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Geneviève Leibrich (Traducteur)
EAN : 9782864244967
210 pages
Editions Métailié (27/05/2004)
3.94/5   26 notes
Résumé :
"Elle a le début de l'Iliade derrière les paupières...". Elle, c'est la fille de Walter. Enfant, elle découvre que son vrai père n'est autre que son oncle, qu'elle est le fruit d'une aventure de jeunesse. Elle construit alors sa vie sur le mythe du père absent. Ce père, Walter Días, dont elle ne connaît que la couverture de soldat, le revolver et des dessins d'oiseaux exotiques, a fui jadis l'autorité paternelle et l'enracinement, préférant parcourir le monde. Maria... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bon, ça se confirme, la litté générale et moi, ça fait 2, voire 4...

C'est très bien écrit, et très bien traduit, le problème ne se situe pas là, et c'est aussi pour ça que je ne mets pas la note minimum. le style de cette auteure portugaise est original, et bien retranscrit par la traductrice.

Mais le problème, c'est moi. Cette fresque familiale toute en non-dit, hyper-réaliste donc, m'a totalement gavée. Etant donné qu'il y avait peu de pages, je suis arrivée au bout, histoire de voir s'il allait se passer quelque chose, enfin.
Mais non, rien. C'est la vie, quoi, la vie d'une famille de gens banals depuis le grand-père jusqu'aux petits-enfants, il n'y a même rien de fouillé.
Même pas de profondeur psychologique des personnages, ils sont pathétiques dans leur incompréhension de leurs fonctionnements, de leurs réactions, juste des faits qui s'enchaînent les uns après les autres comme des perles sur un collier (et dans le désordre, encore, au lecteur de tout reconstruire), avec pour seul fil conducteur l'intérêt de la fille pour son oncle/père absent, que je trouve détestable au possible, à peu près comme l'ensemble des personnes de la famille, sauf peut-être Maria Ema et "la fille", qui se sent, forcément, étrangère chez elle et qui aura eu en cela un peu d'intérêt pour moi...

De mon point de vue, c'est totalement inintéressant comme bouquin. Quand mon père raconte notre histoire familiale, ça donne à peu près la même chose, alors qu'il y a tellement plus derrière...

J'ai pas aimé du tout. Mais alors pas du tout. Un livre d'un ennui d'une profondeur insondable... Heureusement qu'il était court...
Comme quoi, ça m'arrive de ne pas aimer ce que je lis, et je fais bien de me cantonner d'habitude à mes genres de prédilection, je vais y retourner de ce pas !
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C'est d'une densité incroyable, la densité de ce que l'on ressent dans les non-dits. Cette fille de Walter, comme elle serait fille de personne, un être d'absence et de fuite, est poreuse, vacante, ouverte au monde qui l'environne. Avide de capturer le sens de son père, elle capture tous les sens du monde qui l'entoure. La nature des hommes, la nature des relations qui se tissent entre eux, surtout dans les non dits, la nature géographique du lieu (une propriété agricole) et de ce qu'il incarne pour chacun (un royaume, une prison, un monde en train de sombrer...). Cette enfant silencieuse passe son temps à lire le monde d'une manière intuitive, animale, profonde, instictive, à en discerner les centres de gravité et à ne se trouver de place dans aucun de ces centres : la densité de la fratrie, la densité de la mère et celle du beau-père, la densité du grand-père, imprécateur impuissant dans un monde qui sombre... Elle n'est au coeur de rien alors qu'elle est au centre de ce monde qui se désagrège, elle, le témoin, lectrice muette de tous ces centres désaccordés, extrapolés, elle trace des cercles de plus en plus précis jusqu'au coeur de sa vérité. C'est lancinant, vertigineux, comme une chute dans le vide, c'est un roman magnifique.
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Largement inspiré de l'enfance de l'auteur, La couverture du soldat déroule le fil de la relation privilégiée nouée entre un oncle et sa nièce, qui s'avèreront très rapidement être un père et sa fille. Cette chronique familiale tient avant tout sa force de l'écriture de Lídia Jorge, des effets de va-et-vient, de répétitions et des retours en arrière, jouant de la première ou de la troisième personne selon le point de vue du narrateur, déroutant le lecteur pour mieux lui laisser apprécier la finesse des relations étroites et complexes entre les personnages. Un même épisode est rapporté à plusieurs reprises, à différentes étapes du roman, et chaque fois est l'occasion de préciser et d'éclairer autrement et plus complètement l'anecdote, de la relire à la lumière d'un élément nouvellement dévoilé dans les pages précédentes. La construction des phrases est extrêmement fluide et entrainante. Energique, le rythme pousse malgré lui le lecteur vers l'avant tout en le nourrissant d'un récit dense et détaillé sur un secret familial latent dont tous ont conscience mais dont personne ne parle ; deux histoires d'amour magnifiques et étouffées : criante et malvenue entre un homme et une femme, clandestine, poignante et silencieuse entre un père et sa fille. Et finalement, prégnantes et décisives pour l'ensemble de la famille, de la fratrie aux grand-parents.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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A Valmares, une petite fille qui vit dans une grande maison familiale, découvre qu'elle est, non pas la fille de son père déclaré, Custodio Dias, mais de son oncle, Walter. Elle va donc grandir avec l'image de l'absent qu'elle va se constituer en évitant d'écouter ce que lui en dit la famille et quelques objets que celui-ci lui a légué : des dessins d'oiseaux qu'il découvre en parcourant le monde, une couverture de soldat et un revolver avec lequel elle dort.
Le livre est complexe, la narratrice parle tantôt à la première personne : "je" puis devient parfois "elle". La chronologie est respectée mais avec des retours en arrières de moments marquants, il est comme constitué de collages d'instants de vie. le livre est atypique, poétique et déstabilisant mais retranscrit l'atmosphère avec force. Ainsi, quand arrive le moment de le fermer l'histoire est toujours présente.

Largement inspirée de l'enfance de l'auteur, c'est avec un plaisir sans fin que j'ai suivi ces deux histoires d'amour qui emplissent la maison familiale de non dits et touche chacun sans qu'aucun n'ose pour autant parler. Les différentes personnalités sont touchantes et criantes que ce soit cette femme déchirée entre deux hommes, le discret mari toujours présent, la narratrice qui évolue de façon différente dans cette société où les femmes étaient souvent soumises.
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Magnifique roman à lire absolument ! On se laisse prendre par cette écriture poétique dès les toutes premières pages.L'histoire est originale, une saga familiale, dans une propriété agricole portugaise (dans les années 60 et 70) dirigée par un patriarche, qui perd peu à peu le contrôle.
Des personnages qu'on découvre peu à peu, décrits par de petites touches très précises, mais ponctuelles. Beaucoup d'ellipses et de non dits.

Un chef d'oeuvre de demi-teintes!
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ils veulent sûrement s'épargner les drames, les tiraillements, les crises de nerfs qu'entraîne le partage d'un héritage fait de rien. Un héritage pour rien. Les Dias absents paient pour ne rien avoir, pour ne pas hériter d'un tas de pierrailles, d'yeuses, de terres sablonneuses et calcaires où personne ne veut construire ni rien planter. Entre la mer et la montagne, leur père a édifié un empire situé sur un parallèle sans valeur aucune, sans se rendre compte qu'il serait un jour le roi des pierres. Et c'est vrai, toutes les nuits des pierres dégringolent des murets qu'il a fait construire il y a plusieurs dizaines d'années. Les yeuses y prospèrent comme si l'abandon était une vitamine, le mépris le meilleur guano, comme si elles croissaient de n'être ni vues ni regardées. Seul le roi des yeuses vit sans s'apercevoir qu'elles ont envahi tout le domaine. Les Dias éparpillés sur les continents américains ne peuvent venir ici se compliquer la vie avec cet héritage encombrant, ces champs redevenus ce qu'ils étaient autrefois, des étendues arides offertes à la désolation, aux genettes et aux renards. Ces Dias-là ne viendront pas ici. La fille de Walter le déduisait des lettres qu'elle écoutait à peine, elle n'en avait ni le temps ni les vacances nécessaires. Mais Francisco Dias traversait la cour, allait jusqu'au portail, l'ouvrait tout grand et avant que la Dyane ne sorte il criait à Custodio : "Allons, un peu de courage ! Flanque-là à la porte !"
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Mobile, toute entière mobile, et comme sa tête à la chevelure ondulée tournait en tous sens, sa respiration s'ajoutait à la pluie pour engendrer un souffle enveloppant qui se mêlait au bruit du thé et le transformait en cascade bouillonnante. Sa main tremblait, le thé déviait de son cours, les anses des tasses heurtaient les verres de vin. Des taches rouges s'étalaient sur la table. Elle disait "Ah!" Les deux frères se précipitaient, accouraient en même temps. Elle leur souriait à tous deux avec la même bouche fardée. On comprenait que Maria Ema s'était maquillé la bouche seulement pour Walter. C'était une femme à l'apogée de sa jeunesse, une femme visitée par l'amour, incendiée par le brasier du désir, mise enfin au bord de l'étreinte. L'amour au masque rose lui posait la main sur l'épaule et la poussait vers le corps de l'homme dont il avait fait sa demeure.
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La nuit de la pluie, elle savait déjà que la vie n'appartient pas seulement à qui la détient, mais aussi à qui la raconte.
Et que la vie de Walter n'appartenait pas seulement à lui, mais à beaucoup d'autres puisque à Valmarès, tous l'imaginaient et racontaient ce qu'ils imaginaient.
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Comme la nuit où Walter rendit visite à sa fille, ses pas s’arrêtent à nouveau sur le palier, il se déchausse contre le mur avec l’agilité d’une ombre, il s’apprête à gravir l’escalier et je ne peux l’en dissuader ni l’arrêter pour la simple raison que je désire qu’il atteigne vite la dernière marche, qu’il ouvre la porte sans frapper et franchisse le seuil étroit sans dire un mot. Et c’est ainsi que les choses se passèrent. Le temps de reconstituer ses gestes ne s’étaient pas écoulé que déjà il était au milieu de la pièce, ses chaussures à la main. Il pleuvait en cette lointaine nuit d’hiver sur la plaine de sable et le bruit de l’eau sur les tuiles nous protégeait des autres et du monde comme un rideau tiré qu’aucune force humaine n’aurait pu déchirer. Autrement, Walter ne serait pas monté et ne serait pas entré dans la chambre.
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Le lointain soldat de 1945 est maintenant un homme qui vit en Argentine. Il faut que j'aille à la rencontre de cette personne, de ce cyclope séduisant qui se moque bien d'être appelé par un nom ou par un autre, tellement le passage du temps nous a meurtris. Elle emporte dans un sac trois récits fantasques sur un personnage attirant, absent présent, qui avait nourri leurs vies.
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