Il ne faut pas juger ce livre sur son titre, sans doute un peu provocateur. Il ne s'agit pas en effet d'un ouvrage qui nierait la réalité ou la gravité des problème environnementaux ; les auteurs ne sont pas climato-sceptiques, mais plutôt « collapso-sceptiques ». Ils ne croient pas à un effondrement imminent de notre civilisation, voire à une disparition de l'humanité.
Comme l'écrivent dans la préface
Sylvie Brunel et
Jean-Robert Pitte, qui ont assuré la direction de cet ouvrage collectif , « Nous ne croyons pas que les transformations de notre environnement, qu'elles soient d'origine tellurique et météorique ou anthropique, remettent en cause la présence de l'humanité sur terre. Nos ancêtres ont vécu les glaciations du Quaternaire, les avancées et reculs des forêts, du désert, des littoraux. Ils ont sans cesse migré, évolué, inventé, essuyé des défaites, mais remporté davantage de victoires puisqu'ils sont finalement parvenus à croître et multiplier ».
Ils militent pour une écologie humaniste, centrée sur l'homme, seul sujet de droit, et ses besoins, et non sur les animaux, les végétaux et le fantasme anthropomorphique qu'est souvent « La Planère » dans certains discours, écologistes, une écologie qui se fixe pour but s'assurer à l'homme un environnement vivable et agréable.
Ils condamnent les dérives de la « deep ecology » qui serait prête à envisager favorablement la disparition de l'humanité si c'était une bonne chose pour « La Planète » ; ici nulle exagération de la part des auteurs ; ils citent «
L'humanité disparaîtra, bon débarras ! » livre d' un ancien collaborateur du commandant Cousteau,
Yves Paccalet, publieé en France en 2006 En juin 2007, dans un entretien pour l'hebdomadaire Le Pèlerin, le même avait écrit : « La disparition [de l'homme], au fond, serait une bonne nouvelle » Et il ne s'agit pas d'un cas isolé, même si cette tendance est pour le mment, et Dieu merci, très minoritaire dans les milieux écologistes
Car comme l'écrivent les auteurs, « il est un écueil qui menace tous ceux qui considéreraient
le développement durable de façon trop restrictive : finir par ne plus se préoccuper que de la Planète (avec un grand P), de la Nature (avec un grand N) et oublier les hommes qui les habitent, façonnent les paysages et aménagent l'espace. À quoi sert de protéger la Nature si elle n'est pas mise au service du bien-être du plus grand nombre ? À quoi sert d'encenser la Planète si les actions menées aboutissent à dissocier les sociétés de leurs milieux de vie, à dresser des clôtures infranchissables entre des espaces dits vierges et des hommes considérés comme proliférants et irresponsables ? »
C'est dans cette optique que les auteurs envisagent ensuite les principaux problèmes environnementaux auxquels l'humanité est confrontée, s'efforçant de montrer pour chacun d'eux qu'ils n'aboutissent pas nécessairement, ni même probablement, à un collapsus, si on les replace dans leur contexte, et peuvent être résolus sans remise en cause de l'humanité, de la science et du progrès ;