J'ai lu cette nouvelle d'une trentaine de pages pour faire connaissance avec le style d'écriture de Calvez : langage certes soigné, mais peut-être un peu prolixe.
Plus connu pour ses romans et recueils de SF, ce texte-ci est par contre résolument fantastique.
Une jeune femme, doctorat de l'histoire de l'art en poche, accompagne un groupe de cinq enfants aveugles dans la réserve au sous-sol d'un musée afin de leur faire "lire" avec leurs doigts, l'art de la sculpture...
Mais au fond du local, un des garçons découvre une "statue" au texture incompréhensible...
L'intérêt de cette nouvelle ne se trouve pas dans l'élément constitutif du genre fantastique (somme toute de facture classique, bien qu'on reste captivé parce qu'on craint pour les enfants) mais bien plus dans l'approche de percevoir et de voir la cécité.
L'auteur à sûrement exagéré les autres perceptions sensorielles, relayant un sens manquant. Or, il sait, d'une façon pertinente, nous ouvrir les yeux sur ce handicap...et nous laisse songeur...
"Car le bout des doigts ne se partage pas, c'est une exploration intime ; il lui faudrait la parole pour les extérioriser, bien que les mots soient assez pauvres dans le domaine tactile, plus encore à leur âge, lorsqu'il s'agit de communiquer l'émotion."
(Lu en numérique)
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[...] être aveugle c'est être seul, c'est une dimension de moins pour partager l'univers.