AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 194 notes
« Scintillation », un titre paradoxal pour ce roman qui se déroule dans l'Intraville, bled côtier indéterminé de Grande-Bretagne, autrefois prospère grâce à l'usine chimique qui employait à peu près tous les habitants des environs. Aujourd'hui, l'usine est désaffectée depuis longtemps, la faune et la flore sont empoisonnées, les habitants au chômage et parfois gravement malades. Comme si cela ne suffisait pas à la noirceur du tableau, en quelques années, cinq jeunes adolescents ont disparu chacun à leur tour, sans qu'on s'en préoccupe plus que cela. « Partis chercher un avenir meilleur », dit-on le plus souvent. Léonard, 14 ans, n'en croit pas un mot et vit dans l'attente angoissante d'une autre « victime », lui, peut-être. Mais il essaie de garder espoir, entre ses deux passions : la littérature et les jolies filles.
Cette histoire a des airs de roman post-apocalyptique, dans lequel la Nature est morte, les adultes lâches ou cupides, l'agent de police inutile et corrompu et les enfants sauvages et livrés à eux-mêmes. Réunissant peurs et angoisses universelles (maladie, mort, disparitions d'enfants, chômage, violence, catastrophe écologique), le tableau est sinistre, glauque, malsain et comporte quelques scènes poignantes. le style est à la fois lyrique et cru, magnifique, et les réflexions pertinentes. Il ne faut pas se laisser rebuter par les premières pages, introspectives et obscures, mais se laisser guider ensuite par les différentes voix qui apportent chacune son point de vue, laissant au lecteur le soin d'assembler le puzzle. J'avoue que je n'ai pas bien saisi la scène finale, quasiment messianique, inquiétante et littéralement aveuglante: rédemptrice ou infernale, elle annonce la fin certaine d'un monde, sans qu'on sache s'il en adviendra un autre, ni s'il sera meilleur…

Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          554
Quel déroutant roman que Scintillation. le titre en est très beau et plein d'évocations attrayantes.

L'intrigue se déroulent dans un coin indéterminé de la Grande Bretagne, sur une presqu'île complètement empoisonnée par une usine de produits chimiques désormais désaffectée mais dont la pollution marquera le sol et l'air pendant bien longtemps. Dans cette "réjouissante" contrée se trouve l'Intraville, bourgade principalement peuplée d'anciens ouvriers de l'usine, pour beaucoup alcooliques et/ou atteints de maladies rares et mortelles. A côté, l'Extraville avec ses belles demeures et ses nantis.

Dans ce petit paradis perdus surviennent plusieurs disparitions de jeunes adolescents d'une quinzaine d'années. La police, représentée par le seul agent Morrison qui a pactisé avec le gros bonnet pas clair du coin, à qui il doit son poste, laisse entendre qu'il ne s'agit de rien d'autres que de fugues.
Léonard, quatorze ans, féru de littérature et de parties de jambes en l'air avec la peu farouche Elspeth, réfute cette hypothèse.

Il n'est pas forcément très simple d'entrer dans ce roman. Ni de le terminer. le récit est décousu, dans le sens où l'auteur apporte divers points de vue. J'avoue que vers la moitié du livre, certains faits m'ont paru en décalage avec l'ensemble. Comme une note dissonnante dans une mélodie.
Il n'en reste pas moins que le style de John Burnside est époustouflant, mêlant crudité et poésie, démontrant qu'il peut exister une certaine beauté même au coeur d'une friche industrielle où les arbres poussent empoisonnés. Son talent est de forcer le lecteur à lire et voir autrement; son intrigue et sa construction narrative bousculent volontairement. Est-ce pour nous éviter de sombrer dans l'apathie qui s'étend sur la population amorphe et téléphage d'Intraville?

En bonus, il nous offre de très beaux passages sur la littérature via les lectures de Léonard. On y trouve avec bonheur Dostoïevski (avec un à propos des plus intéressants d'ailleurs), l'Anna Karénine de Tolstoï, Marcel Proust et sa Recherche, Herman Melville et sa baleine blanche, etc.

Scintillation est un roman très sombre tant du point de vue social, psychologique, économique et écologique. A éviter en cas de gros coups de blues car malgré un titre qui évoque de jolies étincelles, il y a très peu de lumières dans cette ombreuse presqu'île abandonnée.
Commenter  J’apprécie          322
Un roman qui mise sur la complexité des artifices mis en place pour cacher le silence de l'auteur sur la vision du monde qu'il souhaite suggérer à son lecteur. Une intrigue qui pourrait être récupérée par le consortium netflic pour faire une énième série. Des personnages qui paradent pour le concours de cette bizarrerie formatée par une société du divertissement à bout de souffle. Dix-huit mois plus tard, il ne m'en reste aucun souvenir. Après tout, des épisodes entiers de nos vies s'envolent aussi de la même façon. Paix au vécu qu'on laisse disparaître dans les limbes.
Commenter  J’apprécie          250
Dans l'Intraville, seule la mort se pare de lambeaux scintillants notamment les nuits d'orage. Sur cette presqu'île écossaise empoisonnée tout est sombre et en décomposition à cause d'une usine chimique abandonnée. Ici ne vit que ceux qui n'ont pas les moyens de partir du côté de l'Extraville, le paradis des nantis. Ceux qui restent dans l'Intraville tentent de survivre en luttant contre la maladie, la folie, le désespoir. Depuis quelque temps de jeunes garçons disparaissent, Morrison le policier semble pourtant plus s'intéresser à entretenir un étrange sanctuaire qu'à enquêter sur les disparitions d'adolescents ! Brian en grand chef bien-pensant promet de tout décontaminer avec son projet Terre d'Origine mais jusqu'ici personne à part lui n'en a bénéficié. Andrew qui aime à regarder les ados évoluer derrière sa fenêtre fait un coupable parfait pour la bande de jeunes rebelles de Jimmy. Léonard, le meilleur ami de Liam un des jeunes disparus est un passionné de livres et de sexe lui aussi voudrait comprendre les raisons des disparitions de ses amis. Léonard veut croire en un autre monde, optimiste de nature sa rencontre avec l'homme-papillon lui donne des raisons d'espérer passer de l'autre côté du miroir… Lugubre à souhait, ce roman est réellement oppressant. D'abord parce que tout intrigue, l'ambiance, le contexte, les personnages. le début du roman révèle un péché d'omission qui par la suite amène à des réflexions sur l'enfer et le paradis. Puis le roman dérive en fable écologique pointant du doigt l'industrie pollueuse pour terminer sur la jeunesse désenchantée en quête d'un monde meilleur. Un conte noir lyrique qui dénonce la société sans valeurs morales, la quête de vérité est parfois complexe mais en même temps elle soulève des questions qui amène à un examen de conscience, donc mieux vaut être bien disposé !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
Commenter  J’apprécie          200
Après un premier chapitre incompréhensible - là et ailleurs, quel étonnant effet littéraire, de commencer par une prose narrative introspective alors que rien n'a encore été dit au pauvre lecteur abandonné- je me suis accrochée... jusqu'au milieu du livre.

Cette histoire de disparitions d'enfants sur fond de catastrophe écologique s'annonçait bien ficelée dans une atmosphère angoissante et mortifère d'usine abandonnée et maudite, aux habitants moribonds.
Mais l'histoire se délite en tous sens, entre la traque aux rats dans la friche industrielle, un chasseur de papillons, un grand manitou manipulateur, un flic loser et sentimental, et quelques belles pages sur l'amour des livres.

Un livre déroutant, donc abandonné, en reconnaissant que mon plaisir de lectrice fut l'écriture, très belle.




Commenter  J’apprécie          192
Je ne sais pas si cela vous arrive parfois : refermer un ouvrage un peu « colère » contre l'auteur ?
Écrire aussi bien, nous embarquer sur des sentiers « littéraires » riches et prometteurs, et s'apercevoir que tout cela ne tient pas la route...
Ce n'est pas tant que le livre parte sur plusieurs chemins : anticipation, fable écologique, conte fantastique, mythe... mais on se lance avidement dans la lecture et... toujours pas, l'alchimie ne prend pas. Enfin pour moi. Scintillation regorge de possibles et de promesses non tenues. Quel dommage ! Peut être est-ce moi qui suis passée à côté, qui n'ai pas su saisir l'étendue, la subtilité de la narration. J'aimerai bien, plutôt que de refermer ce livre avec l'envie de le redonner à l'auteur en lui demandant de faire un petit effort... Pas forcément dans le déroulement de l'histoire, ou tout ce qui a trait « au contenu » mais lui demander de prendre un peu plus de temps pour installer ce qui émerge, une prose poétique qui nous embarque, un univers fantastique qui s'ouvre, par exemple... et puis plus rien, on passe à autre chose. Voilà ! Là ! Développer un peu pour ne pas nous laisser sur le bord du chemin.
« La critique est aisée mais l'art est difficile ». Ce qui m'attriste d'autant plus d'étaler ce ressenti. Car ce n'est guère rien de plus qu'un sentiment personnel. J'espère ne pas être trop dure, mais ma critique ne fait que traduire ma déception. Surtout que j'ai l'impression qu'il manque si peu...
L'écriture est sublime, certains passages sur la lecture, le rapport du lecteur aux livres, tout cet univers de connaissances, de rêves et d'espérance que nous emportons avec nous après chaque dernière page refermée, sont merveilleux. Et cette ouverture sur le fantastique, cet homme-papillon et ces enfants qui scintillent accrochés aux arbres, pendus-sacrifiés des temps modernes, entre horreur et beauté, attraction et répulsion.

« J'ai l'air triste à présent, je le sens, je sens de quelle façon il perçoit mon air, et il est triste, sans doute effrayé, l'air de quelqu'un qui s'embarque dans ce qui semble une grande aventure et, soudain, prend peur. Comme un gamin qui monte pour la première fois dans les montagnes russes et se rend compte, trop tard, qu'il a le vertige. Mais ce qu'il y a de curieux, c'est que je ne suis pas triste du tout, je n'ai pas peur, je suis simplement retombé trop brutalement dans le cours du temps, au sortir de la fixité magnifique d'avant. Je suis revenu trop brusquement et, pendant quelques secondes, je suis tellement déçu que j'ai envie de pleurer. » Burnside, Scintillation.

Je vais considérer que je suis passée à côté et ravaler mon amertume. Je vais considérer que le dessein de l'auteur est de nous faire ressentir ce sentiment là ! Entre fascination, abandon et déception. Et revenir vers lui au plus vite car une telle plume mérite qu'on s'y attarde...
Commenter  J’apprécie          166
John Burnside délivre un thriller qui n'est pas un thriller. Un roman initiatique qui n'est pas un roman initiatique. Une fable écologique qui n'est pas une fable écologique. Un univers post-industriel délabré rempli de poésie glauque.

Il le fait dans un style très personnel, qui m'a plusieurs fois ramené l'image de l'oreille dans l'herbe de Blue Velvet.

Il donne dans l'Urbex, et lorgne vers le croquemitaine.

On est dans un thriller où on se moque de savoir qui est "très très méchant" et "pourquoi il fait du mal, le monsieur". Ce n'est pas là que se situe l'intérêt. C'est un peu comme quand on se moque de l'endroit où on va mais que seul la manière d'y aller a de l'importance.

J'avoue avoir décroché, m'être interrogé sur le sens de tout cela. Et puis, j'ai tout envoyé promener et me suis concentré sur les mots. C'est là que Burnside met le paquet. Le style. La poésie glauque, malsaine pour décrire les choses que l'on voit venir de loin, mais que l'on ne peut éviter quand même. Comme ces animaux qui s'arrêtent au milieu de la route, fascinés, captés par les phares. C'est cela la Scintillation.
Commenter  J’apprécie          128
L'Intraville? Une presqu'île où se délabre une grande usine chimique abandonnée devenue le territoire d'animaux sauvages ou de gamins livrés à eux-mêmes, entourée de bois empoisonnés où le policier Morrison entretient un jardin secret, cherchant en vain à alléger son sentiment de culpabilité. Les adultes sont malades ou ont fui, les gamins sont précoces dans la violence ou le sexe. de temps en temps un jeune garçon disparaît, mais qui s'en soucie?

Léonard a treize ans environ, et contrairement à ses camarades, il aime les livres. Il est réfléchi et curieux et c'est son regard qui sera celui du lecteur au cours de la majeure partie du roman.



Comment parler de cette lecture?

"La définition d'un ouvrage qui se lit d'une traite devait être, en réalité, que le bouquin est tellement bien qu'on ne peut pas s'arracher à sa lecture alors que la page suivante est là et qu'elle risque d'être tout aussi captivante que celle qu'on dévore."

Avouons-le : Scintillation appartient carrément à cette catégorie.



Des pages qui parfois laissent le souffle coupé, des pages terribles, avec une détente bienvenue aussi quand Leonard raconte ses expériences à la bibliothèque.

"Quand John est arrivé à la bibliothèque, j'étais presque à court de textes à lire, l'étape juste avant les sniffs de colle et la délinquance juvénile. Ou, pire encore, les mémoires de célébrités.

C'est alors que j'ai découvert Marcel Proust."



Quand j'ai tourné la dernière page, j'ai eu un petit pincement de frustration (déception?) et l'impression de ne pas avoir toutes les clés en main due sans doute à ma lecture si rapide, mais à y réfléchir, j'ai aperçu quelques pistes, et là j'ai pensé, chapeau, Burnside excelle à décrire de l'intérieur ce que ses personnages ressentent ou vivent. C'est noir, sans beaucoup d'espoir, mais quel roman somptueux magnifiquement écrit!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          120
Scintillation est un roman brillant, inventif, déconcertant, etc. C'est le type de livre que l'on admire, pour son style, pour l'intelligence de sa narration polyphonique et omnisciente, pour son mélange des genres, pourtant si complexe à maîtriser. Thriller, roman initiatique, fantastique, poétique, politique, Scintillation est tout cela à la fois. Mais c'est aussi le type de livre que, peut-être même pour les raisons énoncées plus haut, on peut avoir du mal à aimer réellement. Impressionnant, sans l'ombre d'un doute ; mais bouleversant ? Moins que d'autres romans qui n'ont pas cette espèce de perfection formelle, mais dont on sent davantage la chair et la sueur (avis personnel et revendiqué comme tel). le plus réussi dans Scintillation est la description du lieu de l'action, cet Intraville qui, comme l'Alphaville de Godard (sans lui ressembler du tout), pourrait préfigurer notre monde futur, avec son contrepoint, Extraville. Un décor en voie de pourrissement, qui ne corrompt pas que les paysages, mais aussi les âmes et les comportements. En donnant la parole à Leonard, dans de nombreux chapitres, Burnside joue le contrepied : dans cet univers putride et sordide, ce garçon de 15 ans apporte une innocence (relative), une envie de vivre et un humour décapant dans un récit qui, du coup perd de sa noirceur et se teinte de nuances nouvelles. Sans parler de son amour immodéré pour la littérature dans une société où la culture n'a plus guère droit de citer. Certains retiendront de Scintillation ses échappées oniriques et ses visions mystiques. C'est leur droit. Mais le livre ne pourrait-il pas, avant tout, représenter une sorte de manifeste écologique, un avertissement sans frais de ce que notre bonne vieille planète est en train de devenir ? Il y a presque autant de lectures possibles du roman que de lecteurs. Alors, autant s'arrêter là dans une tentative d'interprétation qui n'engage que celui qui la donne.
Commenter  J’apprécie          110
Plaisir de lecture commune avec Valentyne, La jument verte de Val nous avions cette fois choisi le roman de John Burnside. Je publie avec un peu de retard,pardon Val. Mais emballé que j'avais été par trois autres romans de cet écrivain écossais j'ai un peu moins adhéré au propos, notamment dans le premier tiers. Pourtant à l'évidence la prose de Burnside est exceptionnelle bien que souvent brutale et inhospitalière. Dans cette Intraville, amalgame de décharge sauvage et de friche industrielle qui fait penser à une côte soviétique aux plus belles années de la pollution littorale et sous-marine, j'ai songé à ma chère Suzanne de Leonard Cohen qui nous montre où regarder "parmi les ordures et les fleurs, she shows you where to look, among the garbage and the flowers". Drolatique, Leonard est aussi le nom de l'ado, principal personnage de cette étrange et mortelle histoire.Peut-être la photo de couv. vous met-elle mal à l'aise, c'est normal et ce n'est pas de lire ce roman qui va arranger ça.

Dans ce contexte déjà pas gai disparaissent plusieurs jeunes garçons. Il fait vous dire que l'Intraville est une entité bien mystérieuse et que de l'Extraville voisine on ne saura pas grand chose. Une vie nulle part était déjà un titre de John Burnside, remarquable mais tout cela sonne quand même inquiétant. Vous vous inquiétez, vous avez raison. Leonard n'est pas un parangon de vertu, ses fréquentations sont douteuses et si d'autres moins présents tirent les ficelles, il porte sa part de culpabilité. La fascination pour la violence est dans ce roman assez insoutenable, tout cela soutenu par une belle écriture aux méandres complexes et qui, au moins, nous épargne démagogie et simplisme. Mais quelle épreuve avec ce Leonard qui m'est tout de même resté étranger, heureusement peut-être, alors que j'avais ressenti une osmose bien plus forte dans Un mensonge sur mon père et plus encore Une vie nulle part.

Deux mystères au moins dans Scintillation. Comment ce livre peut-il avoir cette grâce d'écriture splendide et intempestive dans un environnement qu'évoque si bien la couverture aux oiseaux morts? La scintillation-attraction-répulsion est extraordinairement bien rendue. La seconde énigme concerne la fin du livre. Pardon Val, je serais bien en peine d'éclairer ta lanterne, le basculement du livre dans le fantastique m'ayant depuis longtemps contraint à laisser au vestiaire mon rationalisme, acceptant, avec un peu de difficultés au début, ce voyage dans l'univers burnsidien, déjà quel patronyme infernal et marginal, brûler, côté. Persistant, je conseillerais plutôt Une vie nulle part, bien plus proche de moi et du coup, il me semble, de vous qui vous intéressez à cet Ecossais aussi poète. Mais méfiez-vous de la lande de là-bas, on n'y a pas toujours un Sherlock Holmes à Baskerville pour résoudre la question.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (386) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2875 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}