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EAN : 9782359000658
Lokomodo (01/01/2011)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Väinö Kauppinen, un électronicien finlandais, découvre par hasard un incident aberrant de propagation de la lumière. Peu de temps après, il est contacté par un ami astronome : la station orbitale Tycho Brahé requiert ses services depuis que l'on y a identifié une planète dotée d'un lac de glace formant miroir ; ce qui permettrait, en théorie, d'y observer une image de la Terre moyennant une lentille corrective. Mais la découverte de Väinö conduira à modifier en aveu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Parmi les astronomes, les spécialistes du « Contact » semblent particulièrement en proie à la frustration. Quelles perspectives réelles pour mettre leurs audacieuses théories en pratique ?
À cette question terre à terre, Nathalie A. Cabrol donne quelques clés dans son excellent ouvrage de vulgarisation sur l'astrobiologie « À l'aube de nouveaux horizons ». L'on y apprend que pour étudier la vie extraterrestre, il suffit d'observer la vie sur Terre. Et inversement, étudier les conditions de la vie sur les planètes qui nous sont actuellement accessibles peut s'avérer riche d'enseignements sur notre propre écosystème.
Lui-même auteur spécialiste du Contact, Jean-Michel Calvez explore plus avant ces modalités d'étude et imagine un scénario absolument renversant dont il a le secret !

Le pitch : au coeur de la Finlande, un scientifique et son associé font une découverte théorique majeure remettant en cause ce que l'on sait de la vitesse de la lumière. Coïncidence ? Quelques jours plus tard, ils sont chaudement « invités » à prêter main-forte à une équipe d'astronomes sur le tout récent télescope orbital européen Tycho Brahé. Une opportunité unique à saisir, mais pour qui ?


À cette trame principale menée de façon classique s'intercalent de petits récits a priori déconnectés, situés dans différentes périodes de l'Histoire. Un vrai thriller scientifique comparable à d'autres titres de l'auteur comme « Sphères » ou « L'arène des géants » (ce dernier reposant sur deux trames intercalées, avec un principe différent). Je me souviens encore de Régression, de Fabrice Papillon, excellent thriller scientifique également, et exploitant exactement la même structure narrative, mais dans un but différent.


Le miroir du temps n'est pas une lecture difficile mais… Il faut s'accrocher au début. La trame principale commence de façon abrupte par un traité mathématique autour de la relation d'= v.t. C'est court mais dense. Comme la présentation d'un lemme qui éclaire la suite du propos… Je rassure : si on peut parfaitement qualifier ce roman de hard SF, le reste est bien plus digeste. Quant aux épisodes historiques, ils débutent de façon déroutante, avec ce récit hellénistique à la tonalité fantastique et poétique. Récit qui sera bientôt poursuivi de façon plus énigmatique encore en conviant la dimension onirique.
Sur plus de cent pages, on avance avec ce sentiment de passer du coq à l'âne et d'un genre à l'autre. Il faut faire l'effort car effectivement, arrivé au premier tiers du livre, la lumière – véritable reine dans ce roman – commence à éclairer les nombreuses zones d'ombres. Et la suite n'est qu'une succession de révélations, savamment distillées, jusqu'à la chute finale.


Personnellement, ces difficultés pour rentrer dans le roman ne m'ont pas trop gêné car je commence à connaître l'auteur et il n'a pas pour habitude de balancer mystère sur mystère sans raison. Avec Calvez, tout est logique, tout est pensé, il suffit d'attendre, et en général quand ça vient, ça vient fort !
Je n'ai pas non plus ressenti de grosses longueurs comme dans « Sphères » et « L'arène des géants ».
Les faiblesses que j'ai notées se situent plutôt dans le style et l'écriture. Des coquilles et des maladresses facilement évitables. Des développements souvent laborieux pour le narrateur comme pour les dialogues avec une tendance à s'enliser dans les justifications et les raisonnements.
Encore dans les bémols :
- J'ai trouvé le second personnage féminin (la blonde spécialiste des moteurs) sous-exploité. C'est dommage car sur la fin il y avait une bonne fenêtre de tir pour en tirer un peu plus, puisqu'elle commençait à lâcher ses confidences. J'aurais aimé quelques révélations plus concrètes et apportant des surprises.
- La relation entre le « commandant » et son bras droit est fondamentale et représente l'une des intrigues, mais elle reste floue au final. Je n'aurais pas craché sur un chapitre supplémentaire, ou au moins quelques paragraphes, centrés sur eux vers la fin, peut-être l'occasion aussi d'expliciter les circonstances de la chute finale.
- L'épisode sur la Seconde Guerre mondiale m'a fait forte impression. Dès lors, j'aurais bien vu le « commandant » sous influence de réseaux néonazis, avec des développements tout autres !
- Parfois, un peu trop hard SF, inutilement.


Les qualités de ce roman sont, comme d'habitude chez Calvez :
- Un concept original (ici une double extrapolation scientifique), simple et fécond à la fois.
- Un développement de ce concept sous le prisme du raisonnement scientifique.
- le déroulement d'un scénario à rebondissements offrant un divertissement de qualité.
- Une critique sous-jacente des dérives de la science elle-même, comme la tendance moderne à avancer plus vite que la science elle-même (ce qui s'apparente à de l'alchimie). On retrouve cette préoccupation chez d'autres auteurs comme Michael Crichton.
- Une critique de la nature humaine évidemment, qui s'illustre de bien des façons dans ce roman.

Le thème du paradoxe temporel est central dans ce roman. L'auteur en avait fait une démonstration impressionnante dans Sphères. Ici, c'est à la fois plus simple à comprendre et plus vertigineux.

Le thème du Contact, cher à l'auteur, est bien sûr au coeur du roman. L'originalité ici repose sur ce chassé-croisé entre deux types de Contacts, différents et semblables à la fois.

Ce qui m'a le plus enthousiasmé dans ce roman, c'est cette poignée de liens entre les récits. Des liens qu'on n'entrevoit que tardivement, qu'on découvre sur le fil de l'histoire et celui de l'Histoire. Des liens ténus qui prennent forme, touche après touche. Des liens improbables, poétiques, des liens qui laissent songeur ou béa. Il y a ces liens évidents et ces autres liens qui bouclent et qui donnent le tournis. Alors j'ai repensé à Cloud Atlas, ce formidable ovni de la Science-Fiction avec ces personnages qui se font écho. le concept n'est pas le même mais, indubitablement, il y a du Cloud Atlas dans le miroir du temps… ou l'inverse !


Avec Styx, Jean-Michel Calvez nous proposait une réflexion humaniste autour du mot « compatir ». La réflexion ici sera autant humaniste que scientifique avec ce mot de la fin : « projeter » !
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Ce livre m'a fait penser à un autre roman de science-fiction, que j'ai lu il n'y a pas très longtemps, les dieux eux-mêmes. Des héros scientifiques et de la vulgarisation scientifique ( dans le domaine optique, de l'optronique dans ce cas précis), un défi aux lois de la physique connues actuellement, un monde parallèle avec une société de trios (ou tryades? trouples?), une partie de l'action se déroulant dans l'espace...

Mais j'ai nettement moins aimé que le roman d'Asimov... é_è L'idée, le concept est joli, et la méthode d'alterner entre chapitre pairs les pensées et aventures de Vaino et chapitres impairs des récits dans divers temps et régions du monde ( la seconde guerre mondiale en Allemagne comme les années 1980 au fin fond de l'Afrique) est très sympa... Cependant les personnages m'ont paru curieusement fades, que ce soit Vaino (et pourtant j'ai apprécié aussi le fait d'avoir un héros finlandais plutôt que français ou anglo-saxon), Heini, Argynn, ou même les ambitieux Gerhard et Rosanna.
Le dialogue se déroulant dans le 16ème siècle entre François 1er et son protégé sonne faux (ou tout du moins simpliste: tel quel je l'aurais mieux vu pour de la littérature ado-jeunesse), tout comme le récit de l'apparition d'une mystérieuse jeune beauté nue chez un vieil ermite de la Grèce antique...
Les chapitres se déroulant dans l'autre monde... Pourquoi pas. L'écriture décrit des relations sexuelles avec un érotisme doux et pas trop envahissant (même le récit d'une escalade devient un passage sensuel), et les personnages, pour le peu qu'ils apparaissent dans le livre, sont presque plus consistants que les autres... Mais on reste autant distant des autres personnages qu'Argynn, le narrateur, qui de plus se montre très neutre de son côté, et auquel on a du mal à s'attacher.

De nombreuses pages sont consacrées à l'explication de phénomènes optiques très pointus: beaucoup trop alambiqué pour moi! quand j'ai recommencé pour la troisième fois une série de pages sans rien y comprendre et donc en m'ennuyant franchement, j'ai décidé d'utiliser le droit cité par Daniel Pennac dans son essai Comme un roman... et j'ai sauté ces passages qui me semblaient d'un didactisme laborieux et maladroit: le héros se rappelle à lui-même des notions qu'il connaît par coeur ( donc qu'il n'a a priori pas besoin d'en parler!)... Ceci étant, le secret induit par la découverte de Vaino et Heini impliquait effectivement que Calvez ne pouvait pas faire appel au procédé narratif facile et efficace du novice à qui l'on explique tout petit à petit, comme dans nombre de romans... Pas facile l'écriture!

Bref, je n'ai pas été vraiment convaincue par ce roman, pourtant loin d'être mauvais, doté d'une structure qui nous laisse agréablement reconstituer l'action à travers le temps, mais avec trop de petits défauts à mes yeux... Dommage!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et je me souviens, tout à coup, que Lo'rinn non plus n'y croyait qu'à peine, sur le bord d'elle-même, si fragile de l'intérieur, en dangereux équilibre sur le fil d'une lame qu'elle-même avait affûtée. Lo'rinn aussi avait eu en elle trop d'espoirs de Lumières pour accepter le principe du plongeon. Car plonger n'était que contrastes et compromis: à mi-chemin entre nage verticale et descente sans fond, presque dangereuse, entre quête lente de la Lumière d'en-haut et attraction vers l'Ombre, entre folles promesses d'une extase proche et risque, toujours présent celui-là malgré les sens en éveil, de perdre toute notion de ses propres limites, et d'oublier d'appréhender celles de la profondeur, comme l'acceptation tacite de s'y subordonner - non, de s'y contraindre, absolument, en veillant à ce que le plongeon ne devienne pas un suicide par simple négligence de ses règles.
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La lumière pourrait rattraper le temps .
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Tycho Brahé était un observatoire astronomique orbital géré par un consortium mi-gouvernemental mi-industriel issu des cinq nations d'Europe du Nord. Le seul de ce type, pour l'heure, bien que les États-Unis soient eux aussi sur le point d'aboutir. Pour des motifs évidents, purement danois, le nom de Tycho Brahé avait été retenu à l'unanimité pour baptiser le site. C'était notre astronome national, à nous Scandinaves, autant que Galilée l'était pour d'autres nations plus méditerranéennes, ou Copernic pour d'autres encore, plus à l'est. L'autre raison de ce nom était que l'observatoire de Hveen, dans le Sund, créé par Tycho Brahé lui-même il y avait cinq siècles, avait été en partie démantelé pour alimenter celui-là, ce n'était donc que justice rendue au grand savant.
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Le principe était pourtant correct, infime le risque d'erreur fondamentale, dans un processus que nous avions longuement mis au point en duo. Pour chaque essai, nous passions près d'une demie heure à calibrer et focaliser l'un des lasers sur l'entrée Un de la table de mixage. Suivait la même calibration systématique sur la seconde entrée, suivie d'une demie heure de réglages, afin d'adapter les niveaux relatifs de puissance et la phase absolue des deux sources via un cycle de tests certes assez complexe, mais en partie automatisé par l'ordinateur central.
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Par la fenêtre entrouverte, un frottole se fit entendre, empli de nostalgie, plus lent et plus doux que l'autre air presque canaille de tout à l'heure. Le roi avait l'ouïe aguerrie aux compositeurs contemporains, il y reconnut tout de suite l'un des tendres frottole de ce Bartolomeo Trombrocino qu'il affectionnait tout particulièrement, n'en déplaise aux Janequin, Sermisy et autres compositeurs en vogue à sa cour de Loire. Puis il se décida et sauta à bas de cheval.
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