« Comment allez-vous ? Pour ma part, je vais bien, même si je remarque que je n'ai plus 82 ans... »
Baba Dounia affiche au moins 10 années de plus au compteur.
Quant au compteur Geiger, il s'affole à son approche.
Elle fait partie de ces gens qui vivaient près de Tchernobyl avant la catastrophe, qui ont dû s'exiler en ville dans des logements minables, et qui ont choisi de revenir dans leur maison, en 'zone de la mort'. Elle a une poignée de voisins - des irréductibles, comme elle -, son jardin où prospèrent fruits & légumes, et des animaux. Au moins, là, elle ne mourra ni de faim ni d'ennui.
La vie s'écoule paisiblement, même si elle ne voit plus ses enfants. Son fils, installé aux Etats-Unis, reste 'discret' ; mais sa fille lui écrit beaucoup d'Allemagne : 'Son rôle de fille lui tient à coeur, et elle a besoin que je lui dise qu'elle s'occupe bien de moi.'
Ce roman nous parle de vieillesse avec une tendre justesse et beaucoup d'humour.
Lucide, intelligente, vive et généreuse, Baba Dounia ne s'en laisse pas conter, porte pas mal de monde sur ses épaules aussi frêles que solides.
Franche & directe, elle sait aussi faire preuve de diplomatie et de douceur.
Ni niaiserie ni complaisance dans ce récit, contrairement à beaucoup de romans sur les personnes âgées.
Merci à l'auteur et à sa formidable Baba Dounia de m'avoir amusée et émue à ce point.
D'Alina Bronsky, j'avais aimé '
Cuisine tatare et descendance'.
Et j'adore les couvertures de ces deux romans (
Actes Sud).