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C'est l'histoire d'une femme qui s'éveille et se réveille : une jeune bretonne, Valentine, curieuse, friande de culture, d'histoire, qui par son mariage avec un parisien, Antoine Beauregard, est lancée dans un univers très fashionable et croise Colette, Missy, Marcel Proust, la comtesse Greffulhe, Elisabeth de Gramont, Reynaldo Hahn ... Et surtout, Valentine rencontre Natalie Clifford-Barney, une américaine francophile, installée à Paris, pourvue d'une aisance matérielle indiscutable et qui mène sa vie comme elle le souhaite, elle, multipliant les liaisons saphiques toujours entre deux manipulations, car Natalie, belle, gracieuse et cultivée, n'aime vraiment qu'elle même finalement.
Lorsque les chemins de Natalie et Valentine se croise, Natalie va "s'amuser" à déniaiser la jeune femme, troublée, et qui ne comprend pas les réactions de son corps et de son coeur. Par ailleurs, le cercle littéraire très large de Natalie permet à Valentine de se lancer plus fermement dans l'écriture. mais, si un homme peut avoir des maîtresses, une femme ne peut avoir d'amante surtout si cela se complique d'une histoire d'amour même à sens unique.
Valentine va perdre sa position sociale, son mari va demander le divorce , survivre à la guerre de 14/18, à la grippe espagnole, mais elle va y gagner son autonomie, réaliser qu'il existe d'autres femmes qu'elle peut aimer, quitter ce monde parisien pour revenir dans sa Bretagne natale et retrouver l'univers dans lequel elle replonge dans la réalité, la nature et sa force, sa paix.
Un roman agréable à lire, sur une époque que je connais pas trop mal donc je m'y suis sentie à l'aise. Je regrette néanmoins la couverture du livre qui présente certes deux femmes, mais l'une est clairement plus "masculine" que l'autre : toutes les lesbiennes ne se présentent pas ainsi et dans ce livre plus précisément, le "couple" dont l'histoire est racontée est composée de deux personnes très féminines (si un tel mot peut encore décrire une allure).
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Valentine jeune fille bretonne de bonne famille épouse Antoine Beauregard avec qui elle s'installe à Paris. Très vite la jeune fille, qui caresse des ambitions littéraires, est introduite dans les meilleurs salons où elle rencontre Proust, Colette, la comtesse Greffulhe et bien d'autres. C'est là qu'elle fait la connaissance de Natalie Clifford Barney, une belle américaine qui collectionne les amantes. Valentine succombe, mais devra faire face à l'infidélité de sa Natty, tandis qu'en parallèle sa carrière littéraire décolle et qu'elle s'émancipe doucement.

Emmanuelle de Boysson a choisi de prendre un personnage fictif, Valentine, et de la plonger au coeur d'un monde tout à fait réel puisque la majorité des personnages qu'elle croise ont effectivement existé. C'est ainsi que Valentine va être immergée dans ce monde littéraire qu'elle admire, mais aussi dans un monde fait de plaisirs dont Natalie va lui ouvrir les portes.

Comme j'aime beaucoup cette époque ainsi que Colette dont j'ai lu des biographies, l'oeuvre et les correspondances, j'ai déjà croisé Liane de Pougy, Mathilde « Missy » de Morny, Natalie Clifford Barney et plusieurs de leurs contemporaines. Je n'ai donc rien appris sur ces femmes libres qui jouissaient sans entraves et revendiquaient leur liberté avec panache. Par ailleurs j'ai été gênée par la manière assez scolaire dont sont exposées les biographies de chacun des personnages qui entrent en scène. Leur faire prendre systématiquement la parole pour raconter les grandes lignes de leurs vies, voire de leurs oeuvres, m'a semblé assez factice et cela coupe le rythme et l'élan du récit.

Mais Emmanuelle de Boysson sait parfaitement rendre les affres de la jalousie que ressent Valentine et décrire l'évolution de ce personnage qui, de jeune ingénue, deviendra femme accomplie et capable de vengeance. Natalie Clifford Barney n'est pas ici à son avantage ! Voilà une femme qui semble bien manipulatrice, jouant sur plusieurs tableaux et n'aimant rien tant que le moment de la conquête pour ensuite abandonner ses amantes et passer à la suivante. Emmanuelle de Boysson nous dresse au contraire le portrait d'une Colette pleine de bienveillance pour sa cadette, Valentine, qu'elle conseille et soutient dans ses entreprises d'écriture.

J'ai apprécié l'atmosphère qu'a créé l'auteure, à la fois très sensuelle mais aussi pleine de liberté et d'insouciance dans cette époque entre deux guerres. Ainsi que ces portraits de femmes qu'elle fait et qui montre leur soif de liberté, leur besoin d'indépendance vis-à-vis de maris qui semblent dépassés par ce qui leur arrive et le soutient qu'elles se prêtent les unes aux autres même si cela ne va pas parfois sans quelques rivalités.

Bref, un livre qui se lit avec facilité et avec plaisir malgré les quelques petites réticences exposées ci-dessus.
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J'avais lu Que tout soit à la joie l'an passé de Emmanuelle de Boysson. J'étais donc très curieuse de lire cette année son roman de rentrée. La première surprise a été de retrouver assez vite la légende d'Ys dans les pages de ce livre, mais également toute une pléiade de personnalités célèbres. En effet, nous suivons Valentine, jeune bretonne mariée à Antoine, beaucoup plus vieux qu'elle. Il emmène sa femme vivre à Paris. Ce mondain a quelques entrées dans certains cercles. Il présente notamment Valentine à Colette lors d'une soirée, soirée dans laquelle la jeune femme va également faire la connaissance de Natalie Clifford-Barney. Celle-ci va beaucoup la troubler et va ensuite n'avoir de cesse de la poursuivre de ses assiduités, jusqu'à ce que Valentine succombe et tombe éperdument amoureuse. Natalie joue cependant au chat et à la souris avec Valentine, usant et abusant de ses charmes sur les femmes qu'elle rencontre, arrivant en général à ses fins, comme avec Elisabeth de Gramont, pourtant la confidente de Valentine. La jeune femme essaye par ailleurs d'écrire, s'attelle à raconter La légende d'Ys, puis son enfance en Bretagne, mais la jalousie et le désir la torturent continuellement. Jusqu'à quelle extrémité va-t-elle la conduire cette passion dévorante ? Il m'a fallu un peu de temps pour m'attacher à Valentine, au départ assez sèche dans ses réactions et au comportement à la fois naïf et glacé. Puis, la description d'une telle époque, si attachante, celle où on pouvait croiser dans une réception, à la fois Proust, Appolinaire, Anna de Noailles a su me trouver. Emmanuelle de Boysson montre dans ce livre la face cachée d'un Paris qui s'adonne sans complexes, ou presque, aux plaisirs saphiques. Pourtant, les femmes jouaient souvent là leur réputation ou leur avenir financier. Ce roman est très sensuel mais surtout captivant. La fascination magnétique de Natalie Clifford-Barney y est pour beaucoup, ainsi que les battements d'ailes d'une Valentine, blanche colombe que l'on devine très vite en sursis.
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L'auteure, Emmanuelle de Boysson, a un arbre généalogique assez charpenté, et elle-même a son actif d'un cv bien fourni: elle baigne dans le monde littéraire parisien, elle est cofondatrice du Prix de la Closerie des Lilas, qui récompense chaque année une romancière de langue française. Déjà l'auteure d'une oeuvre prolifique, l'univers des femmes, de la littérature féminine au lesbianisme, dont il est question ici, occupe une place essentielle de son oeuvre.

La vie de Valentine Beauregard apparaît d'abord comme celle de n'importe quelle provinciale qui a eu la chance de faire un beau mariage: une jeune femme émerveillée et fière, impressionnée et impressionnable, agréable, épouse attentive et soumise. Fort heureusement, cette jeune épouse bien propre sur elle évolue, elle s'enhardit un peu au contact d'un autre monde, elle se dévergonde, elle sort des tranchées. C'est tout juste à ce moment-là que le roman prend véritablement naissance, à mes yeux au moins. J'ai assisté avec plaisir à l'évolution de la jeune Valentine, qui engoncée dans sa fierté toute neuve de jeune parisienne collet-montée, s'ouvre à des horizons dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Un monde de plaisirs charnels, d'une jouissance inconnue, de sensualité mais aussi de beautés vénéneuses, d'amours trompeuses, d'aventures éphémères. Emmanuelle de Boysson a su faire évoluer notre jeune et timorée bretonne en une maîtresse avide et passionnée. Elle a su décrire les affres de l'amour saphique, dans le meilleur, mais dans le laid, dans la laideur du mensonge, dans les excès de la passion, et la souffrance de l'amour sans retour. La jeune épouse devient femme sous les yeux de ses compagnes d'écriture, sous les mains d'une compagne aguerrie, sise 20 rue Jacob. Une plongée à travers les cercles intellectuels parisiens, les salons littéraires, où se bousculent tous les noms de la littérature début de siècle, où règnent en maîtres Colette, Proust et bien d'autres, où les coups bas des uns ricochent sur les piques fielleuses des autres.

Le dénouement reste encore mon passage préféré du roman, où l'innocence des débuts laisse place au réalisme d'une désillusion amère, le paradis de Sappho finit par virer à l'aigreur née de la jalousie et de l'égoïsme, et aux vulgaires règlements de compte, loin des jeux sensuels et de la tendresse des débuts. Sur Lesbos, les idylles ont tourné aux vulgaires petites rancoeurs amoureuses de l'Île Blanche, les sentiments de chacune sont finalement revenus de ce haut lieu divin, qu'elles s'efforçaient de bâtir à travers leurs petites escapades littéraires et rencontres privilégiées, pour s'ancrer dans une réalité froide et brute. C'est, finalement, cette Valentine-là, que j'ai le plus estimée.

À ma grande surprise, les notes de fin m'ont appris qu'une des protagonistes du roman, Nathalie Clifford Barney, a réellement existé. À la lecture de sa biographie, il s'avère que l'auteure s'est largement inspirée de cette femme de lettres américaine de caractère aux hautes aspirations littéraires. J'avoue avoir été prise d'intérêt bien plus par sa personnalité à elle, plus complexe et sombre, que celle de Valentine. A la lecture de sa biographie, sur Wikipedia, sa vie apparaît d'autant plus extraordinaire, au delà de son orientation sexuelle qui finalement importe peu, qu'elle a été celle qui a redonné un élan à la littérature par la création de ses salons littéraires les « vendredis » fréquentés par les plus grands noms de la vie littéraire de l'époque, femmes autant qu'hommes.

En revanche, je m'attendais à un récit bien composé, au style délicat et profond. Et j'ai trouvé tout le contraire, un style très léger, peu crédible et surtout très superficiel, parfois trop versé dans le lyrisme, et qui m'a profondément agacé dès la trentième page. Je pense entre autres à l'usage répétitif des crispantes interjections « ma belle » lors des échanges épistolaires ou verbaux. J'ai parfois eu l'impression de découvrir un cercle de jeunes femmes écervelées, très précieuses, à l'égo surgonflé par la conscience de leur valeur, qui se servent de la littérature de passe-temps comme un autre, au milieu de jeunes mondaines totalement accaparées par l'organisation de garden-partys.

Même si la qualité du récit s'améliore au fur et à mesure du récit, je n'ai pas accroché au style de l'auteure, qui a tendance à faire des personnages un peu trop lisses. Toutefois, ce roman aborde le lesbianisme de front, il est au coeur même du roman, à une époque ou c'était encore une honte et un scandale. La femme est à l'honneur, quelquefois sous ses angles les moins nobles, néanmoins il reste une belle histoire d'émancipation féminine.


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Je sors assez mitigé de cette lecture et ne sais vraiment que penser.

Pourtant tous les ingrédients sont réunis... Époque, personnages, sujet ...

Il m'a pourtant manqué quelque chose.

L'histoire de cette petite provinciale qui se libère des carcans de la société de l'époque aurait selon moi pu être plus forte et intense.

Le roman se lit néanmoins aisément.
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Coup de coeur pour ce roman mettant en avant des femmes libérées du début du XXème siècle.

Valentine, jeune Bretonne, épouse un homme riche et plus âgé qu'elle, Antoine. Elle le suit à Paris et il l'introduit dans les milieux littéraires et artistiques. Rapidement, au contact de femmes cherchant à se libérer des contraintes patriarcales imposées par leur milieu comme Colette, Natalie Clifford-Barney et Liane de Pougy, son esprit créatif se développe.

A travers leurs discussions sur l'art, l'immersion dans les oeuvres des unes et des autres et l'émulsion intellectuelle ambiante, une forme de liberté se dessine au sein de cette société corsetée.

Petit à petit également, Natalie Clifford-Barney va tenter de séduire Valentine. Bien qu'au début très emmurée dans son mariage sans amour, Valentine va succomber aux charmes de Natalie et débute alors une passion dévorante.

Un roman captivant sur la condition des femmes au XXème siècle, sur la vie intellectuelle et artistique de l'époque ainsi que sur la liberté profonde et la quête de soi.

Je recommande.
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Merveille des merveilles. S'il y a bien un roman à dévorer, c'est celui d'Emmanuelle de Boysson, “Je ne vis que pour toi” (Calmann-Lévy). On ne s'ennuie jamais, si intelligent, si érotique, si cultivé. Il y a là des fantômes qui passent : Colette, Proust, Cocteau. Nous y sommes. Tempêtes de désirs. L'histoire d'une petite Bretonne qui rêve de devenir écrivain. Lorsque Valentine débarque à Paris au bras de son mari, elle rencontre Natalie Barney, riche américaine, femme de lettres au charme magnétique. le début d'une passion tumultueuse. Voilà un tableau si réjouissant, plein de sentiments vrais et faux. A voir et à revoir. Un roman d'une liberté absolue qui vous tient en haleine du début à la fin.
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Un roman qui se lit bien et qui arrive à recréer l'ambiance d'un Paris du début 20ème, ses salons littéraires et ses écrivain.e.s

On y suit une jeune bretonne, Valentine, qui débarque dans un Paris rêvé et fantasmé. Elle y mène une vie tranquille, rencontre Colette et d'autres membres du monde littéraire dont elle aimerait tant faire partie. Son chemin la mène vers Natalie, américaine connue pour ses flirts et aventures lesbiennes. Un jeu du chat et de la souris commence et Valentine fini par céder et s'ouvre aux plaisirs charnels avec sa Natty. Notre jeune héroïne est folle amoureuse, et ne peut plus se passer de son américaine...elle déchantera bien vite cependant...

Ce roman se lit bien et la présence nombreuse de personnes réelles, Colette, Proust, Montesquiou, etc rend l'expérience d'autant plus tangible. Cependant, je n'aurai jamais adhéré à cette Valentine, ni à cette Natalie, toutes deux m'auront profondément agacées. le style de ce roman m'aura aussi déçu, je dois l'admettre. Trop rapide, trop construit d'une manière qui m'aura paru superficielle, sans de profondeur. Je suis finalement restée de glace.
Ces femmes, nées dans une époque compliquée je n'en doute pas, ont réussi à vivre comme elles l'entendaient, tant bien que mal et en se battant pour, je le reconnais. Mais malgré tout, je ne me suis attachée à aucune si ce n'est la duchesse, digne et combattante et Colette attachante.
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Un roman sur la liberté des femmes


Emmanuelle de Boysson nous livre ici un portrait d'une époque où les femmes prenaient enfin leur liberté amoureuse. L'histoire de Valentine émeut et nous propulse dans l'ambiance des salons littéraires du début du XXème siècle. La société mondaine est dépeinte avec le souci du détail. On fréquente dans ce livre des personnalités de l'époque, ivres de liberté, comme Colette ou Liane de Pougy. La relation entre Valentine et sa "Natty" la pousse vers un avenir indécis qui nous tient en haleine. Un très beau roman !
Lien : https://www.mc-guilmin.com
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Quel beau titre n'est-ce pas ? Passionnant et addictif, l'auteure nous depeint la société du début 20 ème siecle et ses mondanités, les grandes soirées où se côtoient les grands noms de la bourgeoisie. Un milieu fermé dans lequel Valentine va faire ses premiers pas au bras de son mari. Elle va y rencontrer Marcel Proust, Apollinaire, Colette et va découvrir le "saphisme" auprès de Natalie Cliford Barney, fille de Oscar Wilde, une amazone amoureuse de l'amour ayant eu plusieurs conquêtes à son actif notamment Liane de Pougy, Renée Vivien. Une promenade littéraire à fois déroutante et enivrante 📖😍
Lien : https://promenonsnousdansles..
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