AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782864245513
427 pages
Editions Métailié (26/08/2005)
4.22/5   20 notes
Résumé :
Les hauts fourneaux de la nouvelle ville industrielle de Corby attirent toutes sortes d'émigrants en quête d'un nouveau départ, d'une nouvelle maison, d'un nouvel espoir. Francis, fraîchement arrivé d'Écosse, et son ami Jan fils d'émigrants lettons, adolescents intelligents et curieux, y recherchent leur place dans l'univers. Dans ces années 70 placées sous le signe du LSD et de la musique, la violence floue dans l'air comme la poussière des cendres des Aciéries et ... >Voir plus
Que lire après Une vie nulle partVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Tout ce qui importait était qu'elle puisse imaginer un endroit autre que cette ville enfumée, empoisonnée : la lumière; des forêts vierges; des cerfs traversant des chemins de campagne au crépuscule . Cet endroit imaginaire, ce pays qui n'existait pas, était son foyer. N'importe où, excepté Corby, aurait pu être son chez soi.* » Dans ce roman à forte connotation autobiographique, John Burnside nous raconte Corby, dans les années 70, à travers l'histoire de deux familles, l'une arrivée d'Ecosse, l'autre de Lettonie, pour travailler dans les aciéries . Connu sous le nom de « Little Scotland » dû à une forte concentration d'écossais, Corby est une ville industrielle du nord de l'Angleterre, où grandit aussi Burnside avec un père ouvrier dans les mêmes aciéries.
Dans l'atmosphère d'un film en noir et blanc, l'écrivain nous dresse le portrait d'une ville sale, une saleté qui marque tout, même les gens , ces gens arrivés d'un peu partout. Dans ce contexte où se pose la question d'identité nationale et culturelle, s'éclosent frustrations et nostalgie à l'état brute. Une nostalgie qu'ici ne s'attachant à aucun passé auquel on désirerait y retourner, débouche sur la souffrance. Venus y chercher une vie meilleure, ils semblent avoir fui un enfer pour tomber dans un autre, coincé dans un endroit qui semble être nul part, symbolisé par le titre du livre, « Living nowhere ». Cette grisaille est pourtant chargée d'une atmosphère incandescente. Dans la chaleur des hauts-fourneaux, où la violence n'est jamais loin et finira tôt ou tard par se manifester au sein de l'histoire, la seule religion qui rassemble ici tout le monde est : « ne pas devenir une victime », alors que la vraie religion est concrètement absente.…..

Burnside est un alchimiste de la littérature , d'un sujet noir il en a fait une pépite d'or où étincelle une prose magnifique qui est propre à lui. Descriptions magnifiques des synergies des rencontres, analyses subtiles des protagonistes , les divers membres des deux familles, qui reflètent brillamment ces vies perdues au coeur d'une ville qui est « nul part ». Même l'amour peine à y trouver son chemin, le bonheur est éphémère, l'amitié spéciale, les relations familiales estompés, la religion une mascarade. Un vide abyssale. Les jeunes ont peu de choses à partager en dehors de l'alcool, la drogue et autres stupéfiants et s'ils ne sont pas violents, ils rêvent de lieux imaginaires, ou tout simplement d'être propulsés dans l'univers, à la recherche d'un nouvel espace pour trouver « son chez soi ( home) », comme le fera l'un des jeunes protagonistes Francis voyageant pendant vingt ans , et comme le notera Derek son frère, dans son calepin, « Derek Alan Cameron /17 Blackburn Drive /Cowdenbeath Fife /Scotland/ Great Britain Europe /The World /The Solar System /The Milky Way/The Universe ». Mais finalement, à travers son personnage Francis, l'écrivain conclue que ce fameux « chez soi » est loin d'être injoignable, ni un rêve, il suffit de regarder autour de soi, oublier son petit ego , être dans le monde, dans la vie , afin d'être libre et pourquoi pas heureux 😊 !

C'était mon troisième Burnside, c'est beau, c'est profond. Un très grand écrivain qui me subjugue à chaque lecture.

« Il ne voulait pas se souvenir, car il ne voulait pas oublier ».
(He didn't want to remember, because he didn't want to forget.)



*« All that mattered was that she could imagine somewhere outside this smoky, poisoned town: light; empty woods; deer crossing a country road in the dusk. This imagined place, this country which did not exist, was home for her. Anywhere could have been home for her, as long as it wasn't Corby. »
Commenter  J’apprécie          9822
Si je devais donner une nuance de couleur pour décrire, en un mot, ce livre ce serait un "gris".
Le gris, teinte des rejets dans l'atmosphère des Aciéries de cette ville de Corby même s'il existe aussi le halo orangé de la combustion dans les fours.

Un gris étincelant, argenté, qui diffracte la lumière, comme les Aciéries - pour peu qu'on les regarde comme "douées" du pouvoir d'influencer les existences – diffractent les vies de ceux qui travaillent dans les ateliers et également la vie des familles qu'elles conditionnent finalement à distance.

Un gris poisseux comme ces mêmes rejets qui recouvrent tout, la végétation éteignant les couleurs, les habitations, les rues, la neige qui n'est jamais blanche toujours salie comme les habitants, comme leurs esprits toujours envahis de nuages de pensées où dominent amertume, regrets ou résignation.


Ce n'est pas par hasard si le récit débute par la description d'une séance de shoot à l'acide. Un retrait du monde ou plutôt le désir d'entrer dans un monde plus conforme aux aspirations que la génération des enfants se permet encore d'avoir.

Qu'ils soient venus de loin à une époque troublée pour fuir des conditions de vies insalubres, qu'ils aient juste parcouru quelques centaines de kilomètres pour "préférer" l'insupportable chaleur des fours à la claustrophobie des galeries des mines, qu'ils aient toujours su qu'ils allaient être des fantômes de ces murs parce que l'usine est le seul lieu qui emploie ou plutôt qui consomme les hommes dans la région car la mort y est quotidienne, ils ont cru, pleins d'espoirs, qu'ils pourraient construire une vie digne, décente dans laquelle le dur labeur serait le miroir d'une douceur des sentiments partagés. Et ils ont échoué : les sentiments, comme les feuilles des arbres, recouverts de cette pellicule qui est la deuxième peau de tout relief à Corby, sont eux aussi asphyxiés.. Tous ces êtres manquent d'amour, ils n'arrivent pas à le garder, certains ne l'ont même jamais connu, ils n'échangent pas, chacun finalement se retranchant dans un monde personnel, s'éloignant des autres quand vivre ensemble devient impossible.

Comme une évidence à laquelle on ne peut échapper, la violence est au coeur des vies, violence des mots, des relations sociales, violence née du rejet de l'autre, violence de celui qui est plus faible, de celui qui est différent et on sent bien qu'on va atteindre un point culminant, tant les tensions s'exacerbent, tant les liens se dissolvent, tant l'isolement est le credo de chacun.
Au lendemain d'un acte de violence encore plus abject, Francis le personnage principal quitte Corby...


C'est le roman de la fuite, de l'effacement, du retrait, pour s'isoler, pour se mettre en marge d'une vie qu'on n'accepte pas. C'est une sorte d'isolement suicidaire que choisit Francis, une volonté de ne pas être vu, de devenir, à l'instar des fantômes qui l'habitent et le construisent, cette simple présence toute en transparence vue de ceux seuls qui les évoquent encore un peu. de faire le choix de ne jamais s'attacher ni aux êtres, ni aux lieux, toujours en partance...
C'est un roman qui dit le deuil, la perte, ce que l'un et l'autre façonnent chez celui qui les subit.


Magnifique écriture d'un roman choral par laquelle John Burnside, virtuose des mots, parvient à faire changer notre regard sur les êtres, les évènements qui font ce roman en fonction de celui dont on entend la voix…
Un roman avec plusieurs portes d'entrée, qui parle au coeur, qui pose beaucoup de questions, à lire sans précipitation, en prenant le temps de reprendre son souffle. Il y aurait tant à dire...

Et une "bande-son" magnifique, comme toujours chez cet écrivain, teintée de blues encore et encore.

Bref, une lecture âpre mais fabuleuse.



"...And in my mind
I still need a place to go..."
Neil Young
Commenter  J’apprécie          4416
John Burnside situe son roman «Une vie nulle part» dans la ville anglaise de Corby dominée par la présence écrasante de l'aciérie, ville qu'il connaît bien pour y avoir vécu son enfance et son adolescence, une enfance et une adolescence qui ressemble fort à celles de Francis, d'Alina et son frère Jan, qui avec Derek, frère de Francis et leurs parents sont au centre de ce récit.
Ce récit prenant, tragique et sombre, est imprégné d'un certain mystère. J'en ai aimé la lenteur, la grande poésie et la langue qui, dans une analyse fine, pénètre sans effraction, l'intimité et la vie intérieure de chacun des personnages en en faisant pour le lecteur de vieilles connaissances inoubliables, que l'on n'a pas envie de quitter.
Tous ont espéré, certains espèrent encore, surtout parmi les plus jeunes, ne faire à Corby qu'un séjour provisoire qui leur permette, en travaillant à l'aciérie, d'économiser l'argent nécessaire à un nouveau départ, plus conforme à leur rêve. Car personne ne peut avoir comme idéal de vivre près de l'aciérie qui domine la ville et leur vie, salissant, pourrissant tout, leurs âmes, leurs corps, leur environnement. A Corby ils se sentent déracinés, vivant «nulle part»
Et pourtant ils doivent se rendre à l'évidence progressivement, ils sont bien d'ici.
«Les gens de la région évoquaient toujours le pays, un mot qui désignait immanquablement un autre lieu, quelque part dans le passé ou l'avenir, un lieu d'où ils étaient venus, un lieu où ils allaient. Des gens qui avaient vécu là toute leur vie, des hommes qui travaillaient aux Aciéries depuis vingt ans et plus, des femmes dont les enfants sont nés et avaient grandi à la lueur des hauts fourneaux, parlaient de retourner au pays pour les vacances, ou de rentrer au pays à la retraite, ou à défaut de faire en sorte que leur corps soit définitivement rapatrié à Dunfermline, Cracovie ou Paisley pour qu'ils puissent au moins être enterrés ailleurs. Toute leur vie durant, ils avaient vécu et respiré les Aciéries ; leur corps était imbibé d'un mélange méphitique d'acier, de carbone et de minerai..... Les Aciéries les avaient absorbés, réquisitionnés, et ils pouvaient bien parler tant qu'ils voulaient d'autres lieux, leur pays c'était là.» p 23

Il n'y avait rien ici qu'ils n'y eussent apporté ces Ecossais, Irlandais et Polonais aux yeux embrumés : le pays dont ils parlaient avec tant d'émotion n'était qu'un mensonge, et ils le savaient. p 129

Il est important pour vivre de se sentir d'un lieu, un lieu qui vous permet de grandir, de le quitter comme va le faire Francis qui s'éloigne brusquement après un drame, rejetant l'immobilisme et l'apathie environnante pour mener une vie d'errance pendant dix sept ans, sans supporter aucun lien prolongé. Il reviendra finalement à Corby où il se re-connaîtra et sera alors capable d'aimer ceux qu'il a quitté et laissé si longtemps sans nouvelles.

«Une vie nulle part» a la beauté d'un diamant noir et Burnside est vraiment un alchimiste qui parvient à transformer la matière vile en or dans le creuset qu'est son écriture.

«Dans le monde, tant de choses étaient froides, dures, mortes, il fallait retenir la chaleur. Il fallait avaler ce poison et le transformer, dans son propre sang en quelque chose de bon et vrai, de même qu'un alchimiste transformerait un métal ordinaire en or (p 16)
(...) tout à coup elle était frappée de cette perception sombre, intense, du noir dans le vert de la sève, du noir dans le blanc de la neige, pareil à une bribe de traité d'alchimie, noir : nigredo, véritable énergie du monde qui n'avait rien de sombre, ou du moins rien de maléfique, si dangereux qu'il parût (p 24)»

Ce livre par sa richesse peut donner lieu à de multiples lectures et il est très difficile d'en rendre toute la profondeur et la beauté comme pour le dernier roman de John Burnside «Scintillation» que j'ai lu d'une traite après celui-là et qui me laisse pleine de questions.
On y retrouve certains éléments de «Une vie nulle part» et on peut considérer l'Intraville de Scintillation comme la dégradation et l'aboutissement dans un avenir proche de la vie à Corby.
Commenter  J’apprécie          291
John Burnside est né en 1955 à Dunfermline, en Ecosse, où il vit actuellement. Il a étudié au collège des Arts et Technologies de Cambridge. Membre honoraire de l'Université de Dundee, il enseigne aujourd'hui la littérature à l'université de Saint Andrews. Poète reconnu, il est aussi l'auteur de romans et de nouvelles. Une Vie nulle part date de 2005.
Dans les années 70 à Corby en Angleterre, une petite ville industrielle avec ses aciéries qui puent, salissent tout et polluent. Ici, tout est triste et ceux qui y habitent le font à leur corps défendant, pour gagner leur vie, espérant en partir un jour. Alina et Francis, deux adolescents mal dans leur peau, s'évadent de cet univers en prenant de l'acide. Ainsi débute ce magnifique roman, un de plus pour cet écrivain que j'aime particulièrement.
Un par un, par une série d'enchainements logiques, l'écrivain fait entrer dans son récit une ribambelle de personnages : les parents d'Alina, Alma une déportée Lettone méprisée de ses voisins, Marc son époux avec lequel elle ne fait plus que cohabiter, Jan le frère d'Alina ; chez Francis, il y a le père, Tommy habitué à la vie au grand air en Ecosse, il s'est résolu contre son gré à atterrir ici pour nourrir sa famille, Lizzie son épouse, Francis donc, garçon tourmenté et assez spécial, et Derek son frère cadet, un doux rêveur. Un jour, Jan est tué par une petite bande de crétins alcoolisés, à la sortie du cimetière après l'enterrement, Francis part secrètement et quitte Corby. Au même moment, le leader des crétins assassins est tué par on ne sait qui et le bruit court que Francis aurait fait justice. Résumé hyper-court car il se passe énormément d'autres choses, de ce que je nommerais, à mon sens, la première et plus longue partie du roman.
De longues années plus tard, Francis écrit des lettres non postées à Jan. Un moyen pour lui de s'analyser par une introspection qui lui fait prendre conscience des liens entretenus avec Jan, « Avant de te rencontrer, je ne m'étais jamais rendu compte à quel point j'étais seul », « je partais faire le voyage que nous avions projeté de faire ensemble ». L'errance de Francis le mènera jusqu'en Californie où il constatera que les hippies ont trahi leurs idéaux. Enfin, presque vingt ans plus tard, Francis revient à Corby où il n'avait jamais donné de ses nouvelles, sa mère est décédée depuis longtemps, son père ne va pas tarder à la suivre, son frère s'est marié et est le père d'un jeune gamin, lui n'est là que pour quelques jours seulement (?), il fait la paix avec les siens mais un secret dramatique va lui être révélé… Cette seconde partie, bien que très belle, est néanmoins trop longue mais ce ne sera que la seule critique que j'émettrais sur ce roman.
Toute la poésie caractéristique de l'écriture de John Burnside est présente dans ce très beau roman. Un texte dense s'attachant à la psychologie de ses acteurs, riche en thèmes plus ou moins développés : un univers où chacun vit dans sa bulle pour échapper à sa vie dans cette ville, la violence gratuite des bandes de jeunes alcoolisés, le rejet de la religion puisque Dieu nous a abandonnés. Francis a choisi dès le plus jeune âge, la solitude, s'excluant de lui-même du monde et des gens, préférant vivre nulle part.
J'ai chroniqué plusieurs romans de cet écrivain, à chaque fois je le répète, alors une fois encore je le redis, lisez John Burnside, ce bouquin ou un autre, qu'importe !

Commenter  J’apprécie          20

Première incursion chez John Burnside,auteur écossais,très positive.Nous sommes en 1970 environ dans l'Angleterre industrielle en voie de désindustrialisation.Francis,son frère Derek,son amie Alina et son frère Jan,fils d'émigrants lettons,ont une vingtaine d'années.On est déjà loin de la Swinging London et ça ne rigole pas tous les jours dans ce pays d'acier et de crassiers. Drogue et violence à tous les étages,comme partout puisque l'expérience des uns aura à jamais dans notre monde refusé de servir aux autres.Sinon ça se saurait et Kurt Cobain aurait vécu plus longtemps que Jim Morrison.Mais faut pas rêver.Peu de place pour le rêve donc à Corby,une fois la bière tirée et les couteaux évités.Passer d'Ecosse en Angleterre pour Francis n'aura donc pas été simple dans ce "Royaume-Uni".Mais pour certains les dés ont été jetés précocément avec leur souffle de vie.Francis part alors d'abord sur les chemins anglais,buissonniers mais où l'herbe n'est pas plus verte.Parfois outrageusement banal Francis se défonce comme tout un chacun mais lui ne croit même pas ainsi se singulariser.Belle lucidité.

Une vie nulle part n'est pas qu'un livre sur le mal-être ou sur la partance.Les liens familiaux sont remarquablement évoqués dans les deux premiers tiers du livre,avec la parole donnée à son frère Derek qui joue de la basse et écoute Rory Gallagher pour chasser le quotidien enfumé,ou à leur père Tommy veuf sombre et que l'ange de la violence caresse parfois aussi.L'amitié et le souvenir ont accompagné Francis comme de bienfaisants nuages mais la route est bien âpre pour cet indépendant un moment égaré en un château sectaire parcouru de fantômes sonnés.

Une vingtaine d'années va ainsi passer depuis la Californie et Silicon Valley à laquelle on ne s'attendait certes pas jusqu'au retour final.Des rencontres,des frustrations sur cet itinéraire d'un enfant troublé,zébrées de riffs de guitare qui pour moi sonnent comme une madeleine littéraire tant la musique de ces années électriques balance en moi depuis plus de quarante ans.Manifestement je me sens assez frère de Francis et de Derek et j'ai partagé,ému,leurs espoirs et leurs désillusions,et plus simplement leur fraternité jusqu'à un secret terminal révélé que je n'ai pas encore découvert.Car,et c'est assez rare,je suis si bien avec Francis que je ne précipite pas mes adieux à son univers.Je ne peux qu'engager à faire la route avec ces gars-là,authentiques et douloureux.Quant à John Burnside il aura de mes nouvelles.Ou plus exactement j'aurai de ses romans.Lui pardonnant même la pourtant gravissime erreur d'attribuer le fabuleux Wooden ships à Jefferson Airplane au lieu de Crosby,Stills and Nash.Hey John!Je suis chatouilleux là-dessus.

Commenter  J’apprécie          42

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On the edge of the cemetery, standing alone at the far end of a gravel path, a low, gnarled hawthorn tree kept filling with light from the passing traffic, then darkening again, as if it were breathing.

Au bord du cimetière, se tenant seul au bout d’une allée de gravier, un petit arbre d’aubépine noueux s’illuminait avec les lumières du traffic de passage, et s’éteignait, comme s’il respirait.
Commenter  J’apprécie          370
Quand il en assombrissait le feuillage, un flocon égaré se coulant au travers comme venu d'un autre monde, Alina s'imaginait une vie différente, une autre façon d'être, plus propre, un ailleurs de lumière et de routes désertes dont elle rêvait souvent mais ne se souvenait jamais tout à fait au réveil : cerfs descendant des collines, hiboux dans les bois, une pièce allumée quelque part où quelqu'un - peut-être elle, peut-être pas - attendait en lisant à la lueur d'une lampe, attendait quelque chose, ou n'attendait peut-être pas, peu importait. Elle ne savait pas quel était cet endroit, un lieu croisé au détour d'une de ses lectures ou vu dans un film peut-être peu importait. La seule chose importante, c'était qu'elle put imaginer un lieu autre que cette ville enfumée, toxique : de la lumière, des bois déserts, des cerfs traversant une route de campagne au crépuscule.
Commenter  J’apprécie          156
Ce qu'elle voulait, par dessus tout, c'était se rappeler le passé, son passé, sous la forme d'une histoire. Se rappeler être d'abord quelque part, puis ailleurs, et toutes les étapes intermédiaires : voyages en train, traversées en bateau, camps de transit, reliés, unifiés par un seul esprit vigilant. Ce qu'elle voulait, c'était une histoire qu'elle pût raconter, pas à quelqu'un d'autre, mais à elle-même, et se convaincre chaque fois que c'était bien son passé à elle. Rien n'y manquerait, tout y trouverait une explication.
Commenter  J’apprécie          170
Ce sont les pertes, trahisons et chagrins que le temps dilue et distille goutte à goutte qui nous démolissent ; ce sont les semaines et les mois de développement consécutifs à une révélation, et non la révélation elle-même, qui nous instruisent.
Commenter  J’apprécie          280
Un jour, un professeur, Mr Conway avait dit que chaque existence a son but mais que la plupart des buts restaient enfouis dans le secret de l'âme ou du coeur.... Nous sommes des énigmes à nos propres yeux, dit-il, et c'est ce qui rend l'histoire si intéressante, puis il revint à ce dont il parlait auparavant, pensant probablement que personne n'avait enregistré cette remarque. Mais Derek l'avait enregistrée, lui. Et comprise. Son existence avait un but, et c'était la découverte de ce rythme, l'apprentissage de cette musique à demi perçue qui lui arrivait la nuit de nulle part.
C'était pour cela qu'il avait pris ce boulot aux Aciéries, pour gagner l'argent nécessaire à sa musique. p 104
Commenter  J’apprécie          90

Videos de John Burnside (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Burnside
INTRODUCTION : « […] Forte d'une longue expérience conradienne, la Grande-Bretagne d'aujourd'hui emporte sur ses ponts et passerelles une multiplicité d'ethnies et de communautés de toute allégeance, sans renier pour autant la fermeté monarchique de son cap, la démocratie relative de se hiérarchie, la plasticité absolue de sa langue maritime. Comme elle nous le laisse supposer, il semble qu'elle essaie de tenir pour elle-même la difficile synthèse entre accepter le changement à doses progressives tout en s'ouvrant à la complexité de la grande famille humaine, sans cesser d'explorer par le poème l'énigme de notre présence dans l'Univers. » (Jacques Darras.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Jeffrey Wainwright 1:04 - Wendy Cope 1:51 - Robert Minhinnick 4:01 - John Burnside
5:40 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : L'île rebelle, anthologie de poésie britannique au tournant du XXIe siècle, choix de Martine de Clercq, préface de Jacques Darras, traduction de Martine de Clercq et Jacques Darras, Paris, Gallimard, 2022.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jeffrey Wainwright : http://2.bp.blogspot.com/-N3JM6jtiDBQ/Tp2dLBrdXCI/AAAAAAAAADw/Ta4zoWOxB4Y/s1600/Cathedral+Poetry+Prize+2+-+Credit+Jon+Atkin.jpg Wendy Cope : https://www.thetimes.co.uk/article/birthdays-today-wendy-cope-px5pjt2nm83 Robert Minhinnick : http://3.bp.blogspot.com/-0coN533NnoQ/U_3MYYOxKxI/AAAAAAAACgk/MkiWuXJpkuQ/s1600/JM140725_Porthcawl_198.jpg John Burnside : https://www.the-tls.co.uk/articles/the-music-of-time-john-burnside-book-review-marjorie-perloff/
BANDE SONORE ORIGINALE : Scott Buckley - A Kind Of Hope A Kind Of Hope by Scott Buckley is licensed under an Attribution 4.0 International (CC BY 4.0) license. https://www.free-stock-music.com/scott-buckley-a-kind-of-hope.html
SOUTENIR « LE VEILLEUR DES LIVRES » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=W2WVWAMNPGV4E
CONTENU SUGGÉRÉ : #4 : https://youtu.be/lx1XBpgpQtY #2 : https://youtu.be/ICSodYrx4VU #1 : https://youtu.be/8jOkSUGjndA https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤56De Martine de Clercq58¤££¤ https://youtu.be/uyu5YAAkVqw https://youtu.be/1nl¤££¤50Jeffrey Wainwright55¤££¤ https://youtu.be/0_7B4skPN8g https://youtu.be/i3cPIcz3fuY
#JacquesDarras #LÎleRebelle #PoésieAnglaise
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (49) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1052 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}