Le corps d'un homme est retrouvé près du belvédère des Quatre Fils Aymon, au coeur des Ardennes. Dans le vide-poche de sa voiture, la police retrouve ses papiers, mais la capitaine Katel Marelle est stupéfaite quand elle découvre que l'homme avait deux autres identités :
Renaud Duval s'appelait également Hans Bernard et
Pierre Rousseau. Trois hommes avec la même date de naissance, nés à Paris, en Lozère et dans les Ardennes, et trois lieux de vie et trois compagnes différentes. Agnès, Vicky et Éléa vont alors mener une enquête en parallèle de celle de la capitaine, afin de découvrir qui était réellement celui qu'elles ont chacune aimé...
Des hommes – parfois des femmes aussi – dont on découvre qu'ils menaient une double vie, avec deux foyers, des enfants, cela arrive. Mais une triple vie ? Voilà le pitch de ce polar, sur fond de marionnettes et de pays de l'Est, et trois femmes, trois veuves, qui veulent comprendre. Contrairement à Agnès, qui a dû aller reconnaître le corps de son mari, Vicky et Eléa refusent de croire à la mort de l'homme qu'elles ont aimé. Persuadée qu'il se cache, et bien décidée à en connaître les raisons, chacune de son côté tente de le retrouver. Leur quête les amène à faire connaissance, et bientôt à sympathiser. Pendant ce temps, Agnès collabore avec Katel en fournissant à la police quelques éléments, jusqu'à ce qu'à son tour elle se lance dans des recherches pour comprendre comment son mari a pu chuter d'une falaise, et aimer deux autres femmes sans que jamais elle ne soupçonne rien.
Tandis que deux hommes au visage entièrement brûlé les suivent et les menacent, les trois femmes se retrouvent et, mettant de côté leur rivalité, échangent leurs informations : qui était donc vraiment cet homme aux yeux gris, tour à tour père de famille aimant, danseur et poète, ou chauffeur routier et bricoleur hors pair ? Quels secrets cachait-il ? Quelle influence a eue sa mère, marionnettiste talentueuse, qui fabriquait des automates dans un wagon en bois perdu au milieu de nulle part ?
Michel Bussi alterne non sans talent le point de vue de chacune des trois femmes, celui de Katel, et les confessions de la mère de la victime, décédée, sans jamais ne se perdre ni faire des noeuds dans les fils de son intrigue. Malgré certaines invraisemblances - la résolution du jeu de piste que suit Eléa, aidée par un bijou technologique trop performant pour être crédible ou la « résurrection » de la capitaine Marelle – ou la psychologie de certains personnages taillée à la serpette, le roman se lit avec plaisir.