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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Giro 1949, théâtre d'affrontements entre Fausto Coppi et Gino Bartali, les deux enfants chéris de l'Italie, deux champions qui divisent les italiens et italiennes. Pas forcément spécialiste de cyclisme, Dino Buzzati va couvrir ce Giro 1949 pour le Corriere della Serra et ce duel tant attendu entre le vieillissant Gino Bartali qui a régné avant-guerre (Vainqueur en 1936 et 1937) mais qui est aussi parvenu à s'imposer en 1946 et le “campionissimo” Fausto Coppi qui a gagné en 1940 puis en 1947.
En 1949, la seconde guerre mondiale n'est pas terminée depuis longtemps mais Buzzati n'en parle jamais (ou à de très rares allusions). En revanche, il nous conte le peuple italien et ses régions, de la Sicile à la Lombardie en passant - entre autres - par les Dolomites et le Trieste. A l'instar du Tour de France, c'est toute la diversité d'un peuple et de ses paysages qui défilent page après page.
La plume de Buzzati est parfaite pour nous conter ce combat de champions, faite d'allusion homérique comme lors de ce passage où un Coppi transformé en Achille s'apprête à achever son adversaire Bartali, Hector pour l'occasion.
On sent le génie de l'écrivain comme lors de cet épilogue grandiose où tout est là, la nostalgie et le vide qui s'emparent des suiveurs après 3 semaines intenses d'une course qui s'arrête brutalement. Et Buzatti de finir par une ode au Giro et à la bicyclette pour que cette dernière perdure à travers le temps et les âges. Dino, nous sommes en 2023 et la “divine bicyclette” continue d'attirer les foules…
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Pour les fans d'Italie, de mollets musclés et de fresque épique – et oui, tout cela à la fois dans ce recueil de chroniques écrites par Buzzati en 1949.

Prenez un écrivain déjà connu, Buzzati : son oeuvre la plus célèbre, le désert des Tartares, a déjà 9 ans. Considérez le fait qu'il est aussi – avant tout – journaliste au Corriere della Sera, quotidien milanais très diffusé. Prenez en compte le fait qu'il n'a absolument aucune connaissance du cyclisme, que c'est un sport auquel il n'a jamais pensé et dont, je pense, il se fiche pas mal.

Ajoutez dans le cocktail l'Italie de 1949, l'Italie d'après guerre, avec ses élans d'enthousiasme, sa ferveur populaire, ses quartiers détruits, ses villes emblématiques, ses campagnes tristes ou magnifiques – c'est selon.

Imaginez la mécanique, la dynamique d'un tour d'Italie d'il y a presque 70 ans, l'état des routes des cols (pas de bitume !), le poids des bicyclettes, la durée des épreuves (jusqu'à 10 heures !). Pas de télé, de survol en hélicoptère, de mesure en direct des distances et vitesses, mais des voitures et des motos qui font des aller-retours permanents sur des routes qui ne sont pas fermées à la ciruclation pour le passage du Tour, des myriades de reporters qui suivent le Giro dans des autos et le chroniquent le soir pour les grands journaux italiens.

Sur le Giro 1949 : le duel Coppi-Bartali, publié en français en 2017, réunit les chroniques écrites par Buzzati avant et pendant le Giro, tous les soirs depuis les différentes villes-étape pour le Corriere della Sierra.

De ce sport dont il ne connaît rien, il extrait une bataille épique, un duel au sommet dont il devine très tôt la fin avec une intuition étonnante. Par ce Giro il convoque le mythe de David et Goliath, les guerres de succession, mais aussi l'effort surhumain et vain de Sisyfe réalisé par tous ces coureurs qui poussent leurs bicyclettes en avant pour d'autres, pour le champion de leur équipe et qui n'y gagnent que l'oubli.

Très conscient de ses limites en matière de commentaire sportif, Buzzati s'attache surtout à des détails délicieux et drôles : l'histoire de la fanfare qui accueille les coureurs dans un mini-village, celle du vieil amateur qui essaye de suivre les coureurs d'étape en étape (« Un grand père un peu farfelu pédale dans le sillage des champions »), l'arrivée des heures après tous les autres de trois coureurs à Venise (« Les laissés-pour-compte du « temps maximum » », petit trésor d'écriture), un officier génois qui tabasse un groupe de journalistes, de juges et le directeur de la course car ils sont trop près de la ligne d'arrivée…

Mais plus que de tout cela, de vélo et d'anecdotes, Buzzati profite de ces chroniques pour parler de l'Italie d'après-guerre, de ses populations, des foules au bord des routes, des motivations des uns et des autres, de ses paysages. Avec une chronique toute particulière, « Les fantômes du vieux Cassino se réveillent pour le Giro », où le tour passe par un faubourg disparu, rasé par la guerre, dont les fantômes se lèvent pour saluer les joueurs. Ailleurs, il fait parler l'Etna ; routes, montagnes, bords de mer, beaux ou non, tous prennent vie pour saluer le Giro de Buzzati.

Vous ne vous intéressez pas particulièrement au vélo ? Vous recherchez de courts textes à lire de façon fragmentée ? Vous aimez l'humour subtile et la belle écriture ? Ce livre est fait pour vous – et moi, je vais m'empresser de l'offrir à Noël à une ou deux personnes !
Lien : https://lesmecaniquesimagina..
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Quand la littérature rencontre le cyclisme sur les routes d'Italie d'après guerre, le sport prend des allures de roman d' aventure. Pourtant néophyte en la matière Dino Buzzati nous relate non seulement les faits mais aussi les comportements, sentiments des coureurs avec beaucoup de descriptions physiques et psychiques.
Les descriptions des personnages comme les spectateurs et les protagonistes de l'épreuve sont colorées et animées même si quelquefois un peu répétitives.
L' auteur brosse un portrait de l'Italie d'après guerre où comme en France le sport vrai non médiatisé et non argenté véhiculait un esprit de reconquête.
Le Giro 1949 n'a pas été des plus animés et n'a pas généré beaucoup de suspens. Ce qui fait que le reportage d'un point de vue purement sportif est assez pauvre. Même si pour pimenter son récit Buzzati a ajouter une équipe dirigée par Homère avec comme chefs de file Homère et Achille.
En conclusion un livre original résultat du croisement des 2 univers parfois éloignés que sont le sport et la littérature.
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A l'image de Blondin officiant sur le Tour de France, le regard d'un écrivain sur une épreuve sportive amène la chronique à des niveaux bien plus épicés et savoureux. Buzatti et le giro, une rencontre, un régal.
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