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EAN : 9782070317967
256 pages
Gallimard (31/03/1971)
3.91/5   11 notes
Résumé :
Maurice Fombeure (1906-1981) est un romancier et poète français.
Son recueil de poèmes le plus connu est "À dos d'oiseau", édité en 1942 aux éditions Gallimard et disponible en Poésie-Gallimard.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans toute société, c'est bien connu, il y a les généraux et il y a les trouffions. Mais comme disait ma grand mère, quand il s'agit d'aller... quelque part, il n'y a pas deux façons de baisser son pantalon. Eh oui, nous sommes tous pareils en ce bas-monde, les grands et les petits, les généraux et les trouffions, les Victor Hugo et les... Maurice Fombeure. Avec chacun son importance, chacun sa valeur, chacun son utilité...
Maurice Fombeure (1906-1981) n'est pas le plus connu des poètes français. Pourtant il vaut largement le détour. Essentiellement parce que c'est un poète de la terre et des champs, des villages et des fontaines, un homme épris des vieilles ballades et des chansons de l'ancien temps, un homme pour qui l'amour reste une magnifique aventure, un homme qui sait rire et sourire, et parfois pleurer, un homme enfin qui conjugue ses envies d'absolu avec une acceptation pleine et entière du quotidien.
Dans le diagramme de la poésie française, Fombeure est, disons, juste après Paul Fort et Francis Jammes, au même niveau que René-Guy Cadou et l'école de Rochefort. Autant dire qu'il est en bonne compagnie.
"A dos d'oiseau" est un recueil de 1942, actualisé et complété en 1971 : il se compose de plusieurs sous-recueils : "Silences sur le toit" (1930), "Bruits de la terre" (1937) et "Chansons de la grande hune" (1939). On y trouve ce qui fait la quintessence de la poésie de Fombeure, cette proximité avec la nature, les choses simples, les sentiments dénués de tout calcul (amour, amitié, nostalgie, foi) et toujours cet humour omniprésent, espiègle et malicieux, jamais méchant ou destructeur.
Fombeure n'est pas tout-à-fait un inconnu pour les écoliers. Peut-être vous souvenez-vous de ce poème magnifique (qui ne figure pas dans ce recueil malheureusement, mais que vous trouverez quand même dans les citations) :
LES ECOLIERS

Sur la route couleur de sable
En capuchon noir et pointu
Le « moyen », le « bon », le « passable »
Vont, à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable
Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches, du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.

Vous la sentez, l'odeur de la gomme neuve de la rentrée, celle des crayons, et le parfum de la maîtresse...
Fombeure est un poète populaire, et c'est justice, parce que, loin des grandes envolées lyriques, des messages philosophiques ou politiques, il s'attache à nous arrimer à notre quotidien à notre maison, à notre terre, et ça, ça n'a pas de prix.


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142 poèmes regroupés sous 3 sections, elles-mêmes subdivisées :
SILENCES SUR LE TOIT/CHANSONS DE LA GRANDE HUE/BRUITS DE LA TERRE.

Un amoureux de la langue,
recueil inauguré par une dédicace de Paul Claudel,
élogieux
"Quand on aime de tout son coeur la bonne vieille terre française, les villages français, les petites villes françaises, toutes les choses et tous ces êtres autour de nous qui parlent français, un certain français, un certain vers français, clair et gai comme du vin blanc, et aussi adroit et prompt dans son empressement dactylique que le meilleur Verlaine.La veine de Villon et de Charles d'Orléans."
Cet hommage à la terre française s'expose par les mots:
de la"cocarde",
du "coq",

"pays natal" Bordeaux" "de la musette",
références qui frôlent le céleste les "cieux" et "étoiles" "la Grande Ourse" parsèment le recueil ...
Et puis moi, qui adore les mythologies et cosmogonies en tout genre, je servie, "Jason" Ulysse"," les sirènes"...
Certains poèmes sont dépourvus de destinataires mais d'autres le sont, nommément les amis et complices, "à Jean Cocteau" "A.C" A Francis Bout-de-l'An"les femmes"A Carmen" etc...
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Magnifique et trop(beaucoup trop) méconnu............
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'EST LE JOLI PRINTEMPS

C'est le joli printemps
Qui fait sortir les filles,
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

J'y vais à la fontaine,
C'est le joli printemps,
Trouver celle qui m'aime,
Celle que j'aime tant.

C'est dans le mois d'avril
Qu'on promet pour longtemps,
C'est le joli printemps,
Qui fait sortir les filles,

La fille et le galant,
Pour danser le quadrille.
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

Aussi, profitez-en,
Jeunes gens, jeunes filles;
C'est le joli printemps
Qui fait briller le temps.

Car le joli printemps,
C'est le temps d'une aiguille.
Car le joli printemps
Ne dure pas longtemps.
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ET S'IL PLEUT CETTE NUIT

Le vent passe à grands coups de vagues dans les roses.
Il rebrousse les eaux, les plumes, le sommeil,
Et les chats assoupis, sur leurs métamorphoses
Sentent l’aube et l’odeur de la mer au réveil.

Il pleut sur le printemps, sur tout, sur les étoiles.
Ne crois-tu pas la nuit qu’il pleut depuis toujours
Quand sur ces vieux chevaux maigres, boiteux et sourds
J’entends jurer sans bruit les cochers de l’averse.

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MA MAISON


Maison, ô ma maison, bucolique de roses
Tes briques de rubis et tes longs ciels mouillés,
Nous avons tant rêvé sous tes métamorphoses,
Sous la pluie, sous les cris des girouettes rouillées.


Tant rêvé dans le vide immense des greniers…
Nous te retrouverons peut-être dans le ciel
Avec notre chat noir, avec les deux chats gris,
Avec quatre souris effarées au soleil,


Avec notre grand-père endormi sur le feu,
Avec notre grand-mère alerte dans ses veilles.
Maison, ô ma maison, roulée dans le vent bleu,
Les écluses du vent coulent sur ton sommeil.


Maison, je t’ai montrée à celle que j’aimais,
Et tu l’as accueillie de tout ton cher silence.
Maison, ô ma maison, tu nous écoutes rire,
Dis ma mère, autrefois, nous sentais-tu pleurer ?


Que nous t’avons aimée au temps de nos vacances,
Tes tiroirs secrets pleins de petits éléphants,
D’hirondelles rayant ton ombre et ton silence.
Les tournesols flambaient dans le soir étouffant.


Tu dormais près du calme immense des forêts,
Moi, dans mon petit lit, je rêvais sous tes ailes
Ou parfois j’écoutais les crapauds qui chantaient ;
Puis, ivre de douceur, le sommeil m’emportait
Et je sentais mourir leur musique immortelle.


(Silences sur le toit – 1930)
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D'AMOUR ET D'AVENTURE



— Arbres, cavaliers arbres dont la tête heurte les vents,
Il passe au galop sous vos ombres vertes
Celui que mon cœur appelle souvent.
Je l'attends depuis des siècles aux fenêtres
Où les araignées tissent dans le vent.
Amour éternelle, belle amour manquée,
Amour éternelle, amour éternelle,
il passe au galop — il n'arrête pas
Les pas du cheval pour me voir sourire
Quand, depuis des siècles, je lui tends les bras.
Douceur de sentir qu'il ne m'aime pas.
Pur lui, je peigne mes cheveux,
Pour lui, je peins mes yeux sous le regard des astres,
Mes bons amis silencieux.
La Reine à sa tour a moins de tourment
Ne voyant pas revenir le régiment son beau roi en tête.
Beau roi de carreau, beau roi de carreau,
Mon cœur est à vous depuis des années,
A vous. Prenez-moi sous votre manteau,
Puis emportez-moi au fond des années
Où dorment les reines des vieilles chansons,
Des vieilles chansons, des amours fanées,
Des amours fanées, mais sans trahisons,
— Car je vous attends depuis des années ;
Vous dormez au fond des vieilles chansons,
Des vieilles chansons, des amours fanées…
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Air de ronde

On dansa la ronde,
Mais le roi pleura.
Il pleurait sur une
Qui n’était pas là.

On chanta la messe,
Mais le roi pleura.
Il pleurait pour une
Qui n’était pas là

Au clair de la lune,
Le roi se tua,
Se tua pour une
Qui n’était pas là.

Oui, sous les fougères
J’ai vu tout cela,
Avec ma bergère
Qui n’était pas là.
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Video de Maurice Fombeure (3) Voir plusAjouter une vidéo

Le piéton de ParisLéon-Paul Fargue 1876-1947
Jean Marie DROTdans le salon d'Edmée de la ROCHEFOUCAULD présente l'émission consacrée à une journée du poète Léon Paul FARGUE. L'écrivain Joseph KESSEL, la princesseFrançois de POLIGNAC, l'artiste Marie MONNIER, le peintre André DUNOYER de SEGONZAC , le peintreAndré ROLLAND de RENEVILLE, le poète Maurice FOMBEURE, le professeur Henri MONDOR, l'abbé MOREL, la journaliste Claudine...
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