"La famille en fin de compte ça ne sert à rien, qu'à vous compliquer l'existence, qu'à vous faire ressentir votre absence de confiance."
Je m'y suis repris plusieurs fois pour écrire ce billet.
J'avais commencé par faire une sorte de résumé mais ça s'est avéré plus difficile que prévu...
En effet, le troisième livre de
Fanny Brucker est une sorte de recueil de souvenirs un peu en désordre comme lorsqu'on revient sur son passé un soir de nostalgie...
Le seul problème est que ce livre relate la vie d'Estelle qui semble avoir été accablé de tous les maux : benjamine d'une fratrie de 5 bien plus agée qu'elle, un père trompeur parti loirs de son adolescence et qu'elle ne reverra jamais, une mère qui sombre dans la dépression et qui se sert de sa fille comme d'une bouée de sauvetage, son amour perdu dans un accident de voiture, etc.
Le fil rouge du roman qui, paradoxalement, est écrit la plupart du temps à demi-mot tourne autour de l'homosexualité, l'incompréhension des "hétéros" et le regard de ceux-ci. D'ailleurs, tout au long du livre, Estelle ne s'affirmera jamais réellement "homo".
Quelques passages cyniques sur les jobs d'été d'Estelle ou sur le style des parents de Vanessa, ostreiculteurs en Charente, remontent un peu le moral et (parfois) font sourire.
Tous ces problèmes et questions sont enfin abordés franchement dans l'avant-dernier chapitre où Estelle retrouve ses frères et soeurs pour Noël, elle exprime alors ses opinions, ses choix et son désaccord sur l'admiration dont fait l'objet son père.
Le livre se referme sur un sentiment de fin heureuse, Estelle est sur le point de retrouver Vanessa et à lui dire qu'elle tient à elle... Un choix assez prévisible après avoir appris à cerner son caractère et son besoin d'affection permanent.
La phrase de la fin, qui sonne comme la dédicace que l'on trouve normalement en début de livre, laisse croire que ce roman ne soit pas seulement un roman, mais plutôt une autobiographie : "J'ai écrit ce livre pour réhabiliter mon père, peut-être cela me dispense-t-il d'avoir à le lui dédier."
Je remercie donc Livraddict et les éditions JC Lattés pour leur confiance et particulièrement Anne Blondat pour son petit mot.
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