Album Gérard de Nerval

Cet album de la Pléïade est assez peu épais, il faut dire qu'il y a à peine plus de 200 illustrations, ce qui est assez peu pour cette collections. Et pour cause, il n'existe pratiquement aucun portrait de Gérard de Nerval : un médaillon fait dans sa jeunesse, deux photos et un daguerréotype faits peu avant sa mort. Il y a plus de caricatures ! Quand à sa famille, il n'y a rien, ni de son père, ni de sa mère, morte quand il avait deux ans et dont Nerval lui-même savait seulement qu'elle ressemblait à une gravure connue à l'époque. L'iconographie personnelle est donc réduite à la portion congrue. Par contre cet ouvrage est abondamment illustré par des peintures ou photos de lieux qu'il a fréquenté et qui l'ont inspiré, ainsi que par de nombreux manuscrits de brouillons ou de lettres. Comme à chaque fois dans cette collection les documents sont présentés dans l'ordre chronologique et accompagnent une biographie du poète.

L'album Pléiade 1993, consacré à Gérard de Nerval, m'a fait découvrir un auteur finalement assez méconnu. Nombreux sont ceux qui ont lu El Desdichado, voire Les Filles du Feu. Et nous connaissons la fin tragique -et romantique- du poète maudit. Mais pour ma part, ma connaissance de Nerval n'allait pas au delà de ce vernis de culture.
En fait, Claude Pichois nous fait découvrir toute une époque dans laquelle Nerval était reconnu. Collaborateur de Dumas, Reçu par Goethe, Liszt et Wagner, ami de Théophile Gautier, Nerval ne serait pas si maudit s'il n'avait eu ces maudits troubles psychiatriques. Saluons aussi le travail iconographique d'Eric Buffetaud, dont la matière initiale était assez réduite, les photos et portraits de Nerval et de ses proches étant particulièrement rares.
L'album Nerval est à la hauteur de la collection, c'est un compliment en soi...