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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782266236690
288 pages
Pocket (11/09/2014)
3.95/5   103 notes
Résumé :
Non loin de Vigàta, sur une terre argileuse qui n'intéresse que les potiers, le corps d'un homme est découvert dans un sac poubelle, découpé en trente morceaux. Peu après, la splendide Dolorès vient signaler la disparition de son mari, un officier de marine colombien d'origine sicilienne.
Le champ du potier est évoqué dans les Évangiles : c'est là qu'on enterra Judas. Faut-il y voir un message ? S'agit-il d'une vendetta mafieuse ? Le mort est-il le marin dis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Certains ne relisent jamais les livres qu'ils ont lus : soit qu'ils ont peur de ne pas y retrouver le charme qu'ils y avaient découvert, soit tout simplement qu'ils estiment qu'il leur reste trop de livres à lire et trop peu de temps pour les lire pour en perdre encore dans la relecture de livres qu'ils connaissent déjà.

Personnellement, je relis très souvent les livres que j'ai aimé (cela peut aller jusqu'à la dizaine de fois, voire plus !). Je ne parle pas des livres qui ont été un éblouissement : avec ceux-là en effet, le risque est grand de ne pas retrouver lors d'une seconde lecture la magie de la première.

Mais j'aime à relire les livres qui me plongent dans une ambiance : l'Angleterre des romans d'Elizabeth George, la Caroline du Nord de ceux de Kathy Reichs, la Venise des livres de Donna Leon (que j'ai d'ailleurs classés sur mes étagères non pas dans leur ordre de parution, mais en fonction de la saison à laquelle se déroule l'intrigue, pour le plaisir, à la lecture, de me retrouver à Venise en été ou dans les brumes hivernales).

Relire un de ces livres, c'est pour moi comme aller passer un week end chez des amis de longue date : je sais que je vais passer un bon moment en leur compagnie.

Les romans d'Andrea Camilleri relatant les enquêtes du commissaire Montalbano sont de ceux-là. Une envie de soleil, de Sicile, de repas goûteux ? : je vais choisir dans ma bibliothèque un de ces livres, comme d'autres sélectionnent une bouteille de vin dans leur cave.

D'ailleurs, il m'est impossible de lire une enquête du commissaire Montalbano sans l'accompagner dans ses pérégrinations gustatives. S'il ne m'est pas possible, bien évidemment, de trouver près de chez moi les succulents plats que lui sert le chef cuisinier de sa trattoria préférée (mais au moins puis-je comparer ses plats de poisson avec le blaff ou le court-bouillon antillais), il y a toujours un moment dans la lecture d'un Montalbano où je sors du réfrigérateur les olives, les petits anchois marinés, le fromage, et le vin blanc bien frais, pour l'accompagner - lui sur sa véranda, moi sur la terrasse du jardin - dans ses réflexions déductives (que ceux qui connaissent le commissaire se rassurent : je n'ai pas sa descente en matière de whisky !).

J'aime également dans ces romans-là l'humour de l'auteur, son regard ironique sur la société italienne, son style inimitable (il faut noter l'excellence de la traduction qui rend parfaitement la saveur de la langue).

Pour ce qui est du versant policier de l'affaire, il est vrai que je trouve les derniers romans d'Andrea Camilleri moins bon que les premiers : l'intrigue y est souvent très alambiquée et la solution de l'énigme embrouillée et tirée par les cheveux. Mais qu'importe : je lis les enquêtes du commissaire Montalbano pour avoir le plaisir de passer le week end en Sicile et le bonheur de m'essuyer les yeux après avoir trop ri à lecture de certains de ses passages, au point que mes éclats de rire font s'envoler les colibris du jardin ...
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C'est un Camilleri en grande forme, qui nous revient là, avec ce nouvel épisode du commissaire Montalbano luttant contre la mafia, et peut-être pire que la mafia, contre certains de ses acolytes. Meurtre, enquête, amour et séduction, amitiés et orages sur la Sicile, terrains glissants (dans tous les sens du terme), coups de dents sur la politique et l'hypocrisie ambiante, états d'âme d'un commissaire qui doute des autres et surtout de lui-même, le tout assaisonné de ce langage bien particulier, entre dialecte et argot sicilien qui fait le bonheur des lecteurs de Camilleri. A part le fait que le champ du potier fait allusion à la trahison de Judas (suivez mon regard, mais je ne vous en dirai pas plus) l'intrigue n'a en soi rien d'extraordinaire, mais on s'amuse bien tout en dévorant ce livre qui se lit très vite. Bref une excellente lecture de vacances, et, pour ceux qui ne connaissent pas encore le commissaire Montalbano, un dépaysement total.
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Pause sicilienne en plein cours de lecture d'un pavé de 600 pages … avec le dernier livre traduit en français d'Andrea Camilleri : le Champ du potier. Une histoire complexe, provoquée par la découverte d'un cadavre coupé en morceaux dans une zone d'où on tire de l'argile. le commissaire Salvo Montalbano, qui connait ses classiques, fait le rapprochement avec l'Evangile selon saint Matthieu qui décrit le suicide de Judas, après qu'il eut rendu les trente deniers à ses commanditaires. Ceux-ci décident alors de consacrer cette somme, qui est le prix du sang de Jésus, à l'achat du champ du potier, un terrain où on pourra enterrer la nuit les Gentils qui viendraient à mourir à Jérusalem… L'homme démembré en trente morceaux est donc un traître, et tout indique un meurtre à l'ancienne, des représailles de la Mafia.
En fait, la trame de l'enquête est secondaire. L'important est la psychologie des acteurs. Salvo vieillit. de temps en temps, il ressent un monstrueux coup de fatigue. Et surtout, il s'inquiète du comportement de son collaborateur Mimi Augello, devenu depuis deux mois renfermé, agressif, incompréhensible. Que se passe-t-il dans la tête de cet homme à femmes marié et père depuis peu ? Livia, toujours aussi soupçonneuse vis-à-vis de Salvo, et qui est très liée à Beba, l'épouse de Mimi, reproche à Salvo de l'envoyer trop fréquemment t en planque de nuit …Et aussi, une déstabilisante mise en abîme des romans de Camilleri par Camilleri lui-même. En effet, l'idée de la signification symbolique de la mise en scène macabre vient à Montalbano de la lecture d'un roman de Camilleri, la Disparition de Judas.
Comme souvent, au centre de l'intrigue, une femme, belle et désirable, aussi ardente qu'intelligente. Dolorès est colombienne. Avec des liens familiaux avec le vieux Balducci Sinagra, le capo de l'une des deux familles mafieuses actives à Vigatà (et naturellement ennemies). Montalbano va dénouer les fils de cette affaire de façon délicate, en sauvegardant une fois encore les liens affectifs qu'il entretient avec les membres de son équipe à laquelle il est terriblement attaché. Mais décidément, dans cet épisode, et sans doute comme l'auteur, il ressent un sacré coup de vieux !
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N°1598 - Octobre 2021

Le champ du potierAndrea Camilleri – Fleuve Noir
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Près de Vigata on vient découvrir, dans un endroit riche en argile, le cadavre d'un homme coupé en morceaux et une très belle femme, Dolorès, vient déclarer la disparition de son mari, un officier de marine marchande. Il apparaît très tôt à Montalbano que ce meurtre évoque à la fois la Mafia de par son modus operandi et l'Évangile de Saint Matthieu pour les références à la mort de Judas qu'il évoque.
Comme d'habitude le commissaire doit faire face au mauvais caractère de Livia, sa fiancée éternelle et lointaine, à la suspicion de sa hiérarchie et à la modification du caractère de Mimi, son adjoint, pourtant d'ordinaire bien disposé à son égard mais dont les amours clandestine risquent de lui jouer un sale tour sans qu'il s'en rende compte. Ajouté à cela la vieillesse qui commence à tracasser le commissaire et cette enquête difficile qui semble vouloir l'emmener bien au-delà de la Sicile et mettre en cause son collaborateur. Il y a bien la gastronomie sicilienne pour le calmer, mais cela commence à devenir problématique pour lui parce qu'il va même jusqu'à perdre, temporairement, l'appétit à cause de l'attitude de Mimi qui a quelque chose d'incompréhensible.
Sans que ce soit une caractéristique très marquée de son personnage, il me semble qu'il y a un petit côté chrétien chez Montalbano. Il est souvent question de son ange gardien et « le champ du potier » (ou champ du sang) est, selon la tradition, l'endroit acquis par les prêtres ou par Judas Escariote lui-même avec les trente deniers de sa traîtrise et où il aurait été enterré. Il est vrai que nous sommes dans la très catholique Sicile. Cette référence évangélique évoque aussi le mensonge qui est un des travers ordinaires de l'espèce humaine, qu'il rencontre chez son adjoint qui ment effrontément à son épouse et qui sonne aussi comme la trahison de leur longue amitié. Cette enquête est pour lui l'occasion de se pencher également sur son cas et de cet examen de conscience il ne sort pas grandi, mais soulagé quand même.
Ici Camilleri est bien meilleur, ménage ses effets, confie un peu de ses obsessions personnelles avec une discrète allusion à un autre de ses romans consacré à la trahison de Juda et entretient le suspense jusqu'à la fin.
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Il campo del vasaio . Sellerio 2008

Le roman commence par un rêve de Montalbano, suivi d'une conversation avec son double. Entre conscience et mauvaise foi. Après quoi l'envie de dormir lui est revenue.
"Quand il s'aréveilla, il était neuf heures passées. On ne voyait pas d'éclair ni n'entendait de tonnerre, mais le temps devait être une dégueulasserie. Et pourquoi devrait-il se lever "? Alors, il décrocha le téléphone. Si bien que Catarella dut venir en personne tambouriner à sa porte : un mort a été découvert dans la campagne, dans le quartier Pizzutello.
Un terrain argileux, putride et bourbeux, "tout en ravins et caillasses".
"Mais il ne s'agissait pas de terrain à proprement parler. C'était un ensemble de grosses plaques d'argile grisâtre et jaunâtre dans lesquelles l'eau ne pénétrait pas, On..comprenait qu'il suffisait de poser un pied dessus pour s'aretrouver vingt mètres plus bas".
Le propriétaire de ce terrain vend de l'argile aux potiers. C'est lui qui a vu le sac : "un grand sac nivurro, noir, en plastique, un de ceux qu'on utilise pour les ordures."
Un trou a laissé dépasser un pied aux orteils coupés.
(Je vous laisse lire la suite.)
Là, intervient le souvenir du récit de l'évangile sur la trahison de Judas ce dont le commissaire s'inspire pour ses réflexions. le lieu a-t-il été choisi à dessein ?
Pendant ce temps, au commissariat intervient la splendide jeune femme qu'on attendait ! qui déclare la disparition de son officier de marine de mari.
A l'enquête policière s'ajoute les relations internes avec Mimi Augello au comportement incompréhensible.
"Il est toujours nivurro, sombre, il prend tout mal, il balance des reproches à tout -va, il insulte".
C'est un roman des trahisons que chacun peut être amené à vivre.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il changea de chaîne. Un cardinal parlait du caractère sacré de la famille. Pour l'écouter, il y avait au premier rang quelques hommes politiques dont deux divorcés, un qui vivait avec une mineure après avoir abandonné sa femme et ses trois enfants, un quatrième qui entretenait une famille officielle et deux familles officieuses, un cinquième qui ne s'était jamais marié passque tout le monde savait qu'il n'aimait pas les femmes. Tous acquiesçaient gravement aux paroles du cardinal.
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A propos de l’ autopsie d’un cadavre découpé en morceaux
- Vous avez trouvé quelque chose qui puisse servir à une rapide identification ?
- Que dalle putain !
- A propos, docteur et le sexe ?
- Je m en tire encore pas mal, mon très cher ami. Ne vous inquiétez pas !
Non, docteur, je disais. Ils lui ont enlevé aussi le sexe ?
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Cet homme avait à voir avec la banque. Ça se comprend tout de suite : celui qui manie l'argent des autres dans ces cathédrales que sont les grandes banques, prend, dans son attitude, quelque chose d'austère, de clérical, comme il se doit pour qui célèbre certains rites secrets tels que le recyclage d'argent sale, l'usure légale, les comptes à numéro, l'exportation clandestine de capitaux.
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_Je suis Maître Guttadauro.
La première fois qu'il avait eu affaire à lui, Montalbano avait pinsé qu'un ver possédait plus de sens de l'honnêteté que l'avocat Orazio Guttadauro, l'homme de confiance de Balduccio Sinagra. En le pratiquant davantage, il était arrivé à la conclusion que même une merde de chien avait plus de sens de l'honnêteté.
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Montalbano l'écoutait, sous le charme. Elle avait une voix de chambre à coucher, impossible de la définir autrement. Il suffisait qu'elle dise bonjour et on pinsait immédiatement à des couvertures entortillées, des oreillers tombés à terre, des draps trempés de sueur odorant la cannelle... Ils se levèrent. Le commissaire alla ouvrir la porte. Et vit que la moitié du commissariat était dans la salle d'attente et que tout le monde prenait un air indifférent.
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Videos de Andrea Camilleri (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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