Des faits avérés servent de fil conducteur à cette reconstitution des événements qui ont abouti à la dispersion temporaire des troupes de la cagoule :
Attentat à l'aérodrome de Toussus le Noble (1) …
Attentats de l'étoile (2) ….
Les réseaux Corvignolles (3) …
Tentative de prise du pouvoir (4).
Un dossier complet étoffe cette enquête nous apportant des précisions utiles :
Sur le fonctionnement des polices à cette époque, les deux entités… d'un côté la PP préfecture de police de Paris … en face, la sûreté nationale qui dépend du ministre … une rivalité dont la cagoule se servira pour subsister.
Sur le résultat des perquisitions sur les lieux de stockage des armes.
Sur la capacité de recyclage des anciens membres de cette organisation d'extrême droite dans les années 40, profitant du régime collaborationniste de Pétain (5).
Passionnant, instructif au niveau du scénario,
Bien accompagné par un dessin au service de l'histoire, rendant compte des moments historiques qu'il relate.
(1)
A Toussus-le-Noble, plusieurs avions destinés aux républicains espagnols sont détruits, en août 1937, par un attentat à l'explosif attribué à Jean Filliol, l'exécutant des oeuvres de la Cagoule : le sabotage est considéré comme le premier plasticage commis en France.
(2)
Le 11 septembre 1937, afin d'en faire accuser les communistes, l'OSARN (dite la Cagoule) commet deux attentats à la bombe à Paris, connus sous le nom d'« attentats de l'Étoile » en raison de leur proximité avec la place de ce nom. Cette manoeuvre de provocation vise la confédération générale du patronat français et l'Union des industries et métiers de la métallurgie.
(3)
Les réseaux Corvignolles furent un service de renseignement (SR) clandestin de l'armée française dans la seconde moitié des années 1930. Ils ont été formés en 1936 pour éliminer au sein de l'armée française les groupes communistes.
Sous le sobriquet « Cagoule militaire », les réseaux Corvignolles ont parfois été erronément assimilés à l'Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale (OSARN, dite la Cagoule) en raison des contacts établis entre les deux organisations clandestines.
(4)
Le putsch raté de la nuit du 15 au 16 novembre 1937, Deloncle et ses hommes veulent faire un gros coup en évoquant l'imminence d'une prise de pouvoir par les communistes. Considérant que le climat anticommuniste est propice, tandis que la surveillance policière envers son propre mouvement s'intensifie, Deloncle mobilise les troupes cagoulardes à Paris.
Cependant, les militaires chargés de vérifier le soi-disant soulèvement communiste s'aperçoivent du bluff et ne s'associent pas à l'aventure. Constatant son échec, Deloncle annule toute l'opération, provoquant ainsi la fureur de Filiol.
(5)
Après l'armistice d3 juin 1940, plusieurs anciens membres ou ex-sympathisants de la Cagoule se rallièrent au régime de Vichy. Parmi eux, beaucoup d'adeptes de la « France seule » croient en un double jeu de Pétain. Cet espoir se dissipera progressivement après l'entrevue de Montoire.
Des noms :
André Bettencourt dirige l'organe de propagande antisémite « la terre française », il rejoindra la Résistance au début de 1943 selon ses mémoires (bien que ses biographes ne retrouvent de trace d'engagement qu'à partir de 1944) ;
Eugène Deloncle, fonde le mouvement social révolutionnaire (MSR), il est assassiné par la Gestapo en 1944, en raison de ses liens avec l'amiral Canaris ;
Gabriel Jeantet, attaché au cabinet du maréchal Pétain, il rejoindra plus tard la Résistance et sera arrêté et déporté en 1944 ;
Le docteur Henri Martin, Fasciste antiallemand, s'oppose à Laval et Darlan avant d'être incarcéré par Pucheu : il s'évadera pour rejoindre le maquis. Il participera à la libération de Lyon puis s'engagera dans la VIIe armée américaine ;
Jean
Marie Bouvier, complice du meurtre des frères Rosselli et chef du service d'enquête du commissariat général aux questions juives à partir d'avril 1944 ;
Joseph Darnand, chef de la Cagoule à Nice, il fonda le service d'ordre légionnaire en zone nord, qui fut interdit par l'armée Allemande. Il fut l'un des piliers de la collaboration. Fondateur de la Milice, il devint secrétaire au maintien de l'ordre du gouvernement de Vichy ;
Eugène Schueller (fondateur de l'Oréal) …
Certains cagoulards étaient de fervents nationalistes, anti-allemands et hostiles à toute compromission avec l'occupant. La lutte pour la libération de la patrie devient donc une priorité. La victoire soviétique de Stalingrad en 1943 fait comprendre que l'armée rouge de Staline écrasera le Reich et apportera la victoire militaire aux Alliés.
Certains de ces adeptes du complot et de l'action clandestine optent pour la résistance :
Corvisart, Alfred Heurteaux, Claude Hettier de Boislambert, Claude Lamirault, Maurice Duclos, Pierre Bénouville, Pierre Fourcaud, …