Carl buvait, sans pour autant être alcoolique ; il le faisait pour moi et on l'a très bien fait. Rien de tel qu'une bonne bouteille pour se sentir à la maison, où que l'on soit ; ça dispense du langage.
L'un des Allemands de la bande m'a expliqué
- Ecoute Hank, c'est pas un bordel; Ce sont les voisins de Carl, et les femmes, ce sont les leurs
- Merde alors; c'est immonde ! Allez, on se barre
Lors de ces bagarres, je n'en revenais pas que des types se mettent dans un état pareil pour si peu. je me battais juste comme ca, pour m'amuser, alors que l'autre salopard se donnait corps et âme, il y allait à fond et cherchait ma mort avec autant de beauté que de folie.
Une fois parvenu au sommet de la hiérarchie, tout ce qu'il reste à faire c'est amasser encore plus de d'argent et de pouvoir ; Tout ce qu'il reste à faire c'est boire, bouffer, baiser, se défoncer et tuer
- Ecoute, on va retourner à l'hotel et picoler nuit et jour jusqu'à ce qu'on n'ait plus un rond, et puis on attendra d'être foutus à la porte. J'en ai marre de tout
Elle savait que, malgré toutes les histoires dégueulasses que j'écris, Je suis un prude sous ma fourrure de violeur de service
Le sang et le fric, le Petit Chaperon rouge, Tarzan seigneur de la jungle, Annie la petite orpheline, Pierre et le loup, le pont de Londres qui s'écroule, Robin des Bois, les trois petits cochons qui sont allés au marché, la vieille dame qui habitait dans une chaussure avec tous ses enfants qu'elle ne connaissait pas, Blanche-Neige, ma mère, mon père, l'école primaire, Stanley Greenburg la brute de l'école, mon premier boulot, la terreur des murs, le meurtre des heures, les types qui bossent à l'usine près de moi avec des billes égratignées à la place des yeux et un seul désir en tête, garder ce boulot qui les a déjà tués, et puis toutes les putes dans mon lit et dans mes bagnoles pourries, des cœurs pires que des haches de guerre, moi, à l'époque, à l'église catholique, boire à la grande pompe, recracher, tenir bon, les BD Krazy Kat, Pim Pam Poum, et les deux autres en bas en train de lécher le cul à cet enflure de richard, pour le fric plutôt que pour le sang; le communisme n'est pas la solution, la littérature a échoué comme d'hab' et le meurtre est passé de mode...
[…] si je me convertissais, si j'avais la foi, je serai obligé de laisser tomber le Diable et il se retrouverait tout seul dans les flammes, ce ne serait pas gentil de ma part parce que dans les épreuves sportives j'ai tendance à soutenir le perdant et dans les épreuves spirituelles je souffre de la même maladie, car je ne suis pas un homme de réflexion, je fonctionne aux sentiments et mes sentiments vont aux estropiés, aux torturés, aux damnés, aux égarés, non par compassion mais par fraternité, parce que je suis l'un des leurs, perdu, paumé, indécent, minable, apeuré, lâche, injuste, avec de brefs éclairs de gentillesse […].
Qu'on pense aux millions de gens qui vivent ensemble à contrecœur, qui détestent leur boulot mais craignent de le perdre, pas étonnant qu'ils aient des tronches pareilles. Il est presque impossible de contempler une physionomie ordinaire sans devoir détourner les yeux vers autre chose, une orange, un caillou, une bouteille de térébenthine, le cul d'un chien. […] Quelle merde, hein, mon frère, que notre merde ait meilleure mine que nous…
la politique n’est pas incompatible avec le sexe,
c’est bien son seul intérêt.