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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce roman mettant en avant des femmes libérées du début du XXème siècle.

Valentine, jeune Bretonne, épouse un homme riche et plus âgé qu'elle, Antoine. Elle le suit à Paris et il l'introduit dans les milieux littéraires et artistiques. Rapidement, au contact de femmes cherchant à se libérer des contraintes patriarcales imposées par leur milieu comme Colette, Natalie Clifford-Barney et Liane de Pougy, son esprit créatif se développe.

A travers leurs discussions sur l'art, l'immersion dans les oeuvres des unes et des autres et l'émulsion intellectuelle ambiante, une forme de liberté se dessine au sein de cette société corsetée.

Petit à petit également, Natalie Clifford-Barney va tenter de séduire Valentine. Bien qu'au début très emmurée dans son mariage sans amour, Valentine va succomber aux charmes de Natalie et débute alors une passion dévorante.

Un roman captivant sur la condition des femmes au XXème siècle, sur la vie intellectuelle et artistique de l'époque ainsi que sur la liberté profonde et la quête de soi.

Je recommande.
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Un roman sur la liberté des femmes


Emmanuelle de Boysson nous livre ici un portrait d'une époque où les femmes prenaient enfin leur liberté amoureuse. L'histoire de Valentine émeut et nous propulse dans l'ambiance des salons littéraires du début du XXème siècle. La société mondaine est dépeinte avec le souci du détail. On fréquente dans ce livre des personnalités de l'époque, ivres de liberté, comme Colette ou Liane de Pougy. La relation entre Valentine et sa "Natty" la pousse vers un avenir indécis qui nous tient en haleine. Un très beau roman !
Lien : https://www.mc-guilmin.com
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Quel beau titre n'est-ce pas ? Passionnant et addictif, l'auteure nous depeint la société du début 20 ème siecle et ses mondanités, les grandes soirées où se côtoient les grands noms de la bourgeoisie. Un milieu fermé dans lequel Valentine va faire ses premiers pas au bras de son mari. Elle va y rencontrer Marcel Proust, Apollinaire, Colette et va découvrir le "saphisme" auprès de Natalie Cliford Barney, fille de Oscar Wilde, une amazone amoureuse de l'amour ayant eu plusieurs conquêtes à son actif notamment Liane de Pougy, Renée Vivien. Une promenade littéraire à fois déroutante et enivrante 📖😍
Lien : https://promenonsnousdansles..
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L'amour est le plus formidable des illusionnistes. Il vous fait rencontrer un joli coeur, mais c'est vers un autre qu'il vous dirige. Davantage lorsque l'on pénètre l'univers de la haute société, avec ses charmes et ses atouts, mais aussi ses dangers. Bien sûr, comment ne pas se laisser séduire par l'apparition soudaine de Colette, Marcel Proust, de leur suite, au gré des soirées réglementées par l'entrisme fait de paillette et d'intelligence, quand soi-même on vit une existence réglée par la tradition patriarcale. Raison de plus lorsque la « proie » est originaire de Bretagne, jeune et jolie mariée à un Antoine Beauregard dont la vertu première n'a d'égale que son ego d'homme de la haute.

Ainsi, commence le roman. le siècle de Victor Hugo à peine achevé, déjà on rêve le XX comme le renouveau des lumières. C'est en effet, dans ce contexte, que Valentine Beauregard, grâce aux connaissances de son mari, découvre les salons littéraires où l'on dissèque autant les causes de tant de siècles de soumission de la femme que l'on disserte sur comment s'en affranchir. Et je dois dire, j'ai rarement lu si bien écrit le combat de ces intellectuelles, leur façon quasi éhontée de s'instruire entre elles, de s'enrichir, de se libérer à travers leur sensualité. Bien sûr, demeure ce qui peut s'apparenter à un « ameublement de style » chez la plupart des hôtes. Les velours sont toujours suspendus aux fenêtres, les toilettes toujours sophistiquées, les empreintes d'une mode passée et précieuse encore là. Une sensation de jouer aux funambules des âmes libres d'autant moins caricaturale que l'auteure, avec brio, joue sur l'équilibre des rapports avec beaucoup d'amour, un grain de jalousie, le tout saupoudré d'une analyse sociétale intelligente. À l'instar de Valentine croyant encore à l'interaction entre les riches et les pauvres. Sa relation avec la concierge en est l'illustration parfaite. Peut-être même que Valentine puise sa force dans ces relations, sa manière à elle de ne pas se déshumaniser. Quand d'autres femmes de pouvoir finissent par se perdre à force d'ignorer de quoi est fait le monde. En clair, on entre tellement dans son histoire que Valentine nous prend la main, sans la desserrer, jusqu'à la dernière page. de la sorte, il est vrai, que l'on a son coeur à elle sur le nôtre, le nôtre qui s'affole quand le sien est aimanté par cette énigmatique Natalie Clifford-Barney, sorte de vampe affriolante, Américaine francophile et femme de lettres, un peu l'âme-miroir de Valentine. Au début, certes, s'agit-il d'une simple amitié, mais très vite, grâce à l'écriture subtile de l'auteure, cela devient un amour incandescent, impossible à vivre pour cet Antoine alors que lui-même fricote avec ses « poules ». C'est d'ailleurs une autre constante du livre d'Emmanuelle de Boysson, cette manière idéale de retranscrire les affres d'un couple à la dérive, corseté par un système auquel pourtant un grand nombre de jeunes gens rêvent. À l'image de la virginité sentimentale de Valentine qui nous cueille dès le début. On se prend si fort à l'aimer que, à mesure qu'elle avance sur le fil ténu de son existence, on aimerait lui dire de faire attention, à l'image de Colette, dans un rôle que je ne lui connaissais pas. Elle qui a souvent l'image d'un « monstre calculateur », voici qu'elle distille de la douceur dans cette âme enivrée par celle de l'Américaine.

L'autre vertu de ce livre, c'est de nous faire partager les relations qu'entretenaient tous ces grands artistes. Comment ils se servaient de leurs pouvoirs ou non pour toujours atteindre le firmament de la reconnaissance. Ainsi, nous découvrons leurs faiblesses, leurs inimités, mais aussi la manière avec laquelle ils se font publier ou pas. Et que dire du traitement fait à l'actualité de cette époque. de l'affaire Dreyfus à la guerre 14/18, en passant par la grippe espagnole, l'auteure fait montre d'une formidable connaissance de ces sujets. Ceci dit, et avant toute chose, « Je ne vis que pour toi » est bel et bien une histoire d'amour. Un témoignage fascinant sur comment ce sentiment s'immisce dans une âme pure, va lui faire perdre raison, jusqu'à ce que, une fois les épreuves surmontées, Valentine s'affranchisse de son rôle de soumise. La preuve que croire au romantisme ne nous fait pas obligatoirement sombrer. Ce livre est même celui de la guérison des rêves perdus, dans une France qui se voulait éclairante, mais qui, par bien des aspects, s'est ternie au fil des ratés de notre siècle. Reste que Valentine porte en elle le V de la victoire, a le parfait profil des femmes modernes.

« Je ne vis que pour toi », ou le talent de savoir écrire l'amour.
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