Citations sur Shakespeare n'a jamais fait ça (92)
Je vais pisser. Pauvre Linda Lee. En Allemagne et en France, dans les journaux comme dans les magazines, on l'appelle toujours Linda King, une ancienne copine que je ne fréquente plus depuis trois ans. Elle a vraiment du mal à encaisser. Moi non plus, ça ne me plairait pas trop qu'on m'appelle par un autre nom, surtout celui d'un ancien copain à elle. J'ai eu beau dire aux types qui m'interviewaient : "Au fait, c'est Linda Lee, pas Linda King...", ils n'en ont jamais tenu compte. Je pense qu'une femme capable de me supporter devrait au moins être appelée par son vrai nom.
On dirait que ces gars-là n'ont pas de cul à torcher. Peut-être même pas de nombril, ou alors, s'ils en ont un, il doit être en forme d'étoile et saupoudré de poussière d'or.
Oui, j'aime bien les femmes, parfois même je les aime, mais ça tourne pas toujours bien.
Quand ils ont passé la marche au supplice de Berlioz, j'ai eu l'impression de me retrouver à la cérémonie de remise des diplômes, au Lycée. Ca m'a donné envie d'ouvrir ma braguette et de jouer avec mes burnes.
Comment un type qui ne s'intéresse à presque rien peut-il écrire quoi que ce soit ? Eh bien, j'y arrive; J'écris sur tout le reste, tout le temps : un chien errant dans la rue, une femme qui assassine son mari, les pensées et les sentiments d'un violeur à l'instant ou il mord dans son hamburger ; la vie a l'usine, la vie dans les rues et dans les chambres des pauvres, des invalides et des fous, toutes ces conneries, j'écris beaucoup de conneries dans le genre...
Les types qui bossent a l'usine près de moi avec des billes égratignées à la place des yeux et un seul désir en tête, garder ce boulot qui les a déjà tués.
Aux Etats-Unis, une fille seule sur la plage se ferait accoster par un paquet de types. et les seins nus, dans ce cerveau du mâle américain, ça signifie qu'elle veut se faire violer. Le mâle américain est automatiquement vaniteux et terriblement conformiste.
Une femme qui veut vendre son corps n'est sans doute pas très différente d'un violoniste jouant son concerto sur scène -on survit comme on peut, la mort nous attend au tournant mais il n'y a pas de mal à la faire patienter.
Bien sûr, certains et même beaucoup abdiquent et se mettent en ménage faute de mieux, en fait la plupart des gens vivent sous un drapeau blanc : ils voient bien que ce n’est pas génial, mais bon, on s’en contentera, à quoi bon repartir de zéro, il y a quoi à la télé ce soir ? Rien ? Pas grave, on regarde quand même. C’est toujours mieux que de se retrouver en tête à tête et penser à ça. La télévision sauve plus de couples mal assortis que les enfants ou l’église.
J’ai commandé deux bières. Les autres ont pris divers plats, thés, citronnades, coupes de glace chantilly et autres tartes à la cerise.