se ressemble ! C'est fort, car il faut bien s'enquérir des mêmes aspects pour tous les auteurs : manière de mener les recherches et les rencontres, routines et temps de l'écriture, questions éthiques, buts poursuivis, thèmes de prédilection... Les entretiens sont menés assez subtilement pour ne pas donner l'impression de lourdeur, l'ordre et la formulation des questions varient d'un auteur à l'autre. de plus, chacun d'entre eux révèle une personnalité forte et originale, si bien qu'on les confond jamais malgré leur nombre ! Ainsi Ron Rosenbaum, qui s'intéresse au Mal, et se définit " comme un "obsédé des obsessions" ; Adrian Nicole LeBlanc qui nous apprend qu'elle a mis 12 ans pour écrire Les enfants du Bronx, et voit son travail comme un moyen de "susciter un moment de connexion humaine profonde entre le lecteur et un monde qu'il ne connaît pas" ; Richard Preston qui dès 2003 s'intéressait aux nouveaux virus ; Alex Klotlowitz qui développe le journalisme d'empathie et détruit les préjugés... et tous les autres ! Vraiment une réussite, un livre qui place le lecteur au coeur du travail de ces conteurs du réel, une mise en abyme extrêmement intelligente qui n'a qu'un défaut : allonger la liste des livres à lire ! Merci à @Adrien Bosc , directeur des éditions du sous-sol ( que j'ai écouté récemment dans l'Instant M sur France Inter), et à ses traducteurs - notamment @Michael Belano -de nous donner accès à "ce bréviaire passionnant du genre" venu d'outre-Atlantique.


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Pas besoin d'être fin connaisseur du nouveau nouveau journalisme pour apprécier ce recueil d'entretiens de nouveaux nouveaux journalistes. (Le doublement du terme nouveau donnera parfois au bouquin des airs de Jimmy deux fois mais, à part ça, pas d'autres références au duc de Boulogne.)

De la taille des carnets dans lesquels ils prennent leurs notes à leur rapport à la vérité, vous connaitrez tout de cette bande d'Amerloques qui ne cessent de se référer à Tom Wolfe (le pionnier) pour mieux encenser Gay Talese (celui qui murmure à l'oreille des suivants). Ils écrivent sur la presse, les pauvres et les hobos pour finalement sortir, comme tout le monde, leur livre sur le baseball sans vraiment parler de baseball. On est américain ou on ne l'est pas.

Psychothérapie d'un genre, journalistes sur le divan, j'ai surtout apprécié ce livre pour ce qu'il donne à voir du travail de journaliste dit littéraire et donc plus généralement du travail. Aucune méthode, pas de recettes, des plus stricts aux plus éparpillés, ces auteurs rongent leur os avec plus ou moins de précision et d'efficacité pour finalement accoucher d'un bouquin tous les deux, cinq ou dix ans. Et c'est vrai que c'est assez beau d'entendre leurs voix se croiser sans jamais s'accorder. Aucune forme d'homogénéité du genre ne semble exister et on peut facilement douter au fil des pages de l'existence même d'un genre. [Attention spoiler] le journalisme littéraire (je vous le livre tel qu'il me l'est apparu soudainement en cette date limite de remise des critiques de masse) n'existe pas. N'existent que quelques résistants qui décident de ne pas succomber aux sirènes de l'actualité pour se consacrer corps et âmes à un sujet (ceux que l'on appellent journalistes) en essayant de ne pas écrire comme des chiens (ceux que l'on classent généralement dans le rayon « littérature »).

Finalement, le seul reproche que l'on peut faire à Robert S. Boynton, c'est finalement de ne pas avoir écrit ce livre sous la forme d'un reportage. Ses pages de présentation des interviews (celles qu'on sera tenté de sauter si l'on veut connaître la taille du bloc note de Jon Krakauer) sont pour moi les meilleures. « La première fois qu'on a demandé à Ted Conover s'il était un clochard, il n'a pas su quoi répondre. » (première phrase de présentation de la première interview), c'est quand même autre chose que : « Vous considérez vous comme un nouveau nouveau journaliste ? »

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il s'agit donc d'un recueil d'entretiens avec des journalistes américains qui font de longs articles, des livres de non-fiction.
Ce n'est pas un livre à lire d'une traite, mais à picorer: une interview de temps en temps (environ une demi-heure de lecture par entretien).
Personnellement, après avoir lu la préface, j'ai choisi un journaliste au hasard, celui-ci en citait un autre présent dans le recueil, donc je suis allée à son interview...
Quelques exemples des thèmes abordés: choix des sujets, durée du reportage, rapports plus ou moins ambigus avec les interviewés, routine de l'écriture, vérité...
Un regret: très peu de citations des oeuvres des journalistes.
Une envie: lire les livres de certains: le voleur d'Orchidées, Sinatra a un rhume, le cabinet de curiosités de Mr Wilson.
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critiques presse (1)
LeMonde
18 février 2021
Ce formidable recueil d’entretiens avec des maîtres américains du journalisme littéraire est un vrai reportage sur l’art du reportage, autant que le tableau éclaté des Etats-Unis des années 2000.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'histoire de la culture juvénile est toujours sous-jacente à l'histoire officielle. L'épouser est un moyen de prendre le pas sur les traditions reçues, de sauter, pourrait-on dire, dans l'histoire de l'avenir. William Finnegan
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Je m'incruste et je traîne avec les gens. Je pose un tas de questions, je raconte quelques histoires et je pratique les mêmes activités qu'eux, quelles qu'elles soient : regarder la télé, fréquenter les boîtes, faire du snowboard, couper du bois, aller à des meetings. Je passe tant de temps en leur compagnie qu'ils semblent vraiment, parfois, avoir oublié ce que je suis venu faire. (William Finnegan)
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Je crois que si vous fouillez assez vos personnages, ils deviennent si réels que leurs histoires ont l'air imaginaires. Ils ont l'air d'être de la fiction. Je cherche à dévoiler ce courant fictionnel qui serpente sous le flot de la réalité. Gay Talese
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Les drames de la vraie vie sont toujours plus percutants que tout ce qu'on pourrait imaginer - Alex Kotlowitz
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